Les golems : " le moyen âge n'était pas une époque sombre "

Les peintres espagnols semblaient alors presque inconnus au début du siècle. Le " Jeune Mendiant " de Murillo, acheté par Louis XVI en 1782, demeurait alors la seule oeuvre espagnole des collections royales. Les toiles prises par les armées napoléoniennes ne s'exposaient que dans les galeries privées ou furent restituées en 1815. Mais, dès 1816, Quillet publiait son " Dictionnaire des peintres espagnols" , et la mission du baron Taylor, en 1835 1837, qui permit d'ouvrir un Musée espagnol dans les salles du Louvre, suscita de grands emballements; plusieurs collections mises en oeuvre s'arrachèrent à hauts prix et l'on fit éditer de nouveaux catalogues. Lorsque Théophile Gautier, victime complaisante de cet engouement, visite les couvents de Castille pensant y réaliser de fructueuses acquisitions, force lui est de constater, attristé et amer, que les plus beaux tableaux ont déjà disparu. Les auteurs, amateurs et critiques d'art, portaient alors autant leurs intérêts et leur admiration vers l'Espagne que vers l'Italie de la Renaissance.

De nos jours, l'affaire est entendue : par conviction ou par pure habitude et irréflexion, el mot a droit de cité et d'université. Nous rencontrons cette Renaissance à chaque occasion : titre des ouvrages ou des chapitres, formules constamment rappelées, libellés mêmes des chaires, des centres de recherche, des programmes pour nos étudiants. Quelle université se priverait de faire figurer " L'Art de la Renaissance " sur ces livrets et ses affiches? Certes, la fortune du mot s'évère, d'un pays à l'autre, inégale, fluctuante aussi. Jusqu'à ces dernières années, nous restions en France fort modestes face à nos collègues d'outre Atlantique qui, non seulement appliquaient la formulation à toutes les formes de production artistique, littéraire ou musicale, à tous les signes de l'activité humaine ( telle la vie économique ), mais admettent maintenant, pour la recherche comme pour l'enseignement, un découpage chronologique qui ménage clairement une période appelée Renaissance. Celle ci, prise en bloc et marquée alors d'une véritabl identité, se substitue, d'une façon il est vrai assez floué et parfois pour une seule part, à celle que l'on disait moderne. Ainsi voit-on aux Etats Unis, fleurir quantité d'ouvrages qui, dès le titre et la couverture, situent leur objet " en la Renaissance "; dans un livre dénommé dont le titre français serait " Florence de la Renaissance ", l'auteur parle autant des institutions, des structures sociales, des conflits politiques, des activités marchandes et bancaires que des manifestations artistiques. L'invasion sémantique prend parfois d'étonnantes dimensions : voici maintenant " la première Renaissance ( the early R à, et " la Renaissance tardive " ( the late R ).

Combien de fois a-t-on présenté la Renaissance comme une période durant laquelle on aurait redécouvert les vertus de l'Antiquité et exhumé nombre d'oeuvres restés inconnus tout au long du Mouyen Age. C'est oublier que les hommes à l'époque médiévale faisaient des références au passé antique à plusieurs reprises, que ce soit le passé romain ou même grec. Beaucoup se sont trouvés à l'aise pour balancer de la propagande et des affirmations infondées et insensées. Cela ne veut pas dire que la chevalerie, le christianisme et tout ce qui va avec n'ont pas enrichi le bagage culturel de l'Occident et ont apportés des nouveautés. Cependant, la nuance que beaucoup ne parviennent pas à faire même à l'heure actuelle, c'est que cet enrichissement ne voulait pas dire faire table rase du passé et de la culture passé. Au contraire, cet héritage antique a continué à être cultivé et à être référencé ou enrichi. L'Antiquité a aussi inspiré un grand nombre d'oeuvres médiévales et pas n'importe lesquelles. Ce n'est pas pour rien qu'à travers l'Occident, les hauts faits d'Alexandre ont été contés via divers poèmes épiques ou encore des ouvrages. De plus, Léon le Diacre, qui était prêtre, a traduit en latin les histoires grecques. A noter que Léon le DIacre avait vécu à la cour de Naples et également à la cour de Constantinople. A cela s'ajoute que son oeuvre intitulée : " Vita Alexandri " qui a été très appréciée, était à l'origine de beaucoup de romans et poèmes. Ensuite, à la fin des années 1000, un français, un certain Albéric de Pisançon, écrivit une Alexandréide inspirée d'un auteur romain du IVème siècle, un certain Julius Valerius, et de ce Léon le Diacre. Et ce chant épique fut démarqué par Lamprecht, un Allemand, en 1138, puis amplifié par un continuateur anonyme entre 1160 et 1170. Enfin, l'oeuvre a été reprise en France par Lambert de Tors.

