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Partout dans les pays riches, de moins en moins de gens se mettent en couple ou emménagent ensemble.
Les réseaux sociaux, les applis de rencontre et la polarisation politique y contribuent.

« Je ne sors pas avec des hommes conservateurs ou modérés », dit Nancy Anteby, 30 ans, New-Yorkaise travaillant dans les médias sociaux. « Je ne sors qu’avec des hommes libéraux. » La politique n’est pas sa seule préoccupation. Elle veut aussi quelqu’un d’ambitieux, ayant une carrière stable, juif, et surtout partageant son envie de fonder une famille. Trouver un homme correspondant à tout cela n’est pas facile. « Très souvent, un homme te déçoit », déplore-t-elle. Mais elle a récemment réalisé qu’« elle n’a pas besoin d’un homme pour vivre la vie dont elle rêve ».

Mme Anteby est loin d’être un cas isolé. Aux États-Unis, 41 % des femmes et 50 % des hommes âgés de 25 à 34 ans étaient célibataires en 2023, soit deux fois plus qu’il y a cinquante ans. Et l’Amérique n’est pas une exception : entre 2010 et 2022, la proportion de personnes vivant seules (mesure imparfaite du célibat mais plus accessible statistiquement) a augmenté dans 26 des 30 pays de l’OCDE. Les taux de mariage chutent aussi dans une grande partie de l’Asie, notamment en Chine, en Inde, et surtout au Japon, en Corée du Sud et à Taïwan. En Europe, chaque nouvelle génération est moins susceptible d’être mariée ou en couple que la précédente au même âge.

Cette « récession des relations » touche autant ceux qui voudraient se marier ou emménager avec un partenaire stable que ceux qui cherchent un rendez-vous ou une aventure. Les jeunes sortent moins, ont moins de rendez-vous et commencent leur vie sexuelle plus tard que les générations précédentes. Ils ont aussi moins de relations sexuelles en général (comme la plupart d’entre nous, hélas).
Le sociologue Michael Rosenfeld (université Stanford) a estimé que la baisse des rencontres due au covid a produit 13,7 millions de célibataires supplémentaires aux États-Unis en 2022 par rapport au taux de 2017. The Economist extrapole que, sur dix ans, cela équivaut à au moins 100 millions de célibataires en plus dans le monde.

Deux, c’est déjà trop

Sortir ensemble, avoir des relations, se marier ou divorcer sont des choix intimes, mais leurs effets s’étendent à la société. Que davantage de gens puissent choisir le célibat, alors qu’autrefois la pression sociale et économique poussait au mariage, peut être vu comme une grande libération du dernier demi-siècle. Beaucoup ont été affranchis de mariages malheureux.
Mais tous les célibataires ne l’ont pas choisi. Une étude menée dans 14 pays montre que seulement 40 % des célibataires déclaraient ne pas vouloir de relation. Une enquête américaine (Pew Research Center, 2019) trouvait que 50 % ne voulaient pas sortir avec quelqu’un, mais seuls 27 % disaient aimer être célibataires. Les autres invoquaient le manque de temps, l’âge ou la peur de ne pas plaire. 34 % disaient vouloir un partenaire mais trouver « difficile d’en attirer un » ; 26 % se décrivaient « entre deux relations ». Le nombre de cœurs solitaires augmente.

Pas envie d’une bague

Le décalage entre hommes et femmes est marqué. Dans l’enquête Pew, 62 % des femmes célibataires ne voulaient pas sortir, contre seulement 37 % des hommes. Aux États-Unis et en Corée du Sud notamment, des mouvements d’hommes jeunes s’estimant privés d’opportunités amoureuses se multiplient. Partout, une forte proportion d’hommes jeunes non mariés est corrélée à davantage de violence et de criminalité.
Même de petites baisses du taux de mise en couple peuvent, à l’échelle d’un pays, avoir des effets profonds : baisse des naissances (les femmes mariées ayant plus d’enfants), pression sur l’immobilier (plus de logements individuels), et déséquilibres budgétaires (moins de dépenses pour les écoles, plus pour les maisons de retraite).

Le fait qu’une grande part des célibataires préféreraient être en couple suggère soit un dysfonctionnement du « marché » amoureux empêchant les compatibles de se trouver, soit une évolution sociétale rendant beaucoup de gens incompatibles. En pratique, c’est un peu les deux.

