InscriptionConnexion
Green, Paul Verlaine
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.


:Fille_fleurie:
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour
T
:Chaton_Explosion:
L’Homme et la mer, Charles Baudelaire
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !


:Frieren_noel:
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour
Green, Paul Verlaine
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.


:Fille_fleurie:
C'est une vrai déclaration d'amour
:Chat_lunettes_pleure:
Image
il y a un jour
Flo
Flo
1j
Post
:porte_en_bois:
Aimons toujours ! Aimons encore, Victor Hugo
Aimons toujours ! Aimons encore !
Quand l’amour s’en va, l’espoir fuit.
L’amour, c’est le cri de l’aurore,
L’amour c’est l’hymne de la nuit.

Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l’astre dit aux nuages,
C’est le mot ineffable : Aimons !

L’amour fait songer, vivre et croire.
Il a pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c’est le bonheur !

Aime ! qu’on les loue ou les blâme,
Toujours les grand coeurs aimeront :
Joins cette jeunesse de l’âme
A la jeunesse de ton front !

Aime, afin de charmer tes heures !
Afin qu’on voie en tes beaux yeux
Des voluptés intérieures
Le sourire mystérieux !

Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour !

Soyons le miroir et l’image !
Soyons la fleur et le parfum !
Les amants, qui, seuls sous l’ombrage,
Se sentent deux et ne sont qu’un !

Les poètes cherchent les belles.
La femme, ange aux chastes faveurs,
Aime à rafraîchir sous ses ailes
Ces grand fronts brûlants et rêveurs.

Venez à nous, beautés touchantes !
Viens à moi, toi, mon bien, ma loi !
Ange ! viens à moi quand tu chantes,
Et, quand tu pleures, viens à moi !

Nous seuls comprenons vos extases.
Car notre esprit n’est point moqueur ;
Car les poètes sont les vases
Où les femmes versent leur coeurs.

Moi qui ne cherche dans ce monde
Que la seule réalité,
Moi qui laisse fuir comme l’onde
Tout ce qui n’est que vanité,

Je préfère aux biens dont s’enivre
L’orgueil du soldat ou du roi,
L’ombre que tu fais sur mon livre
Quand ton front se penche sur moi.

Toute ambition allumée
Dans notre esprit, brasier subtil,
Tombe en cendre ou vole en fumée,
Et l’on se dit : » Qu’en reste-t-il ? «

Tout plaisir, fleur à peine éclose
Dans notre avril sombre et terni,
S’effeuille et meurt, lis, myrte ou rose,
Et l’on se dit : » C’est donc fini ! «

L’amour seul reste. Ô noble femme
Si tu veux dans ce vil séjour,
Garder ta foi, garder ton âme,
Garder ton Dieu, garde l’amour !

Conserve en ton coeur, sans rien craindre,
Dusses-tu pleurer et souffrir,
La flamme qui ne peut s’éteindre
Et la fleur qui ne peut mourir !


Image
:Frieren_smile:

Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour
L’AURORE - Anna de Noailles

Je vous ai regardé ce matin, soleil jaune,
Si longtemps que mon cœur en fut tout aveuglé.
Vous étiez un enfant debout sur mille trônes,
Petit soleil, avec vos couronnes de blé !

Sur un pin d’Italie, entre deux branches vertes,
Votre visage d’or luisait, ivre et divin,
Et moi je vous disais, tenant mes mains ouvertes
Est-ce vous, mon amour, qui venez sur ce pin ?

Vous, prince de l’espace, essence, de tout être,
Vous venez dans cet arbre, auprès de ma maison,
Vous buvez le cristal étroit de ma fenêtre,
Bouche de la Nature, haleine des Saisons !

Et je puis regarder ta douce forme en face,
Je puis dire Voici tes lèvres et tes yeux,
Voici le front charmant qu’un laurier rose enlace,
Amant de Danaé ! Visage de mes dieux !


– Comment es-tu venu si près de ma demeure,
Ô petit Jupiter jouant dans l’air d’azur ?
Ne pâlis pas ainsi, j’ai peur que tu ne meures
D’écraser tes luisants rayons blancs sur le mur !

Tu vois, tout le jardin est une chaude arène,
Soleil, petit taureau, augmente tes transports,
Ne crains pas d’effrayer et de blesser ta reine,
Et dans mon pourpre cœur entre tes cornes d’or !

Soleil moelleux et dru qui brille, brille, brille,
Soleil vert et d’argent, soleil bleu, soleil brun,
Pâmoison enfermée en l’ardente résille,
Ô rose, défaillant de son propre parfum,

C’est ma prière unique et ma foi naturelle
De plier mes genoux orgueilleux sur tes pas,
De n’avoir jamais vu ta face qui ruisselle
Sans qu’un sourire immense en mon cœur s’allumât.

Ah qu’on nous laisse seuls, que ma ferveur t’attire,
Que je puisse mêler mes doigts à ton éclat,
Que je presse sur moi, objet de mon délire,
Les parfums enflammés de tes jardins lilas !

