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Pourquoi ce pavé ?

J’ai mis pas mal de temps à faire ce topic, et je suis au courant qu’ils ne s’adressent pas à beaucoup de personnes sur ce forum, et que même il ne s’adresse pas à beaucoup de monde en général. J’espère quand même trouver des gens qui se posent les mêmes questions que moi ici.
:nostalgie:


Les informations que j’ai regroupées pour organiser ce pavé proviennent d’analyses différentes (Douguine, Parvulesco, Evola, …) et sont le produit de ce que j’ai pu compacter comme piste à la question fatidique : que faire dans un monde en ruine où toute tentative de redressement est définitivement perdue d’avance ?

L’approche collective du problème ne m’intéresse pas, je prône un individualisme radical. C’est aussi pour cela que je n’aborderais pas les tensions géostratégiques qui sont encore trop liées au temps pour que cela m’intéresse. Je pars du principe que tout est perdu, et que nous sommes les seuls à être en mesure de pouvoir se dicter une loi intérieure permettant à surmonter cette crise du monde moderne.

Introduction

S’il est devenu un lieu commun de décrire notre société comme une période de décadence, il n’en est moins quand il s’agit d’exposer les causes de cette chute. Les analyses de la droite économiques ou de la gauche progressiste affirment que les causes qui seraient survenues découle du passé.

L’avis des traditionalistes dont je vais parler ici est cependant bien différent ; pour cette branche, nous devrions considérer l’histoire présentée sous forme cyclique et non sous forme linéaire. Les causes sont autant liées au passé, qu’au futur comme potentiel d’un nouveau recommencement. Il ne s’agit plus d’analyser sur l’histoire sur un point, mais le voir d’un point de vue global qui est celui de l’éternité.

L’homme se décompose en 3 phases durant le cycle :

:d)
La personnalité – monde de la Tradition

:d)
L’individu – monde moderne

:d)
Le dividu – monde postmoderne

La personnalité dans le monde de la Tradition

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Étant donné que le sujet reste l’avènement de la modernité, je ne vais pas m’étendre inutilement sur les caractéristiques d’un âge d’or. Je ne donnerai que le strict nécessaire au sujet de l’homme normal au sens où il recèle tous les traits morphologiques idéaux et qu’il correspond à un type lui permettant une liaison directe avec le monde d’en haut.

Dans le monde de la Tradition la personnalité est définie comme un individu différencié avec son propre visage. D’ailleurs son étymologie est reliée au masque dont portait les acteurs dans les anciens théâtres grecs. Il indique une position claire et distinguée à prendre dans le monde, et un sens qui est directement injecté dans son existence.

Son essence déterminera le lieu de sa naissance en tenant en compte son karma passé, ensuite la personne poursuivra sa vie dans une caste donnée qui lui permettra d’exercer au mieux ses qualités intrinsèques grâce à l’éducation qu’elle aura reçue ainsi que grâce aux tâches qu’elle aura à accomplir. La vie suivra son cours et c’est seulement de cette façon qu’elle pourra atteindre la délivrance – et ceci même en étant un simple serf, cela n’a pas d’importance dans l’approche traditionnelle.

La modernité et l’individu – entrée dans la Nuit cosmique

Lors de l'arrivée des idées libérales au XVIe siècle, il se produit une vision autre de la personne humaine. Le libéralisme définit désormais l’homme comme individu. La façon de nommer cet être rapproche l’homme d’une compréhension quantitative et statistique de l’homme, tout doit se résumer à ce que celui-ci peut apporter à la croissance économique. Tout ce qui est un frein à cela, est effacé de son être.

Ce nouveau type est annoncé comme complet et indépendant des structures religieuses qui prévalaient à l’époque. Il est dit « libéré de ses chaines ».

Après avoir remplacé Dieu par l’économie, les libéraux pensent que l’homme converge naturellement vers son propre bonheur, et ce bonheur coïncide avec les avancées économiques, et qui finalement apporter le bonheur à son peuple.

Pour synthétiser : individu -> bonheur individuel -> économie -> bonheur collectif

Au XVIIIe siècle, les Lumières rajoutent à cela une philosophie rationaliste, matérialiste, positiviste et tuent définitivement Dieu, du moins dans le cœur des hommes. Selon eux, le progrès auquel il avait fait tant d’efforts pour le mettre en œuvre, devait inéluctablement porter ses fruits, l’idée d’une société nouvelle et égalitaire, basé sur le bonheur de chacun serait la quintessence du type de civilisation parfaite.
:Montesquieu:


La postmodernité et le dividu – les leçons de la Nuit

Et pourtant, les idées progressistes et révolutionnaires du XVIIIe siècle échoueront lamentablement une fois que le constat amer des deux guerres mondiales fut assimilé ; les massacres et viols sur les populations civiles, les destructions des patrimoines culturels comme on peut le voir pour la ville de Dresde, l’utilisation technologique exercée dans des buts purement mercantiles quand il ne s’agit pas de créer des armes de destruction massive, tout ceci fait que le récit optimiste de la modernité ne tient plus. Nous entrons dans le monde du postmodernisme, la Nuit la plus noire qu’il puisse exister.