L’Asie en première ligne

En Asie, où le célibat progresse le plus vite, des changements démographiques et culturels creusent les écarts. La politique de l’enfant unique en Chine a créé un déséquilibre majeur : d’ici 2027, on comptera 119 hommes pour 100 femmes en âge de se marier, soit 30 à 50 millions « d’hommes en trop ». Ces célibataires se concentrent chez les hommes pauvres et peu éduqués, et chez les femmes très diplômées.
En Inde, les avortements sélectifs ont donné 111 garçons pour 100 filles en 2011 ; environ 20 millions d’hommes de plus que de femmes sont nés entre 2000 et 2015.
Les femmes, désormais plus éduquées et actives professionnellement, gagnent en indépendance financière. « Elles n’ont plus besoin d’un mari pour vivre », explique la sociologue Wei-Jun Jean Yeung (Université nationale de Singapour). Mais le coût social du mariage reste élevé : dans des sociétés patriarcales, les femmes assument l’essentiel des tâches domestiques et familiales. Beaucoup y voient un sacrifice de carrière.

Résultat : dans plusieurs pays asiatiques, les femmes les plus éduquées sont aussi les plus souvent célibataires. « Les femmes diplômées deviennent plus égalitaires dans leurs attitudes », dit Xiaoling Shu (Université de Californie, Davis). « Mais beaucoup d’hommes instruits restent hostiles au féminisme et voient ces femmes comme une menace personnelle. »
En Corée du Sud, l’écart entre ambitions féminines et attentes masculines sexistes est extrême : environ la moitié des jeunes hommes pensent être discriminés et 60 % estiment que le féminisme les rabaisse. Peu participent aux tâches domestiques. Les femmes, elles, se détournent du mariage.

Même schéma en Occident

Aux États-Unis et en Europe, malgré des rôles de genre plus souples, on observe la même dynamique. Jusqu’au milieu du XXᵉ siècle, les hommes étaient beaucoup plus nombreux à aller à l’université. Aujourd’hui, les femmes les ont dépassés : en 2019, 51 % des femmes de 25-34 ans dans l’OCDE avaient un diplôme universitaire, contre 39 % des hommes.
Cela rend difficile le modèle traditionnel où la femme « épouse vers le haut ». « Les femmes très éduquées qui veulent encore un mari plus diplômé n’en trouveront pas assez », observe Albert Esteve, directeur du Centre d’études démographiques de Barcelone. « La question devient : vont-elles accepter d’épouser un homme moins éduqué ? »

Si les mathématiques seules dominaient, la part de couples où la femme est plus diplômée aurait explosé. Mais la norme culturelle reste forte : en Allemagne, les chercheuses ont constaté que les femmes très éduquées de plus de 30 ans préféraient rester seules plutôt que d’épouser un homme moins instruit.
¡Esta serpiente marina MATÓ a un Celestino! https://streamable.com/fmjgjb
il y a 3 jours
Putain moi je suis péniblement à 32K€ super net
:Chut_frieren_arrive:


Et je suis pas trop à plaindre
:Chut_frieren_arrive:
Je suis suisse, je touchais même plus avant les primes de risque
:Frieren_mimique:
il y a 3 jours
Source ?

Et ton "ressenti" ou "aperçu" ne compte pas comme source.
:Daenerys_sourire2:


Parce que je sais que c'est pas vrai
:Daenerys_sourire2:


Dans plusieurs études en Europe ou aux États-Unis, on trouve des ratios proches de 1:1, voire 1:1,5 en faveur des FTM.
La haute autorité de santé pour le ratio, va au paragraphe 1.2.2.1 :

www.has-sante.fr https://www.has-sante.fr/[...]454_cadrage_trans_mel.pdf

Pour l’interview je la retrouve pas.
il y a 3 jours
Des indices montrent que de plus en plus de femmes commencent à « se marier vers le bas » sur le plan éducatif, mais bien moins que prévu. Albert Esteve note que ces femmes choisissent souvent « les meilleurs hommes non diplômés » — ceux qui gagnent plus qu’elles. En réalité, elles remplacent simplement un type de mariage « vers le haut » par un autre.