Je te dirai Voici, c’est vous, c’est moi, je t’aime,
Je ne souhaite rien que de rester ainsi,
Je te vois, je te sais, notre ardeur est la même,
Je n’habite que l’air splendide, et vous aussi.


C’est pour vous que j’écris, c’est pour vous que je rêve,
Rien ne m’est suffisant qui n’est pas votre égal,
Je ne veux rien que toi ; que ma course s’achève
Enchaînée à ton char, Apollon matinal !

Que j’abandonne tout, que je quitte la terre,
Que je ne sache plus où je vais, d’où je vins,
Et que mon cœur qui fut royal et solitaire
Soit un des sabots d’or de tes chevaux divins…


Image
moh, c'est super jolie ! haleine de saisons, serra ma prochaine excuse quand je parlerais trop près des gens après avoir mangé une tartiflette
:Pyloninini:



Image
il y a un jour
Post
:Crunchy:
Clair de lune, Paul Verlaine
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.


Image
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour
C'est une vrai déclaration d'amour
:Chat_lunettes_pleure:
Les roses de Saadi, Marceline Desbordes-Valmore
J’ai voulu, ce matin, te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.

La vague en a paru rouge et comme enflammée :
Ce soir ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.


Image
:Frieren_rose:

Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour
moh, c'est super jolie ! haleine de saisons, serra ma prochaine excuse quand je parlerais trop près des gens après avoir mangé une tartiflette
:Pyloninini:



Image
La Fourmi, Robert Desnos & Frieren
Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête,
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards,
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais,
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi me pipelette,
Me soufflant : "J'adore la tartiflette"
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Eh ! Pourquoi pas ?


Image

:Fille_fleurie:
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour
La Fourmi, Robert Desnos & Frieren
Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête,
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards,
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais,
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Une fourmi me pipelette,
Me soufflant : "J'adore la tartiflette"
Ça n’existe pas, ça n’existe pas.
Eh ! Pourquoi pas ?


Image

:Fille_fleurie:
heuu coralie tu veux voir kévin manger des fourmis ?
:Pikaparapluie:
il y a un jour
heuu coralie tu veux voir kévin manger des fourmis ?
:Pikaparapluie:
Ouient
:Frieren_paix_interieure:
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour
A vos posts. J'irai dormir et reprendrai plus tard si il y a des demandes supplémentaires.
:Frieren_noel:

Toast
:Verre_antoine:
il y a un jour
Ouient
:Frieren_paix_interieure:
MADAMEE YA KEVIN IL MANGE ENCORE LES FOURMIS !!!!
:wtfaurora:


CEST MEME PAS VRAI MENTEUSE !!!
:Picandyup:
il y a un jour
post
🇫🇷 🇵🇱 🇪🇺 🇺🇦
il y a un jour
A vos posts. J'irai dormir et reprendrai plus tard si il y a des demandes supplémentaires.
:Frieren_noel:

:KobeChatFinal:
il y a un jour
Parfum exotique, Charles Baudelaire
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.


:Frieren_smile:
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour
Parfum exotique, Charles Baudelaire
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.


:Frieren_smile:
J'ai bandé
:Antoine_fleur:
il y a un jour
A vos posts. J'irai dormir et reprendrai plus tard si il y a des demandes supplémentaires.
:Frieren_noel:

Toast
:nounours2:
il y a un jour
post
La Vie ardente, Émile Verhaeren
Mon cœur, je l’ai rempli du beau tumulte humain.
Tout ce qui fut vivant et haletant sur terre,
Folle audace, volonté sourde, ardeur austère
Et la révolte d’hier et l’ordre de demain
N’ont point pour les juger refroidi ma pensée.
Sombres charbons, j’ai fait de vous un grand feu d’or
N’exaltant que sa flamme et son volant essor
Qui mêlaient leur splendeur à la vie angoissée.


Et vous, haines, vertus, vices, rages, désirs,
Je vous accueillis tous, avec tous vos contrastes,
Afin que fût plus long, plus complexe et plus vaste
Le merveilleux frisson qui m’a fait tressaillir.
Mon cœur à moi ne vit dûment que s’il s’efforce ;
L’humanité totale a besoin d’un tourment
Qui la travaille avec fureur, comme un ferment,
Pour élargir sa vie et soulever sa force.

Qu’importe, si l’on part, qu’on n’arrive jamais,
Et que l’on voie au loin se déplacer les cimes !
L’orgueil est de monter toujours vers un sommet
Tenant la peur de soi pour le plus vil des crimes ;
Celui qui choit s’est rehaussé, quand même, un jour,
S’il a senti l’enivrement de la mêlée
L’exalter à tel point dans la haine ou l’amour,
Que sa force soudaine en parut décuplée.

