La génération 95-2000, le constat est IMPLACABLE : nous sommes les derniers BOOMERS

Roger, 45 ans, se connecte sur Onche.org, pour répondre au malaises existentiels des plus jeunes génération

1984 qui dit mieux ?

Je pense surtout que cette génération est la génération prototype du brainrot

1982 Brejnev était encore en vie.

Hmm... Je sais pas, on a jamais connu ce scrolling de l'enfer de vidéo courte durant notre enfance/adolescence.

Le truc qui s'y rapproche le plus c'est le scrolling sur Facebook et encore

Tu vas me dire que t'étais pas sur le 15-18?

Disons que j'ai eu une "chance relative" jusqu'à l'année 2011 si je met de côté les tortures psychologiques, un peu avant ma dernière année de collège, s'en est suivi de longues années d'horreur existencielle

Je suis un 90 mais ça peu quand même me correspondre un peu ?

Ou bien j'suis dans une autre catégorie, genre vieillard ?

Ah mon ami je ne compte pas les traumas et autres "joyeuseté" inhérentes à la vie de tout être humain
Je parle plus du contexte et de son influence sur la personne que de la vie intérieure des gens, sinon au contraire notre génération est bien placée en terme de maladie mentale (dépression incluse)

L'apogée de ce que tu décris c'était cette période fin PS2 début PS3
Après la magie s'estompe peu à peu, premiers iPhones pareil, je pense vers 2009/2010 c'était le point de bascule et le déclin

ouais sinon pour les maladies mentales le problème c'est que nos parents pour ceux de ma génération sont nés dans les années 70 pour eux les trucs genre autisme, dépression ou les troubles sociaux n'existent pas et c'est juste de la paresse
Ils n'ont fait que me briser encore plus et ils ont arrêté au lycée quand j'étais plus qu'une coquille vide bordel

Même chose mais en décalé, avec tes propres références culturelles je pense

Le plus important, je pense, c'est ce que nous avons presque tous en commun sur le forum. Le fait d'avoir profité certes, mais uniquement durant l'enfance (à quelques années près). Ensuite l'âge adulte et l'époque dans laquelle nous vivons a été implacable. On a réagi à notre manière de khey, donc pas forcément bien

Ce que j'aurais aimé être un boomer d'origine, retraite à 60 ans, plaisir éternel. Et nique les jeunes

[MUSIQUE D'AMBIANCE]


Nous étions des français, nés entre 1995 et 2000, à l'aube d'un nouveau millénaire qui nous étais destiné de conquérir, la tête remplie des idées du siècle passé.

On ne se souvient plus vraiment si on a vu le match ou pas, mais la France Black Blanc Beur de 98, on l'a vécu pendant toutes nos années de primaire, où on se foutais encore pas mal de l'origine des copains, ça, c'est venus plus tard.

Nous sommes la génération qui a eu l'enfance et l'adolescence la plus pourrie gâtée de toute l'Histoire de l'Humanité : ordinateur, console, vélo, jouet high-tech, sport extra-scolaire, vacances en été, nos parents avaient encore un pouvoir d'achat suffisant avant 2008 pour tout cela, et encore un peu après, parce que chez nous la crise a été étalée sur plusieurs années douce-amère financièrement.

Nous avons grandis avant que les tensions ethnique et religieuses n'apparaissent au grand jour, elles étaient encore camouflées sous le vivre-ensemble, 98 toussa toussa... Une adolescence sans crainte de subir un attentat ou de se faire encercler en soirée par 6 OQTF qui demandent une clope.

Nous avons découvert nos premières booms et soirée adolescentes au son de l'electro, du Dancefloor, l'apogée de la musique de masse occidentale qui savait par quelques notes, faire frémir des milliers de cœurs en rythme sur un ton optimiste, candide, aux clips musicaux gentillement provocateur et kitsch à en rêver.

Nous avons joué à toutes les générations de PlayStation, ou on était du côté obscur de la force chez Xbox ou les gentils rigolo de Nintendo. On a découvert la Wii, les parties de Counter Strike où on apprenait à éviter les russes, World of Warcraft, Dofus, Call of Duty, Battlefield, les dernières heures des jeux de stratégie à la Command and Conquer...

Nous avons apprivoisés Internet, lancer les plus grandes marques et sociétés du monde. Jamais YouTube ne serait arriver là si de par le monde, des millions de jeunes adolescents n'avaient pas eu l'idée de partager leurs quickscope sur Rust, ou n'avais pas eu envie de faire des blagues sur les profs. Nous avions tous un mur Facebook, et nous likions les mêmes pages de blagues. Passer son profil en mode "En couple" était alors le but sacré.

Jamais une génération n'avait été aussi déconnecté du monde qui l'entourait en ignorant le fossé qui se creusait petit à petit entre "nous" et "eux". Jamais une génération n'avait eu tant de plaisir à vivre, alors que tout commençait à aller si mal dehors.

Voilà pourquoi les attentats ont laissés une si grande trace chez nous, et pourquoi les générations suivantes sont en réalité bien plus aptes à affronter ce siècle. Nous avons été éduqué à la même sauce que nos parents et nos grands-parents, à la différence que nous nous sommes rendus compte dès notre arrivé à l'age adulte, que notre monde avait definitivement basculé. Cette prise de conscience nous a brisé, voilà pourquoi on nous appelle "génération anxieuse", ou "génération triste" voir "génération seule".

Quand vous verrez un mec né en 2010 dire des termes que Conversano ne renierais pas ou refreinerait presque, vous auriez naturellement, instinctivement, une réaction de refus, de tempérance ou dumoins de choc. Quand vous êtes choqués par les images d'un règlement de compte ethnique, dites-vous que ceux qui sont nés après nous on grandis là-dedans, et qu'ils n'ont pas connu la France Black Blanc Beur de la Coupe de Monde 98.

Nous sommes les derniers boomers.

Ton constat est peut-être en partie vrai, mais le poids qui pèse désormais sur les épaules de cette génération est plus lourd que celui qui pesait sur les boomers et les X qui ont eu un accès plus facile au crédit et à la propriété. Puis on parle de la crise financière de 2008 dont nous ne sommes toujours pas sortis, mais on est toujours pas sortis non plus de la crise des confinements covid par exemple

Ensuite on vit les pots cassés des évolutions numériques que nos grands frère ont vécu et qui ont pu obtenir des places convoitées dans cet ordre économique que nous n'aurons pas, sinon de façon proletarisée ; parmi ces pots cassés on peut compter le déficit d'attention et de concentration, les dérives carcérales de ces nouvelles technologies, la fuite toujours plus poussée vers le virtuel face à un réel de plus en plus sordide, la pente descendante vers l'exploitation du marché lié à l'intimité (GPA, pma, neuralink...)

Puis la violence communautaire était déjà présente à l'époque, certes pas dans les proportions qu'on connaît aujourd'hui, mais un Khaled Kelkal qui faisait péter des lieux bondés, les émeutes de 2005, le faux drapeau de 2001, les déstabilisations des pays orientaux... Tout ça était cousu de fil blanc

Pour le reste, si t'étais pas trop un célestin y avait de quoi s'amuser, aller en soirée... Mais faut pas oublier que c'était la génération Renée la Taupe, bébé lily... et qui n'a souvent eu que de la merde musicalement, au point aujourd'hui de s'ambiancer sur les pires sons des années 80 avec souvent des reprises aussi nulles que dépourvues de créativité (merci Bruno Mars qui a basé toute sa carrière là-dessus)