Leur réticence à épouser un homme moins éduqué n’est pas irrationnelle. Dans plusieurs pays, les hommes s’adaptent mal aux changements sociaux. En Australie, par exemple, ceux qui gagnent moins que leur conjointe sont plus susceptibles de les insulter ou de les battre. Mais les mentalités évoluent : une étude américaine montre que les mariages où la femme est plus diplômée que l’homme se terminent plus souvent par un divorce chez les générations plus âgées, mais pas chez les plus jeunes.

Les différences de niveau d’éducation expliquent une partie de la montée du célibat en Occident, mais pas tout. La technologie joue aussi un rôle majeur, bouleversant la manière dont les gens se rencontrent. Pendant environ soixante ans après la Seconde Guerre mondiale, les couples hétérosexuels se rencontraient le plus souvent via des amis, selon une étude de 2019 de Michael Rosenfeld. Avec l’arrivée des smartphones à la fin des années 2000, les rencontres en ligne ont explosé. Dès 2013, c’était devenu le moyen le plus courant de former un couple.

Mais les rencontres en ligne diffèrent fondamentalement des anciennes.
Kristian Del Rosario, avocate new-yorkaise de 27 ans, filtre ses correspondances sur Hinge selon de multiples critères : âge (pas plus de six ans d’écart), emploi, religion, opinions politiques, consommation de marijuana (« je les élimine ») et taille (« je fais 1,68 m, et des hommes d’1,65 m essaient parfois de matcher — hors de question », dit-elle).

Les gens ont toujours été exigeants dans le choix d’un partenaire durable, du moins sobres. Mais les réseaux sociaux et les applis de rencontre ont décuplé cette sélectivité, permettant de filtrer non seulement selon l’âge, la religion, l’origine ou l’éducation, mais aussi selon la politique, la drogue, la taille ou le poids. Conséquence : beaucoup mentent. En Allemagne, les utilisateurs de sites de rencontre se disent un peu plus grands et un peu plus minces que la moyenne. Et beaucoup peinent à trouver des rendez-vous.

Selon le Wall Street Journal, la plupart des femmes sur Bumble écartent tous les hommes mesurant moins d’1,83 m, excluant d’un coup environ 85 % d’entre eux. Certes, les femmes ont toujours préféré les hommes grands, mais pas à ce point. Les sondages Ipsos montrent pourtant que les jeunes Britanniques valorisent surtout la gentillesse, l’honnêteté et l’humour. Alors pourquoi écarter autant d’hommes moyens mais bienveillants ?

Une part de la réponse tient à la culture en ligne et aux idéaux irréalistes qu’elle véhicule. Dans la « manosphère », des communautés d’hommes persuadés d’être opprimés dénoncent les femmes comme égoïstes et manipulatrices. Des influenceurs misogynes comme Andrew Tate les incitent à devenir hyper-masculins et dominateurs.
Les femmes ont leur version (moins violente) de cet écho social : certaines échangent sur des forums privés où sont listés des hommes jugés infidèles ou abusifs. Ces espaces peuvent renforcer la sécurité, mais ils servent aussi à se plaindre de rendez-vous ratés. Résultat : 41 % des femmes déclarent tomber régulièrement sur des publications où d’autres racontent leurs mauvaises expériences. Les hommes, eux, craignent d’inviter une femme et d’être publiquement humiliés, selon Daniel Cox du Survey Centre on American Life.

Des influenceuses amplifient aussi des attentes irréalistes. Sabrina Zohar, coach en relations à Los Angeles (1,3 million d’abonnés sur TikTok), facture 9 999 $ trois mois de suivi, où elle rappelle des principes de base comme : « Si quelqu’un ne t’écrit pas tous les jours, ça ne veut pas dire qu’il ne t’aime pas. »

Ces attentes déconnectées ne sont pas nouvelles, mais la génération élevée dans la personnalisation numérique (playlists, flux d’actu filtrés) est moins encline à relativiser ses préférences. « Tu filtres ton fil d’actualités, tu choisis ton contenu », dit Cox. « Pourquoi ne ferais-tu pas pareil pour tes relations ? » Cette logique s’étend aux opinions politiques. Comme les hommes glissent à droite et les femmes deviennent plus libérales aux États-Unis et en Europe, la politique interfère désormais jusque dans la vie intime.

