Ce sujet a été résolu
"Wollah, la Fronsse elle é poulet dans l'aérospassialle, on fé le tissu di sièges di astronautes
"
On fait des fusées, des satellites de toutes sortes, des missiles balistiques...
Bac +5, RSA mais je compte évoluer, bientôt l'AAH
il y a 2 ans
pourtant c'est la base du développement (sans aller jusqu'au culte hein)
une entreprise ne voit que l'enrichissement à court terme par exemple et la vision de long terme lui fait souvent défaut, ce que possède de façon innée l'Etat, surtout à l'époque de Voltaire qui admirait... Louis XIV et son énorme machine administrative et qui a permis de financer la manufacture des Gobelins par exemple, manufacture qui a aidé à des transferts de technologies et à des innovations
Plus récemment on a eu le plan Mesmer qui nous a donné le nucléaire civil... bref merci l'Etat et tu peux imaginer ce que ça donne dans l'Empire le plus peuplé de l'époque (on dit que la Chine a connu sa révolution industrielle au Xè siècle)
une entreprise ne voit que l'enrichissement à court terme par exemple et la vision de long terme lui fait souvent défaut, ce que possède de façon innée l'Etat, surtout à l'époque de Voltaire qui admirait... Louis XIV et son énorme machine administrative et qui a permis de financer la manufacture des Gobelins par exemple, manufacture qui a aidé à des transferts de technologies et à des innovations
Plus récemment on a eu le plan Mesmer qui nous a donné le nucléaire civil... bref merci l'Etat et tu peux imaginer ce que ça donne dans l'Empire le plus peuplé de l'époque (on dit que la Chine a connu sa révolution industrielle au Xè siècle)
"L'État voit à long terme."



Bac +5, RSA mais je compte évoluer, bientôt l'AAH
il y a 2 ans
"L'État voit à long terme."



oui bon là avec Macron qui nous a sorti la start-up nation de derrière les fagots...
il y a 2 ans
On fait des fusées, des satellites de toutes sortes, des missiles balistiques...
Comme tous les pays développés, hein
Total erezione
il y a 2 ans
oui bon là avec Macron qui nous a sorti la start-up nation de derrière les fagots...
C'est simple, presque tout ce que fait l'État peut être mieux fait à moins cher par le privé.
Bac +5, RSA mais je compte évoluer, bientôt l'AAH
il y a 2 ans
Comme tous les pays développés, hein
Bah ouais mais du coup où est le problème ?
Bac +5, RSA mais je compte évoluer, bientôt l'AAH
il y a 2 ans
C'est simple, presque tout ce que fait l'État peut être mieux fait à moins cher par le privé.
c'est pas nécessairement vrai, il y a des monopoles naturels que même la plupart des libéraux admettent
il y a 2 ans
Bah ouais mais du coup où est le problème ?
Que la France est un pays de cuck dont le seul accomplissement est de pas faire des maisons en caca comme le shithole qu'est l'Afrique
Total erezione
il y a 2 ans
c'est pas nécessairement vrai, il y a des monopoles naturels que même la plupart des libéraux admettent
C'est bien pour ça que je dis "la plupart des cas".
Bac +5, RSA mais je compte évoluer, bientôt l'AAH
il y a 2 ans
C'est bien pour ça que je dis "la plupart des cas".
tant que la bouffe, le logement, l'énergie, les transports, l'armée ne sont pas soumis aux lois du marché mais qu'une discipline militaire y règne, ça me va
il y a 2 ans
Que la France est un pays de cuck dont le seul accomplissement est de pas faire des maisons en caca comme le shithole qu'est l'Afrique
À part 2/3 trucs comme justement la filière aéronautique et spatiale, justement, je suis d'accord.
Bac +5, RSA mais je compte évoluer, bientôt l'AAH
il y a 2 ans
tant que la bouffe, le logement, l'énergie, les transports, l'armée ne sont pas soumis aux lois du marché mais qu'une discipline militaire y règne, ça me va
À part l'armée ==> privé.
Bac +5, RSA mais je compte évoluer, bientôt l'AAH
il y a 2 ans
À part 2/3 trucs comme justement la filière aéronautique et spatiale, justement, je suis d'accord.
Ah..
Putain, je pensais que tu étais Seugondaire, j'avais pas mes lunettes
Putain, je pensais que tu étais Seugondaire, j'avais pas mes lunettes
Total erezione
il y a 2 ans
Ah..
Putain, je pensais que tu étais Seugondaire, j'avais pas mes lunettes
Putain, je pensais que tu étais Seugondaire, j'avais pas mes lunettes
ENT
Bac +5, RSA mais je compte évoluer, bientôt l'AAH
il y a 2 ans
Ah..
