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Le reste de son livre c'est un mix entre analyses économiques et analyse historique des phénomènes de rattrapages des inégalités, les patrimoines, etc... dans diverses régions du monde mais surtout l'Europe + les USA vu que c'est là où il y a le plus de données anciennes disponibles.
:zidane_lunettes:

LA QUESTION DE LE DETTE PUBLIQUE



Pour réduire de façon importante la dette publique, il y a 3 solutions principales, à savoir l'austérité, l'inflation et l'impôt sur le capital. Parmi les 3, l'austérité est la pire solution que ce soit en terme d'efficacité économique ou en terme de justice sociale. Surtout si la cure d'austérité est prolongé. Il vaut mieux donc se tourner vers l'inflation ou l'impôt sur le capital. L'impôt exceptionnel sur le capital privé est sans doute la solution la plus juste et efficace. L'inflation est un moindre mal comparé à l'austérité. La plupart des grosses dettes publiques historiquement ont été résorbées par cette voie. Il faut savoir que le patrimoine national avoisine les 6 années de revenus dans la plupart des pays européens. Il est détenu dans sa quasi totalité par les agents privés donc les ménages. La valeur totale des actifs publics et du même ordre que les dettes publiques soit environ une année de revenu national. Donc le patrimoine public net est quasi nul. Les patrimoines privés se divisent entre d'un côté les actifs financiers nets de dettes privés et d'un autre les actifs immobiliers, qui occupent à peu près une même part de ces patrimoines privés. Les dettes publiques des pays européens sont en moyenne détenues par les ménages européens Ce que le reste du monde détient est compensé par ce que les européens détiennent dans le reste du monde. A noter la complexité du système d'intermédiation financière et l'ampleur des participations croisées entre pays. Il n'en reste pas moins que les ménages européens, ceux qui détiennent quelque chose du moins, possèdent l'équivalent de tout ce qu'il y a à posséder en Europe y compris les dettes publiques. Une première solution serait de privatiser tous les actifs publics pour réduire la dette publique à quasi 0.

Selon les comptes nationaux établis dans divers pays européens, le produit des ventes de tous les bâtiments publics, écoles, universités, hôpitaux, infrastructures de tous genre, gendarmeries, etc... permettrait de rembourse le gros de la dette publique. Les ménages européens les plus dotés en patrimoines deviendraient directement propriétaires de ce qui a été privatisé au lieu de détenir la dette publique à travers leurs placements financiers. Il faudrait par la suite leur verser un loyer pour pouvoir utiliser ces actifs et continuer de produire les services publics correspondants. Cette solution est évoquée parfois mais est clairement une mauvaise idée. Car sinon impossible que l'état social puise remplir sa mission notamment au niveau de l'éducation, de la sécurité et de la santé. L'état doit détenir les actifs publics correspondants à ces domaines. Chaque année l'état verse de gros intérêts de la dette publique. Et cela pèse sur le budget public national. On peut du coup penser à prélever un impôt exceptionnel sur le capital privé. Un impôt exceptionnel de 15% sur tous les patrimoines privés rapporterait près d'une année de revenu national et permettrait donc de rembourser immédiatement toutes les dettes publiques. Et l'Etat détiendrait toujours des actifs publics. Mais la valeur de ses dettes serait réduite à 0. Il n'aurait plus d'intérêt, par conséquent, à payer.

