Bonsoir, à tous, après le topic sur la structure de l'alexandrin classique qui avait eu du succès ( https://onche.org/topic/1[...]lexandrin-classique/:page: ), je me propose de rédiger la suite en expliquant l'essentiel du vocabulaire et des règles sur la rime.
Bref rappel sur le comptage des syllabes : un mot qui se termine en consonne+e s'élide (ne se prononce pas) si il est suivi par un mot commençant par une voyelle ou un h aspiré. Il se prononce sinon (on lira ta/ble/bleue et ta/ble a/zur). Un vers se finissant par e, es ou ent élide systématiquement sa terminaison.
Bref rappel sur l'alexandrin : 12 syllabes, une césure entre la 6ème et la 7ème, pas de e non élidé à la fin de la 6ème syllabe.
Maintenant les règles classiques sur la RIME qui est la soeur de la raison, comme dit l'adage populaire :
1° Une rime est dite féminine si elle se termine par un e, es ou ent (ses marques de pluriel), sauf cas rares et particuliers que je ne détaille pas. Elle est masculine sinon. Deux rimes doivent être de même genre.
(Exemples de rimes féminines tirées de Racine :
Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire (ici rime en e)
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! (rime en e aussi)
Que sais-je? A ma douleur je chercherai des charmes (rime en es))
(Exemples de rimes masculines :
Je cherche le silence et la nuit pour pleurer
Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé)
2° Quand deux vers riment, ils doivent rimer pour l'oreille, mais aussi pour les yeux, c'est à dire que les lettres finales doivent être identiques, ou au moins proches (on ne fera pas rimer table avec stables car l'un des deux finit par s, de même on ne fera pas rimer paresses avec paraîssent pour les mêmes raisons). On pourra ici s'accorder les rimes S-X-Z (nés peut rimer avec nez), M-N (fin rime avec faim), C-K-CH-Q, B-C-D-G-T-P (champ rime avec chant).
3° Un mot au pluriel ne rime pas avec un mot au singulier, sauf si ce dernier est invariant (puits rime avec nuits, temps rime avec dents)
4° Dans une suite de vers à plusieurs rimes, deux vers avec des rimes masculines différentes ne peuvent pas être adjacents. De même deux vers de rimes féminines différentes ne peuvent pas être adjacents.
5° Usuellement on évite de faire rimer un mot avec lui-même ou avec un mot qui lui est étymologiquement trop proche.
6° Il existe une licence poétique héritée de l'ancienne prononciation du français : On peut se permettre si on veut de faire rimer deux mots qui ne sont pas exactement des rimes à l'oreille si ils vérifient le critère de rime pour les yeux.
(Exemple de Hugo :
Ces temps noirs adoraient le spectre Isis-Lilith,
La fille du démon, que l’Homme eut dans son lit)
Bonus vocabulaire : Une rime est pauvre si elle rime sur un son (ou phonème en toute rigueur), par exemple passa et lima. Elle est suffisante si elle rime sur deux sons (par exemple passa et tissa). Elle est riche si elle rime sur trois sons ou plus (par exemple passa et massa). En général on cherche à faire des rimes le plus riche possible, mais trop de richesse fait tomber dans le registre badin ou comique, donc il ne faut pas en abuser.
En guise d'exemple je reprends deux strophes de Hugo tirée de https://fr.wikisource.org[...]e_s%E2%80%99allume_%C2%BB :
Ô terre ! ô merveilles
Dont l’éclat joyeux
Emplit nos oreilles,
Éblouit nos yeux !
Bords où meurt la vague,
Bois qu’un souffle élague,
De l’horizon vague
Plis mystérieux !
Azur dont se voile
L’eau du gouffre amer,
Quand, laissant ma voile
Fuir au gré de l’air,
Penché sur la lame,
J’écoute avec l’âme
Cet épithalame
Que chante la mer !
Si vous vous sentez inspirés vous pouvez essayer d'écrire quelques rimes, et pourquoi pas deux alexandrins rimant entre eux ou pour les plus téméraires des strophes d'alexandrins.
Pour les vers-libristes, ne venez pas citer Aragon, ici on s'essaye aux règles classiques (un poil simplifiées je l'accorde aux puristes).
Bref rappel sur le comptage des syllabes : un mot qui se termine en consonne+e s'élide (ne se prononce pas) si il est suivi par un mot commençant par une voyelle ou un h aspiré. Il se prononce sinon (on lira ta/ble/bleue et ta/ble a/zur). Un vers se finissant par e, es ou ent élide systématiquement sa terminaison.
Bref rappel sur l'alexandrin : 12 syllabes, une césure entre la 6ème et la 7ème, pas de e non élidé à la fin de la 6ème syllabe.
Maintenant les règles classiques sur la RIME qui est la soeur de la raison, comme dit l'adage populaire :
1° Une rime est dite féminine si elle se termine par un e, es ou ent (ses marques de pluriel), sauf cas rares et particuliers que je ne détaille pas. Elle est masculine sinon. Deux rimes doivent être de même genre.
