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Bonjour, mes chers kheyons.

Je viens aujourd'hui vous proposer quelques définitions de la Justice. Ceci n'est pas un travail universitaire, loin de là. Ce sont juste mes études personnelles et je les fais par plaisir.
:Kona_lire2:


En droit, il y a souvent une confusion des différentes définitions, que les profs en droit n'ont jamais été capables de m'éclaircir quand j'étais à la fac. Je vous parle des définitions du droit par les romains.

Quelles sont-elles ?
:konata_blasee:


:d)
"La justice est l'art du bon et de l'équitable" (Celse) ;
:d)
"La justice est la volonté constante et perpétuelle de donner à chacun ce que lui revient" (Ulpien) ;
:d)
"Les préceptes de la justice sont : vivre honnêtement, ne pas blesser autrui, donner à chacun ce qui lui revient" (Celse).

On a donc 3 définitions et on peut se dire : putain je n'y comprends rien, elles sont toutes les trois différentes mais désignent la même chose. En plus elles sont les 3 proposées par le même enculé (Ulpien les reprend toutes), il s'emmelait les pinceaux ce con. :ChatCochonouFDP:

A cela on peut ajouter la définition de jurisprudence, qui brouille encore plus les choses :

:d)
"La jurisprudence est la connaissance des choses divines et humaines, et la science du juste et de l'injuste" (Ulpien).

Là ça n'a encore rien à voir avec les 3 antérieures putain.
:Tomoko_fum:


Les juristes modernes considèrent qu'Ulpien confondait 3 sortes de justices : le fas (droit divin), le jus (droit), et la morale. On suppose ainsi qu'Ulpien avait une vision sous-évoluée de la justice, qu'on a corrigé au fil du temps.

Si vous ne me croyez pas, une citation venant d'un manuel de droit romain par des universitaires de Paris (donc faisant grande autorité) :

:d)
"Il n'est guère permis d'ignorer ces formules devenues proverbiales ; mais leur principal mérite reste peut-être de nous rappeler au prix de quels tâtonnements les Romains eux-mêmes sont parvenus à la notion scientifique d'un droit indépendant de la religion et distinct de la morale. Nous nous contentons de les signaler sans leur attribuer une valeur qu'elles n'ont pas."

On s'arrête là et on ne cherche pas plus loin.
:tomochat:


Mais personnellement, je ne suis pas du même avis. Je pense qu'Ulpien ne confondait rien et que ses définitions se complètent parfaitement. Permettez-moi de vous exposer pourquoi je pense cela.

Partie 1/6
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
1) La justice est la volonté constante et perpétuelle de donner à chacun ce qui lui revient


Commençons donc par le plus fort, la grosse définition de JUSTICE.



Mais avant tout, essayons de mieux la comprendre en revenant au texte latin :

:d)
"Justitia est constans et perpétua volontas jus suum cuique tribuendi."

On constate quelque chose d'un peu étonnant : la présence de "Justitia" et de "Jus" dans la même phrase. Dans la traduction, on ne voit "justice" qu'une fois. Mais quelle différence entre "Justitia" et "Jus" ?
:Kona_lire2:


Laissons ça de côté pour l'instant, on y reviendra plus tard.

Pour "constans et perpétua volontas" c'est assez clair, la traduction est pratiquement directe (constante et perpétuelle volonté). Ce qui pose plus problème c'est "jus suum cuique tribuendi".

Alors allons mot pour mot :

:d)
Jus = justice.
:d)
Suum = le sien.
:d)
Cuique = à chacun.
:d)
Tribuendi = attribuer.

A partir de ces quatre mots, on peut reconstruire la phrase comme suit :

:d)
"Justement attribuer à chacun ce qui lui correspond."

Comparez cette phrase avec la traduction habituelle :

:d)
"Donner à chacun ce qui lui revient"

Ce n'est pas faux, mais à mon avis c'est une traduction qui ne reflète pas tout à fait l'esprit de la phrase originelle.
:konata_blasee:


:d)
"Donner" fait plus penser à donner de l'argent, un objet, quelque chose. "Attribuer" c'est plus neutre, et c'est le sens premier de "tribuendi, tribuo". D'ailleurs ça se voit très clairement en mettant les mots côte à côte : "tribuo" "attribuer".

