Les chrétiens, c'est l'heure

De la question théologique

Admettons une femme qui a perdu son fils, assassiné. Elle rend visite à l'assassin pour lui pardonner, et le criminel hurle de rire parce qu'il n'eprouvait aucun remords. Pire, cet assassinat l'a rendu heureux. Pourquoi l'assassin est plus fort que la foi chrétienne ?

comment ça plus fort que la foi chrétienne ?

Je ne comprends pas en quoi il est supposément plus ou moin fort que quoi que ce soit d'autre...

Le pardon n'a jamais eu pour but de convaincre ou contraindre. Sinon ce n'est pas un acte de paix et d'amour désintéressé.

Ton pardon devient inefficace face au bonheur dans le crime. Comment les chrétiens expliquent l'existence de ce bonheur ?

Son bonheur est une armure contre le pardon qui aurait voulu le libérer des remords

Le pardon n'est pas un remède miracle pour que la personne ait de la contrition, le regret venant de l'écoute de sa propre conscience ne peut être qu'un mouvement intérieur. Dieu lui-même ne contraint pas l'individu à avoir du regret, il ne regrette que s'il désire écouter sa conscience

Et puisque sa conscience lui dit qu'il est heureux et qu'il a bien fait, alors cet homme est plus fort que le Christ. Le pardon devient inutile, anachronique, burlesque, puisqu'il est heureux et qu'en plus on lui pardonne

En quoi il est inefficace. Vu que le pardon n'a jamais eu but pour d'être efficient en quoi que ce soit sinon être en paix. c'est un non sens

Le libre arbitre est important. Elle a accepté en son coeur que le mal continue dans sa nature, on ne peut pas en vouloir a un moustique de piquer. On peut ou non en vouloir a un assassin de faire son dessin. La différence se fera en nous. Pas en lui. Si ça le change en bien c'est du bonus c'est tout.

Sa conscience ne lui dit pas ça justement, c'est parce qu'il n'écoute pas sa conscience qu'il a du plaisir. Il sera toujours incomplet, ayant une division interne, et le bonheur tiré ne sera que partiel.

Le pardon est supposé libérer du remord. Il doit y avoir une réciprocité pour qu'il fonctionne. Autrement, ce n'est que folie

Pourtant, il sourit à la vie depuis la mort de l'enfant. Il reçoit de l'amour, sa conscience est blanche, il est léger comme un nuage, tandis que la mère ressent chaque jour la perte de son enfant

C'est un point de vue. Je ne le partage pas tu l'aura compris. Mais je peux comprendre qu'on le conçoivent ainsi.

Du coup selon le sens de ta définition propre, tu as raisons c'est inefficace.

Elle aurait voulu que l'assassin souffre afin de le libérer en le pardonnant. Mais il est heureux comme le roi des hommes, beau, auprès d'une femme qui sait tout et qui l'aime. Que vaut le pardon dans ce contexte ? L'assassin est tellement indifférent à la mère et l'enfant que le pardon sonne comme un mot étranger

Le bonheur dans le crime est une question fascinante

La foi chrétienne c'est pour les brebis, les moutons. Un assassin c'est un loup, pas un mouton. Forcément, ça ne marche pas.

D'autre part, le pardon est un acte de roi. (aujourd'hui on appelle ça la grâce présidentielle). Imagine un roi qui pardonne un prisonnier, un assassin. Mais l'assassin n'en a rien à foutre, il n'a aucun remords et il est heureux.

Dirais-tu que l'assassin est plus fort que le roi ?

Des milliards de combinaisons possibles alors t'inquiète pas que cette situation existe, et même en plusieurs exemplaire

Je le trouve normal.

J'aime bien la formulation "Ce qui est en haut et comme ce qui est en bas", même si c'est pour évoquer tout autre chose.

Ça me semble viable aussi pour trouver dans le mal ce que l'on peut respectivement retrouver dans le bien.

Clairement, oui. Car le bonheur de l'assassin neutralise le pouvoir du souverain. Tu parles d'un roi, admettons qu'il le condamne à mort. Quel serait l'effroi du roi en voyant le sourire et le visage serein de l'assassin sur l'échafaud ! Il en est de même s'il le gracie et que l'assassin demeure indifférent car il était déjà heureux sans ça

Le couple d'escrimeurs dans la deuxième nouvelle du recueil de Barbey dAurevilly

J'ai croisé pas mal de personnes faisant vraiment sciemment le mal.

Par contre effectivement, de mon point de vue, la jouissance qu'ils en tirent n'est qu'une illusion de "bien être" ou autre superlatif allant dans ce sens.

Mais c'est pas ma nature de nuire, (pas dans cette vie en tout cas). Je me méfie de l'arrogance de penser à la place des autres