Putain, je pensais que tu étais Seugondaire, j'avais pas mes lunettes
Putain, je pensais que tu étais Seugondaire, j'avais pas mes lunettes
AYAAAA
Un visage sincère et plein d'empathie est le vrai visage de la " force"
il y a 2 ans
HylienDivin
2 ans
Asie : Industries de haute technologie, recherche en IA et en physique nucléaire, développement massif d'une culture pop propre, programmes spatiaux
France : Quoicoubeh, Apagnan, Cordon Bleu
Naturelle.
France : Quoicoubeh, Apagnan, Cordon Bleu
Naturelle.
T’as les cramptés?
il y a 2 ans
Pour les plus sceptiques, faite juste un tour sur jav.guru et osez dire qu'ils ne sont pas créatif
https://youtu.be/KLNoFFquRkA?t=103
il y a 2 ans
SuperFamicom
2 ans
Pour les plus sceptiques, faite juste un tour sur jav.guru et osez dire qu'ils ne sont pas créatif
En plus ça dure deux / trois heures.
il y a 2 ans
TjrsVivant43
2 ans
au fait l'un des pères du libéralisme occidental, Voltaire, voyait la Chine millénaire ainsi :
"La nation chinoise paraît arborer une fierté envers cette élite savante qui ne peut qu’intéresser les érudits d’Europe aspirant à une société où les penseurs et philosophes seraient considérés et utilisés à bon escient. Ils auraient ainsi tout l’espace qu’ils méritent et un impact important sur les décisions. L’administration chinoise, composée de lettrés, intrigue l’imaginaire des érudits qui voit en cette caste de mandarins fonctionnaires, l’image de la classe des philosophes telle que décrite dans La République de Platon. La nation chinoise est vue alors comme la seule ayant atteint l’idéal politique si ardemment souhaité en France, soit une méritocratie où les postes sont attribués aux individus qui ont démontré une intelligence particulière287.
Les écrits dévoilent que Kangxi, amoureux des sciences d’Europe, est appelé le « père de tout l’Empire288». Ce principe qui est né avec la monarchie selon la Description signifie que : […] l’État est une grande famille, qu’un Prince doit être à l’égard de ses Sujets, ce qu’un père de famille est à l’égard de ses Enfants, qu’il doit les gouverner avec la même bonté & la même affection ; cette idée est gravée naturellement dans l’esprit de tous les Chinois. Ils ne jugent du mérite du Prince & de ses talents, que par cette affection paternelle envers les peuples, & par le soin qu’il prend de leur faire sentir les effets, en procurant leur bonheur. C’est pourquoi il doit être, selon la manière dont il s’exprime, le père & la mère du peuple : il ne doit se faire craindre, qu’à proportion qu’il se fait aimer par sa bonté & par ses vertus : ce sont de ces traits qu’ils [les Chinois] peignent leurs Grands Empereurs […]289.
Cette particularité du gouvernement chinois joue beaucoup sur la sinophilie de Voltaire, ce futur patriarche du domaine Ferney290. Il est en effet admiratif du système patriarcal qui renvoie à l’image d’une famille. Lorsqu’il examine les nations, le philosophe s’attache à déterminer si les lois sont justes et humaines. Puisque la Chine est en soi un système patriarcal, Voltaire convient que les lois peuvent n’y être qu’admirables. De fait, elles sont « […] établies sur le pouvoir
paternel, c’est-à-dire sur la loi la plus sacrée de la nature 291». Dans l’Empire du Milieu, le respect envers la figure paternelle permet d’assurer le bon fonctionnement de l’État, puisque les enfants doivent honorer les pères, qui eux doivent respecter les mandarins des villes et des provinces, qui eux à leur tour, doivent respect à l’empereur alors considéré comme le père de la nation292.
Voltaire appelle cela une « obéissance volontaire293». Ce principe est au fondement même du gouvernement chinois, et doit être vu comme la base de la civilisation chinoise. Le philosophe constate d’ailleurs dans son Essai sur les mœurs que le retard des Chinois en matière de connaissances scientifiques est essentiellement dû au respect qu’ils ont pour ce qui leur a été
transmis par leurs aînés294. Considérant que l’État chinois est vu comme une famille, le bien public est donc regardé comme le « premier devoir295». De là vient l’attention particulière du gouvernement envers la culture des terres, le bon fonctionnement des manufactures, la réparation des chemins, et plus encore. "
pp.73-75 in Une confrontation du discours missionnaire et philosophique :L’interprétation de l’image de la Chine par Montesquieu et Voltaire, 1721-1776, MARIE-HÉLÈNE JANVIER, Québec, Canada, 2014
A savoir que Voltaire écrit cela au XVIIIè siècle, le long siècle de déclin d'un Empire qui a été en avance dans de nombreux domaines
"La nation chinoise paraît arborer une fierté envers cette élite savante qui ne peut qu’intéresser les érudits d’Europe aspirant à une société où les penseurs et philosophes seraient considérés et utilisés à bon escient. Ils auraient ainsi tout l’espace qu’ils méritent et un impact important sur les décisions. L’administration chinoise, composée de lettrés, intrigue l’imaginaire des érudits qui voit en cette caste de mandarins fonctionnaires, l’image de la classe des philosophes telle que décrite dans La République de Platon. La nation chinoise est vue alors comme la seule ayant atteint l’idéal politique si ardemment souhaité en France, soit une méritocratie où les postes sont attribués aux individus qui ont démontré une intelligence particulière287.