Mariés à leurs écrans

La technologie ne rend pas seulement plus exigeant : elle accapare le temps. Les 15–24 ans américains passent aujourd’hui un quart de temps en moins en interactions sociales qu’il y a dix ans, tandis que le temps passé à jouer a augmenté de moitié (presque doublé chez les jeunes hommes).

Ce temps d’écran empiète même sur la sexualité. Dans tout le monde développé, les gens ont moins de rapports sexuels et beaucoup n’en ont plus du tout. Les Britanniques de 18 à 44 ans sont passés de cinq rapports par mois en 1990 à deux en 2021, note Soazig Clifton (University College London). Les causes invoquées : stress, fatigue, pornographie, distractions numériques. Et à mesure que l’intelligence artificielle progresse, un nombre croissant de personnes s’y tournent pour des relations « intimes ».

Les jeunes qui passent leurs années formatrices devant des écrans, à jouer ou à discuter avec des IA, réduisent leurs chances d’apprendre à séduire et à construire une relation. « Sortir avec quelqu’un, ce n’est pas comme faire du vélo », dit Rosenfeld. « Il faut de la pratique, sinon tu perds l’habitude. »

En somme, le célibat — déjà en train de remodeler les sociétés occidentales — va continuer de croître encore un moment, avec toutes les conséquences sociales qu’il entraîne. Il finira par se stabiliser, mais rien ne l’indique pour l’instant. Les démographes pensaient qu’une fois les hommes adaptés à l’émancipation féminine, un équilibre reviendrait : « Les hommes feraient un peu de ménage et tout rentrerait dans l’ordre », ironise Esteve. Pourtant, même en Scandinavie, malgré des hommes « exemplaires », les mariages et les naissances reculent encore.
« Pourquoi cela arrive-t-il ? » conclut-il. « C’est la question des 100 millions de célibataires. »
¡Esta serpiente marina MATÓ a un Celestino! https://streamable.com/fmjgjb
il y a 3 jours
80k en suisse c'est la moyenne basse non ?
:chat_sad2:
N'exagérons rien. Beaucoup sont à 5000. Je ne donne pas les chiffres exacts mais je ne suis pas à plaindre. En revanche les impots, bordel, ça pique
:worriedstraycat:
il y a 3 jours
Résumé synthétique :

Dans les pays riches, les couples se forment de moins en moins. Les jeunes sortent moins, ont moins de relations et se marient plus tard, voire pas du tout. Ce phénomène touche tout le monde : les célibataires augmentent massivement, les naissances baissent, et les sociétés changent.

Plusieurs causes s’entrecroisent :
– Facteurs économiques et culturels : plus d’indépendance féminine, refus des rôles traditionnels, coût et contraintes du mariage. En Asie, les femmes instruites refusent des unions patriarcales, tandis que les hommes peu éduqués peinent à séduire.
– Déséquilibres démographiques : excédent d’hommes en Chine et en Inde, dû aux politiques de l’enfant unique et aux avortements sélectifs.
– Éducation : en Occident, les femmes sont désormais plus diplômées que les hommes, ce qui rend les mariages « vers le haut » (hypergamie) plus rares. Les femmes acceptent difficilement d’épouser un homme moins éduqué, même si certains « marient vers le bas » en choisissant des partenaires mieux rémunérés.
– Technologie et réseaux sociaux : les applis de rencontre ont remplacé les cercles d’amis, favorisant la sélectivité extrême et la superficialité. Les gens filtrent par âge, taille, opinions ou religion, mentent souvent sur leur profil, et peinent à trouver quelqu’un.
– Culture numérique : idéaux irréalistes, influenceurs misogynes (type Andrew Tate) ou féministes rancunières, peur d’être exposé publiquement, baisse des interactions réelles. Les jeunes préfèrent parfois les écrans, les jeux ou même les IA à la vie amoureuse.

Conséquences : montée du célibat, chute des mariages et des naissances, isolement social, déséquilibres économiques et générationnels.
Même dans les sociétés égalitaires, la tendance continue. La question reste ouverte : pourquoi, malgré la liberté accrue, les gens se mettent-ils de moins en moins en couple ?

