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Le meilleur épisode de Black Mirror c'est le deuxième, sans aucun doute possible.
Il s'appelle "15 Millions de mérites", et c'est le premier épisode de la série qui fut mis sur le papier par les auteurs. On peut le considérer comme le "véritable" premier épisode de la série, puisqu'il correspond exactement à ce que la série veut décrire et mettre en lumière.
De plus, cet épisode suffit à lui-seul pour définir "Black Mirror". Si on devait choisir UN SEUL épisode, ça serait celui-ci. Le reste d'épisodes sont périphériques, secondaires, c'est du bonus. Avec "15 Millions de mérites", tout est dit.
Si vous n'avez pas vu l'épisode, c'est une heure de visionnaire, et évidemment ça vaut le coup. Il y aura des spoilers de tout l'épisode, donc s'il vous plaît allez le voir avant de lire ce topic.
Musique du topic :
Black mirror, littéralement "miroir noir", c'est un titre qui fait référence aux écrans que l'on regarde en permanence et qui sont tous noirs. Quand on éteint notre ordinateur ou notre smartphone, on se retrouve face à une sorte de "miroir noir", mais c'est un miroir déformé, il ne reflète pas très bien notre visage.
Cependant, il y a une autre signification à ce titre. Cette série est un miroir, c'est-à-dire que c'est un reflet de notre société actuelle. La technologie présentée n'est qu'un moyen de scénariser et de mettre en lumière des phénomènes qui sont bien réels, aujourd'hui au présent. Black mirror n'est pas une dystopie ou une série de dystopies. C'est une série d'actualité.
Parce que c'est le seul qui propose une critique de la société dans son ensemble, dans toutes ses composantes. Les autres épisodes, en revanche, se focalisent sur un seul point, et sont intéressants mais n'ont pas la puissance de 15 millions de mérites.
D'ailleurs, cet épisode est tellement riche qu'il est difficile de l'analyser dans son intégralité. Il y a trop de détails, car l'épisode mets en PLS la société entière, personne n'y échappe. Les auteurs n'ont raté personne. Vous allez voir.
Bing se réveille dans une chambre dont les murs sont des écrans. Il est impossible de regarder ailleurs.
C'est précisément la situation actuelle de beaucoup, beaucoup de monde. Combien de gens vivent, en pratique, dans une chambre d'écrans ? PC, Smartphone, beaucoup n'y décrochent que rarement. C'était justement l'inspiration des auteurs pour créer cette chambre d'écrans.
C'est déjà une critique brutale de notre mode de vie, en quelques secondes on est déjà en PLS. Plus on y pense, plus c'est difficile de nier qu'effectivement, on passe notre temps dans une putain de chambre d'écrans, et finalement la situation de Bing (le protagoniste) ne nous changerait pas trop. Le voir d'une façon aussi directe, ça pique, il faut le dire.
Mais ce n'est pas tout. Pour enfoncer le clou, ces écrans montrent une ferme, avec son coq et tout... une émulation, une réalité virtualisée qui nous révèle le véritable désir du protagoniste, et notre véritable désir à nous : vivre dans une ferme, avec son coq et être réveillés par le soleil.
Quand Bing se réveille, on nous zoom son oeil à moitié endormi, rouge, maladif, qui regarde les écrans autour de lui. Une façon d'illustrer sa profonde souffrance en quelques secondes. Et donc notre propre souffrance.
Avec la musique qui va avec : un piano lent et triste, parce que c'est une véritable tragédie, ce que nous vivons.
Bing va dans sa salle de bain, où le miroir est noir (évidemment) et c'est aussi un écran, où très vite il se tape une pub pour un site porno. Il doit ensuite payer pour enlever la pub de sa vue.
Nous nous sommes habitués à ça depuis très longtemps. La publicité est omniprésente dans nos vies, tout comme les incitations sexuelles. La seule façon d'y échapper, c'est de payer. Encore une fois, la série nous met une PLS astrale, parce que NOUS ACCEPTONS ça tous les jours, exactement comme Bing.
D'ailleurs Bing se branle plus tard, et nous savons que c'est un "regular user". Comme la majorité des gens, en fait.