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L’individu n’est plus, il est détruit, séparé de son principe, de son unité, de ses espoirs de pouvoir se suffire à lui-même. Il reste le dividu (= quelque chose d’isolé, de séparé – terme peu utilisé j’en conviens mais il est primordial pour comprendre ce que je vais avancer par la suite).

Suite à ce renversement, l’homme ne supporte pas cette douleur, mais au lieu de revenir à un type de société traditionnelle, il embrasse le phénomène de la modernité jusqu’à son paroxysme. S’il n’est pas son propre principe, il tuera tout principe en lui, ce qui amènera le déconstructivisme.

La caractéristique de cette période que nous traversons est la recherche effrénée d’identité et en même temps le refus d’être rangé dans une case. Cet homme post-moderne, post-humain, post-individu, est une division en lui-même. Il a perdu toutes les qualités que lui promettaient les récits de la modernité. Il n’est plus l'homme venant du Divin comme enseignait la Tradition, mais n’est qu’un produit de l’évolution (darwinisme). Après que la gauche ait détruit toute norme en imposant la raison comme vue individuelle (comme l’a fait Deleuze), tous les domaines de la vie ont été touchés mettant un terme définitif à ce qui faisait la valeur d’un homme autrefois.

Le dividu laisse s’échapper toutes les qualités individuelles qui puissent s’appliquer collectivement, donnant le mélange le plus inhumain qu’il puisse exister : destruction des normes sociales par l’égalitarisme, le féminisme, la théorie du genre, l’antiracisme ; en bref toute identité doit être définie arbitrairement par soi-même et en même temps cohabiter avec celles des autres ce qui relève d’une grossière erreur menant l’homme à sa perte totale.

La preuve en est qu’ils sont obligés de se regrouper, ils sont dans l’incapacité ontologique de vivre seul étant donné que le Principe est détruit en eux. Ils sont arrivés à allier narcissisme social combiné à la fuite de leur être, ils ne sont plus des individus mais des dividus tentant tant bien que mal de trouver un sens dans leur vie par l’acception d’un groupe auquel ils pensent appartenir. Ce qui crée collectivement un monstre dans lequel les dividus agissent en tant qu’organe donnant vie à ce cadavre difforme dénuée de toute forme de beau, d’ordre, de grandeur : tout n’est que résidus infra humains.

Exemple d'expérience : Image

La liberté sexuelle de cet agrégat est totale permettant l’inclusion de toutes les déviances et perversions possibles ; les drogues sont vues comme moyen le plus pratique d’asservir l’homme en plus de lui soutirer ses revenus ; et enfin la destruction de l’ordre, de l’Etat ce qui donne un totalitarisme mou, flasque né sous la forme de démocratie.
il y a un an
Les 4 types d’être anthropologiques

J’arrive à la partie finale, la plus intéressante si vous voulez approfondir. Toutes ces informations viennent de la conférence de Douguine
(que j’ai découvert grâce à Mandril, autre source d’informations par ailleurs)

à laquelle il a dédié la moitié à la philosophie heideggérienne sur la fin du monde (ou d’un monde). Et les voici :

Selon la configuration actuelle du monde moderne où Dieu est mort, nous pouvons diviser l’humain en 4 types bien distincts, le 4ème apparaît seulement dans notre monde postmoderniste, et nécessitera de ce fait de plus amples approfondissements du fait qu’il réside en lui la solution pour triompher de la Nuit. (je vais me limiter à la base pour ce topic)


1er état, les êtres de la Nuit : durant la Nuit où Dieu meurt, il laisse l’homme être libre de Lui. Ces gens sont décrits comme le moteur de la modernité, ils poussent cette situation vers le point le plus noir de l’absence de Dieu. Cette obscurité leur parait comme une lumière, ils jouissent de l’avènement de cet assombrissement du monde, toute trace de sacré doit être éradiquée de la terre le plus rapidement possible. Il faut bien comprendre que la modernité c’est l’absence de lumière divine. Ces êtres de la Nuit répondent aux noms de libéral, socialiste, progressiste, ceux qui croient au progrès et qui sont, grâce à l’évolution de la technologie, d’un tempérament profondément optimiste sur le futur. Jean Parvuleso parle d’agents du néant, car ce sont ces personnes qui rapprochent l’humanité vers le principe du néant. Le principe n’est plus sur Dieu, mais sur l’individu, et ces individus, sans forcément s’en rendre compte directement, sont au service d’une lumière de type prométhéenne, qui les pousse à croire d'être les remplaçants de ce Dieu mort.

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2ème état, les conservateurs : ce type est l’exact opposé du précédent. Ils craignent la Nuit jusqu’à en avoir horreur. La teinte sombre de ce monde les fait basculer dans un non-sens, ils sont complétement perdus sans lumière. Cette douleur intense de vivre en plein dedans fait que - n’ayant pas connaissance des causes régissant ces ténèbres - ils se peignent alors un faux tableau, une image protectrice pour se protéger des attaques obscures du premier type. Ils affirment l’existence de Dieu, sans y croire réellement car celui-ci est mort. En ce sens, ils ont déjà perdu d’avance selon Heidegger, leurs actions ne fait que retarder cette Nuit alors que nous y sommes déjà au cœur, ce qui est du même ordre qu’offrir une goutte d’eau à un crucifié en train d’agoniser sur sa croix.