Voilà @Sah-Brina tu as les 2 traductions + le résumé
:mqAmour:
¡Esta serpiente marina MATÓ a un Celestino! https://streamable.com/fmjgjb
il y a 3 jours
Putain moi je suis péniblement à 32K€ super net
:Chut_frieren_arrive:


Et je suis pas trop à plaindre
:Chut_frieren_arrive:
tu fais parti des 25% gg
:chat_sad2:
il y a 3 jours
N'exagérons rien. Beaucoup sont à 5000. Je ne donne pas les chiffres exacts mais je ne suis pas à plaindre. En revanche les impots, bordel, ça pique
:worriedstraycat:
J'ai une amie qui est à 6000 et c'est un peu juste pour elle alors qu'elle a un mode de vie plutot modeste
:chat_sad2:

Après ça doit dépendre des régions.
il y a 3 jours
Le monde a besoin de nous
:300_1:


GIF
il y a 3 jours
Des indices montrent que de plus en plus de femmes commencent à « se marier vers le bas » sur le plan éducatif, mais bien moins que prévu. Albert Esteve note que ces femmes choisissent souvent « les meilleurs hommes non diplômés » — ceux qui gagnent plus qu’elles. En réalité, elles remplacent simplement un type de mariage « vers le haut » par un autre.

Leur réticence à épouser un homme moins éduqué n’est pas irrationnelle. Dans plusieurs pays, les hommes s’adaptent mal aux changements sociaux. En Australie, par exemple, ceux qui gagnent moins que leur conjointe sont plus susceptibles de les insulter ou de les battre. Mais les mentalités évoluent : une étude américaine montre que les mariages où la femme est plus diplômée que l’homme se terminent plus souvent par un divorce chez les générations plus âgées, mais pas chez les plus jeunes.

Les différences de niveau d’éducation expliquent une partie de la montée du célibat en Occident, mais pas tout. La technologie joue aussi un rôle majeur, bouleversant la manière dont les gens se rencontrent. Pendant environ soixante ans après la Seconde Guerre mondiale, les couples hétérosexuels se rencontraient le plus souvent via des amis, selon une étude de 2019 de Michael Rosenfeld. Avec l’arrivée des smartphones à la fin des années 2000, les rencontres en ligne ont explosé. Dès 2013, c’était devenu le moyen le plus courant de former un couple.

Mais les rencontres en ligne diffèrent fondamentalement des anciennes.
Kristian Del Rosario, avocate new-yorkaise de 27 ans, filtre ses correspondances sur Hinge selon de multiples critères : âge (pas plus de six ans d’écart), emploi, religion, opinions politiques, consommation de marijuana (« je les élimine ») et taille (« je fais 1,68 m, et des hommes d’1,65 m essaient parfois de matcher — hors de question », dit-elle).

Les gens ont toujours été exigeants dans le choix d’un partenaire durable, du moins sobres. Mais les réseaux sociaux et les applis de rencontre ont décuplé cette sélectivité, permettant de filtrer non seulement selon l’âge, la religion, l’origine ou l’éducation, mais aussi selon la politique, la drogue, la taille ou le poids. Conséquence : beaucoup mentent. En Allemagne, les utilisateurs de sites de rencontre se disent un peu plus grands et un peu plus minces que la moyenne. Et beaucoup peinent à trouver des rendez-vous.

Selon le Wall Street Journal, la plupart des femmes sur Bumble écartent tous les hommes mesurant moins d’1,83 m, excluant d’un coup environ 85 % d’entre eux. Certes, les femmes ont toujours préféré les hommes grands, mais pas à ce point. Les sondages Ipsos montrent pourtant que les jeunes Britanniques valorisent surtout la gentillesse, l’honnêteté et l’humour. Alors pourquoi écarter autant d’hommes moyens mais bienveillants ?

Une part de la réponse tient à la culture en ligne et aux idéaux irréalistes qu’elle véhicule. Dans la « manosphère », des communautés d’hommes persuadés d’être opprimés dénoncent les femmes comme égoïstes et manipulatrices. Des influenceurs misogynes comme Andrew Tate les incitent à devenir hyper-masculins et dominateurs.
Les femmes ont leur version (moins violente) de cet écho social : certaines échangent sur des forums privés où sont listés des hommes jugés infidèles ou abusifs. Ces espaces peuvent renforcer la sécurité, mais ils servent aussi à se plaindre de rendez-vous ratés. Résultat : 41 % des femmes déclarent tomber régulièrement sur des publications où d’autres racontent leurs mauvaises expériences. Les hommes, eux, craignent d’inviter une femme et d’être publiquement humiliés, selon Daniel Cox du Survey Centre on American Life.