Aussi, la série a prévu les airpods, ce n'est pas rien.
Le travail de Bing, et de tous les autres, c'est de pédaler comme des rats pour générer de l'énergie qui va alimenter les écrans dans sa chambre. Ils pédalent, pédalent, pédalent, mais ne vont jamais nulle part. Le "Rolling road" est comme un mauvais cauchemar : une route interminable, tu avances, tu avances mais tu n'arrives NULLE PART.
Tout le monde fait le boulot en regardant la TV, parce que de toute façon le boulot est débile, c'est juste courir, il ne demande aucune concentration ni aucune créativité, ni rien.
En gros, Bing fait un travail débile qui ne mène nulle part et qui, finalement, ne sert qu'à PERMETTRE sa souffrance. C'est LUI-MÊME qui alimente sa propre douleur, tous les jours en pédalant comme un débile.
Mais il y a une nuance encore plus dure : les travailleurs ici sont tous en forme, ils sont tous fit, parce qu'il faut des gens capables de tenir sur un vélo pendant des heures. Ils sont très sportifs et pourtant, ils sont tous esclaves. Comme quoi, que tu sois obèse ou en forme, le système n'en a pas grand-chose à foutre, tu restes un esclave quoiqu'il arrive.
En fait, tu peux essayer de te cultiver au boulot, de monter en compétences, de développer tes passions : aucune importance, tu vas rester sur le vélo de toute façon, tu peux faire ce que tu veux. Tu restes un esclave. On le voit à la fille qui pratique son violon sur le vélo, et ça ne sera pas la dernière fois que l'épisode va nous le montrer.
On voit aussi le British se marrer devant un programme qui peut paraître caricatural tellement il est débile, mais en fait ça existe déjà, c'est le célèbre Nikado Avocado.
C'est l'un des messages les plus cachés de l'épisode, parce qu'il est assez éclipsé par le reste. Mais c'est un message très important et aussi très douloureux.
L'asiat va donner un coup de main au protagoniste, et va dire une phrase éclatante de personnalité, se moquant de l'artificialité de la nourriture, quelque chose qui résonne avec Bing.
Résultat
Bing n'en a rien à foutre, il ignore presque concrètement l'asiat. Pourquoi?
Parce qu'elle n'est pas assez belle voilà pourquoi. On le verra clairement plus tard, avec le contraste avec Abi (la fille dont Bing tombe amoureux).
L'asiat est assez mignonne malgré tout, débrouillarde, talentueuse (elle joue un instrument, et l'épisode montre clairement qu'elle le joue avec talent), critique du monde dans lequel elle vit, et pourtant Bing n'en a strictement rien à foutre, il n'y a jamais d'autre interaction entre ces deux personnages.
C'est une critique envers notre société de malades mentaux, incapables d'apprécier la qualité des gens. Cette petite asiat est d'une très grande qualité, ce n'est pas une 10/10 mais c'est quand même un excellent parti. Bing est incapable d'apprécier cela car il est complètement apathique, brisé émotionnellement, il n'est plus capable de voir que la beauté la plus superficielle.
Cependant, Bing n'est jamais présenté comme "méchant", il est juste naïf et brisé émotionnellement. Pareil pour la belle Abi, ce n'est pas la "conne méchante sans personnalité qui est juste belle", pas du tout, elle a aussi une personnalité et elle est gentille.
Mais nous-mêmes nous sommes tellement brisés, que nous ne comprenons plus que ce genre de caricatures débiles. C'est pour ça que ce message, comme je l'ai dit au début, est assez caché, car le spectateur n'a plus les capacités émotionnelles pour le saisir. Et les auteurs le savent.
BONUS : On voit aussi un petit roux qui aime changer son personnage virtuel de style, c'est quelqu'un qui aime s'exprimer de cette façon. Mais il ne peut s'exprimer que virtuellement, et de façon très limitée. On pourrait penser que ce personnage secondaire illustre seulement le consumérisme débile, mais ça va plus loin : il y a un véritable désir de s'exprimer quelque chose, une personnalité, un être à travers la consommation. Ce personnage secondaire est vraiment triste, en réalité.
