InscriptionConnexion
La courte période représente un intervalle de temps suffisamment bref pour que le volume d'équipements susceptibles d'être mis en oeuvre puisse être considéré comme donné : les investissements courants n'auront d'effet sur les capacités de production que dans le cadre d'une période ultérieure. Selon les classiques, en courte période, le volume de l'emploi, qui résulte lui même de la confrontation des offres et des demandes sur le marché du travail. Les unes et les autres dépendent du salaire réel : alors qu'une hausse du salaire réel diminue la demande du travail des entreprises dont elle augmente les coûts, elle est supposée accroître l'offre de travail des salariés, incités à substituer de la consommation de biens et services marchands, et donc du travail rémunéré, au temps de " loisir " ( temps consacré à tout autre activité que le travail rémunéré ). En même temps que le volume d'emploi, la confrontation des offres et demandes de travail détermine le salaire réel d'équilibre. Cet équilibre est formellement compatible avec un niveau plus ou moins élevé de chômage " volontaire ". Le revenu issu de la production se partage entre consommation et épargne. Vue comme une consommation différée, l'épargne varie généralement, selon les classiques, dans le même sens que le taux d'intérêt, qui est censé rémunéré la renonciation à la consommation immédiate au profit de la consommation future. Par contre ce taux agit négativement sur la demande de fonds destinée à financer les investissements, les entreprises ne retenant que les projets d'investissement dont le taux de rentabilité attendu, ou taux de rendement interne, est au moins égal aux taux d'intérêt. Sur le marché des fonds prêtables, la confrontation de l'offre émanant des épargnants et de la demande émanant des investisseurs permet l'égalisation de l'épargne et de l'investissement, et simultanément détermine le taux d'intérêt d'équilibre.
Batman sera toujours là pour faire régner la justice sur les topics de onche.
il y a 4 mois
Cette représentation très simplifiée de l'équilibre macroéconomique ne fait pas intervenir la monnaie qui, dans la tradition classique, est un simple intermédiaire des échanges, une commodité technique permettant de s'affranchir des embarras du troc. Sur le plan théorique, elle n'est qu'un " voile " masquant le fait que, fondamentalement, " les produits s'échangent contre des produits ", selon la forume de Jean Baptiste Say. Conformément à la théorie quantitative, reprise dans le modèle classique, la masse monétaire détermine le niveau général des prix. Keynes conteste cette conception de la monnaie. Etant par définition parfaitement liquide, c'est à dire immédiatement utilisable pour toute transaction, la monnaie joue selon lui un rôle psychologique majeur dans un monde dominé par l'incertitude vis à vis de l'avenir. Cette incertitude est radicale : dans la vie économique, non seulement on sait mal de quoi sera fait l'avenir, mais contrairement à un jeu de loterie, dans bien des cas, on ne sait même pas quelles sont les probabilités de réalisation des événements futurs. Les individus qui ont à prendre des décisions engageant fortement l'avenir ( investissement notamment ) sont alors contraints de recourir à diverses techniques de traitement de l'incertain, comme celle qui consiste à supposer, en l'absence d'indices contraires, que demain sera comme aujourd'hui, ou encore celle qui consiste à se conformer à l'opinion de ses semblables.
Batman sera toujours là pour faire régner la justice sur les topics de onche.
il y a 4 mois
Mais les précisions reposant sur de telles bases sont par nature fragiles, et considérées avec une certaine méfiance ( variable selon les circonstances ) par ceux là mêmes qui les font. De cette méfiance découle selon Keynes un comportement de préférence pour la liquidité : entre deux actifs ( financiers ou réels ) un individu préfère toujours celui qui, toutes choses égales par ailleurs, est le plus liquide, c'est à dire le plus facilement transformable en monnaie. Ce comportement, aisément observable dans la vie réelle, n'aurait aucune place dans un monde d'où serait exclue l'incertitude vis à vis de l'avenir. Keynes en conclut que la monnaie est recherchée pour elle même, contrairement à ce que supposent les classiques qui ne retiennent que les encaisses transaction, demande technique de monnaie proportionnelle à la valeur des échanges et résultat du décalage des rythmes d'encaissement et de décaissement. Il existe également pour Keynes un besoin d'encaisses de nature psychologique, lié à l'incertitude vis à vis de l'avenir. Ce besoin d'encaisses, qu'il appelle " demande pour motif de spéculation " dans son ouvrage de 1936, est présenté dans un article écrit l'année suivante comme " un baromètre de notre degré de méfiance à l'égard de nos propres calculs et conventions concernant le futur.
Batman sera toujours là pour faire régner la justice sur les topics de onche.
il y a 4 mois
La théorie classique, qui ignore la préférence pour la liquidité, serait selon Keynes correcte dans un monde où la prévision serait certaine, ou du moins relèverait du calcul des probabilités. Mais, en ce qui concerne le monde réel, la prise en compte de la préférence pour la liquidité, qui est à l'origine d'une demande de monnaie hautement instable car liée à l'évolution du degré d'incertitude vis à vis de l'avenir, ruine le " lois des débouchés " : la dépense cesse d'apparaître comme la conséquence nécessaire de la perception d'un revenu monétaire, donc de l'acte re production qui donne naissance à ce revenu. C'est au contraire, soutient Keynes, la production qui, dans les limites imposées par les capacités de production disponibles, s'adapte à la dépense. Ainsi, dans la chaîne macroéconomique d'équivalences comptables entre production, revenu et demande, l'élément qui donne l'impulsion est déplacé de la production vers la demande. Il en résulte la possibilité de fluctuations de l'activité sous l'effet de variation de la demande effective, et d'un chômage " involontaire " lorsque cette demande est insuffisante pour employer tous ceux qui souhaiteraient trouver du travail au taux de salaire en vigueur. A l'origine de ce déplacement, qui rend justice à l'intuition de Malthus et de quelques autres adversaires isolés de la loi des débouchés, se trouve l'intégration de la monnaie dans l'économie " réelle " ( production, emploi, prix relatifs ). Ainsi Keynes, par dessus la tradition classique, renoue avec les anciennes thèses mercantilistes, auxquelles il rend hommage dans le chapitre 23 de sa " Théorie générale ". Son apport essentiel est de fonder cette intégration sur la prise en compte du phénomène de l'incertitude vis à vis de l'avenir : " une économie monétaire, écrit il, dans la préface de son ouvrage de 1936, est essentiellement une économie où la variation des vues sur l'avenir peut influer sur le volume actuel de l'emploi et non sur sa seule orientation ".
Batman sera toujours là pour faire régner la justice sur les topics de onche.
il y a 4 mois
Je lirai tout ça, cimer chef
:ploplodir:
il y a 4 mois