:d)
"Ce qui lui revient" nous rappelle la fameuse formule : "On récolte ce que l'on sème". Hé oui, ça doit nous "revenir", comme un boomerang.

Mais ce n'est pas ce que dit Ulpien. Il dit "jus suum cuique tribuendi"
:d)
"justement attribuer à chacun ce qui est le sien", qu'on peut traduire plus élégamment par "justement attribuer à chacun ce qui lui correspond".
:konata_blasee:


C'est bien plus neutre. On sort de la notion de "RETOU" (introduite par les traducteurs), mais on a plutôt certaines choses qui nous "correspondent", et il faudrait "justement" attribuer ces choses à chacun. On pourrait donc injustement attribuer des choses à quelqu'un, même si ces choses lui correspondent. Je développerai ce point un peu plus tard.

Je veux ici souligner que c'est bel et bien la version "donner à chacun ce qui lui revient" qui prédomine aujourd'hui, c'est celle qu'on enseigne dans toutes les fac de droit et celle que vous verrez partout.
:Tomoko_fum:


Personnellement je préfère largement ma version : "Justement attribuer à chacun ce qui lui correspond.

On a donc éclairci le sens de cette phrase. Mais une question demeure : quelle différence entre "Justitia" et "Jus" ?

:d)
"Justitia" désignait, à Rome, une déesse : la déesse Justice. Cette déesse aurait été introduite par l'Empereur Auguste, donc assez "moderne" dans l'histoire de Rome. Ca tombe bien, Ulpien est un juriste qui a écrit au IIIème siècle.

Bien entendu, Ulpien ne parlait pas littéralement de la DEESSE, "la femme aux yeux bandés avec une balance", mais plutôt de la force divine de la Justice. Il y a un effet, dans nos sociétés, une force mystérieuse, une volonté constante et perpétuelle de justement attribuer à chacun ce qui lui correspond.
:drink1:


Alors comment peut-on INJUSTEMENT attribuer à quelqu'un ce qui LUI CORRESPOND ? Pourtant ça lui correspond, ça lui revient. Hé bien regardez ces exemples :

:d)
Si quelqu'un est bon, il lui correspond d'être traité avec bonté.

:d)
Si un homme en tue un autre, il lui correspond d'être tué à son tour, où a minima d'être puni durement.

:d)
Si un homme en tue un autre, mais cet autre était un violeur pédophile immonde, alors il correspond d'être tué aussi... non ?

:d)
Si un homme est bon avec un étranger lointain, mais néglige complètement son propre frère et le laisse crever, il lui correspond d'être... traité avec bonté ?

Si on lit les deux premiers exemples, il est facile de se dire : "ah oui, on a ce qui nous revient, c'est normal". Mais en lisant les deux suivants, on voit que c'est plus compliqué que ça. Le premier a fait le mal, il a tué : est-ce qu'il lui "revient" pour autant d'être tué à son tour ?


En outre, le deuxième a fait le bien et IL N'A PAS FAIT LE MAL : il a négligé son frère, mais il ne lui a pas fait de mal non plus. Est-ce qu'il lui "revient", pour autant, d'être traité avec bonté ou admiration ?


Là est l'importance de bien lire ce que dit Ulpien. On ne souhaite PAS DU TOUT "donner à chacun ce qui lui revient", mais plutôt attribuer JUSTEMENT à chacun ce qui lui correspond, ne pas se tromper dans le jugement : ne pas condamner à mort le tueur du pédophile alors que son acte est clairement bénéfique au monde entier, et ne pas célébrer le connard qui laisse crever son frère et qui se pavanne en allant aider des étrangers.
:TomokoSourire:


ça, c'est la Justice.


Attention : tuer reste mal, et une condamnation correspond au tueur du pédophile. Mais il faut justement attribuer cette condamnation. Même chose, en sens inverse, pour le type qui a fait le bien. On verra comment faire plus tard.



Afin de mieux comprendre cette définition de Justice, faisons une comparaison avec l'agriculture.

