Ce sujet a été résolu
il y a 9 mois
il y a 9 mois
Le_Batiment_H
9 mois
"France is genuinely the biggest joke of a country. Fucking hypocrites."
Ayaaa bordel je n'avais pas vu ce topic.
Sur reddit ils ont carrément un serveur rempli de (( )) dont l'un des passe temps est de cracher sur la France et les français à base de plaisanteries ridicules ( " agneu gneu white flag, coward " ).
Laisse moi deviner, si je leur fais une réponse appropriée, je me ferais tout de suite sauté mon compte n'est ce pas?
Sur reddit ils ont carrément un serveur rempli de (( )) dont l'un des passe temps est de cracher sur la France et les français à base de plaisanteries ridicules ( " agneu gneu white flag, coward " ).
Laisse moi deviner, si je leur fais une réponse appropriée, je me ferais tout de suite sauté mon compte n'est ce pas?
https://x.com/KikiNatio/status/1719710418875072630
il y a 5 mois
Les monothéiste et surtout les juifs sont des fdp sans aucune morale
Brisé par un tomboy
il y a 5 mois
Pour rappel, le judéo christianisme n'existe pas.
Israël se sert aussi de l’islam pour détruire de l’intérieur ses ennemis parmi le monde arabe. Depuis le début du 20e siècle, les États laïcs arabes, tout comme les projets panarabiques qu’ils ont inspirés (ceux de Nasser et Kadhafi), ont été les ennemis d’Israël, tandis que l’islamisme (l’islam exclusif, politique et conquérant) a toujours été son allié objectif, pour ne pas dire son instrument, dans la destruction de ces États laïcs – Liban, Syrie, Irak, Libye. L’islamisation de la résistance palestinienne par le Hamas, pour prendre un autre exemple, fut particulièrement avantageuse pour Israël, dans la mesure où elle a permis d’inverser l’image de cette résistance dans l’opinion publique mondiale. D’une manière générale, les Frères musulmans, dont le Hamas est issu, ont toujours été utiles pour affaiblir les ennemis d’Israël ; quand ils ne commettaient pas eux-mêmes des attentats contre Nasser en Égypte, le Mossad en organisait en son nom (Opération Susannah en 1954).
Les islamistes sont doublement les idiots utiles du sionisme : non seulement ils détruisent de l’intérieur les États laïcs hostiles à Israël, mais en plus, ils répandent dans le monde entier une image détestable des populations musulmanes. Après chaque attentat revendiqué par DAECH ou toute autre groupe d’inspiration wahhabite, l’islamophobie progresse et la sionosphère renforce son contrôle sur les institutions et les consciences d’Occident.
Or nul n’ignore que l’islam wahhabite, qui est la matrice de l’islamisme moderne, se revendique de l’islam conquérant des origines, et qu’il le fait d’autant plus facilement qu’il partage avec l’islam primitif son enracinement dans l’arabité historique : les Saoud, maîtres de La Mecque depuis 1727, se voient comme les nouveaux Quraych (la tribu maîtresse de La Mecque à l’époque de Muhammad). Le crédo de Muhammad ibn Abd al-Wahhab, fondateur du wahhabisme : « Il n’est de dieu que Dieu ! », et sa phobie de tout ce qui ressemble à de l’« associationnisme », est fidèle à la lettre du Coran
Source : Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd : Ou comment l’islam sectaire est devenu l’islam, La Couleur des idées, kindle, e. 891-916.
Pour comprendre comment Israël instrumentalise l’islamisme, il faut remonter aux relations complexes entre l’islam primitif et la communauté juive du 7e siècle de l’ère chrétienne.
L’influence du judaïsme sur les révélations du prophète Muhammad est bien connue. Elle transparaît dans les nombreuses références à Moïse (Musa), Abraham (Ibrahim), Joseph, David, Jonas et Salomon. Des sourates entières sont consacrées à des légendes bibliques, avec des variations laissant supposer un emprunt à des traditions orales relativement autonomes par rapport au Tanakh juif.
Il n’y a là rien de mystérieux, puisque la biographie du Prophète insiste sur son espoir de convaincre les Juifs de sa légitimité comme prophète s’inscrivant dans la lignée biblique. Il se rendait dans les lieux de prière des Juifs, adopta leurs interdits, jeûnait les mêmes jours qu’eux, fit orienter initialement la prière vers Jérusalem, et épousa une femme juive de la tribu des Banu Nadir.
Nombreuses également sont les références coraniques à Jésus, Marie et Jean-Baptiste, qui elles aussi démontrent des influences hétérodoxes. Un épisode semi-légendaire de l’enfance de Muhammad se rapporte à sa rencontre avec le moine syriaque Bahira, qui aurait reconnu sur son dos le signe de la prophétie. Un hadith célèbre (Sahih Al-Bukhari Hadith, I.1.3) évoque sa reconnaissance par Waraqa ibn Nawfal, un parent de sa première épouse Khadija, réputé prêtre chrétien. Lorsque Muhammad lui raconta la visite de l’ange, Waraqa expliqua : « Cet ange, c’est le Confident que Dieu a envoyé autrefois à Moïse. » Ayant en quelque sorte oint Muhammad, Waraqa s’éteignit.
Dieu a envoyé autrefois à Moïse. » Ayant en quelque sorte oint Muhammad, Waraqa s’éteignit [2]. Waraqa, dit le hadith, « connaissait la Torah et l’Évangile », « savait tracer les caractères hébraïques, et avait copié en hébreu toute la partie de l’Évangile que Dieu avait voulu qu’il transcrivit ». On peut le qualifier de judéo-chrétien, par opposition aux pagano-chrétiens issus de la prédication de Paul.
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 328.
https://www.persee.fr/doc[...]4-2616_2003_num_49_1_2182
https://www.amazon.fr/Fon[...]re-histoire/dp/2020374943
On peut le qualifier de judéo-chrétien, par opposition aux pagano-chrétiens issus de la prédication de Paul.