Car la réduction de la charge d'intérêts de la dette permettrait en partie de réduire les impôts et une autre partie pourrait financer des investissements notamment dans la formation. C'est un peu comme une répudiation totale de la dette publique avec 2 grosses différences tout de même. D'abord c'est difficile de prévoir ce que va provoquer une répudiation qu'elle soit partielle ou totale. Ce n'est utilisé que dans des situations de crises extrêmes comme la Grèce en 2011 et 2012. Concrètement on diminue de 10 ou 20% la valeur des titres de dette publique détenues par les banques et les différents créditeurs. Mais appliqué à l'échelle européen, cela pourrait provoquer des paniques bancaires et faillites en cascade. Car la situation et les effets changent selon la structure du bilan des banques, l'identité des banques détenant telle ou telle catégorie de titre, des ménages ayant placé leurs économies dans telle ou telle institutions et selon leurs formes. Et les détenteurs de patrimoine les plus importants peuvent restructurer à temps leur portefeuille pour échapper à cela presque totalement. Car la méthode du haircut comme les économistes l'appellent ne permet pas vraiment de mettre à contribution ceux ayant pris le plus de risques car étant donné les transactions caractérisant les marchés financiers et les choix de portefeuille, il n'est pas garantit que ceux qui seront mis à contribution soient ceux qui doivent l'être. C'es pourquoi l'impôt exceptionnel sur e capital peut avoir cet avantage en ce sens que les choses sont plus organisés et souvent plus justes.


Chacun contribuera à l'effort. Et il n'y aura pas de faillites bancaires car ce sont les détenteurs finaux des patrimoines à savoir les personnes physiques qui sont mis à contribution et non pas les établissements financiers. Il faut pour cela que les autorités publiques aient les transactions automatiques d'informations bancaires à disposition sur l'ensemble des actifs financiers détenus par les uns et les autres. Cette solution fiscale a aussi l'avantage de permettre de moduler l'effort en fonction du patrimoine de chacun. Ainsi au lieu d'appliquer un impôt proportionnel de 15% pour tous les patrimoines de tel ou tel pays, autant appliquer un barème progressif pour épargner les patrimoines les plus modestes et demander davantage aux patrimoines les plus élevés. C'est d'une certaine façon ce que font déjà certaines lois bancaires en Europe. Elle garantissent les dépôts inférieurs à 100 000 euros en cas de faillite. Et cela peut s'appliquer à l'ensemble des actifs, pas seulement aux dépôts bancaires. C'est important surtout si on veut mettre à contribution les patrimoines les plus importants dont les économies sont rarement placées sur un compte chèque.
Même si l'impôt sur le capital est la façon la plus transparente voire efficace et juste si bien appliquée, de réduire considérablement la dette publique, on peut très bien utiliser le levier de l'inflation. Car la dette publique est un actif nominal dont le prix donc est fixé à l'avance et ne dépend pas de l'inflation. Ce n'est pas un actif réel, soit un actif dont le prix évoluerait selon la situation économique, généralement aussi vite que l'inflation au moins si ce n'est plus, à l'image des prix des actifs boursiers ou immobiliers. Donc un peu d'inflation réduirait la valeur réelle de la dette publique. Avec une inflation de 5% par an, en 5 ans la valeur réelle de la dette, exprimée en pourcentage du PIB, serait réduite de 15%. C'est ça ce qui a d'ailleurs permet de réduire les dettes publiques importantes en Europe durant le XXème siècle. Entre 1913 et 1950, la France et l'Allemagne ont connu une moyenne de respectivement 13% et 17% d'inflation par an. Cela a largement contribué les 2 pays de se lancer dans des politiques de reconstruction importantes quasiment sans dette ou presque. Certaines grandes banques avaient tenté de relever leur cible d'inflation. Sans prélèvement exceptionnel sur le capital et sans inflation, il faudrait plusieurs décennies pour sortir de l'endettement public, à supposer qu'on ne change pas de système bancaire ou monétaire. Pour parler d'austérité, prenons l'exemple du Royaume Uni au XIXème siècle qui a connu une cure prolongée d'austérité. Il a fallu un siècle d'excédents primaires soit entre 2 et 3 points de PIB par an en moyenne pour effacer leur énorme dette publique causée en grande partie par les guerres napoléoniennes.



