Désirs et pensées

Une fois qu'on a ce qu'on désirait, on se sent vide. Parce qu'on avait, sans le savoir, orienté notre vie autour de cette acquisition.

Mais sur le chemin de l'obtention, on a sacrifié des choses, mis en place des actions, dans cette suite infinie de causes et de conséquences.

Ces conséquences nous créeront, dans tous les cas, d'autres problèmes et d'autres désirs. C'est une course sans fin, même dans le meilleur des mondes, selon ce paradigme.

Mais il en existe un autre : celui de l’âme, de l’être complet.

Quand on choisit de ne plus orienter son monde autour du manque — parce qu’on a vu qu’on était déjà complet — on a envie d’y revenir.

Je pensais que ce chemin n’était fait que d’acceptation et de “féminité symbolique”. C’est ce qui me manquait terriblement. Mais il faut aussi un certain courage, une volonté d’insister dans cette compréhension (animus ou masculinité symbolique).

Le Gardien du Seuil, le dragon chez les alchimistes (ou dans la fiction), est cette part de nous, qu’on a tous, qui se joue de nous : elle nous démotive, nous cache les choses, nous fait oublier, etc.

Le but est de le combattre, comme le prince affrontant le dragon pour sauver la princesse : notre masculin psychique doit déployer toute sa force pour un seul but — toucher cette féminité, la servir (l'anima).

Aujourd’hui, hommes et femmes retombent dans l’inconscience, la fracture actuelle entre les pôles agit sur notre équilibre intérieur, ça vient pas de nulle part. Ils sont de plus en plus soumis aux virus mentaux, infantilisés et gouvernés par l’émotionnel. La force masculine compensatrice qui en ressort semble être une solution pour rééquilibrer... mais beaucoup sont en réalité possédés par ce qui semble être une solution, alors que ce n’est qu’une mutation du problème, une réaction maladroite ou une fuite.

Le masculin et le féminin se rencontrent en chaque être. En pratique, ça revient à dire : “Je suis une sissy, un trou, une pute à sperme seulement passive ET le héros mythologique, le guerrier, le prince pénétrant, victorieux et intransigeant.”





La pensée est limitée, elle est au bord du cercle. Le chemin consiste à remonter le courant vers le centre, à apporter la conscience vers l’âme pour tisser des liens intangibles.

Ça reviendrait à retourner ces outils qu'on utilise à notre avantage, désirer ne pas désirer, désirer le centre, et penser à ne pas penser, ou penser vers le centre, à faire des liens avec ce qu'il nous transmet.





Il repose toujours sur un mensonge, une trame. C’est plus proche du jeu de l’enfant que d’une carte d’identité subjective, unique et cohérente. Plus les années passent, plus on oublie qu’on joue. Plus on vieillit, plus on projette à l’extérieur, au lieu de voir vraiment (soi).

Peu importe le mensonge de départ, nous avons le pouvoir de créer ce qu’on veut avec notre esprit. Et ça, ça nous terrifie inconsciemment. Alors on le refoule. Ça n’arrive même pas à notre conscience, ou alors c'est effacé de notre mémoire ensuite.

La vérité vient toujours contrecarrer nos plans, ce qui fait qu'on se sent en équilibre. C'est comme un courant trop puissant qu'on maintiendrait avec un barrage, mais qui assècherait progressivement ce qu'il se trouve en bas.
A un certain niveau de soif et de peur de la mort, tout homme serait prêt à le dynamiter ce barrage et se prendre toute la pression et le courant d'un coup, pourvu qu'il boive.
Dans ce cas on pourrait se confronter à cette eau, mais quand elle vient à manquer ou à se corrompre progressivement, on ne s'en rend même pas compte, et on participe activement à notre aveuglement, à sa défense.

Dans l’absurdité de notre impuissance face aux causes qui nous déterminent, face à notre incompréhension et nos égarements, on évite de voir qui l’on est vraiment.

On cherche à expliquer pour l'éternité quelque chose de mystérieux et dynamique, nos cellules meurent et se régénèrent, notre âme ordonne le tout, et nous ne pouvons qu'être curieux de son mouvement, observer les astres et leurs conséquences, comme un élève studieux.