Le Coran nomme généralement les chrétiens « nazaréens », un terme qui désigne effectivement chez les hérésiologues chrétiens des fidèles du Christ restés attachés au judaïsme ; ils sont souvent confondus avec les ébionites, supposés issus des communautés palestiniennes dispersées à la chute de Jérusalem en 70. Les nazaréens sont opposés à la christologie trinitaire des conciles œcuméniques du 4e siècle, et rejettent la divinisation du Christ, qu’ils considèrent comme une déviance païenne. Au 6e siècle, ils sont rejoints dans leur ressentiment contre Constantinople par les églises jacobites, nestoriennes ou monophysites, issues de schismes plus récents et qui comptent aussi des réfugiés en Arabie. Le Coran démontre l’influence très nette du judéo-christianisme anti-trinitaire, par exemple dans la sourate 4, verset 171 :
« Ô gens du Livre (Chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n’est qu’un Messager d’Allah, Sa parole qu’Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas “Trois”. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur. »
À l’époque de Muhammad, les deux grands empires sont monothéistes : Byzance est chrétien et la Perse est zoroastrienne, tout en abritant aussi de nombreux juifs et chrétiens. Plusieurs tribus arabes sont converties au christianisme. C’est le cas des Ghassanides, sédentarisés sur les marches de l’empire byzantin. Ils préservent des coutumes bédouines comme la polygamie et se rattachent à l’Église monophysite en conflit avec l’orthodoxie byzantine, mais ils sont fédérés à l’Empire par un traité d’alliance, et leur roi reçoit le titre byzantin de phylarque. Selon des sources arabes, Muhammad aurait tenté sans succès de se les concilier, car ils représentaient un obstacle militaire dans l’expansion vers le Nord. Le dernier de leurs rois sera défait aux côtés des Byzantins à la bataille du Yarmouk (636).
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 41-56 ; David Samuel Margoliouth, Mohammed and the Rise of Islam, Putnam’s Sons, 1905, p. 35-39.
https://archive.org/detai[...]ohammedandtheri00marguoft
Le christianisme et le judaïsme sont également présents au Sud (Yaman en arabe). Littéralement, Yaman signifie « à droite » et Sham, qui désigne la Syrie-Palestine, « à gauche » (lorsqu’on regarde le soleil levant).
Au Yémen se trouve le royaume d’Himyar, qui à partir du 1er siècle contrôle une grande partie de l’Arabie méridionale. En 380, son roi se convertit au judaïsme et fait détruire les temples polythéistes. Des spécialistes pensent qu’il s’agissait plutôt d’un « monothéisme judaïsant »
Source : Iwona Gajda, « Monothéisme en Arabie du Sud préislamique », Arabian Humanities, sur
https://cy.revues.org/132
Ce passage de l’Arabie du Sud au monothéisme judaïsant, deux siècles et demi avant l’islam, obéissait déjà à une volonté politique d’unification. Quant au christianisme, il s’était déjà diffusé sur l’autre rive de la Mer Rouge, dans le royaume éthiopien d’Aksoum, dont l’empire s’étend à l’Ouest jusqu’au Soudan et l’Égypte, et qui s’allie aux Byzantins contre les Perses. Au Yémen, la lutte entre chrétiens et juifs tourna à la guerre civile au 6e siècle, ce qui provoqua l’ingérence du roi d’Aksoum en faveur des chrétiens. Un roi chrétien prend le pouvoir en 519, mais il est renversé en 522 par le monarque juif Yusuf Dhu Nuwas. Celui-ci déclenche un grand massacre des chrétiens, mais il tombe à son tour lorsque le roi d’Aksoum envahit le Yémen, qui rentre alors sous sa tutelle. Le christianisme balaye les derniers foyers judaïques, forcés de se convertir ou de partir. Mais la royauté chrétienne est renversée par un général d’Abyssinie nommé Abraha, et en 570, un prince juif yéménite, Sayf Ibn Dhi Yazan, fait appel aux Perses pour chasser les Abyssins. Cette histoire mouvementée témoigne des troubles causés par la lutte entre judaïsme et christianisme en Arabie, et permet de contextualiser l’émergence de l’islam comme troisième voie.
Les Juifs étaient nombreux également dans l’Arabie centrale de Muhammad. Sur les cinq tribus résidant à Yathrib (Médine), trois étaient juives (les Banu Qaynuqa, Banu Nadir et Banu Qurayza) ; elles pratiquaient l’agriculture et divers artisanats dont la joaillerie, et vivaient dans des quartiers fortifiés.
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit.. p. 101.
https://www.persee.fr/doc[...]4-2616_2003_num_49_1_2182
https://www.seuil.com/ouv[...]-de-premare/9782020374941
À 150 km plus au nord, l’oasis de Khaybar était aussi occupée par des Juifs. La tradition islamique fait remonter l’installation des Juifs dans le Hedjaz à l’époque de Moïse
Source : Gordon D. Newby, « Les Juifs d’Arabie à la naissance de l’islam », dans Histoire des relations entre juifs et musulmans, des origines à nos jours, dir. Abdelwahab Meddeb et Benjamin Stora, Albin Michel, 2013, p. 39-51 (p. 40) ; David Samuel Margoliouth, Mohammed and the Rise of Islam, op. cit., 1905.
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Israël se sert aussi de l’islam pour détruire de l’intérieur ses ennemis parmi le monde arabe. Depuis le début du 20e siècle, les États laïcs arabes, tout comme les projets panarabiques qu’ils ont inspirés (ceux de Nasser et Kadhafi), ont été les ennemis d’Israël, tandis que l’islamisme (l’islam exclusif, politique et conquérant) a toujours été son allié objectif, pour ne pas dire son instrument, dans la destruction de ces États laïcs – Liban, Syrie, Irak, Libye. L’islamisation de la résistance palestinienne par le Hamas, pour prendre un autre exemple, fut particulièrement avantageuse pour Israël, dans la mesure où elle a permis d’inverser l’image de cette résistance dans l’opinion publique mondiale. D’une manière générale, les Frères musulmans, dont le Hamas est issu, ont toujours été utiles pour affaiblir les ennemis d’Israël ; quand ils ne commettaient pas eux-mêmes des attentats contre Nasser en Égypte, le Mossad en organisait en son nom (Opération Susannah en 1954).
Les islamistes sont doublement les idiots utiles du sionisme : non seulement ils détruisent de l’intérieur les États laïcs hostiles à Israël, mais en plus, ils répandent dans le monde entier une image détestable des populations musulmanes. Après chaque attentat revendiqué par DAECH ou toute autre groupe d’inspiration wahhabite, l’islamophobie progresse et la sionosphère renforce son contrôle sur les institutions et les consciences d’Occident.
Or nul n’ignore que l’islam wahhabite, qui est la matrice de l’islamisme moderne, se revendique de l’islam conquérant des origines, et qu’il le fait d’autant plus facilement qu’il partage avec l’islam primitif son enracinement dans l’arabité historique : les Saoud, maîtres de La Mecque depuis 1727, se voient comme les nouveaux Quraych (la tribu maîtresse de La Mecque à l’époque de Muhammad). Le crédo de Muhammad ibn Abd al-Wahhab, fondateur du wahhabisme : « Il n’est de dieu que Dieu ! », et sa phobie de tout ce qui ressemble à de l’« associationnisme », est fidèle à la lettre du Coran
Source : Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd : Ou comment l’islam sectaire est devenu l’islam, La Couleur des idées, kindle, e. 891-916.