Les écrits dévoilent que Kangxi, amoureux des sciences d’Europe, est appelé le « père de tout l’Empire288». Ce principe qui est né avec la monarchie selon la Description signifie que : […] l’État est une grande famille, qu’un Prince doit être à l’égard de ses Sujets, ce qu’un père de famille est à l’égard de ses Enfants, qu’il doit les gouverner avec la même bonté & la même affection ; cette idée est gravée naturellement dans l’esprit de tous les Chinois. Ils ne jugent du mérite du Prince & de ses talents, que par cette affection paternelle envers les peuples, & par le soin qu’il prend de leur faire sentir les effets, en procurant leur bonheur. C’est pourquoi il doit être, selon la manière dont il s’exprime, le père & la mère du peuple : il ne doit se faire craindre, qu’à proportion qu’il se fait aimer par sa bonté & par ses vertus : ce sont de ces traits qu’ils [les Chinois] peignent leurs Grands Empereurs […]289.
Cette particularité du gouvernement chinois joue beaucoup sur la sinophilie de Voltaire, ce futur patriarche du domaine Ferney290. Il est en effet admiratif du système patriarcal qui renvoie à l’image d’une famille. Lorsqu’il examine les nations, le philosophe s’attache à déterminer si les lois sont justes et humaines. Puisque la Chine est en soi un système patriarcal, Voltaire convient que les lois peuvent n’y être qu’admirables. De fait, elles sont « […] établies sur le pouvoir
paternel, c’est-à-dire sur la loi la plus sacrée de la nature 291». Dans l’Empire du Milieu, le respect envers la figure paternelle permet d’assurer le bon fonctionnement de l’État, puisque les enfants doivent honorer les pères, qui eux doivent respecter les mandarins des villes et des provinces, qui eux à leur tour, doivent respect à l’empereur alors considéré comme le père de la nation292.
Voltaire appelle cela une « obéissance volontaire293». Ce principe est au fondement même du gouvernement chinois, et doit être vu comme la base de la civilisation chinoise. Le philosophe constate d’ailleurs dans son Essai sur les mœurs que le retard des Chinois en matière de connaissances scientifiques est essentiellement dû au respect qu’ils ont pour ce qui leur a été
transmis par leurs aînés294. Considérant que l’État chinois est vu comme une famille, le bien public est donc regardé comme le « premier devoir295». De là vient l’attention particulière du gouvernement envers la culture des terres, le bon fonctionnement des manufactures, la réparation des chemins, et plus encore. "
pp.73-75 in Une confrontation du discours missionnaire et philosophique :L’interprétation de l’image de la Chine par Montesquieu et Voltaire, 1721-1776, MARIE-HÉLÈNE JANVIER, Québec, Canada, 2014
A savoir que Voltaire écrit cela au XVIIIè siècle, le long siècle de déclin d'un Empire qui a été en avance dans de nombreux domaines
J'ajouterais un peu de Victor Hugo :
Hauteville House, 25 novembre 1861
Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française.
Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici :
ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là. Ce n’était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c’était une sorte d’énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle.
Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe.
Cette merveille a disparu.
Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits.
Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie.
Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.
L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.
J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée.
En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate.
Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.
Hauteville House, 25 novembre 1861
Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française.
Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici :
ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là. Ce n’était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c’était une sorte d’énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle.
Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe.
Cette merveille a disparu.
Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits.
Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie.
Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.
L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.
J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée.
En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate.
Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.
il y a 2 ans
"Les français n'ont pas d'histoires"
Ah bon ? La Gaule ? Clovis ? Louis 16 ? La révolution ? Napoléon ?
Alors ceux qui disent ça ?
Ah bon ? La Gaule ? Clovis ? Louis 16 ? La révolution ? Napoléon ?
Alors ceux qui disent ça ?
Anti kj, déviants
il y a 2 ans