En l'occurrence ce ne fut pas en latin mais en dialecte picard pour une diffusion plus large, puis par Alexandre de Bernard en 1175. Ce dernier était clerc à Paris. Ce fut repris également en picard selon une métrique qui fut régulièrement retenue pour tous les poèmes consacrés à la vie d'Alexandre. De là était né vers 1400 soit bien plus tard, le nom d'alexandrins, appliqué d'abord à ces vers de la " Vie d'Alexandre ". Et ces histoires venaient d'une seule source antique, à savoir une " Vie " abrégée du héros écrite à Alexandrie au IIIème siècle avant JC. Ceci est connue sous le nom de Pseudo Callisthènes, dont l'original était perdu mais qui fut exploitée par plusieurs version interposées sans discontinuer. Comme elle n'offrait que des possibilités romanesques limitées, et que le désir du public d'en connaître davantage ne cessait de croître, vers les années 1200, plusieurs clercs ont greffé de nouveaux épisodes concernant cette histoire ancienne inscrite à tous les répertoires. Le thème de l'emprisonnement d'Alexandre émerge ainsi. Notamment de la part de Jean de Nevilos et Gui de Cambrai, deux poètes, qui ont composé une " Vengeance d'Alexandre ". Il y a eu d'autres suites ayant pris le relais dont notamment la cérémonie su serment prêté sur un animal pour venger Alexandre et châtier les infâmes. A partir de 1300 ou environ, a émergé le " Voeu du Paon ", qui était un poème de pure fiction ayant connu un très grand succès. Ensuite, en 1340, Jean de la Mote a présenté une autre version plus enjolivée, le " Parfait du paon ". Enfin, en Angleterre durant la même période, la vie d'Alexandre et le culture du conquérant inspiraient le " Roman de toute chevalerie " écrit par un certain Thomas de Kent. De telle sorte que les chevaliers des temps dits féodaux ont trouvé modèles et racines pour leurs exploits comme pour leurs divertissements, dans ce cycle qui était issu de l'histoire antique;

Ensuite, il y eut le " Roman de Thèbes ", d'un auteur anonyme vivant vers 1150, qui était originaire de la Touraine ou du Poitou, conte de l'histoire légendaire de la ville et s'ouvrant par un long préambule de 10 000 vers sur les aventures et les malheurs d'Oedipe. Virgile qui était considéré comme un prophète, était l'objet d'un véritable culte durant la période médiévale. Les marques de son passage se trouvaient en de nombreuses villes d'Italie du Sud, qui étaient les témoignage et les souvenirs pieusement rappelés par différentes légendes. Virgile avait dressé les 2 colonnes derrière la cathédrale de Brindisi. Il avait aussi construit la chaussée antique reliant Rome à Naples. C'est aussi lui qui fit s'établir des édifices anciens parsemant la campagne aux abords de Rome pour qui vient de Velletri. Enfin, c'est lui qui a fait percer la " Grotta Vecchia " ou " Grotta di Virgilio " à Naples, qui est une galerie permettant d'atteindre Pouzzoles à travers le Pausilippe. Ce n'était pas que des fables dites sur les lieux où le poète avait vécu. Virgile était resté au fil des siècles une source d'inspiration pour des générations entières de poètes et moralistes jusqu'au Moyen Age et tout au long de celui ci. Une première imitation de l'Eneide vit le jour aux alentours de 1160 sous la forme d'un poème au dialecte normand de plus de 10 000 vers. Ce " roman d'Eneas" a par la suite été reprise par Heinrich von Vledeke en 1170 qui était homme du Limbourg et ayant mis plus de 2 décennies pour le terminer car son manuscrit était encore incomplet et gardé à la cour de la comtesse Marguerite de Clèves. Le comte de Thuringe s'en était emparé et rendu 9 ans plus tard seulement. Comme quoi, même les princes et leur entourage y portaient un intérêt.