(Exemples de rimes féminines tirées de Racine :
Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire (ici rime en e)
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! (rime en e aussi)
Que sais-je? A ma douleur je chercherai des charmes (rime en es))
(Exemples de rimes masculines :
Je cherche le silence et la nuit pour pleurer
Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé)
2° Quand deux vers riment, ils doivent rimer pour l'oreille, mais aussi pour les yeux, c'est à dire que les lettres finales doivent être identiques, ou au moins proches (on ne fera pas rimer table avec stables car l'un des deux finit par s, de même on ne fera pas rimer paresses avec paraîssent pour les mêmes raisons). On pourra ici s'accorder les rimes S-X-Z (nés peut rimer avec nez), M-N (fin rime avec faim), C-K-CH-Q, B-C-D-G-T-P (champ rime avec chant).
3° Un mot au pluriel ne rime pas avec un mot au singulier, sauf si ce dernier est invariant (puits rime avec nuits, temps rime avec dents)
4° Dans une suite de vers à plusieurs rimes, deux vers avec des rimes masculines différentes ne peuvent pas être adjacents. De même deux vers de rimes féminines différentes ne peuvent pas être adjacents.
5° Usuellement on évite de faire rimer un mot avec lui-même ou avec un mot qui lui est étymologiquement trop proche.
6° Il existe une licence poétique héritée de l'ancienne prononciation du français : On peut se permettre si on veut de faire rimer deux mots qui ne sont pas exactement des rimes à l'oreille si ils vérifient le critère de rime pour les yeux.
(Exemple de Hugo :
Ces temps noirs adoraient le spectre Isis-Lilith,
La fille du démon, que l’Homme eut dans son lit)
Bonus vocabulaire : Une rime est pauvre si elle rime sur un son (ou phonème en toute rigueur), par exemple passa et lima. Elle est suffisante si elle rime sur deux sons (par exemple passa et tissa). Elle est riche si elle rime sur trois sons ou plus (par exemple passa et massa). En général on cherche à faire des rimes le plus riche possible, mais trop de richesse fait tomber dans le registre badin ou comique, donc il ne faut pas en abuser.
En guise d'exemple je reprends deux strophes de Hugo tirée de https://fr.wikisource.org[...]e_s%E2%80%99allume_%C2%BB :
Ô terre ! ô merveilles
Dont l’éclat joyeux
Emplit nos oreilles,
Éblouit nos yeux !
Bords où meurt la vague,
Bois qu’un souffle élague,
De l’horizon vague
Plis mystérieux !
Azur dont se voile
L’eau du gouffre amer,
Quand, laissant ma voile
Fuir au gré de l’air,
Penché sur la lame,
J’écoute avec l’âme
Cet épithalame
Que chante la mer !
Si vous vous sentez inspirés vous pouvez essayer d'écrire quelques rimes, et pourquoi pas deux alexandrins rimant entre eux ou pour les plus téméraires des strophes d'alexandrins.
Pour les vers-libristes, ne venez pas citer Aragon, ici on s'essaye aux règles classiques (un poil simplifiées je l'accorde aux puristes).
Pas lu fdp
Enculé
Enculé
« Il tombe enfin !… Et se relève Roi ! »
Pas lu fdp
Enculé
Enculé
en voilà une belle rime classique
« Il tombe enfin !… Et se relève Roi ! »
Pas lu fdp
Enculé
Enculé
Malheureusement fdp et enculé n'admettent à l'oreille qu'une rime pauvre et à la vue aucune rime du tout, ce n'est donc pas une rime classique
C'est peut-être un peu technique mais toutes les disciplines ont leurs contraintes techniques inévitables, le tout est de travailler à se les assimiler
Pourquoi dois-je toujours me prêter à ce jeu
Quand de ma nuit les heur' sont au nombre de deux ?
Quand de ma nuit les heur' sont au nombre de deux ?
Bientôt le topic sur les multisyllabiques ?
Pourquoi dois-je toujours me prêter à ce jeu
Quand de ma nuit les heur' sont au nombre de deux ?
Quand de ma nuit les heur' sont au nombre de deux ?
Lis le topic, jeu et deux sont des rimes pauvres et malheureusement ne riment pas pour les yeux car jeu et deux n'ont pas la même terminaison. La rime aurait marché avec CES JEUX cependant. Mais si tu dois dormir vas-y je t'en prie la santé prévaut toujours
First page
Bientôt le topic sur les multisyllabiques ?
Qu'entends-tu par multisyllabiques ?
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Coucou cyanuricane
Qu'entends-tu par multisyllabiques ?
Lis le topic, jeu et deux sont des rimes pauvres et malheureusement ne riment pas pour les yeux car jeu et deux n'ont pas la même terminaison. La rime aurait marché avec CES JEUX cependant. Mais si tu dois dormir vas-y je t'en prie la santé prévaut toujours
Par ces mots je demande que sur ce bon topic
Tu ne sois trop sévère si mes vers ont des hic.
Tu ne sois trop sévère si mes vers ont des hic.
les bandeurs d'hugo tsr
Je viens de regarder c'est un procédé technique intéressant mais qui n'est pas l'objet du topic ici présent
Je viens de regarder c'est un procédé technique intéressant mais qui n'est pas l'objet du topic ici présent
désolé du hors sujet chef
je te up en dépit de
je te up en dépit de