Quelle est la définition de l'agriculture ?
:d)
C'est la cultivation de la terre par l'homme.

Quelle est la définition de la Justice ?
:d)
C'est la volonté de justement attribuer à chacun ce qui lui correspond.

Partie 2/6
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
:Descolin_ahi:
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
La justice c'est ce qui permet de maximiser le bien
:chat_lunettes:

C'est, autrement dit, ce qu'il convient de faire circonstanciellement, tandis que ce qui est bien est ce qu'il convient de faire dans l'absolu
:chat_lunettes:

Tuer dans l'absolu c'est mal, mais il peut être juste de mettre à mort si c'est pour empêcher un plus grand mal d'advenir par exemple
:chat_lunettes:
Celui qui prétend être dans la lumière tout en haïssant son frère est encore dans les ténèbres
:Attalibou:
il y a un an
J'm'installe, faites pas attention.
GIF
il y a un an
2) Les préceptes de la justice sont : vivre honnêtement, ne pas heurter autrui, donner à chacun ce qui lui revient


Reprenons encore la formule latine :

:d)
Juris praecepta sunt haec: honeste vivere, alterum non laedere, suum cuique tribuere.

Ici ne vous inquiétez pas, "Juris" n'est qu'une conjugaison de "jus".

On retrouve la formule de "suum cuique tribuere", attribuer à chacun ce qui lui correspond. Il nous manque ici le "justement". Pourquoi ? Car cette citation vient d'un autre juriste nommé Celse, qui a écrit avant Ulpien. Le "justement" a été ajouté par Ulpien.

A mon avis, Celse voulait dire exactement la même chose, pour lui c'était implicite. Mais Ulpien a estimé qu'il fallait bien souligner le "JUS" : on doit JUSTEMENT attribuer, et il a eu tout à fait raison de faire cet ajout.
:Drinkpan:


BREF : ici, on a les préceptes de la justice.

:d)
Honeste vivere (vivre honnêtement) ;

:d)
Alterum non laedere (ne pas heurter autrui) ;

:d)
(jus) Suum cuique tribuere. (justement Attribuer à chacun ce qui lui correspond).

Pour mieux comprendre cette définition, reprenons la comparaison avec l'agriculture.

Quelles sont les "principes" de l'agriculture ? Hé bien on pourrait dire que la fertilité de la terre, la pluie, le soleil, le travail de l'homme et des animaux.

Quels sont les principes de la justice ? L'honnêteté, éviter de heurter autrui, justement attribuer à chacun ce qui lui correspond.

On voit donc que les définitions 1) et 2) ne correspondent pas à la même idée.
:Kona_lire2:


Définition 1 :

:d)
C'est quoi l'agriculture ? La cultivation de la terre par l'homme.
:d)
C'est quoi la justice ? La volonté constante et perpétuelle de justement attribuer à chacun ce qui lui correspond.

Définition 2 :

:d)
Quels sont les principes de l'agriculture ? La fertilité du sol, la pluie, le soleil, le travail de l'homme et des animaux.
:d)
Quels sont les principes de la justice ? L'honnêteté, éviter de faire le mal, (justement) attribuer à chacun ce qui lui correspond.

Partie 3/6
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
Flash
Flash
1 an
J'm'installe, faites pas attention.
GIF
C'est bien lourd pour le coup, une analyse textuelle, mais bon ça va peut-être intéresser quelqu'un
:tomochat:
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
3) La Justice est l'art du bon et de l'équitable


:d)
Jus est ars aequi et boni.

Ici, on répond à encore une autre question.
:Konata_cup_of_tea:


:d)
Que fait l'agriculteur ? Il sème les graines, il laboure la terre, etc.

:d)
Que fait le juriste ? Il fait l'équitable et le bon.

Le mot "art" renvoie à l'artisanat, à la fabrication, à "faire". Ici, Celse (repris par Ulpien) décrit ce que fait concrètement le juriste, ou de façon générale celui qui "fait" justice.

Différence entre équité et égalité.


Les romains disent bien "équité" et non pas "égalité". Quelle différence ?