La légende de Troie avait été à l'origine d'un premier " Roman de Troie ". Il s'agissait d'une épopée de 3 000 vers écrite en 1165 en dialecte de Touraine par Benoit de Sainte Maura qui le dédia à Aliénor d'Aquitaine. En Allemagne, ce poème a connu un énorme succès par ailleurs étant donné que plusieurs remaniements et adaptations non exempts d'intentions " nationalistes " avaient eu lieu. Car durant cette période, les chevaliers allemands ont entrepris une croisade qui a infligé un dur revers aux Grecs dans les Balkans et faillit s'emparer de Constantinople. Bien sûr on ne peut pas parler du Roman de Troie sans parler de l'histoire des amours malheureuses de Troilus qui est un de ses célèbres avatars. Troilus était un héros troyen. Mais l'histoire parlait également de Griselda ( ou Cressida ) qui était la fille du grand prêtre Chacas. C'est Boccace qui était donné la première version du Filostrato, poème composé à Naples en 1337 1339. Mais Boccace, humaniste et passionné de lettres anciennes, n'a pas cherché son inspiration directement chez Virgile mais a juste exploité un des épisodes du Roman de Troie français qu'il connaissait grâce à la traduction qu'en avait donné Guido delle Colonne en latin. En général c'est comme cela qu'une oeuvre est considérée comme un des premiers signes d'un regain d'intérêt pour l'héritage antique qui puise sa source dans un texte purement médiéval et s'en inspira de près pour la manière comme pour la structure.

Le Moyen Age a bel et bien connu des avancées scientifiques.

L'aiman est apparu XIIe siècle mentionnédans le Roman d'Enéas rédigé de 1155 à 1160.
Bouton est appparu au XIIIe siècle en Allemagne. Boutons et boutonnières ont constitué le moyen de plus pratique d'attacher ou de fermer les vêtements jusqu'à l'invention de la zip et du scratch.
Brouette apparu en 1170
Charrue apparait en Europe du Ve siècle, pour ce qui est de la charrue à soc métallique.
Filigrane a été inventé en 1282 qui a été mis au point à Bologne (Italie).
Le laminoir est apparu au XVe siècle
Les lunettes de vue sont apparus vers 1280. C'est une Invention européenne, à Florence en Italie.
Le gouvernail d'étambot est apparu vers 1180. D'ailleurs on le voit représenté dans des Eglises.
La fonte apparaît d'abord en Europe centrale vers 1150.
L'horloge a été inventé durant le XIIIème siècle. Là on parle d'horloge mécanique à balancier.
Le collier d'épaule est apparu entre VIe siècle au IXe siècle. On a eu le collier de cou du VIe siècle, le collier d'épaule du IXe siècle.
Le compas quant à lui est apparu au XIIe siècle et mentionné dans On the Natures of Things d'Alexandre Neckam à Paris vers 11905.
J'oubliais les avancées sur le plan militaire avec notamment :
Arc long anglais
Armure de plaques
Arbalète à arc en acier
Éperon
Étrier
Poudre noire en grains

Et j'en passe. Donc le coup du on a commencé à inventer à la Renaissance, on ne va pas me le faire.

Pour revenir sur la Renaissance et ses idées reçues.


Certains affirment également à tort que seuls des savants juifs ou arabes auraient transmis les leçons des auteurs de l'Antiquité en oubliant sur leurs influences étaient cantonnés souvent à des secteurs géographiques précis. Or, des hommes d'Eglise en Occident et notamment des clercs n'avaient pas attendu l'exil des Grecs de Constantinople après la prise de leur ville par les Turcs en 1453 pour étudier les textes anciens et s'y intéresser. Il y a eu certes une filière byzantine durant les années 1100. Yves Renouard avait parlé dans un cours en Sorbonne en 1950 de la floraison intellectuelle de la ville de Pise après la première croisade. Burgundio, qui était né à Pise en 1110, avait résidé à Constantinople entre 1135 et 1140. C'est là qu'il avait appris le Grec et la thhéologie. Puis il a effectué plusieurs traductions d'ouvrages grecs savant en latin. Ces traductions, il les a proposé aux lettrés de sa vile natale avec des commentaires en plus. Des livres de médecine comme ceux d'Hippocrate et de Galie, ou encore les oeuvres de Jean Madascène ou de Jean Chrisostome. Il a fait connaître le " de Natura homicis " écrit par Nemesios, aussi des livres d'histoire naturelle comme les " Geoponiques " écrit par Cassis Bassus, qui est une liste de recettes et de pratiques agraires. Enfin, à Pise il a offert le manuscrit des " Pandesctes " qui est un recueil des décisions des juristes romaines assemblées sur ordre de Justinien. Les contrats commerciaux et les sentences d'arbitrate se fondaient justement sur ceci.