Des influenceuses amplifient aussi des attentes irréalistes. Sabrina Zohar, coach en relations à Los Angeles (1,3 million d’abonnés sur TikTok), facture 9 999 $ trois mois de suivi, où elle rappelle des principes de base comme : « Si quelqu’un ne t’écrit pas tous les jours, ça ne veut pas dire qu’il ne t’aime pas. »

Ces attentes déconnectées ne sont pas nouvelles, mais la génération élevée dans la personnalisation numérique (playlists, flux d’actu filtrés) est moins encline à relativiser ses préférences. « Tu filtres ton fil d’actualités, tu choisis ton contenu », dit Cox. « Pourquoi ne ferais-tu pas pareil pour tes relations ? » Cette logique s’étend aux opinions politiques. Comme les hommes glissent à droite et les femmes deviennent plus libérales aux États-Unis et en Europe, la politique interfère désormais jusque dans la vie intime.

Mariés à leurs écrans

La technologie ne rend pas seulement plus exigeant : elle accapare le temps. Les 15–24 ans américains passent aujourd’hui un quart de temps en moins en interactions sociales qu’il y a dix ans, tandis que le temps passé à jouer a augmenté de moitié (presque doublé chez les jeunes hommes).

Ce temps d’écran empiète même sur la sexualité. Dans tout le monde développé, les gens ont moins de rapports sexuels et beaucoup n’en ont plus du tout. Les Britanniques de 18 à 44 ans sont passés de cinq rapports par mois en 1990 à deux en 2021, note Soazig Clifton (University College London). Les causes invoquées : stress, fatigue, pornographie, distractions numériques. Et à mesure que l’intelligence artificielle progresse, un nombre croissant de personnes s’y tournent pour des relations « intimes ».

Les jeunes qui passent leurs années formatrices devant des écrans, à jouer ou à discuter avec des IA, réduisent leurs chances d’apprendre à séduire et à construire une relation. « Sortir avec quelqu’un, ce n’est pas comme faire du vélo », dit Rosenfeld. « Il faut de la pratique, sinon tu perds l’habitude. »

En somme, le célibat — déjà en train de remodeler les sociétés occidentales — va continuer de croître encore un moment, avec toutes les conséquences sociales qu’il entraîne. Il finira par se stabiliser, mais rien ne l’indique pour l’instant. Les démographes pensaient qu’une fois les hommes adaptés à l’émancipation féminine, un équilibre reviendrait : « Les hommes feraient un peu de ménage et tout rentrerait dans l’ordre », ironise Esteve. Pourtant, même en Scandinavie, malgré des hommes « exemplaires », les mariages et les naissances reculent encore.
« Pourquoi cela arrive-t-il ? » conclut-il. « C’est la question des 100 millions de célibataires. »
Merci !!!!
:love:
il y a 3 jours
Je suis suisse, je touchais même plus avant les primes de risque
:Frieren_mimique:
Putain en Suisse les gardiens de prison ont le même salaire qu'un expert comptable en France
:KyaruDrink2:
il y a 3 jours
Some social-media personalities with big followings create unrealistic expectations about courtship, says Sabrina Zohar
:attali_content:
, a dating coach based in Los Angeles with 1.3m followers on TikTok. She charges clients $9,999
:attali_content:
for a three-month membership, during which she feels obliged to spell out such basic principles as, “If somebody doesn’t text you every day, it doesn’t mean that they don’t like you.”
C'est que de l'amour putain !
:patrick_biere:
il y a 3 jours
Résumé synthétique :

Dans les pays riches, les couples se forment de moins en moins. Les jeunes sortent moins, ont moins de relations et se marient plus tard, voire pas du tout. Ce phénomène touche tout le monde : les célibataires augmentent massivement, les naissances baissent, et les sociétés changent.