Tout cela est extrêmement complexe, et le chemin est très long. Mais comprenons au moins que nous ne sommes ni contrôlants ni tout-puissants tant que nous fermons les yeux sur tout ça.

On a tous commencé à interagir avec le monde par le jeu et l’imaginaire. Ensuite, on nous a appris que ce jeu était dangereux, qu’il fallait se taire plutôt que de se comprendre.

Suite aux traumatismes et au développement néfaste de l’imaginaire, ainsi qu’à la perte de nos capacités à le transformer pour qu’il se résorbe, une inflation de l’ego s’est créée d’elle-même.

C’est ce que j’appelle la masculinité psychique ou le capitalisme mental : un reflet de nous-mêmes avec lequel on se confond, qui nous possède.

Ce monde nous empêche de soigner nos traumatismes — et en crée de nouveaux — pour du profit ou d'autres intérêts inutiles.

On nous a volé notre capacité innée au jeu. On ne se rend même plus compte qu’on joue à un jeu qu’on prend pour la réalité.

Le principe du jeu de l’enfant, c’est la créativité, la spontanéité. Mais il n’y a plus rien de tout ça dans le paradigme actuel.

Le lien avec la culture anime japonaise est évident ici, encore une fonction compensatrice.

Cette créativité est une liberté, qui délie naturellement les nœuds de notre psyché. Mais on n’y a plus accès.

Et ici, le jeu devient unique, réservé à une élite ayant eu de la “chance” — en termes d’ADN, de milieu social, de parents intelligents et capables, etc.

Conditionnés à ne pas s’éveiller, à ne pas se voir, à ne pas être libres, nous sommes propulsés dans un jeu où nous ne pouvons que perdre.

Avoir été sage, avoir obéi de façon assidue, t’a asséché. Ça a privé le monde de ses couleurs, ou t’a rendu narcissique, pervers, psychotique…

L’introspection, en ce sens, devient une forme de résistance, qui permet de mesurer la beauté du monde en dehors de la lentille pervertie qu’on nous a léguée.

Le monde vibrant et coloré est accessible à chaque instant. Mais, par contraste, il montre à quel point certaines choses sont gangrenées.

J’aimerais tellement offrir ce que je sais à quelqu’un, sans qu’il ait à vivre l’isolement et la folie que j’ai dû traverser…

Évidemment c’est impossible. Mais petit à petit, peut-être qu’on atteindra une forme d’éveil qui facilitera le parcours dès le début. Même si je sais que ce sont ces épreuves qui m’ont forcé à m’adapter en faisant tout ça. La boucle.



Rien ne nous empêche de penser des choses impossibles ou immensément complexes, si ce n’est nous-mêmes. L’individuation rend bizarre, mais en quoi est-ce un mal, si ce chemin délivre aussi de la peur de l'être ?

Désirer ne pas souffrir est une erreur, je veux aller vers sa souffrance et l'accepter pour qu'elle se résorbe

Go trap

Quelle idée

nipah

Une fois qu'on a ce qu'on désirait, on se sent vide. Parce qu'on avait, sans le savoir, orienté notre vie autour de cette acquisition.
Ça me rappelle la philo, j'étais le seul de la classe à écouter

Nipah

Trop long

Moi je dormais

That's what she said

ent

T'étais en S aussi ?

Non L

Je comprend pourquoi d'une certaine manière, en interprétant le symbole. Ça me rappelle l'histoire du mendiant assis sur un coffre au trésor, ignorant ce qu'il s'y trouvait. La question était de savoir si il était riche ou pauvre

Exact :

https://onche.org/topic/744725/coercition
https://onche.org/topic/7[...]s-et-leur-pensee-positive
Rapport au trauma et l'empêchement de se défiger, lui permettant de s'installer


https://onche.org/topic/799173/kj-shrug
Déconnexion / mensonge

g pa lu

C'est long tout ce que j'ai écrit
Tous mes topics ont des liens vers les sujets précédents mais c'est mieux de les avoir intégré avant pour comprendre

Si tu sais lire entre les lignes tu vas t'amuser avec le tdi