Durant cette période, les contribuables britanniques ont versé plus de ressources en intérêts de la dette qu'ils en ont versé pour leurs dépenses totales d'éducation. Un choix allant sans doute dans l'intérêt de détenteurs des titres de dettes. Mais qui n'allait sans doute pas dans l'intérêt général du pays. Car le Royaume Uni a connu un retard éducatif qui a pu contribué au déclin du Royaume Uni durant les décennies suivantes. Leur dette était de plus de 200% du PIB avec quasiment pas d'inflation. Concernant les effets secondaires de l'inflation, on peut noter le risque d'emballement car on n'est pas sûr qu'on puisse s'arrêter disons à 5% par an. Difficile de stopper la spirale inflationniste avec chacun voulant voir les prix et salaires les concernant évoluer de manière qui les arrange. Ainsi malgré le prélèvement exceptionnel sur les patrimoines en France appliqué en 1945, c'est l'inflation dépassant les 50% entre 1945 et 1948 qui a le plus contribué à massivement réduire la dette publique française. Mais l'inflation a ruiné des millions de petits épargnants, aggravant la pauvreté du troisième âge durant les années 1950. Car l'épargne financière des années 1920 1930 était détruite par l'effondrement des marchés boursiers certes. Mais l'inflation entre 1945 et 1948 a entraîné un choc supplémentaire. Le minimum vieillesse crée en 1956 fut une des réponses, ainsi que le développement des systèmes de retraite par répartition en 1945. Entre le début et la fin de 1923, les prix en Allemagne sont multipliés par 100 millions. Et quand l'inflation devient non seulement permanente et anticipée, elle en perd une partie des effets souhaités à l'origine, notamment du côté de ceux qui prêtent à l'Etat et qui exigent un taux d'intérêt plus élevé.
il y a 17 jours
Par contre là avec sa proposition actuelle, il a pété un câble. Il s'imagine que les ultra riches prennent l'aéroport de la même façon que monsieur tout le monde ou quoi?
:naturlichemain:


Edit : SnakePlissken l'a déjà fait remarqué page 1 d'ailleurs.
:zidane_benzemonstre:




Mais un avantage de l'inflation est que contrairement à l'impôt sur le capital qui soustrait des ressources à des personnes qui les auraient dépensé ou épargné, l'inflation idéalement ponctionne principalement ceux qui ne savent pas trop quoi faire de leur argent, soit ceux ayant conservé trop de liquidités sur leurs comptes en banques et sur des comptes et livrets peu dynamiques. Ceux qui ont quasiment tout dépensé sont épargné de même que ceux ayant tout investi dans des actifs économiques réels dont professionnels ou immobiliers. Ou encore ceux qui sont endettés dont la dette nominale est par ailleurs réduite par l'inflation ce qui leur permet d'investir plus rapidement. Soit une sorte de taxe sur le capital inutile et oisif. Mais l'inflation n'empêche pas les patrimoines bien diversifiés et importants d'avoir un très bon rendement, indépendamment de toute implication personnelle, simplement du fait de leur taille. Donc l'inflation reste imprécis comme outil. Car les redistributions de richesses peuvent aller dans le bon sens tout comme dans le mauvais. Un peu plus d'inflation reste certes préférable à plus d'austérité globalement et généralement. Et une vague inflationniste d'ampleur en Europe épargnerait les détenteurs de patrimoines immobiliers et boursiers importants contrairement aux personnes modestes.


A noter que les banques centrales ne créent pas la richesse mais la redistribuent. Quand la BCE créer 1 milliard d'euros par exemple, le capital national européen n'augmente pas d'1 milliard. Car le capital national ne change pas d'un pouce. Les opérations effectuées par les banques centrales sont toujours des opérations de prêts. Cela conduit à la création d'actifs et de passifs financiers se compensant au moment exactement où ceux ci sont introduits. Aussi si le prêt fait par la banque centrale permet à la société en question de sortir d'une mauvaise passe et d'éviter la faillite définitive, faillite qui aurait pu conduire à une baisse du patrimoine nationale, alors une fois la situation stable et que le prêt est remboursé, on peut dire que le prêt a permis d'accroître le patrimoine national. Au contraire si le prêt n'a fait que retardé la faillite de la société et si cela a même empêché l'émergence d'un concurrent viable, on doit considérer que cette politique a eu pour effet la diminution du patrimoine national. Quand les banques centrales augmentent la masse monétaire en faisant un prêt à une société financière ou non financière, ou alors à un gouvernement, dans l'immédiat il n'y a aucun effet sur le capital national ou le capital public ou privé. Hors crise, les banques centrales sont censées faire en sorte que la masse monétaire croit au même rythme que l'activité économique du pays considéré. Elles introduisent la monnaie nouvelle en prêtant de l'argent aux banques sur des durées courtes, souvent de quelques jours à peine.