Pour comprendre comment Israël instrumentalise l’islamisme, il faut remonter aux relations complexes entre l’islam primitif et la communauté juive du 7e siècle de l’ère chrétienne.
L’influence du judaïsme sur les révélations du prophète Muhammad est bien connue. Elle transparaît dans les nombreuses références à Moïse (Musa), Abraham (Ibrahim), Joseph, David, Jonas et Salomon. Des sourates entières sont consacrées à des légendes bibliques, avec des variations laissant supposer un emprunt à des traditions orales relativement autonomes par rapport au Tanakh juif.
Il n’y a là rien de mystérieux, puisque la biographie du Prophète insiste sur son espoir de convaincre les Juifs de sa légitimité comme prophète s’inscrivant dans la lignée biblique. Il se rendait dans les lieux de prière des Juifs, adopta leurs interdits, jeûnait les mêmes jours qu’eux, fit orienter initialement la prière vers Jérusalem, et épousa une femme juive de la tribu des Banu Nadir.
Nombreuses également sont les références coraniques à Jésus, Marie et Jean-Baptiste, qui elles aussi démontrent des influences hétérodoxes. Un épisode semi-légendaire de l’enfance de Muhammad se rapporte à sa rencontre avec le moine syriaque Bahira, qui aurait reconnu sur son dos le signe de la prophétie. Un hadith célèbre (Sahih Al-Bukhari Hadith, I.1.3) évoque sa reconnaissance par Waraqa ibn Nawfal, un parent de sa première épouse Khadija, réputé prêtre chrétien. Lorsque Muhammad lui raconta la visite de l’ange, Waraqa expliqua : « Cet ange, c’est le Confident que Dieu a envoyé autrefois à Moïse. » Ayant en quelque sorte oint Muhammad, Waraqa s’éteignit.
Dieu a envoyé autrefois à Moïse. » Ayant en quelque sorte oint Muhammad, Waraqa s’éteignit [2]. Waraqa, dit le hadith, « connaissait la Torah et l’Évangile », « savait tracer les caractères hébraïques, et avait copié en hébreu toute la partie de l’Évangile que Dieu avait voulu qu’il transcrivit ». On peut le qualifier de judéo-chrétien, par opposition aux pagano-chrétiens issus de la prédication de Paul.
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 328.
On peut le qualifier de judéo-chrétien, par opposition aux pagano-chrétiens issus de la prédication de Paul.
Le Coran nomme généralement les chrétiens « nazaréens », un terme qui désigne effectivement chez les hérésiologues chrétiens des fidèles du Christ restés attachés au judaïsme ; ils sont souvent confondus avec les ébionites, supposés issus des communautés palestiniennes dispersées à la chute de Jérusalem en 70. Les nazaréens sont opposés à la christologie trinitaire des conciles œcuméniques du 4e siècle, et rejettent la divinisation du Christ, qu’ils considèrent comme une déviance païenne. Au 6e siècle, ils sont rejoints dans leur ressentiment contre Constantinople par les églises jacobites, nestoriennes ou monophysites, issues de schismes plus récents et qui comptent aussi des réfugiés en Arabie. Le Coran démontre l’influence très nette du judéo-christianisme anti-trinitaire, par exemple dans la sourate 4, verset 171 :
« Ô gens du Livre (Chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n’est qu’un Messager d’Allah, Sa parole qu’Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas “Trois”. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur. »
À l’époque de Muhammad, les deux grands empires sont monothéistes : Byzance est chrétien et la Perse est zoroastrienne, tout en abritant aussi de nombreux juifs et chrétiens. Plusieurs tribus arabes sont converties au christianisme. C’est le cas des Ghassanides, sédentarisés sur les marches de l’empire byzantin. Ils préservent des coutumes bédouines comme la polygamie et se rattachent à l’Église monophysite en conflit avec l’orthodoxie byzantine, mais ils sont fédérés à l’Empire par un traité d’alliance, et leur roi reçoit le titre byzantin de phylarque. Selon des sources arabes, Muhammad aurait tenté sans succès de se les concilier, car ils représentaient un obstacle militaire dans l’expansion vers le Nord. Le dernier de leurs rois sera défait aux côtés des Byzantins à la bataille du Yarmouk (636).
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 41-56 ; David Samuel Margoliouth, Mohammed and the Rise of Islam, Putnam’s Sons, 1905, p. 35-39.
Le christianisme et le judaïsme sont également présents au Sud (Yaman en arabe). Littéralement, Yaman signifie « à droite » et Sham, qui désigne la Syrie-Palestine, « à gauche » (lorsqu’on regarde le soleil levant).
Au Yémen se trouve le royaume d’Himyar, qui à partir du 1er siècle contrôle une grande partie de l’Arabie méridionale. En 380, son roi se convertit au judaïsme et fait détruire les temples polythéistes. Des spécialistes pensent qu’il s’agissait plutôt d’un « monothéisme judaïsant »
Source : Iwona Gajda, « Monothéisme en Arabie du Sud préislamique », Arabian Humanities, sur
Ce passage de l’Arabie du Sud au monothéisme judaïsant, deux siècles et demi avant l’islam, obéissait déjà à une volonté politique d’unification. Quant au christianisme, il s’était déjà diffusé sur l’autre rive de la Mer Rouge, dans le royaume éthiopien d’Aksoum, dont l’empire s’étend à l’Ouest jusqu’au Soudan et l’Égypte, et qui s’allie aux Byzantins contre les Perses. Au Yémen, la lutte entre chrétiens et juifs tourna à la guerre civile au 6e siècle, ce qui provoqua l’ingérence du roi d’Aksoum en faveur des chrétiens. Un roi chrétien prend le pouvoir en 519, mais il est renversé en 522 par le monarque juif Yusuf Dhu Nuwas. Celui-ci déclenche un grand massacre des chrétiens, mais il tombe à son tour lorsque le roi d’Aksoum envahit le Yémen, qui rentre alors sous sa tutelle. Le christianisme balaye les derniers foyers judaïques, forcés de se convertir ou de partir. Mais la royauté chrétienne est renversée par un général d’Abyssinie nommé Abraha, et en 570, un prince juif yéménite, Sayf Ibn Dhi Yazan, fait appel aux Perses pour chasser les Abyssins. Cette histoire mouvementée témoigne des troubles causés par la lutte entre judaïsme et christianisme en Arabie, et permet de contextualiser l’émergence de l’islam comme troisième voie.
Les Juifs étaient nombreux également dans l’Arabie centrale de Muhammad. Sur les cinq tribus résidant à Yathrib (Médine), trois étaient juives (les Banu Qaynuqa, Banu Nadir et Banu Qurayza) ; elles pratiquaient l’agriculture et divers artisanats dont la joaillerie, et vivaient dans des quartiers fortifiés.