Déjà, la devise monétaire dans ce monde s'appelle "des mérites". Argent = mérite, c'est clair et limpide ici.
Il faudrait "mériter" sa place en tant que star, et on dit aux pédaleurs que tout le monde a commencé en pédalant, que tout le monde serait sur un pied d'égalité, etc. Cela n'est pas vrai et l'épisode se chargera d'écraser cette illusion.
Déjà, l'un des travailleurs est dégradé en "citron", soit un travailleur de rang inférieur, un agent d'entretien. On voit l'esclave British l'insulter, le traiter de feignant et se foutre de sa gueule. Rien de plus ridicule de notre point de vue, étant donné que c'est un esclave abruti complètement aliéné qui ouvre la bouche.
Et pourtant, ça arrive au quotidien IRL. Les esclaves se foutent de la gueule d'autres esclaves car ils sont un peu inférieurs dans la hiérarchie.
La seule solution, la seule véritable échappatoire à cet esclavage, c'est de devenir un "hot shot", une célébrité. Nous verrons ce cas par la suite.
Il s'appelle "15 Millions de mérites", et c'est le premier épisode de la série qui fut mis sur le papier par les auteurs. On peut le considérer comme le "véritable" premier épisode de la série, puisqu'il correspond exactement à ce que la série veut décrire et mettre en lumière.
De plus, cet épisode suffit à lui-seul pour définir "Black Mirror". Si on devait choisir UN SEUL épisode, ça serait celui-ci. Le reste d'épisodes sont périphériques, secondaires, c'est du bonus. Avec "15 Millions de mérites", tout est dit.
Si vous n'avez pas vu l'épisode, c'est une heure de visionnaire, et évidemment ça vaut le coup. Il y aura des spoilers de tout l'épisode, donc s'il vous plaît allez le voir avant de lire ce topic.
Musique du topic :
1) La signification de "Black Mirror"
Black mirror, littéralement "miroir noir", c'est un titre qui fait référence aux écrans que l'on regarde en permanence et qui sont tous noirs. Quand on éteint notre ordinateur ou notre smartphone, on se retrouve face à une sorte de "miroir noir", mais c'est un miroir déformé, il ne reflète pas très bien notre visage.
Cependant, il y a une autre signification à ce titre. Cette série est un miroir, c'est-à-dire que c'est un reflet de notre société actuelle. La technologie présentée n'est qu'un moyen de scénariser et de mettre en lumière des phénomènes qui sont bien réels, aujourd'hui au présent. Black mirror n'est pas une dystopie ou une série de dystopies. C'est une série d'actualité.
2) Pourquoi "15 millions de mérites" est le meilleur épisode ?
Parce que c'est le seul qui propose une critique de la société dans son ensemble, dans toutes ses composantes. Les autres épisodes, en revanche, se focalisent sur un seul point, et sont intéressants mais n'ont pas la puissance de 15 millions de mérites.
D'ailleurs, cet épisode est tellement riche qu'il est difficile de l'analyser dans son intégralité. Il y a trop de détails, car l'épisode mets en PLS la société entière, personne n'y échappe. Les auteurs n'ont raté personne. Vous allez voir.
PLS N°1 : Nous vivons dans une chambre d'écrans
Bing se réveille dans une chambre dont les murs sont des écrans. Il est impossible de regarder ailleurs.
C'est précisément la situation actuelle de beaucoup, beaucoup de monde. Combien de gens vivent, en pratique, dans une chambre d'écrans ? PC, Smartphone, beaucoup n'y décrochent que rarement. C'était justement l'inspiration des auteurs pour créer cette chambre d'écrans.
C'est déjà une critique brutale de notre mode de vie, en quelques secondes on est déjà en PLS. Plus on y pense, plus c'est difficile de nier qu'effectivement, on passe notre temps dans une putain de chambre d'écrans, et finalement la situation de Bing (le protagoniste) ne nous changerait pas trop. Le voir d'une façon aussi directe, ça pique, il faut le dire.