En bref, le Moyen Age n'avait clairement pas abandonné les créations artistiques de l'Antiquité. Au contraire, c'est de là que venait son inspiration. Des copies, des adaptations ou autres emprunts du genre existaient en grand nombre. Malgré cela, les humanistes italiens du Trecento, malgré les reproches qu'ils adressaient aux artistes médiévaux vus comme des barbares, épargnaient Charlemagne. Car Charlemagne avait fait venir pas mal d'artistes mais aussi des chancels, colonnes et marbres sculptés pour décorer la basilique d'Aix la Chappelle. Cette église et encore plus la salle impériale du palais s'inspiraient du style antiqu eet méditéranéen. Que ce soit de Rome, Byzance, de Saint Vital de Ravenne voire du Panthéon. Même les églises de Constantinoples étaient étudiés scrupuleusement. De plus, les décors sobres des façades couverts d'un enduit rose, aux entablements accentués et plus foncés étaient similaires aux monuments du Bas Empire romain. Sans oublier le nombre de thèmes et d'ornements pris par les artistes pour faire les enluminures et les ivoires. Cependant, ce n'est pas comme si Charlemagne était le seul à faire cela. Car les inspirations de Charlemagne s'inscrivaient dans le cadre d'une longue tradition d'inspiration des modèles antiques. Et cela ne s'arrête aucunement avec la chute de l'Empire des Carolingiens. D'ailleurs que ce soient les sculpteurs, les maçons ou les peintres ont souvent fait appel ou trouvé leurs inspirations dans les modèles romains que ce soit pour leurs modèles, leurs sources. Même les camées ou figurines de l'époque de l'empereur Théodose qui était mort en395, il y a filiation. De même que pour les peintures murales de Pompéi, nombre de statues héllénistiques, etc....

A noter la présence de la cathédrale d'AUtun, qui avait été édifiée au cours des années 1150 1170 et qui avait à l'intérieur une élévation à trois étages dont un, nommé le triforium, ne fait que reprendre les formes et les moèdles d'une des portes de l'enceinte romaine de la cité. La base de ce triforium se décore d'une frise de rosaces qui est directement inspirée voire copiée des vieux monuments antiques méditéranéens. Par ailleurs, c'est le genre de frises qu'on a trouvé à l'église de Beaune mais aussi à la cathédrale de Langres. En bref, même l'art gothique n'a pas été une rupture si nette qu'on ne le pense par rapport à l'art antique ou même l'art roman. En résumé, les artistes du Moyen Age savaient bien évidemment se montrer originals, ce qui a fait qu'on a pu pensé qu'ils avaient tout oublié ou presque de l'Antiquité, ce qui est manifestement faux. Mais ils ont su s'inspiré également des sources et des oeuvres antiques pour les enrichir.

D'ailleurs est ce qu'on peut vraiment dire qu'il y a eu un regain d'intérêt unanime et uniforme pour l'art antique durant la Renaissance? Notamment dans les villes? Effectivement, en Italie il y a une certaine resurgescence de l'intérêt à l'égard de l'Antiquité. Avec des monuments romaines qui s'inspiraient généralement que de maigres préoccupations, et leurs ruines encore moins. Et Florence avait oublié les siens et ne cherchait pas à les retrouver : les thermes, le théâtre ou l'amphithéâtre qui étaient relégués au second plan car envahir par les nouvelles constructions. D'ailleurs à noter que durant la Renaissance à l'époque des premiers Médicis, nombre d'écrivains et de magistrats ne savaient pas grand chose au sujet de l'usage de ces bâtiments. Ils avaient par conséquent tendance à fabuler à leur sujet. On parle de la Renaissance comme d'un renouveau de l'intérêt soudain pour l'Antiquité. Mais pourtant, les édiles municipaux n'ont pas mis l'accent sur nombre de haut lieux romains qui étaient pourtant des centres socio culturels d'envergure et des symboles de la ville de Rome. De plus, même le mot forum n'était pas souvent repris dans les textes de l'époque. De plus, à l'époque, les auteurs des traités d'urbanisme et d'architecture présentaient des projets de ville ne s'inspirant clairement pas de la Rome antique. Il faut aussi savoir que nombre de monuments à Rome avaient été détruits ou alors reconvertis en forteresses privées voire en églises. Malgré cela, les mécènes et autres humanistes italiens du Quatrocento n'avaient jamais cherché pour la grand majorité d'entre eux à les restaurer. Chacun continuait d'exploiter les amphithéâtres, les théâtres et les temps comme des carrières. Et les ruines n'étaient pas remises sur pied. De plus, nombre de colonnes, balustrades et architraves de vieux monuments étaient pris par des marbriers et utilisés sur place pour des banquiers florentins ou encore pour les palais des différentes régions d'Italie.

En bref, je suis désolé mais l'auteur. Ca fait beaucoup là non?

Je reprendrai demain.

Cette idée d'un savoir inexistant pour ne citer que cette idée reçue vient d'ailleurs de l'idée qu'il y avait eu un abrutissement de la population de la part d'un clergé avide voulant garder son pouvoir.