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit.. p. 101.
À 150 km plus au nord, l’oasis de Khaybar était aussi occupée par des Juifs. La tradition islamique fait remonter l’installation des Juifs dans le Hedjaz à l’époque de Moïse
Source : Gordon D. Newby, « Les Juifs d’Arabie à la naissance de l’islam », dans Histoire des relations entre juifs et musulmans, des origines à nos jours, dir. Abdelwahab Meddeb et Benjamin Stora, Albin Michel, 2013, p. 39-51 (p. 40) ; David Samuel Margoliouth, Mohammed and the Rise of Islam, op. cit., 1905.
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il y a 5 mois
Alors ne tombez pas dans le panneau.
Elle est en tout cas très ancienne, car leurs noms et leur organisation tribale sont typiquement arabes.
Leur judaïsme est certainement assez éloigné du talmudisme de Bagdad, Jérusalem et Constantinople. On compte parmi ces Juifs arabes les Réchabites, qui considèrent comme un commandement divin de s’abstenir de vin, et qui ont pu influencer Muhammad sur ce point. Les Réchabites sont encore signalés au début du 19e siècle à proximité de La Mecque ,mais leur ancienneté est attestée par la Bible, où le prophète Jérémie loue leur fidélité au commandement de leurs pères (Jérémie 35,6).
Source : Journal of the Rev. Josepf Wolff in a Series of Letters to Sir Thomas Baring, 1839, p 389, en ligne sur Google livres.
https://books.google.fr/b[...]Zw9cyd84C&redir_esc=y
https://archive.org/detai[...]journalrevjosep00wolfgoog
Aux côtés des chrétiens et des juifs, le Coran mentionne à trois reprises les sabéens, dans des formules comme « les juifs, les sabéens et les nazaréens ». On s’accorde à reconnaître en eux les ancêtres des mandéens, une religion issue de la matrice judaïque qui survivait encore récemment en Irak, et dont les livres glorifient Jean-Baptiste mais diabolisent Jésus. Enfin, la tradition islamique prétend qu’il existait en Arabie, à l’époque de Muhammad, des Arabes monothéistes qui n’étaient ni chrétiens ni juifs, mais fidèles à la religion d’Abraham, les hanîfs.
Source : Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd, op. cit., e. 4017-30
https://www.cairn.info/le[...]e-est---9782020960816.htm
https://www.seuil.com/ouv[...]adi-redissi/9782020960816
Pas besoin d’être marxiste pour comprendre que la religion reflète l’organisation sociale : tandis que le tribalisme est ataviquement polythéiste (à chaque tribu ses dieux), le monothéisme accompagne utilement toute tentative d’imposer une unité nationale. Muhammad ne fut pas le seul visionnaire mû par cette volonté : il dut affronter plusieurs concurrents, dont le mieux connu est Musaylima, un chef charismatique de la tribu des Banu Hanifa, qui refusait de se rallier à Muhammad. Musaylima professait une doctrine fondée sur le Dieu unique al-Rahman, imprégnée de monothéisme juif et chrétien comme celle de Muhammad
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 124.
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Par ailleurs, les historiens tempèrent la vision traditionnelle d’une rupture radicale entre l’idolâtrie de l’Arabie pré-islamique et le monothéisme islamique. Ils avaient beau vénérer de nombreuses divinités, djinns et ancêtres héroïsés, les Arabes reconnaissaient l’existence d’un Dieu suprême, nommé simplement Allah (correspondant au El araméen). « La plupart ne croient en Dieu qu’en lui associant d’autres divinités », dit d’eux le Coran (12,106). Ce n’est donc pas un dieu nouveau que Muhammad impose aux Arabes ; il se contente de rediriger tous les cultes vers le Dieu suprême, le seul auquel tout le monde croit.
Les communautés juives à l’époque de Muhammad sont affectées par un contexte géopolitique très troublé. Leur situation dans les territoires de Byzance avait commencé à se dégrader sous l’empereur Justinien (527–565), qui interdit la lecture des textes en hébreu et la possession d’esclaves chrétiens par les Juifs. Ces restrictions furent renforcées sous Héraclius (610-641), dans le contexte de la guerre perso-byzantine (602-628). Les Juifs, en effet, favorisent les Perses contre les Byzantins. En 613, ils fomentent une révolte en Palestine, espérant profiter de l’offensive perse pour prendre le pouvoir sur l’ancienne terre d’Israël. Sur l’invitation secrète des Juifs de Tyr, une armée juive estimée à 20 000 hommes marche sur la ville. L’expédition échoue car les chrétiens, ayant eu vent du complot, prennent les Juifs de la ville en otage. Les envahisseurs juifs détruisent les églises autour de Tyr, et les chrétiens exécutent deux mille de leurs otages en représailles. Finalement, les assiégeants rebroussent chemin. Cette révolte affaiblit la capacité de résistance de Byzance, et vaut aux Juifs la haine des chrétiens. Lorsque, l’année suivante, le général perse Shahrbaraz assiège Jérusalem, il est assisté de l’intérieur par les Juifs. Les Perses leur confient le gouvernement de la ville. Il s’ensuit dans la Ville Sainte une persécution vengeresse contre les chrétiens, incluant massacres, déportation, incendies de monastères et d’églises.
Les Juifs espéraient que l’empereur perse Khosro II leur accorderait la totalité de la terre d’Israël, en récompense de leur soutien. Mais les Perses, dont le royaume compte également de nombreux chrétiens (principalement nestoriens), changent de politique quelques années après et expulsent même les juifs de Jérusalem. Byzance reprend les territoires palestiniens en 622, puis, ayant fait la paix avec la Perse, Héraclius fait une entrée triomphale à Jérusalem en 630. Des massacres de Juifs ont lieu dans toute la Palestine. Un édit impérial daté de 634 contraint les Juifs à la conversion sous peine de mort. Il n’est pas appliqué partout, en raison de l’opposition de l’Église, mais il fait fuir de nombreux Juifs. Certains s’exilent en Arabie.
Tous ces événements avaient déclenché une grande ferveur messianique parmi les Juifs. En témoigne le Sefer Zerubavel, un texte en hébreu médiéval écrit, pense-t-on, en Palestine entre 629 et 636. Il s’agit d’une vision apocalyptique attribuée fictivement à Zerrubabel, un roi juif dont le nom est associé dans la Bible à la restauration du temple après l’Exil à Babylone. La vision annonce la restauration d’Israël et l’établissement du Troisième Temple. Héraclius, désigné par le cryptogramme Armilius, est assimilé à l’antéchrist.