Mais ce n'est pas tout. Pour enfoncer le clou, ces écrans montrent une ferme, avec son coq et tout... une émulation, une réalité virtualisée qui nous révèle le véritable désir du protagoniste, et notre véritable désir à nous : vivre dans une ferme, avec son coq et être réveillés par le soleil.
Quand Bing se réveille, on nous zoom son oeil à moitié endormi, rouge, maladif, qui regarde les écrans autour de lui. Une façon d'illustrer sa profonde souffrance en quelques secondes. Et donc notre propre souffrance.
Avec la musique qui va avec : un piano lent et triste, parce que c'est une véritable tragédie, ce que nous vivons.
PLS n°2 : Nous acceptons l'omniprésence de la pub et du porno au quotidien
Bing va dans sa salle de bain, où le miroir est noir (évidemment) et c'est aussi un écran, où très vite il se tape une pub pour un site porno. Il doit ensuite payer pour enlever la pub de sa vue.
Nous nous sommes habitués à ça depuis très longtemps. La publicité est omniprésente dans nos vies, tout comme les incitations sexuelles. La seule façon d'y échapper, c'est de payer. Encore une fois, la série nous met une PLS astrale, parce que NOUS ACCEPTONS ça tous les jours, exactement comme Bing.
D'ailleurs Bing se branle plus tard, et nous savons que c'est un "regular user". Comme la majorité des gens, en fait.
Aussi, la série a prévu les airpods, ce n'est pas rien.
PLS n°3 : Nous faisons un travail abrutissant et qui alimente notre souffrance
Le travail de Bing, et de tous les autres, c'est de pédaler comme des rats pour générer de l'énergie qui va alimenter les écrans dans sa chambre. Ils pédalent, pédalent, pédalent, mais ne vont jamais nulle part. Le "Rolling road" est comme un mauvais cauchemar : une route interminable, tu avances, tu avances mais tu n'arrives NULLE PART.
Tout le monde fait le boulot en regardant la TV, parce que de toute façon le boulot est débile, c'est juste courir, il ne demande aucune concentration ni aucune créativité, ni rien.
En gros, Bing fait un travail débile qui ne mène nulle part et qui, finalement, ne sert qu'à PERMETTRE sa souffrance. C'est LUI-MÊME qui alimente sa propre douleur, tous les jours en pédalant comme un débile.
Mais il y a une nuance encore plus dure : les travailleurs ici sont tous en forme, ils sont tous fit, parce qu'il faut des gens capables de tenir sur un vélo pendant des heures. Ils sont très sportifs et pourtant, ils sont tous esclaves. Comme quoi, que tu sois obèse ou en forme, le système n'en a pas grand-chose à foutre, tu restes un esclave quoiqu'il arrive.
En fait, tu peux essayer de te cultiver au boulot, de monter en compétences, de développer tes passions : aucune importance, tu vas rester sur le vélo de toute façon, tu peux faire ce que tu veux. Tu restes un esclave. On le voit à la fille qui pratique son violon sur le vélo, et ça ne sera pas la dernière fois que l'épisode va nous le montrer.
On voit aussi le British se marrer devant un programme qui peut paraître caricatural tellement il est débile, mais en fait ça existe déjà, c'est le célèbre Nikado Avocado.
PLS N°4 : Rien à foutre de ta personnalité
C'est l'un des messages les plus cachés de l'épisode, parce qu'il est assez éclipsé par le reste. Mais c'est un message très important et aussi très douloureux.
L'asiat va donner un coup de main au protagoniste, et va dire une phrase éclatante de personnalité, se moquant de l'artificialité de la nourriture, quelque chose qui résonne avec Bing.
Résultat

Parce qu'elle n'est pas assez belle voilà pourquoi. On le verra clairement plus tard, avec le contraste avec Abi (la fille dont Bing tombe amoureux).
L'asiat est assez mignonne malgré tout, débrouillarde, talentueuse (elle joue un instrument, et l'épisode montre clairement qu'elle le joue avec talent), critique du monde dans lequel elle vit, et pourtant Bing n'en a strictement rien à foutre, il n'y a jamais d'autre interaction entre ces deux personnages.