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3ème état, les endormis : il est plutôt simple à décrire, ces hommes représentent l’écrasante majorité de la population. Ils sont hyper conformistes, ils n’ont pas de conscience réelle, ils n’ont aucune capacité de discerner le jour de la Nuit, que Dieu soit mort ou vivant, au final cela ne les touche pas. L’adaptation est leur devise. Ils sont humains, sans esprit, ils ne répondent pas au défi ontologique de cette eschatologie. Heidegger nous dit que nous devons les concevoir comme des fleurs ou des animaux, ils font partie intégrante de la nature et nous devons être en mesure de les identifier, de comprendre leurs limites afin de vivre le plus harmonieusement possible dans cet environnement. Il n’y a pas non plus d’utilité à vouloir les réveiller, la douleur d’être éveillé dans ce monde pourrait les faire basculer dans le 2ème type et les condamner à une vie de souffrance. Si des personnes venaient à ce éveil, il faut absolument que cela émerge du plus profond de leur être, comme s’il était appelé par quelque chose qui les dépasse, quelque chose de divin. Dans le cas contraire ils seraient condamnés, il vaut mieux les laisser dormir en paix.

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4ème état, le devancier : l’état le plus complexe. Ce sont les gens qui n’acceptent pas la Nuit comme finalité du monde. Ils sont modernes, sans pour autant être progressiste, ils savent distinguer le jour de la Nuit, ainsi qu’en discerner les causes et perspectives que leur offre cet événement. Leurs structures intérieures ont intégré le sacré, ils portent cet héritage spirituel à chaque instant de leur vie et s’en servent comme boussole et lampe de poche afin de se diriger sans encombre dans l’obscurité. Les éléments destructeurs qu’ils rencontrent sur leur chemin ne sont plus des obstacles à leur être, mais une possibilité de se tester en vue de retourner le poison contre lui-même. Ceux qui vivent et arrivent à rester debout durant cette fin de kali yuga peuvent obtenir des fruits restés encore inaccessibles aux hommes qui vivaient dans les âges précédents. Cette période n’est pas une fatalité, c’est notre orientation intérieure qui décide si nous sombrerons avec le monde moderne ou si nous finirons dans l’axe royal du nouveau courant.

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il y a un an
Quelqu'un d'intéressé ?
:(
il y a un an
Je fav pour plus tard ça a l'air intéressant
il y a un an
Gpalu
:Poisson_fume:
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il y a un an
Je fav pour plus tard ça a l'air intéressant
Merci de ton intérêt
:ok:
il y a un an
gépatoulu mais sympa
:cafe:
il y a un an
Très bon topax khey !
il y a un an
J'ai lu en diagonale pour l'instant et je suis plutôt d'accord en dépit du fait que ce sont surtout les franc-maçons qui ont détruit notre monde et que tu n'en parles pas
il y a un an
G pas lu + bide
:macron4:
il y a un an
G pas lu + bide
:macron4:
Osef du bide je ne vise que l'élite et tu n'en fais pas partie
:ok:
il y a un an
J'ai lu en diagonale pour l'instant et je suis plutôt d'accord en dépit du fait que ce sont surtout les franc-maçons qui ont détruit notre monde et que tu n'en parles pas
Si tu parles de la franc-maçonnerie actuelle je suis d'accord ils rejoignent le premier type comme ceux qui promeuvent la contretradition
il y a un an
:up:
il y a un an
et si on choisit le premier état
:pc_maximator:
LC
il y a un an
Je fav pour plus tard ça a l'air intéressant
pareil !
"Se libérer du porno" sur amazon , si tu regardes du porno et que tu es malheureux alors ne cherches pas plus loin
:ok:
il y a un an
et si on choisit le premier état
:pc_maximator:
Ce n'est pas un choix, tu l'es ou tu ne l'es pas. C'est inscrit dès le départ en toi.
il y a un an
Freya
Freya
1 an
Ce n'est pas un choix, tu l'es ou tu ne l'es pas. C'est inscrit dès le départ en toi.
nazgul dans le sang
:nazgul_cheval:
LC
il y a un an
nazgul dans le sang
:nazgul_cheval:
Tu viens de me donner une idée, merci
:chatlunette2:
il y a un an
Entièrement d'accord avec la seconde partie.

La première partie j'ai juste quelques remarques :

-tu mets ensemble la révolte des kshatriyas et celle des vayshias alors qu'ils correspondent en principe à deux phases du cycle

-ce que tu appelles postmodernité je l'appellerai pas ainsi car le terme de postmodernité chez maffesoli est assez positif mais là tu décris les aspects négatifs issus de "la société sans classe" qui correspond peut-être à la revolte des shudras, je ne sais pas trop quoi en penser
il y a un an
Topic de très grande qualité en tout cas
il y a un an