Ce sont finalement les musulmans qui profiteront de l’épuisement des ressources militaires des deux empires byzantins et perses, et de la lassitude de leurs populations après un quart de siècle de guerre. La Syrie tombe entre les mains des Arabes après la bataille décisive du Yarmouk contre les Byzantins en 636. La ville sainte, où les juifs avaient interdiction de résider depuis 135, leur est de nouveau ouverte, et ils y affluent.
Même si la conquête de la Syrie est attribuée au successeur de Muhammad, le premier calife Abou Bakr (632-634), elle fut certainement conçue et préparée par Muhammad ; l’orientation initiale de la prière vers la Ville Sainte en témoigne. Selon Jacob d’Édesse, écrivant dans la seconde moitié du 7e siècle, c’est dès 626 que « les Arabes commencèrent à faire des incursions en terre de Palestine ». Vers 640, le prêtre jacobite Thomas le Presbytre parle d’une incursion violente à Gaza par les « Arabes de Muhammad » ayant eu lieu en 634, et un autre document grec évoque, au sujet de la même incursion, le « prophète qui est apparu avec les Saracènes ». Que Muhammad fût présent ou non (il est supposé mort en 632), la conquête de la Palestine s’est faite en son nom. L’historien du monde arabo-islamique Alfred-Louis de Prémare conclut :
« Aussi haut que remontent nos informations, et quelle qu’en soit la provenance, elles nous indiquent que Muhammad fut l’initiateur de la conquête de la Palestine. Les informations les plus anciennes en figurent dans les chroniques syriaques, arméniennes et grecques contemporaines de la conquête . »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 131-135.
https://www.persee.fr/doc[...]_84_4_1103_t6_0485_0000_2
https://www.persee.fr/doc[...]4-2616_2003_num_49_1_2182
Théophile d’Édesse, auteur grec du 8e siècle qui se trouvait à Bagdad au service des premiers califes abbassides, retient chez les conquérants de la Syrie deux motivations : la conquête d’une terre fertile, et l’appât d’un butin abondant :
« Il [Muhammad] leur vantait l’excellence de la terre de Palestine leur disant : “C’est à cause de la croyance à l’unique Dieu que leur a été donnée cette terre si bonne et si fertile.” Et il ajoutait : “Si vous m’écoutez, Dieu vous donnera à vous aussi une bonne terre où coulent le lait et le miel.” Comme il voulait renforcer sa parole, il dirigea une troupe de ceux qui avaient adhéré à lui, et il commença à monter vers la terre de Palestine, attaquant, ravageant et pillant. Ils revinrent chargés (de butin) sans avoir subi de dommages, et ils ne furent pas frustrés de ce qu’il leur avait promis. »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 133.
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Muhammad s’adressait également aux juifs, et l’on doit naturellement supposer que c’est à ce projet de conquête de la Palestine qu’il cherchait à les rallier. Reprenant la théorie biblique selon laquelle les juifs auraient perdu la Palestine en raison de leur incurable propension à l’idolâtrie (sourate 5), Muhammad incarne le transfert de l’élection divine sur le peuple arabe, mais sa mission prophétique est aussi une chance pour les juifs de se racheter.
La chronique arménienne dite de Sebèos (vers 660) présente la conquête de la Palestine comme un partenariat entre les Fils d’Ismaël et les Fils d’Israël exilés en Arabie en raison des persécutions d’Héraclius. Elle précise que Muhammad était « très instruit et très versé dans l’histoire de Moïse », et qu’il incitait ses partisans à conquérir la Palestine en leur disant que Dieu l’avait promis « à votre père Abraham ». Une source juive du 11e siècle (« une lettre de l’Académie de Jérusalem aux communautés de la diaspora d’Égypte ») confirme : « Lorsque les Arabes vinrent à Jérusalem, il y avait avec eux des hommes d’entre les Fils d’Israël qui leur montrèrent l’emplacement du Temple. »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 132, 161-162.
https://www.persee.fr/doc[...]4-2616_2003_num_49_1_2182
Elle est en tout cas très ancienne, car leurs noms et leur organisation tribale sont typiquement arabes.
Leur judaïsme est certainement assez éloigné du talmudisme de Bagdad, Jérusalem et Constantinople. On compte parmi ces Juifs arabes les Réchabites, qui considèrent comme un commandement divin de s’abstenir de vin, et qui ont pu influencer Muhammad sur ce point. Les Réchabites sont encore signalés au début du 19e siècle à proximité de La Mecque ,mais leur ancienneté est attestée par la Bible, où le prophète Jérémie loue leur fidélité au commandement de leurs pères (Jérémie 35,6).
Source : Journal of the Rev. Josepf Wolff in a Series of Letters to Sir Thomas Baring, 1839, p 389, en ligne sur Google livres.
Aux côtés des chrétiens et des juifs, le Coran mentionne à trois reprises les sabéens, dans des formules comme « les juifs, les sabéens et les nazaréens ». On s’accorde à reconnaître en eux les ancêtres des mandéens, une religion issue de la matrice judaïque qui survivait encore récemment en Irak, et dont les livres glorifient Jean-Baptiste mais diabolisent Jésus. Enfin, la tradition islamique prétend qu’il existait en Arabie, à l’époque de Muhammad, des Arabes monothéistes qui n’étaient ni chrétiens ni juifs, mais fidèles à la religion d’Abraham, les hanîfs.
Source : Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd, op. cit., e. 4017-30
Pas besoin d’être marxiste pour comprendre que la religion reflète l’organisation sociale : tandis que le tribalisme est ataviquement polythéiste (à chaque tribu ses dieux), le monothéisme accompagne utilement toute tentative d’imposer une unité nationale. Muhammad ne fut pas le seul visionnaire mû par cette volonté : il dut affronter plusieurs concurrents, dont le mieux connu est Musaylima, un chef charismatique de la tribu des Banu Hanifa, qui refusait de se rallier à Muhammad. Musaylima professait une doctrine fondée sur le Dieu unique al-Rahman, imprégnée de monothéisme juif et chrétien comme celle de Muhammad
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 124.
.
Par ailleurs, les historiens tempèrent la vision traditionnelle d’une rupture radicale entre l’idolâtrie de l’Arabie pré-islamique et le monothéisme islamique. Ils avaient beau vénérer de nombreuses divinités, djinns et ancêtres héroïsés, les Arabes reconnaissaient l’existence d’un Dieu suprême, nommé simplement Allah (correspondant au El araméen). « La plupart ne croient en Dieu qu’en lui associant d’autres divinités », dit d’eux le Coran (12,106). Ce n’est donc pas un dieu nouveau que Muhammad impose aux Arabes ; il se contente de rediriger tous les cultes vers le Dieu suprême, le seul auquel tout le monde croit.