C'est une critique envers notre société de malades mentaux, incapables d'apprécier la qualité des gens. Cette petite asiat est d'une très grande qualité, ce n'est pas une 10/10 mais c'est quand même un excellent parti. Bing est incapable d'apprécier cela car il est complètement apathique, brisé émotionnellement, il n'est plus capable de voir que la beauté la plus superficielle.
Cependant, Bing n'est jamais présenté comme "méchant", il est juste naïf et brisé émotionnellement. Pareil pour la belle Abi, ce n'est pas la "conne méchante sans personnalité qui est juste belle", pas du tout, elle a aussi une personnalité et elle est gentille.
Mais nous-mêmes nous sommes tellement brisés, que nous ne comprenons plus que ce genre de caricatures débiles. C'est pour ça que ce message, comme je l'ai dit au début, est assez caché, car le spectateur n'a plus les capacités émotionnelles pour le saisir. Et les auteurs le savent.
BONUS : On voit aussi un petit roux qui aime changer son personnage virtuel de style, c'est quelqu'un qui aime s'exprimer de cette façon. Mais il ne peut s'exprimer que virtuellement, et de façon très limitée. On pourrait penser que ce personnage secondaire illustre seulement le consumérisme débile, mais ça va plus loin : il y a un véritable désir de s'exprimer quelque chose, une personnalité, un être à travers la consommation. Ce personnage secondaire est vraiment triste, en réalité.
PLS n°5 : On gobe le discours manipulateur du "mérite" au quotidien, mais on est tous esclaves à la fin
Déjà, la devise monétaire dans ce monde s'appelle "des mérites". Argent = mérite, c'est clair et limpide ici.
Il faudrait "mériter" sa place en tant que star, et on dit aux pédaleurs que tout le monde a commencé en pédalant, que tout le monde serait sur un pied d'égalité, etc. Cela n'est pas vrai et l'épisode se chargera d'écraser cette illusion.
Déjà, l'un des travailleurs est dégradé en "citron", soit un travailleur de rang inférieur, un agent d'entretien. On voit l'esclave British l'insulter, le traiter de feignant et se foutre de sa gueule. Rien de plus ridicule de notre point de vue, étant donné que c'est un esclave abruti complètement aliéné qui ouvre la bouche.
Et pourtant, ça arrive au quotidien IRL. Les esclaves se foutent de la gueule d'autres esclaves car ils sont un peu inférieurs dans la hiérarchie.
La seule solution, la seule véritable échappatoire à cet esclavage, c'est de devenir un "hot shot", une célébrité. Nous verrons ce cas par la suite.
Au plaisir ~
il y a 2 ans
PLS n°6 : Le wokisme racial mis en PLS
En 2011, l'expression "wokisme" n'existait même pas. Et pourtant, cet épisode met une claque monumentale à tous les wokistes, de façon dissimulée évidemment (il ne fallait pas que ça soit trop visible, en 2011 les médias étaient dominées par le gauchisme, encore plus qu'aujourd'hui).
Dans cet épisode, il y a bien de la diversité raciale, d'ailleurs le protagoniste est bien noir comme il faut. De quoi satisfaire tous les wokistes à première vue, c'est le personnage "gentil" qui est noir, en plus il va se mettre en couple avec une belle blanche (Abi Khan). Sauf que...




Mais c'est aussi une auto-critique de l'épisode, parce que le protagoniste est, de fait, noir. Black mirror nous dit : "nous avons choisi cet acteur PARCE QU'IL est noir, il est là pour ça, osef de son talent".
Ainsi, l'épisode nous montre le cliché woke du couple "noir rebelle et gentil avec blanche gentille" pour ensuite l'atomiser complètement et mettre une bonne claque de réalité aux wokes :
"en fait dans la vraie vie, la blanche va devenir la pute d'un autre noir, et le noir "rebelle" va avoir du succès à cause de la discrimination positive des corporations woke, puis il va bien se vendre comme une merde au système, il ne va jamais faire de vraie rébellion. D'ailleurs, même dans cet épisode le protagoniste est là juste parce qu'il est noir".