Reprenons le célèbre épisode de Jésus et la prostituée. Souvenez-vous, cette pute doit être lapidée selon la loi.
:LG-Pute:


Imaginons qu'au lieu de Jésus, on avait un gauchiste wok de science po à la place. On aurait eu le résultat suivant :

:d)
"Ok il faut la lapider, mais vous avez tous péché donc il faut tous vous lapider aussi"

Heureusement on avait bien le Christ à l'oeuvre, et il n'a pas appliqué l'égalité, mais plutôt l'équité :

:d)
"Que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre".

Il serait absurde d'appliquer la même punition égale à tout le monde, ou en règle générale, d'appliquer les mêmes lois à tout le monde exactement de la même façon. Par exemple, il est complètement absurde de mettre sur pied d'égalité une mère humaine et une "maman" moustique. Il faudrait être complètement con pour penser une chose pareille.



Mais l'équité, c'est autre chose. Dans le cas de la prostituée : elle bel et bien péché, mais vu qu'on a tous péché aussi, il est équitable de prendre ça en compte.
:konata_blasee:


Jésus fait le bien (le bon) en condamnant un péché, mais il fait aussi l'équité : si on veut lapider quelqu'un, il est équitable que l'on soit libres de péché soi-même. A peu près même idée se retrouve dans la paille et la poutre : avant de juger quelqu'un, il est équitable que tu commences par toi-même.

Alors quelle différence entre égalité et équité ?

:d)
L'égalité consiste à appliquer la même loi exactement de la même façon à tout le monde.

:d)
L'équité consiste à appliquer la même loi à tout le monde, mais de façon juste. On revient à cette idée cruciale : il faut justement attribuer. Il correspondait à la prostituée d'être punie ; Jésus lui a attribué cette punition, mais il l'a fait de façon équitable. Ainsi, il est arrivé à une solution juste.

Mais comment arrive-t-on à être justes ? C'est là qu'intervient la Jurisprudence : la sagesse, la vision, le discernement de la Justice.

Partie 4/6
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
Putaso
Putaso
1 an
C'est bien lourd pour le coup, une analyse textuelle, mais bon ça va peut-être intéresser quelqu'un
:tomochat:
Sait-on jamais, et puis parfois vaut mieux coucher quelque chose à l'écrit que de le garder dans un coin d'la tête.
:onizuka_clope:


T'façon j'ai envie d'lire cet aprèm'.
il y a un an
4) La jurisprudence est la connaissance des choses divines et humaines, et la science du juste et de l'injuste.


Et la citation latine :

:d)
Juris prudentia est divinarum atque humanarum rerum notitia, justi atque injusti scientia.

Je me dois encore de critiquer la traduction habituelle.

Prenons "divinarum atque humanarum rerum notitia", mot à mot, comme avant
:Kona_lire2:


:d)
Divinarum = divin
:d)
Atque = et
:d)
Humanarum = humain
:d)
Rerum = réalités
:d)
Notitia = noter.

Les nuances sont importantes. D'abord, ce terme de "divin" porte à mon avis à confusion. Actuellement, on dit plutôt la "théologie", le "spirituel". C'est ce qu'Ulpien voulait dire.

Ensuite, "Rerum" peut se traduire par "choses", mais dans un sens plus large on peut le traduire par "réalités". Et perso je préfère ce terme plus large.

Finalement, "notitia" est très différent de "connaissance". Notitia veut dire NOTER, constater, remarquer, faire la liste de. En anglais, on dit "notice" pour dire "remarquer". Pour ma part, je pense qu'il est pertinent de traduire cela par "observer", ça correspond à l'esprit du texte.

Alors on passe de :

:d)
La jurisprudence est la connaissance des choses divines et humaines [...]

à :

:d)
La jurisprudence est l'observation des réalités spirituelles et humaines [...]

On a là une définition beaucoup plus claire à mon avis, ce qui est normal puisqu'elle est plus proche du texte d'origine.

Le jurisprudent observe. Il est attentif, il remarque, il note. Il observe la RÉALITÉ : les réalités spirituelles d'une part (la théologie, la morale religieuse, les valeurs républicaines...) mais aussi les réalités humaines, ce que les hommes vivent dans le monde matériel.
:drink1:


C'est la première partie de la définition. Ensuite on a :

"Et la science du juste et de l'injuste". justi atque injusti scientia.