Les communautés juives à l’époque de Muhammad sont affectées par un contexte géopolitique très troublé. Leur situation dans les territoires de Byzance avait commencé à se dégrader sous l’empereur Justinien (527–565), qui interdit la lecture des textes en hébreu et la possession d’esclaves chrétiens par les Juifs. Ces restrictions furent renforcées sous Héraclius (610-641), dans le contexte de la guerre perso-byzantine (602-628). Les Juifs, en effet, favorisent les Perses contre les Byzantins. En 613, ils fomentent une révolte en Palestine, espérant profiter de l’offensive perse pour prendre le pouvoir sur l’ancienne terre d’Israël. Sur l’invitation secrète des Juifs de Tyr, une armée juive estimée à 20 000 hommes marche sur la ville. L’expédition échoue car les chrétiens, ayant eu vent du complot, prennent les Juifs de la ville en otage. Les envahisseurs juifs détruisent les églises autour de Tyr, et les chrétiens exécutent deux mille de leurs otages en représailles. Finalement, les assiégeants rebroussent chemin. Cette révolte affaiblit la capacité de résistance de Byzance, et vaut aux Juifs la haine des chrétiens. Lorsque, l’année suivante, le général perse Shahrbaraz assiège Jérusalem, il est assisté de l’intérieur par les Juifs. Les Perses leur confient le gouvernement de la ville. Il s’ensuit dans la Ville Sainte une persécution vengeresse contre les chrétiens, incluant massacres, déportation, incendies de monastères et d’églises.
Les Juifs espéraient que l’empereur perse Khosro II leur accorderait la totalité de la terre d’Israël, en récompense de leur soutien. Mais les Perses, dont le royaume compte également de nombreux chrétiens (principalement nestoriens), changent de politique quelques années après et expulsent même les juifs de Jérusalem. Byzance reprend les territoires palestiniens en 622, puis, ayant fait la paix avec la Perse, Héraclius fait une entrée triomphale à Jérusalem en 630. Des massacres de Juifs ont lieu dans toute la Palestine. Un édit impérial daté de 634 contraint les Juifs à la conversion sous peine de mort. Il n’est pas appliqué partout, en raison de l’opposition de l’Église, mais il fait fuir de nombreux Juifs. Certains s’exilent en Arabie.
Tous ces événements avaient déclenché une grande ferveur messianique parmi les Juifs. En témoigne le Sefer Zerubavel, un texte en hébreu médiéval écrit, pense-t-on, en Palestine entre 629 et 636. Il s’agit d’une vision apocalyptique attribuée fictivement à Zerrubabel, un roi juif dont le nom est associé dans la Bible à la restauration du temple après l’Exil à Babylone. La vision annonce la restauration d’Israël et l’établissement du Troisième Temple. Héraclius, désigné par le cryptogramme Armilius, est assimilé à l’antéchrist.
Ce sont finalement les musulmans qui profiteront de l’épuisement des ressources militaires des deux empires byzantins et perses, et de la lassitude de leurs populations après un quart de siècle de guerre. La Syrie tombe entre les mains des Arabes après la bataille décisive du Yarmouk contre les Byzantins en 636. La ville sainte, où les juifs avaient interdiction de résider depuis 135, leur est de nouveau ouverte, et ils y affluent.
Même si la conquête de la Syrie est attribuée au successeur de Muhammad, le premier calife Abou Bakr (632-634), elle fut certainement conçue et préparée par Muhammad ; l’orientation initiale de la prière vers la Ville Sainte en témoigne. Selon Jacob d’Édesse, écrivant dans la seconde moitié du 7e siècle, c’est dès 626 que « les Arabes commencèrent à faire des incursions en terre de Palestine ». Vers 640, le prêtre jacobite Thomas le Presbytre parle d’une incursion violente à Gaza par les « Arabes de Muhammad » ayant eu lieu en 634, et un autre document grec évoque, au sujet de la même incursion, le « prophète qui est apparu avec les Saracènes ». Que Muhammad fût présent ou non (il est supposé mort en 632), la conquête de la Palestine s’est faite en son nom. L’historien du monde arabo-islamique Alfred-Louis de Prémare conclut :
« Aussi haut que remontent nos informations, et quelle qu’en soit la provenance, elles nous indiquent que Muhammad fut l’initiateur de la conquête de la Palestine. Les informations les plus anciennes en figurent dans les chroniques syriaques, arméniennes et grecques contemporaines de la conquête . »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 131-135.
Théophile d’Édesse, auteur grec du 8e siècle qui se trouvait à Bagdad au service des premiers califes abbassides, retient chez les conquérants de la Syrie deux motivations : la conquête d’une terre fertile, et l’appât d’un butin abondant :
« Il [Muhammad] leur vantait l’excellence de la terre de Palestine leur disant : “C’est à cause de la croyance à l’unique Dieu que leur a été donnée cette terre si bonne et si fertile.” Et il ajoutait : “Si vous m’écoutez, Dieu vous donnera à vous aussi une bonne terre où coulent le lait et le miel.” Comme il voulait renforcer sa parole, il dirigea une troupe de ceux qui avaient adhéré à lui, et il commença à monter vers la terre de Palestine, attaquant, ravageant et pillant. Ils revinrent chargés (de butin) sans avoir subi de dommages, et ils ne furent pas frustrés de ce qu’il leur avait promis. »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 133.
.
Muhammad s’adressait également aux juifs, et l’on doit naturellement supposer que c’est à ce projet de conquête de la Palestine qu’il cherchait à les rallier. Reprenant la théorie biblique selon laquelle les juifs auraient perdu la Palestine en raison de leur incurable propension à l’idolâtrie (sourate 5), Muhammad incarne le transfert de l’élection divine sur le peuple arabe, mais sa mission prophétique est aussi une chance pour les juifs de se racheter.
La chronique arménienne dite de Sebèos (vers 660) présente la conquête de la Palestine comme un partenariat entre les Fils d’Ismaël et les Fils d’Israël exilés en Arabie en raison des persécutions d’Héraclius. Elle précise que Muhammad était « très instruit et très versé dans l’histoire de Moïse », et qu’il incitait ses partisans à conquérir la Palestine en leur disant que Dieu l’avait promis « à votre père Abraham ». Une source juive du 11e siècle (« une lettre de l’Académie de Jérusalem aux communautés de la diaspora d’Égypte ») confirme : « Lorsque les Arabes vinrent à Jérusalem, il y avait avec eux des hommes d’entre les Fils d’Israël qui leur montrèrent l’emplacement du Temple. »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 132, 161-162.
il y a 5 mois
Je sauvegarde pour montrer a mes parent hypnotisé par cjews et qui pleurent tout les jours pour les 157 bébé mis dans des micro onde par le hamas

il y a 5 mois
Alors, le peu de droitards sionistes du forum, on veut toujours rester sur cette ligne?