PLS n°7 : Bing, c'est Black mirror
Le protagoniste peut aussi représenter la série elle-même, qui va dénoncer tout ce qu'elle dénonce (pas seulement dans cet épisode), mais au final elle reste bien soumise au système, comme Bing.
Le discours final de Bing, c'est le message central de Black mirror, tout est dit là-dedans. Ce sont évidemment les auteurs qui parlent à travers Bing. L'audience, c'est nous, et le juge "Hope", c'est Netflix (ou Channel 4 à l'époque).
"Authenticity is in woefully short supply",
"il y a peu d'offre l'authenticité"
On est dans un lexique commercial, mercantile, "supply", "offre". La vérité que Black Mirror propose, c'est réduit à une marchandise de plus.
Et la plupart de l'audience va applaudir sans rien comprendre, comme des abrutis, c'est aussi une claque des auteurs à sa propre audience...
Mais Bing, ou Black mirror, sait où est son intérêt, et va choisir de se soumettre, parce que de toute façon ça changerait quoi de se "tuer" ? Si la série "Black mirror" existait ou pas, ça changerait quoi au monde finalement? Alors il vaut mieux délivrer ces messages, même si la plupart est trop "engourdie" pour comprendre.
PLS n°8 : Les influenceurs de "drouat" et de "gôche" (politiques) sous assistance respiratoire
Bing finit par devenir un influenceur politique, il passe son temps à dénoncer le système. Mais nous voyons clairement que ça ne sert à rien, et que finalement c'est juste une blague de plus, du théâtre.
...
Pour rappel, cet épisode est sorti en 2011. Depuis lors, on a vu l'émergence tous azimut d'influenceurs EXACTEMENT comme Bing. Ils font sont petit cinéma avec le bout de cristal, pendant que le petit white défile sur son e-shop pour se buy le nouveau produit

Si on avait vu et compris Black mirror à l'époque, on se serait peut-être épargné ces ahuris. Je crois que cette conclusion à l'épisode est extrêmement pertinente.
D'ailleurs Bing le dit lui-même dès le début : "I am an entertainer". Un divertisseur. Un clown, finalement. Et c'est le cas de tous les influenceurs, TOUS sans exception. Parce qu'un vrai rebelle ne fait pas des vidéos youtube. Un rebelle, on le trouve dans la vraie vie, en changeant les choses de ses mains.
PLS n°9 : Le discours de Bing : une société détruite émotionnellement
Son discours final est le climax de l'épisode et le moment le plus important de Black mirror, on peut condenser toute la série en ces 2 minutes de discours.
Ce discours, c'est en fait une description. Il décrit une société complètement ravagée émotionnellement, et la façon dont les psychopathes en profitent.



La citation la plus importante du discours :

Ici, on comprend que le système ne détruit pas la beauté par pure méchanceté. Il le fait parce que c'est ce que les gens peuvent supporter. Trop de beauté nous briserait, ça nous étranglerait.

Où allons-nous, mais surtout QUE faisons nous, c'est quoi que nous sommes en train de faire en fait ? C'est quoi le truc immonde, aberrant que notre travail alimente en ce moment même ?
Le réveil est très dur.
Au plaisir ~
il y a 2 ans
10) Conclusion
La conclusion ne peut être que la suivante : "Fuck you". Là, c'est Black mirror, les auteurs de l'épisode, qui disent le message définitif. et ça joue office de conclusion pour la série dans son ensemble, je crois.
Fuck you for happening. Fuck you for me, for us, for everyone. Fuck you!"
Fuck you "for happening", c'est une façon très subtile de le dire. "Happening" ça veut dire "avoir lieu". Je vous emmerde parce que vous avez "eu lieu", j'emmerde votre présence au monde, mais aussi votre apparition historique, parce que nous savons que ça n'a pas toujours été comme ça, et qu'à un moment vous avez "eu lieu" et vous avez transformé le monde en l'horreur présente.
Bing dit : "pour moi, pour nous, pour tous". Ici la série parle pour nous, et on ne peut que lui remercier.
