Ce sujet a été résolu
Oui, ça m'avait beaucoup marqué, et j'en avais fait un petit texte très simple pour m'aider à l'accepter :
Il y a plusieurs années de cela, pendant un 'été, une amie à ma petite soeur était venue dormir chez nous le temps d'un week-end. Elle s'appelait Marie. Elle était très jolie et paraissait pleine de vie. Les traits de son visage étaient fins, ses pommettes saillantes, et ses mains grâcile et lisses, ses longs doigts fins étaient sertis d'ongles d'un rose pâle et délicat. Elle voulait faire un tour à vélo, et ma soeur ce soir là ne le souhaitait pas vraiment. Alors par ennui, et par envie de me sortir de ma torpeur, je me suis proposé.
Nous étions allé vite à travers le village, en longeant la vieille église au clocher à moitié en ruine, en passant par la Grand-rue, croisant quelques un de ces vieillards qui roulaient encore les R, nous lorgnant sur leurs chaises, accoudés à leur vieilles cannes.
Puis nous allâmes vers le canal du midi qui était tout près. Il était encore à l'époque bordé de platanes à l'écorce écaillée et aux noeuds vigoureux, qui laissaient pendre leurs pesants feuillages au dessus de la calme ondée, formant une allée aux allures de paradis. Nous pédalions sur le chemin de terre bordant le canal.
Nous croisâmes à l'occasion de ces bateaux de plaisance qui chaque été, charrient leur lot de touristes aux pavillons hollandais, d'Afrique du Sud, des Etats-Unis et de l'Angleterre. Ils voguaient dans un calme en dehors du temps. Les fils de familles, cheveux blonds et torses nus à la peau de lait, et leurs filles blondes en habits de lin blanc, le chapeau de paille incliné sur leur tête, se prélassaient sur la proue.
Nous roulâmes l'un derrière l'autre quelques temps, et je lui posais de ces questions banales et convenues lorsqu'on fait la connaissance d'une jeune personne : ce qu'elle voulait faire dans la vie, ce qu'elle aimait bien, si elle se plaisait bien dans son internat. Et elle répondait, sans m'imaginer trop de choses, avec une réserve, peut-être troublée par le jeune homme que j'étais.
Puis mon pneu a crevé. Je pédalais péniblement derrière elle le long de la route, craignant de me faire écraser sous les roues d'un chauffard. Elle était pleine d'allégresse en pédalant devant moi et me narguait de rires taquins, se moquant gentiment de ma gaucherie. Puis nous finîmes par rentrer, et le week-end fini, elle repartit à son internat.
L'hiver d'après je visitais mes parents pour les fêtes. Alors que ma mère me ramenait de la gare en voiture, sur la même route que nous avions longée, elle et moi, avec ma roue crevée, elle riant joyeusement de moi, ma mère a pris un air grave et dit: « Marie est morte. On l'a retrouvée en bas d'une falaise, on ne pense pas que c'est un accident ».
Il y a plusieurs années de cela, pendant un 'été, une amie à ma petite soeur était venue dormir chez nous le temps d'un week-end. Elle s'appelait Marie. Elle était très jolie et paraissait pleine de vie. Les traits de son visage étaient fins, ses pommettes saillantes, et ses mains grâcile et lisses, ses longs doigts fins étaient sertis d'ongles d'un rose pâle et délicat. Elle voulait faire un tour à vélo, et ma soeur ce soir là ne le souhaitait pas vraiment. Alors par ennui, et par envie de me sortir de ma torpeur, je me suis proposé.
Nous étions allé vite à travers le village, en longeant la vieille église au clocher à moitié en ruine, en passant par la Grand-rue, croisant quelques un de ces vieillards qui roulaient encore les R, nous lorgnant sur leurs chaises, accoudés à leur vieilles cannes.
Puis nous allâmes vers le canal du midi qui était tout près. Il était encore à l'époque bordé de platanes à l'écorce écaillée et aux noeuds vigoureux, qui laissaient pendre leurs pesants feuillages au dessus de la calme ondée, formant une allée aux allures de paradis. Nous pédalions sur le chemin de terre bordant le canal.
Nous croisâmes à l'occasion de ces bateaux de plaisance qui chaque été, charrient leur lot de touristes aux pavillons hollandais, d'Afrique du Sud, des Etats-Unis et de l'Angleterre. Ils voguaient dans un calme en dehors du temps. Les fils de familles, cheveux blonds et torses nus à la peau de lait, et leurs filles blondes en habits de lin blanc, le chapeau de paille incliné sur leur tête, se prélassaient sur la proue.
Nous roulâmes l'un derrière l'autre quelques temps, et je lui posais de ces questions banales et convenues lorsqu'on fait la connaissance d'une jeune personne : ce qu'elle voulait faire dans la vie, ce qu'elle aimait bien, si elle se plaisait bien dans son internat. Et elle répondait, sans m'imaginer trop de choses, avec une réserve, peut-être troublée par le jeune homme que j'étais.
Puis mon pneu a crevé. Je pédalais péniblement derrière elle le long de la route, craignant de me faire écraser sous les roues d'un chauffard. Elle était pleine d'allégresse en pédalant devant moi et me narguait de rires taquins, se moquant gentiment de ma gaucherie. Puis nous finîmes par rentrer, et le week-end fini, elle repartit à son internat.
L'hiver d'après je visitais mes parents pour les fêtes. Alors que ma mère me ramenait de la gare en voiture, sur la même route que nous avions longée, elle et moi, avec ma roue crevée, elle riant joyeusement de moi, ma mère a pris un air grave et dit: « Marie est morte. On l'a retrouvée en bas d'une falaise, on ne pense pas que c'est un accident ».
il y a un an
une ami de mes grands parents, une mère de famille, puis le fils quelques temps après
telegram @Arrthur177
il y a un an