Ou alors avez vous enfin compris?
Edit : La tradition islamique attribue la fondation de la mosquée al-Aqsa sur le mont du Temple au second calife, Omar (634-644). Selon le récit attribué à un transmetteur palestinien, Rajâ Ibn Haywa (mort vers 730), lorsqu’Omar pénétra à Jérusalem, il se posa en nouveau David (équivalent du Messie) en récitant la sourate 38 consacrée à David, et en restaurateur du Temple en récitant la sourate 17, qui rappelle les infidélités des Juifs comme cause des deux destructions du Temple. Puis le plus influent des rabbins juifs aurait montré à Omar l’emplacement du Temple, sur lequel Omar érigea un lieu de prière orienté vers la Ka‘ba. Le rabbin, ajoute le récit islamique, se convertit à l’islam. Mais la chronique de Sebèos affirme de façon plus crédible que les Juifs furent déçus lorsqu’ils voulurent rebâtir le Temple sur l’emplacement de l’ancien, car les Ismaélites les repoussèrent et y établirent leur propre oratoire.
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 166-171.
https://www.persee.fr/doc[...]4-2616_2003_num_49_1_2182
Toutes ces considérations ont conduit des historiens comme Patricia Crone et Michael Cook à concevoir la conquête islamique de la Palestine comme une entreprise dirigée principalement – bien que discrètement – par des Juifs. Selon eux, les sources syriaques, arméniennes et hébraïques du 7e siècle dépeignent la formation de l’islam comme celle d’une secte juive messianique connue sous le nom de hagarisme, drainant des influences issues du judaïsme samaritain et babylonien, et dont le but aurait été de récupérer la Terre sainte sur les chrétiens byzantins. Ce n’est que vers 690 que le mouvement, après avoir conquis bien d’autres territoires sur sa lancée, aurait rompu avec son crypto-judaïsme d’origine pour se définir en concurrence avec le judaïsme.
Source :
https://archive.org/details/Hagarism
https://www.persee.fr/doc[...]-1423_1978_num_193_1_6651
Patricia Crone et Michael Cook, Hagarism : The Making of the Islamic World, Cambridge University Press , 1977
La tradition islamique évoque même l’influence d’un Juif converti, Hudhayfa, dans la décision du troisième calife Othman (644-656) d’imposer un unique canon du Coran, sur le modèle de la Torah.
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 289
.
D’autres savants préfèrent voir l’islam comme enraciné dans un christianisme arabe pré-nicéen et judaïsant, ce qui n’est pas contradictoire.
Source : Karl-Heinz Ohlig et Gerd-Rudiger Puin (dir.), The Hidden Origins of Islam. New Research into Its Early History, Prometheus Books, 2010.
https://archive.org/detai[...]searchIntoItsEarlyHistory
https://www.semanticschol[...]4848408f614d661b7b0ed7ef0
Ce qui est certain, c’est que les Arabes, comme les Perses avant eux, furent accueillis favorablement par les Juifs, qui les assistèrent dans le renversement du pouvoir byzantin. Alfred-Louis de Prémare écrit :
« Il est connu en tout cas par de nombreuses sources contemporaines ou proches de la conquête islamique que les “Saracènes”, s’ils furent ressentis du côté chrétien comme représentant le Démon, furent initialement perçus du côté juif comme des libérateurs précurseurs de l’ère messianique. »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 161.
.
Dans un fragment d’apocalypse juive contemporaine de la conquête arabe, mis fictivement sous le nom d’un célèbre rabbin du 2e siècle (Shimon ben Yohaï), celui-ci, tout d’abord inquiet de l’avancée arabe, est visité par l’ange Métatron qui le rassure :
« Ne crains pas, fils d’homme : le Tout-Puissant amènera le royaume d’Ismaël en vue de vous délivrer du méchant royaume d’Édom (l’empire byzantin). Surgira (chez les Fils d’Ismaël) un prophète selon sa volonté, qui conquerra pour eux-mêmes la terre. Ils viendront et en restaureront la splendeur, et il y aura une grande terreur entre eux et les Fils d’Esaü. »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 163.
.
Dans un opuscule chrétien écrit en grec dans les années 634 à 640 et connu sous le nom de Doctrine de Jacob, il est question d’une lettre d’un juif nommé Abraamès à son frère, au sujet d’une victoire des Arabes (Saracènes) sur les Byzantins, au cours de laquelle le lieutenant byzantin surnommé le « Candidat » trouva la mort :
« Lorsque le Candidat fut tué par les Saracènes, j’étais à Césarée—me dit Abraamès—, et j’allai en bateau à Sykamina. On disait : le Candidat a été tué ! Et nous, les juifs, nous étions dans une grande joie. On disait que le prophète était apparu, venant avec les Saracènes, et qu’il proclamait l’arrivée du Christ oint qui allait venir. »
L’islam des origines n’était donc pas une religion conquérante, mais simplement la religion des conquérants. Ceux-ci ne se désignaient pas encore comme muslim, mais comme des muhâjirûn, c’est-à-dire des colons (littéralement, « ceux qui ont quitté leur pays »). Ils possédaient une conscience ethnique très aiguë : le Prophète et tous ses compagnons, ainsi que tous les califes qui se succèdent jusqu’au 13e siècle, sont d’une seule tribu arabe, les Quraych, qui contrôlait déjà le sanctuaire de La Mecque aux temps préislamiques. La conversion occasionnelle d’un non-Arabe dans les territoires conquis passait au départ par son rattachement à l’une ou l’autre des tribus arabes dans un lien de dépendance morale (wala) comparable à celui d’un esclave affranchi, le converti restant soumis à l’impôt foncier.
Source : Rochdy Alili, L’Éclosion de l’islam, Dervy, 2004, p. 150-154 et 181.
https://www.amazon.fr/Léc[...]ochdy-Alili/dp/2844543391
https://www.fnac.com/a160[...]ili-L-eclosion-de-l-islam
https://www.cultura.com/p[...]-islam-9782844543394.html
Ce n’est qu’au milieu du 8e siècle, avec l’accession de la famille abbasside au califat, que l’islam commence à se penser comme une religion universelle.
Source : Jacqueline Chabbi, Le Seigneur des tribus. L’islam de Mahomet, CNRS/Biblis, 2013, p. 20-21.
https://www.persee.fr/doc[...]m_18_1_996_t2_0015_0000_1
https://www.fnac.com/a606[...]tribus-L-islam-de-Mahomet
Ou alors avez vous enfin compris?