Oui, au final la conclusion c'est ça : qu'ils aillent se faire emmerder, ces fils de pute. Ces psychopathes inhumains qui nous dirigent, ils peuvent tous aller se faire enculer.
C'est le constat de la tragédie, la désignation du coupable, mais aussi une forme d'acceptation. "Fuck you for happening" : vous avez eu lieu, c'est trop tard. C'est déjà trop tard, le monde est déjà détruit.
Bing a dit ce qu'il avait à dire, puis il se range avec le système, parce que désormais il est bien conscient que ça n'ira pas plus loin.
La seule chose qu'on puisse faire face au système, c'est de se mettre à son niveau. Bing sait qu'il était prêt à se tuer, et les présentateurs le savent aussi. Bing sait que le monde est vraiment horrible, il en est profondément conscient, et les présentateurs aussi. Il sait, les présentateurs savent qu'il sait, il sait que les présentateurs savent qu'il sait, et les présentateurs savent qu'il sait qu'ils savent (si je me fais comprendre)
Ils sont tous sur un pied d'égalité, au niveau de la conscience du moins. C'est pour ça que Bing est traité avec un certain respect et dignité : il n'est pas drogué, il ne se fait plus bombarder par des pubs incessantes, il peut arrêter de regarder les écrans quand il veut, il fait son discours 30 minutes 2 fois par semaine (soit 1h de travail par semaine), il peut désormais boire un vrai jus d'orange avec un verre de cristal (au lieu d'une canette), et il peut désormais regarder à l'extérieur.
(En réalité, on ne sait pas si Bing regarde l'extérieur ou si ce sont juste des gros écrans. Mais ma théorie personnelle c'est qu'il regarde le véritable extérieur. Pourquoi ? Parce que toute cette végétation, ça s'explique par le fait que les gens ne sortent plus dehors. Vous vous souvenez de tous ces tarax écolo qui se réjouissaient pendant le confinement, parce que la nature "reprendrait ses droits" ? C'est un peu ce qu'il se passe ici. Mais ce n'est que ma théorie)
C'est déjà une bonne aspiration : accéder à une certaine dignité, se faire traiter avec respect, sortir de la chambre des écrans, redevenir humain dans la mesure du possible.
Accepter la situation, et faire tout son possible pour se faire respecter et redevenir humain. C'est la conclusion que je tire de cet épisode.
J'espère que vous avez apprécie ce que j'avais à dire sur "15 millions de mérites".
Au plaisir.
PS : J'ai oublié un point très important.
C'est la chanson d'Abi Khan : "Anyone who knows what love is"
Cette musique est importante parce qu'elle revient souvent dans la série de Black mirror. Cette musique se faufile dans des épisodes qui n'ont rien à voir, un peu comme un écho de "15 millions de mérites". C'est aussi pour ça que je dis que cet épisode est essentiel.
Mais qu'est-ce qu'elle a de spécial cette musique ?
Eh bien, à première vue on dirait une chanson d'amour banale, sauf que... en réalité, c'est l'histoire d'une femme violentée et trompée par son mari, qui chante son amour pour lui malgré le mal qu'il fait. Je vais traduire les paroles de façon littérale, vous comprendrez très vite :
"tu peux me jeter la faute
même m'humilier
Et je me préoccuperai quand même pour toi
Tu peux t'en aller
Même me rabaisser
Je serai quand même toujours là pour toi
Le monde
Peut croire que je suis stupide
Ils ne peuvent pas te voir
Comme je le peux
Oh mais n'importe qui
Qui sait ce qu'est l'amour
Le comprendra"
On est donc dans une forme d'amour malsaine, un peu syndrome de Stockholm.
Pourquoi ce choix de musique aussi particulier ? Il y a plusieurs explications possibles, mais j'ai ma petite théorie.
Quand l'épisode est fini, on voit que Bing s'est complètement vendu au système. On pourrait penser qu'il est devenu cynique, apathique, que finalement il n'en a plus rien à foutre, et qu'il s'est juste résigné au monde dans lequel il vit.
La musique, jouée à la toute fin, vient nous rendre une dernière surprise. Le dernier tournant dans cette histoire : en réalité, malgré ses actions, malgré ses apparences, Bing se préoccupe toujours énormément pour le monde et pour les gens qui y vivent. Il n'est pas vraiment devenu cynique.