Plusieurs causes s’entrecroisent :
– Facteurs économiques et culturels : plus d’indépendance féminine, refus des rôles traditionnels, coût et contraintes du mariage. En Asie, les femmes instruites refusent des unions patriarcales, tandis que les hommes peu éduqués peinent à séduire.
– Déséquilibres démographiques : excédent d’hommes en Chine et en Inde, dû aux politiques de l’enfant unique et aux avortements sélectifs.
– Éducation : en Occident, les femmes sont désormais plus diplômées que les hommes, ce qui rend les mariages « vers le haut » (hypergamie) plus rares. Les femmes acceptent difficilement d’épouser un homme moins éduqué, même si certains « marient vers le bas » en choisissant des partenaires mieux rémunérés.
– Technologie et réseaux sociaux : les applis de rencontre ont remplacé les cercles d’amis, favorisant la sélectivité extrême et la superficialité. Les gens filtrent par âge, taille, opinions ou religion, mentent souvent sur leur profil, et peinent à trouver quelqu’un.
– Culture numérique : idéaux irréalistes, influenceurs misogynes (type Andrew Tate) ou féministes rancunières, peur d’être exposé publiquement, baisse des interactions réelles. Les jeunes préfèrent parfois les écrans, les jeux ou même les IA à la vie amoureuse.

Conséquences : montée du célibat, chute des mariages et des naissances, isolement social, déséquilibres économiques et générationnels.
Même dans les sociétés égalitaires, la tendance continue. La question reste ouverte : pourquoi, malgré la liberté accrue, les gens se mettent-ils de moins en moins en couple ?

Voilà @Sah-Brina tu as les 2 traductions + le résumé
:mqAmour:
Oh trop bien merci !
:KJcute:


C'est ChatGPT ou une autre IA ?
:kyaru_drink:
il y a 3 jours
tu fais parti des 25% gg
:chat_sad2:
25% des mieux rémunrrés ?
:kyaru_drink:
il y a 3 jours
Some social-media personalities with big followings create unrealistic expectations about courtship, says Sabrina Zohar
:attali_content:
, a dating coach based in Los Angeles with 1.3m followers on TikTok. She charges clients $9,999
:attali_content:
for a three-month membership, during which she feels obliged to spell out such basic principles as, “If somebody doesn’t text you every day, it doesn’t mean that they don’t like you.”
Pour ceux qui sont intéressés : www.sabrinazohar.com https://www.sabrinazohar.[...]3-months-coaching-package
:attali_content:
C'est que de l'amour putain !
:patrick_biere:
il y a 3 jours
Some social-media personalities with big followings create unrealistic expectations about courtship, says Sabrina Zohar
:attali_content:
, a dating coach based in Los Angeles with 1.3m followers on TikTok. She charges clients $9,999
:attali_content:
for a three-month membership, during which she feels obliged to spell out such basic principles as, “If somebody doesn’t text you every day, it doesn’t mean that they don’t like you.”
Ahi oui j'ai rigolé quand j'ai vu ce passage
:kyaru_drink:
il y a 3 jours
Tant mieux, je veux connaître la FIN des rapports HOMME/FEMME et l'avènement de la SUITENT
:Doclunette:
il y a 3 jours
N'exagérons rien. Beaucoup sont à 5000. Je ne donne pas les chiffres exacts mais je ne suis pas à plaindre. En revanche les impots, bordel, ça pique
:worriedstraycat:
Sinon oui le coût de la vie là bas ca pique pas mal, mais l'avantage c'est que vous pouvez payer moins cher les dépenses non essentielles en commandant à l’extérieur du pays nn ?
:chat_sad2:
il y a 3 jours
Sinon oui le coût de la vie là bas ca pique pas mal, mais l'avantage c'est que vous pouvez payer moins cher les dépenses non essentielles en commandant à l’extérieur du pays nn ?
:chat_sad2:
Euh... Je ne sais pas trop quoi répondre à ça, je t'avoue
:sodium_choque:


Peut-être
:worriedstraycat:
il y a 3 jours
Euh... Je ne sais pas trop quoi répondre à ça, je t'avoue
:sodium_choque:


Peut-être
:worriedstraycat:
ça coûte combien un pain au chocolat en suisse ?
:Kj_Lunette:


et une douzaine d'œufs plein air ?
:Kj_Lunette:
il y a 3 jours