Edit : La tradition islamique attribue la fondation de la mosquée al-Aqsa sur le mont du Temple au second calife, Omar (634-644). Selon le récit attribué à un transmetteur palestinien, Rajâ Ibn Haywa (mort vers 730), lorsqu’Omar pénétra à Jérusalem, il se posa en nouveau David (équivalent du Messie) en récitant la sourate 38 consacrée à David, et en restaurateur du Temple en récitant la sourate 17, qui rappelle les infidélités des Juifs comme cause des deux destructions du Temple. Puis le plus influent des rabbins juifs aurait montré à Omar l’emplacement du Temple, sur lequel Omar érigea un lieu de prière orienté vers la Ka‘ba. Le rabbin, ajoute le récit islamique, se convertit à l’islam. Mais la chronique de Sebèos affirme de façon plus crédible que les Juifs furent déçus lorsqu’ils voulurent rebâtir le Temple sur l’emplacement de l’ancien, car les Ismaélites les repoussèrent et y établirent leur propre oratoire.
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 166-171.
Toutes ces considérations ont conduit des historiens comme Patricia Crone et Michael Cook à concevoir la conquête islamique de la Palestine comme une entreprise dirigée principalement – bien que discrètement – par des Juifs. Selon eux, les sources syriaques, arméniennes et hébraïques du 7e siècle dépeignent la formation de l’islam comme celle d’une secte juive messianique connue sous le nom de hagarisme, drainant des influences issues du judaïsme samaritain et babylonien, et dont le but aurait été de récupérer la Terre sainte sur les chrétiens byzantins. Ce n’est que vers 690 que le mouvement, après avoir conquis bien d’autres territoires sur sa lancée, aurait rompu avec son crypto-judaïsme d’origine pour se définir en concurrence avec le judaïsme.
Source :
Patricia Crone et Michael Cook, Hagarism : The Making of the Islamic World, Cambridge University Press , 1977
La tradition islamique évoque même l’influence d’un Juif converti, Hudhayfa, dans la décision du troisième calife Othman (644-656) d’imposer un unique canon du Coran, sur le modèle de la Torah.
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 289
.
D’autres savants préfèrent voir l’islam comme enraciné dans un christianisme arabe pré-nicéen et judaïsant, ce qui n’est pas contradictoire.
Source : Karl-Heinz Ohlig et Gerd-Rudiger Puin (dir.), The Hidden Origins of Islam. New Research into Its Early History, Prometheus Books, 2010.
Ce qui est certain, c’est que les Arabes, comme les Perses avant eux, furent accueillis favorablement par les Juifs, qui les assistèrent dans le renversement du pouvoir byzantin. Alfred-Louis de Prémare écrit :
« Il est connu en tout cas par de nombreuses sources contemporaines ou proches de la conquête islamique que les “Saracènes”, s’ils furent ressentis du côté chrétien comme représentant le Démon, furent initialement perçus du côté juif comme des libérateurs précurseurs de l’ère messianique. »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 161.
.
Dans un fragment d’apocalypse juive contemporaine de la conquête arabe, mis fictivement sous le nom d’un célèbre rabbin du 2e siècle (Shimon ben Yohaï), celui-ci, tout d’abord inquiet de l’avancée arabe, est visité par l’ange Métatron qui le rassure :
« Ne crains pas, fils d’homme : le Tout-Puissant amènera le royaume d’Ismaël en vue de vous délivrer du méchant royaume d’Édom (l’empire byzantin). Surgira (chez les Fils d’Ismaël) un prophète selon sa volonté, qui conquerra pour eux-mêmes la terre. Ils viendront et en restaureront la splendeur, et il y aura une grande terreur entre eux et les Fils d’Esaü. »
Source : Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l’islam, op. cit., p. 163.
.
Dans un opuscule chrétien écrit en grec dans les années 634 à 640 et connu sous le nom de Doctrine de Jacob, il est question d’une lettre d’un juif nommé Abraamès à son frère, au sujet d’une victoire des Arabes (Saracènes) sur les Byzantins, au cours de laquelle le lieutenant byzantin surnommé le « Candidat » trouva la mort :
« Lorsque le Candidat fut tué par les Saracènes, j’étais à Césarée—me dit Abraamès—, et j’allai en bateau à Sykamina. On disait : le Candidat a été tué ! Et nous, les juifs, nous étions dans une grande joie. On disait que le prophète était apparu, venant avec les Saracènes, et qu’il proclamait l’arrivée du Christ oint qui allait venir. »
L’islam des origines n’était donc pas une religion conquérante, mais simplement la religion des conquérants. Ceux-ci ne se désignaient pas encore comme muslim, mais comme des muhâjirûn, c’est-à-dire des colons (littéralement, « ceux qui ont quitté leur pays »). Ils possédaient une conscience ethnique très aiguë : le Prophète et tous ses compagnons, ainsi que tous les califes qui se succèdent jusqu’au 13e siècle, sont d’une seule tribu arabe, les Quraych, qui contrôlait déjà le sanctuaire de La Mecque aux temps préislamiques. La conversion occasionnelle d’un non-Arabe dans les territoires conquis passait au départ par son rattachement à l’une ou l’autre des tribus arabes dans un lien de dépendance morale (wala) comparable à celui d’un esclave affranchi, le converti restant soumis à l’impôt foncier.
Source : Rochdy Alili, L’Éclosion de l’islam, Dervy, 2004, p. 150-154 et 181.
Ce n’est qu’au milieu du 8e siècle, avec l’accession de la famille abbasside au califat, que l’islam commence à se penser comme une religion universelle.
Source : Jacqueline Chabbi, Le Seigneur des tribus. L’islam de Mahomet, CNRS/Biblis, 2013, p. 20-21.
il y a 5 mois
Le_Batiment_H
9 mois
"Après le Liban, c'est leur tour"
"Une nation de traitres, de collabos et d'antisémites"
"La seule partie de la WW2 qui fait du bien : Voir ce que les allemands ont fait aux français"
"Quelqu'un pour donner à Tsahal la position des casques bleus français ?"
"Une nation de traitres, de collabos et d'antisémites"
"La seule partie de la WW2 qui fait du bien : Voir ce que les allemands ont fait aux français"
"Quelqu'un pour donner à Tsahal la position des casques bleus français ?"
Aprés c'est du même niveau que Twitter ou ce forum
On voit ce qu'il y a de pire parce que l'anonymat n'engendre aucune impunité ou conséquence
Donc on peut aller dans l'extrème sans avoir de remmontrance et sans devoir se justifier de façon raisonnable
Un peu comme la plèbe dans les gradins pendant les jeux de gladiateurs, c'est un défouloir
On voit ce qu'il y a de pire parce que l'anonymat n'engendre aucune impunité ou conséquence
Donc on peut aller dans l'extrème sans avoir de remmontrance et sans devoir se justifier de façon raisonnable
Un peu comme la plèbe dans les gradins pendant les jeux de gladiateurs, c'est un défouloir
il y a 5 mois