C'est peine perdue ; il n'y à rien à faire, le monde est irrécupérable, et au fond Bing le sait. Mais il ne peut pas s'empêcher de se préoccuper pour tous ces gens qui sont là encore à pédaler comme des rats. Il a un profond amour pour l'humanité, et ce même si cette dernière fait de la merde en permanence, et c'est la même qui a détruit Bing (je rappelle que toute l'audience voulait voir Abi en prostituée...).
C'est une belle touche de fin qui rend Bing d'autant plus humain. "N'importe qui qui sait ce qu'est l'amour le comprendra", dans ce contexte, on s'adresse directement à nous : on comprend tous parfaitement les émotions de Bing. Nous savons tous ce que c'est de se préoccuper pour un monde qui nous rabaisse en permanence...
C'est la fameuse "insociable sociabilité" de Kant, ou comme on dit en espagnol, la relation d' "amor-odio" (littéralement amour-haine). Et quand on y pense, nos relations les plus intenses sont souvent des relations d' "amour-haine". Ce ne sont pas les relations les plus saines, sans doute, mais probablement les plus intenses...
Donc si cette musique se répète souvent dans la série, c'est aussi pour nous rappeler notre propre relation avec le monde. "bon d'accord tu vois des choses horribles et détestables dans cet épisode, mais en fait tu aimes le monde quand même, tu te préoccupes pour lui le turbogolem"
Et voilà, l'amour triomphe toujours
ou presque

Au plaisir ~
il y a 2 ans
LeelooGODE
2 ans
jamais vu cette série, ça vaut vraiment le coup ?
Je viens de mater l'épisode en question, le deuxième de la première saison. C'est excellent tu peux y aller
il y a 2 ans
Ouais c'est pas mal, l'épisode me rend clostro d'ailleurs je voudrais pas le revoir, et la musique est malaisante.
il y a 2 ans
LeelooGODE
2 ans
jamais vu cette série, ça vaut vraiment le coup ?
Oui tant que c'est aux UK, après aux US c'est moins bon
il y a 2 ans
LeelooGODE
2 ans
jamais vu cette série, ça vaut vraiment le coup ?
Oui, c'est une belle série. Chaque épisode est comme un mini-film indépendant des autres. Certains sont mieux que d'autres bien sûr, mais en général ça se regarde facilement.
Au plaisir ~
il y a 2 ans
Je up pour l'effort.
Mais je préfère l'épisode sur le crédit social ou celui avec le type qui ne peut même pas voir sa fille puisque ses implants visuels brouillent les images, je sais plus lequel c'est.
Mais je préfère l'épisode sur le crédit social ou celui avec le type qui ne peut même pas voir sa fille puisque ses implants visuels brouillent les images, je sais plus lequel c'est.
il y a 2 ans
Série woke surfant sur le fait de "choquer" le téléspectateur pour lui faire passer un message d'une simplicité ridicule, alors que la plupart des séries/films sont basés justement sur ce point.
il y a 2 ans
Fantasio
2 ans
Je up pour l'effort.
Mais je préfère l'épisode sur le crédit social ou celui avec le type qui ne peut même pas voir sa fille puisque ses implants visuels brouillent les images, je sais plus lequel c'est.
Mais je préfère l'épisode sur le crédit social ou celui avec le type qui ne peut même pas voir sa fille puisque ses implants visuels brouillent les images, je sais plus lequel c'est.
Celui sur le crédit social ? Tu parles de Nosedive ? Oui, c'est le deuxième meilleur épisode selon moi.
Et celui dont tu parles c'est White Christmas, qui est plus impactant, mais n'a pas la puissance de 15 millions de mérites.
Et celui dont tu parles c'est White Christmas, qui est plus impactant, mais n'a pas la puissance de 15 millions de mérites.
Au plaisir ~
il y a 2 ans
BonAryen
2 ans
La source de l'article elle est où ?
La source ? Euh... bonjour
Au plaisir ~
il y a 2 ans