Ces prêts permettent de garantir la solvabilité de l'ensemble du système financier. Les énormes flux de dépôts et de retraits faits de façon quotidien par les entreprises et ménages ne s'équilibrent jamais parfaitement au jour près pour chaque banque particulière. La nouveauté la plus importante depuis 2008 se trouve dans la durée des prêts consentis aux banques privées car au lieu de prêt pour quelques jours, FED et BCE se sont mis à prêté à échéance de 3 mois voire 6. Cela a entraîné une forte augmentation des volumes correspondants au cours de la fin de l'année 2008 et du début de l'année 2009. Avec les mêmes échances elles se sont mises à prêté à des sociétés non financières aux Etats Unis particulièrement avec des prêts au secteur bancaire allant jusqu'à 9 ou 12 mois et des achats directs d'obligations très longues. A partir de 2011 2012, la BCA par exemple a commencé à pratiquer les achats des bons du Trésor et diverses obligations publiques lorsque la crise se propageait dans les pays du sud de l'Europe.
il y a 17 jours
Nationalisation des traitres à la patrie, ca me parait logique
:WTF_lunettes_:


C'est le problème des droitardés, ils aiment la nation mais ils veulent pas la soutenir
:WTF_lunettes_:


Bon le problème des gauchiasses c'est qu'ils veulent nationaliser les entreprises pour vider l'argent et vendre les actifs juste par haine du riche et en faire profiter le tiers monde
:WTF_lunettes_:
https://www.twitch.tv/nothrod Go poubelle tous les mercredis soir
il y a 17 jours
D'ailleurs moi qui ait lu l'intégralité de son livre " Le capital au XXIème siècle " je tiens à faire remarquer, concernant Piketty, que même s'il fait de bonnes analyses par moments + il a de grosses connaissances sur l'histoire économique, il prône des trucs qui sont totalement à l'encontre de certaines mesures de l'UE.
:zidane_lunettes:




LA CROISSANCE : ILLUSIONS ET REALISTES






Il y eu un processus de convergence et de rattrapage par les pays émergents qui continue encore aujourd'hui malgré des inégalités qui persistent. Mais au XXIème siècle, il est possible qu'on ait sur le long terme une période de croissance faible. En fait la croissance a toujours été historiquement faible en dehors de périodes exceptionnelles ou de rattrapages. Il faut penser à diviser la croissance entre croissance de la population et croissance de la production par habitant. Soit une composant démographique et économique. C'est souvent oublié dans le débat public aujourd'hui où on fait comme si la population stagnait indéfiniment. On peut voir que depuis le XVIIIème siècle il y a eu une envolée de la croissance dont les composantes démographiques et économiques ont eu à peu près la même ampleur. Le taux de croissance du PIB mondial a été en moyenne de 1,6% par an entre 1700 et 2012 dont 0,8% par an au titre de croissance de la population, et 0,8% par an au titre de croissance de la production par habitants, ce qui peut sembler faible à priori. On s'imagine souvent qu'un taux de croissance digne de ce nom est de 3% ou 4% par an voire plus comme c'était le cas à l'époque des Trente Glorieuses voire en Chine au début du XXIème siècle. Mais sur longue période, un rythme de croissance de 1% par an que ce soit pour la population ou la production par habitant est rapide, bien plus que celles observées durant les siècles précédant la révolution industrielle. Maddison estime dans ses calculs que les taux de croissance démographiques et économiques étaient en moyenne de 0,1% par an entre l'an 0 et 1700 et précisément de 0,06% par an pour la population et 0,02% par an pour la production par habitant. Entre l'Antiquité et la révolution industrielle ls taux étaient très faibles. Pas plus de 0,2% par an en moyenne.