Là la traduction est simple, rien à ajouter.
:hap_noel_tchin:


Alors le résultat final :

:d)
La jurisprudence est l'observation des réalités spirituelles et humaines, et la science du juste et de l'injuste.

En quoi consiste la jurisprudence ? D'abord on observe, on note les réalités à la fois spirituelles et humaines ; puis on y réfléchit et on en déduit le juste et l'injuste.
:konata_blasee:


Ainsi Jésus a observé les réalités spirituelles (la loi indiquait de condamner la prostituée) mais également les réalités humaines (en pratique on pèche tous, on viole tous cette loi), il a réfléchi et il en a fait une connaissance du juste et de l'injuste.

Par quel processus, ou par quel algorithme (pour prendre une métaphore moderne) l'humain arrive à déduire le juste et l'injuste ? Reprenons un schéma classique de l'informatique :

Image

Dans cette définition de la jurisprudence, on a l' Input (réalités spirituelles et humaines) et l'Output (science du juste et de l'injuste). Mais on n'a pas l'algorithme, le processus qui nous permet de "processer" l'input.

Hé bien cet algorithme se trouve implicitement énoncé. Quand on parle de "réalités spirituelles", on fait référence à la logique. Quand on parle des "réalités humaines", on fait référence à l'empirisme, à l'expérience.

Je n'irai pas plus loin. Cela nous mènerait vers des réflexions philosophiques, de l'épistémologie, même de la gnoséologie. Mais retenez l'idée essentielle : un bon juge doit avoir de la logique et de l'expérience.

:d)
En quoi consiste la sagesse d'un agriculteur ? Il observe, il note le comportement des graines, il examine sa terre, il fait gaffe aux bestioles qui vont bouffer ses récoltes, il comprend les cycles saisonniers, etc. En ayant observé tout cela, il choisit la bonne terre, le bon grain, il construit des petites édifications pour contrer les bestioles, il ne sème pas à un cycle qu'il ne faut pas, etc... en clair, il a la science de ce qui est bon ou mauvais à faire en agriculture.

Partie 5/6
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
Enfaite ça dépend des conceptions

Pour les jus naturalistes en gros la justice = la situation qui respecte le bien

Pour les positiviste en gros la justice = la situation dans laquelle le droit positif est correctement appliqué

Bien évidement je résume des millénaires de philosophie alors me cassez les couilles
:risi_jzoom:
il y a un an
Conclusion


Alors on a quatre définitions pour quatre questions différentes.

:d)
Qu'est-ce que l'agriculture ?
:d)
Quels sont les principes de l'agriculture ?
:d)
Que fait l'agriculteur ?
:d)
Comment sait-il ce qu'il doit faire ?

Et pour la Justice :

:d)
Qu'est-ce que la Justice ?
:d)
Quels sont les principes de la Justice ?
:d)
Que fait le juriste ?
:d)
Comment sait-il ce qu'il doit faire ?

Ainsi, on a largement dépassé la vision moderne qui balaye d'un revers de la main ces quatre définitions.
:triste_pleure:


Il y a-t-il une confusion entre le Fas, le droit et la morale ? Je ne crois pas trop. Ulpien distingue bien entre les réalités "divines" et les réalités "humaines" ; il comprend très bien que ce sont des choses différentes, il indique juste qu'il faut les prendre en compte toutes les deux, si on veut faire de la Justice. Ca me rappelle ce célèbre tableau de Platon et d'Aristote à l'Académie.

Image

Platon pointe vers le haut : les idées. Aristote étend sa main vers le bas : la matière. Un bon juge pointe vers le haut d'une main, et vers le bas de l'autre main.

Il se peut que les modernes ne pointent que vers le bas, et c'est exactement la direction que prend notre société en ce moment.