Et puis toucher, goûter, sentir, entendre et voir ;
Ouvrir les yeux pour regarder l’aube ou le soir

Dorer un horizon ou rosir un nuage ;
Marcher près de la mer et chanter sur la plage ;
Écouter le vent fou danser sur la forêt
Comme sur un brasier de flammes végétales ;
Recueillir un parfum dans un flot de pétales ;
Sucer le jus d’un fruit intarissable et frais ;
Ou bien vouer des mains aux caresses profondes,
Le soir, quand, sur sa couche amoureuse, la chair
S’illumine du large éclat de ses seins clairs ;
Dites ! n’y eût-il rien que ces bonheurs au monde
Qu’il faut les accueillir pour vivre, éperdument.

Ô muscles que je meus avec emportement !
Ô rythmes de mon sang qui m’allégez tout l’être
Et mêlez on ne sait quelle fièvre à votre cours !
Voici que mon cerveau se ranime à son tour
Et qu’il cherche et se tend pour découvrir, peut-être,
Dans l’univers profond un peu de vérité.
Et je tremble et j’exulte à ouïr le mystère
Parler comme quelqu’un qui parlerait sous terre,
Et le sol bat et mon cœur rouge et contracté

S’écrase sur ce sol pour mieux entendre encore ;
Mais déjà le silence a remplacé tout bruit
Et le soir tombe, et le deuil choit, et c’est la nuit
Et rien ne bouge plus dans la terre sonore.
Heureux, pourtant, celui qui ne sanglote pas
Et repousse quand même avec un orgueil rude
La trop facile et vieille et douce certitude
Dont les cœurs les plus francs, en notre temps, sont las.
Une autre foi s’élève et pousse aux découvertes
Nettes, sûres, innombrables, quoique jamais
Claires au point de lui livrer tous les secrets ;
L’âme nouvelle a limité sa force experte
À conquérir, non plus le ciel, mais l’univers.
Calcul précis, coups d’œil soudains, recherches lentes,
Dieu sait quelle fureur admirable la hante
Et quel essor lui impriment tous ses revers.

Plus une œuvre est ardue et plus je la sens proche
De mon courage dur et de mon orgueil droit.
Mes chants ont retenti en ces heures d’effroi
Où le malheur tenait mon corps sous sa mailloche.


La bondissante mer m’a rempli de ferveur ;
J’ai célébré la tempête, le vent, la neige,
L’espace en marche et l’horizon et son cortège
De nuages volants et de rouges lueurs.
L’âpre nature a guerroyé par tout mon être
Lui imprimant la loi de sa férocité,
Pour qu’à mon tour j’éduque aussi ma volonté
À me bâtir un front qui doit rester mon maître.

:Frieren_Baton:
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour
Post + pas de poème mp boobs à la place !
* bruit de trompettes * N'oubliez pas d'aller voir mon nouveau film dans les salles en ce moment
GIF
il y a un jour
« Je respire où tu palpites », Victor Hugo
Je respire où tu palpites,
Tu sais ; à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t’en vas ?

À quoi bon vivre, étant l’ombre
De cet ange qui s’enfuit !
À quoi bon, sous le ciel sombre,
N’être plus que de la nuit ?

Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t’en ailles
Pour qu’il ne reste plus rien.

Tu m’entoures d’auréoles ;
Te voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t’envoles
Pour que je m’envole aussi.

Si tu pars, mon front se penche ;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, car dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.

Que veux-tu que je devienne,
Si je n’entends plus ton pas ?
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s’en va ? Je ne sais pas.


Quand mon courage succombe,
J’en reprends dans ton cœur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d’azur.

L’amour fait comprendre à l’âme
L’univers, sombre et béni ;
Et cette petite flamme
Seule éclaire l’infini.

Sans toi, toute la nature
N’est plus qu’un cachot fermé,
Où je vais à l’aventure,
Pâle et n’étant plus aimé.

Sans toi, tout s’effeuille et tombe,
L’ombre emplit mon noir sourcil,
Une fête est une tombe,
La patrie est un exil.

Je t’implore et te réclame ;
Ne fuis pas loin de mes maux,
Ô fauvette de mon âme
Qui chante dans mes rameaux !

De quoi puis-je avoir envie,
De quoi puis-je avoir effroi,
Que ferai-je de la vie
Si tu n’es plus près de moi ?

Tu portes dans la lumière,
Tu portes dans les buissons,
Sur une aile ma prière,
Et sur l’autre mes chansons.


Que dirai-je aux champs que voile
L’inconsolable douleur ?
Que ferai-je de l’étoile ?
Que ferai-je de la fleur ?

Que dirai-je au bois morose
Qu’illuminait ta douceur ?
Que répondrai-je à la rose
Disant : Où donc est ma sœur ?

J’en mourrai ; fuis, si tu l’oses.
À quoi bon, jours révolus !
Regarder toutes ces choses
Qu’elle ne regarde plus ?

Que ferai-je de la lyre,
De la vertu, du destin ?
Hélas ! et, sans ton sourire,
Que ferai-je du matin ?

Que ferai-je, seul, farouche,
Sans toi, du jour et des cieux,
De mes baisers sans ta bouche,
Et de mes pleurs sans tes yeux !



:Frieren_smile:
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a un jour