Cette idée s'est enracinée à travers nombre d'histoire. Notamment la légende de la papesse Jeanne.

Le clergé du Moyen Age était désigné également comme étant coupable d'abrutir continuellement le petit peuple avec leurs abus et leurs enseignements obscurantistes soit disant. A cette accusation s'ajoute celle de la trahison des préceptes de la religion, les mêmes qu'ils prêchaient pourtant. En bref, l'accusation d'avoir mené une vie allant à l'encontre de leurs propres valeurs enseignées. Ils étaient accusés de pervetir la société des laics et le peuple avec la présence de moines paillards vivant uniquement de la crédulité du peuple. Cela a d'ailleurs commencé au Moyen Age même lorsque les moines étaient décrits sous des traits roublards. Ils commençaient par une certaine littérature satirique à être décrit comme des gens sans scrupule et honnêteté. Mais les censeurs ne parlaient pas forcément au nom de la défense des bonnes moeurs ou je ne sais quoi. Car il faut bien comprendre qu'à l'époque, notamment en raison de conflits d'influence et autres formes de rivalité, la papauté avait pas mal d'ennemis à l'époque. En Italie, à l'époque d'Avignon, les tribuns de la politique et de la foi parlaient sans cesse de scandale concernant la papauté, dénonçant une papauté éminemment française qui en s'exilant, aurait privé Rome d'une grande partie de son prestige et de ses ressources. Ils parlaient de captivité de Babylone. Catherine de Sienne, Cola di RIenzo ou encore Pétrarque s'y sont également mis.

Par la suite, le pouvoir du Saint Siège avait été mis en cause par une certaine volonté d'indépendance des églises nationales avec notamment l'anglicanisme ou le gallicanisme ou encore les incertitudes liés au grand schisme. Cependant, la papauté est sorti vainqueur de ces conflits en restaurant pour un certain temps du moins, l'unité avec l'Eglise d'Orient. Il faut également se souvenir du concile de Constance puis du concile de Bâme. Ce qui a contribué aux rancoeurs et aux critiques de la part de certains. On ressortait souvent soit des vieux scandales presque oubliés, soit on en inventait. On en est ainsi arrivé à la soit disant supercherie de la papesse Jeanne. Pour comprendre l'histoire, il faut savoir que les premiers récits de cette aventure étaient apparues sous la plume de Martin Polonus au XIIIème siècle, lequel était un clerc obscur. Ce clerc était en l'occurrence difficile à situer par rapport à ses options ou ses alliances. Et cette légende de la papesse Jeanne et les différentes rumeurs, a été repris encore une fois par Boccace et Pétrarque. A la base, les auteurs parlaient juste d'une femme, Jeanne l'Anglais, qui se faisait passer pour un homme puis aurait occupé le trôné pontifical suite à la mort du pape Léon IV lequel est décédé en juillet 855. Et le tout aurait duré deux années durant malgré le fait que la chronologie des souverains pontifes qui est parfaitement établie, et qui indique de façon claire et nette que l'élection de Benoit III, qui est successeur de Léon, intervient quelques semaines seulement après la mort de ce même Léon. Et bien sûr nombre d'épisodes ont complété le tout par des gens qui disposaient bien évidemment de certaines arrières pensées et ambitions.

Le A toujours là pour atomiser les demi habilles puants

En résumé, on peut résumer cette histoire par celle d'une femme, Jeanne qui aurait été originaire de la Meyenne cette fois et qui se serait travestie en homme pour se faire nommer pape et prendre le nom de Jean VIII. Et Photius en patriarche des de Constantinople, avec le soutien des guerriers francs comme germains, assiège et prend Rome. Par la suite il aurait reconnu Jeanne pour femme avant de la confonre et de la faire destituer par un concile des évêques. Et après cela, l'empereur Louis II qui était je rappelle le petit fils de Charlemagne serait arrivé et l'aurait délivré pour la remettre sur le trône pontifical. On a aussi évoqué l'histoire de la papesse Jeanne chassée encore une fois pour laisser sa place cette fois au pape Nicolas Ier. Mais ce n'est pas fini puisqu'a toute cette histoire s'ajoute la fausse histoire comme quoi Jeanne et Photius se seraient entretenus et auraient eu un garçon qui aurait été recueilli par un certain Pommerand, un serviteur fidèle venant également de Mayenne et qui l'aurait élever comme son fils avait de lui donner son nom. C'est donc techniquement un bâtard de la papesse. Après avoir appris la vérité de sa mère, il se serait rendu à Rome puis aurait juré de se venger.

La grèce antique mog le moyen age