Au plaisir.
:Konata_cup_of_tea:


Partie 6/6, il en faut du temps pour retravailler tout ça, j'essaye
:triste_pleure:

Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
Enfaite ça dépend des conceptions

Pour les jus naturalistes en gros la justice = la situation qui respecte le bien

Pour les positiviste en gros la justice = la situation dans laquelle le droit positif est correctement appliqué

Bien évidement je résume des millénaires de philosophie alors me cassez les couilles
:risi_jzoom:
Pour moi les deux ont tort, la justice consiste à justement attribuer à chacun ce qui lui correspond (comme je le détaille plus haut)
:konata_blasee:


On peut respecter le bien et être injustes, et on peut appliquer le droit positif et être injustes aussi. L'exemple le plus classique c les nazis, qui ont exactement appliqué le droit positif, mais ça a vite posé problème aux positivistes
:drink1:
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
La justice c'est ce qui permet de maximiser le bien
:chat_lunettes:

C'est, autrement dit, ce qu'il convient de faire circonstanciellement, tandis que ce qui est bien est ce qu'il convient de faire dans l'absolu
:chat_lunettes:

Tuer dans l'absolu c'est mal, mais il peut être juste de mettre à mort si c'est pour empêcher un plus grand mal d'advenir par exemple
:chat_lunettes:
C'est une idée curieuse, je dirais pragmatique : le juste c'est de maximiser le bien. C'est une définition acceptable même si c pas celle que je préfère
:konata_blasee:
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
Putaso
Putaso
1 an
Pour moi les deux ont tort, la justice consiste à justement attribuer à chacun ce qui lui correspond (comme je le détaille plus haut)
:konata_blasee:


On peut respecter le bien et être injustes, et on peut appliquer le droit positif et être injustes aussi. L'exemple le plus classique c les nazis, qui ont exactement appliqué le droit positif, mais ça a vite posé problème aux positivistes
:drink1:
Alors ça dépend de ta conception du bien dcp

Si tu utilises la conception chrétienne le bien est nécessairement juste

Si tu utilises la conception grec on est d'accord

Perso j'aime pas trop cette approche matérialiste parce que dans la vrai vie ça marche pas

Enfoiré de marxiste va
:risitas_ahi:
il y a un an
Alors ça dépend de ta conception du bien dcp

Si tu utilises la conception chrétienne le bien est nécessairement juste

Si tu utilises la conception grec on est d'accord

Perso j'aime pas trop cette approche matérialiste parce que dans la vrai vie ça marche pas

Enfoiré de marxiste va
:risitas_ahi:
Première fois qu'on m'appelle marxiste, @TchoupTchoop regarde ça
:tomochat:
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
Et oui le Suum cuique tribuere vient d'Aristote, mais heureusement qu'Ulpien y ajoute le "Jus" (même si ça m'étonnerait qu'Aristote ait pu commettre une telle omission dans son esprit, mais soit)
:konata_blasee:
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an
Putaso
Putaso
1 an
C'est une idée curieuse, je dirais pragmatique : le juste c'est de maximiser le bien. C'est une définition acceptable même si c pas celle que je préfère
:konata_blasee:
Elle vient de john rawls, même si sa théorie de la justice est foireuse sur de nombreux points + la trad fr a été financée par la CIA parce que c'est un bon cheval de troie
:chat_lunettes:

Le pragmatisme permet de de le différencier du bien sans l'en détacher essentiellement donc c'est bien je trouve
:chat_lunettes:
Celui qui prétend être dans la lumière tout en haïssant son frère est encore dans les ténèbres
:Attalibou:
il y a un an
Putaso
Putaso
1 an
Pour moi les deux ont tort, la justice consiste à justement attribuer à chacun ce qui lui correspond (comme je le détaille plus haut)
:konata_blasee:


On peut respecter le bien et être injustes, et on peut appliquer le droit positif et être injustes aussi. L'exemple le plus classique c les nazis, qui ont exactement appliqué le droit positif, mais ça a vite posé problème aux positivistes
:drink1:
Donne des exemples de "respect du bien mais qui est injuste"
:chat_lunettes:
Celui qui prétend être dans la lumière tout en haïssant son frère est encore dans les ténèbres
:Attalibou:
il y a un an
Donne des exemples de "respect du bien mais qui est injuste"
:chat_lunettes:
Faut lire le topic.
:Konata_cup_of_tea:
Au plaisir ~
:justice1:
il y a un an