Il faut savoir ce qu'est la loi de la croissance cumulée soit le fait qu'une croissance annuelle faible cumulée sur très longue période conduit à une progression considérable. La population mondiale a progressé d'en moyenne 0,8% par an entre 1700 et 2012. Sur 3 siècles cela a permis de multiplier la population mondiale par plus de 10. Donc sur Terre il y avait 600 millions d'habitants autour de 1700 et plus de 7 milliards en 2012. Si ce rythme se poursuivait plus tard, on aurait eu 70 milliards vers 2300 ce qui n'arrivera jamais. Pour comprendre la loi du taux de croissance cumulée, un exemple : Si un taux de croissance de 1% par an correspond à une progression de 35% au bout de 30 ans, une multiplication par près de 2 au bout de 100 ans, par 20 au bout de 300 ans, 20 000 au bout de 1 000 ans. Cela veut dire que des taux de croissance supérieures à 1% - 1,5% par an ne peuvent pas être soutenables éternellement à part si on envisage des progressions vertigineuses. On a des perceptions différentes de la croissance selon les périodes dans lesquelles on vit et selon qu'on se place sur le long terme ou non. Car 1% de taux de croissance sur 1 an, c'est faible à priori mais sur le long terme non. Sur une génération soit 30 ans environ, cette même croissance correspond à une progression de plus d'un tiers, ce qui représente quelque chose de non négligeable. A plus de 2% par an, cela donne un doublement à chaque génération même si insuffisant pour renouveler profondément et régulièrement une société et pour la transformer radicalement à long terme.

La loi de la croissance cumulée est similaire à la loi dite des rendements cumulées dans son principe, selon laquelle le taux de rendement annuel de quelques pourcents, cumulé sur plusieurs décennies, conduit mécaniquement à une progression forte du capital initial si le rendement est correctement investi et constamment ou qu'au moins la part consommée par le détenteur de capital ne soit pas trop forte par comparaison au taux de croissance de la société considérée. Un écart apparemment limité entre taux de croissance et taux de rendement du capital produit à long terme des effets puissants sur la structure et la dynamique des inégalités dans une société donnée. Cela découle d'une certaine manière de la loi de la croissance et du rendement cumulés. Si le rythme de croissance démographique entre 1700 et 2012, donc 0,8% par an, avait eu lieu depuis l'Antiquité, la population mondiale aurait été multiplié par près de 100 000 entre l'an 0 et 1700. Cela veut dire une population très faible à l'époque de l'an 0 soit même pas 10 000 sur la Terre. Même un taux de 0,2% impliquerait une population mondiale de 20 millions d'habitants au début de notre ère alors que les estimations les plus fiables disent bien qu'on était sur une population de l'ordre de 200 millions et quelques dont près de 50 millions rien que pour l'Empire romain. Donc la croissance démographique moyenne entre l'an 0 et 1700 était largement inférieure à 0,2% par an et inférieur probablement à 0,1%. Or cela ne correspondait pas à une stagnation démographique car le rythme de progression était lent et la croissance cumulée sur des générations se retrouvait annulée en quelques années souvent à cause d'une crise alimentaire ou sanitaire notamment lors de la Grande Peste Noire de 1347 ayant tué près d'un tiers des européens.



Globalement la population a augmenté d'un quart entre 0 et 1000 et de la moitié entre 1000 et 1500. De moitié également entre 1500 et 1700 avec une croissance démographique de 0,2% environ. L'accélération de la croissance démographique est un processus graduel à mesure que progressent les connaissance médicales, etc.... soit lentement. A partir de 1700 la croissance démographique connait une accélération avec des taux de croissance de l'ordre de 0,4% par an en moyenne au XVIIIème siècle puis de 0,6% au XIXème siècle. L'Europe et l'Amérique connaissent la plus forte progression démographique entre 1700 et 1913. Ca s'inverse au XXème siècle avec un taux de croissance de la population divisée par 2 en Europe avec 0,4% par an entre 1913 et 2012 contre 0,8% entre 1820 et 1913. C'est la transition démographique avec l'allongement de l'espérance de vie ne suffisant plus à compenser la chute de la natalité. En Asie et Afrique, la natalité est restée plus élevée et plus longtemps. Avec une croissance démographique de l'ordre d'entre 1,5% et 2% parfois au XXème siècle. L'Egypte par exemple n'avait que 10 millions d'habitants au début du XXème siècle. Elle est passée à 80 millions d'habitants durant les années 2010. Aujourd'hui, le Pakistan et le Nigéria se rapprochent des 200 millions durant la décennie 2020 alors qu'ils avaient à peine 20 millions d'habitants chacun au début du XXème siècle. Or les taux de croissance démographiques asiatiques et africains du XXème siècle sont relativement similaires aux taux de croissance atteints par les européens et américains au cours du XIXème siècle. Les Etats Unis n'avaient que 3 millions d'habitants durant les années 1790 et ils sont passés à 100 millions durant les années 1900 et plus de 300 millions durant les années 2010. Soit une multiplication par 100 en à peine 2 siècles et quelques.



La différence étant que les migrations venues des autres continents notamment l'Europe est un des grands facteurs explicatifs de la croissance américaine. L'Asie et l'Afrique du XXème siècle cependant ont une telle croissance à cause de l'accroissement naturel seulement ou presque. Du coup le taux de croissance sur la population au niveau mondial est de 1,4% par an au XXème siècle contre entre 0,4% et 0,6% durant les XVIIIème et XIXème siècles. Entre 1970 et 1990, la population mondiale progresse de plus de 1,8% par an soit presque autant que le record historique absolu observé entre 1950 et 1970 qui était de 1,9%. Entre 1990 et 2012, le rythme est de 1,3% par an ce qui était toujours très rapide. D'ici 2030-2040, on devrait probablement passer au dessous de 0,4% et s'établir aux environs de 0,1% à partir de 2070-2080. Si ces prévisions des Nations Unies établies durant les années 2010 ont lieu, on verrait un retour à la faible croissance démographique d'avant 1700. Le taux de croissance démographique de la Terre aurait alors une grande courbe en cloche entre 1700 et 2100 avec un sommet situé entre 1950 et 1990. Il est à noter que la faible croissance prévue pour après 2050 jusqu'à 2100 est du seulement à l'Afrique qui connait une croissance de 1% par an. Sur les 3 autres continents, la population devrait stagner avec 0% en Amérique voire diminuer avec - 0,1 % en Europe et - 0,2% en Asie. Une situation de croissance négative qui serait unique si prolongée, dans l'histoire de l'humanité. Et encore cela dépend de la progression de l'espérance de vie, et des choix des futures générations. Des variations peuvent arriver. L'histoire démontre que la démographie peut être imprévisible au niveau de son évolution. Cela dépend de facteurs économiques, psychologiques, culturelles et intimes. Ils peuvent dépendre des conditions matérielles que les différents pays.
il y a 17 jours
Or non seulement il a appelé à voté pour l'ultra européiste Benoit Hamon en 2017, mais en plus de cela, en 2015 il disait que ceux qui voulait le Grexit, à savoir la sortir de la Grèce de l'euro, étaient des apprentis sorciers, en dépit du fait que l'euro était une monnaie de merde intenable pour la Grèce, surévaluée non seulement pour la Grèce mais aussi pour des pays comme l'Espagne, le Portugal, l'Italie, etc... ( sachant que pour des pays comme l'Allemagne, l'euro est une monnaie sous évaluée ).

Source :

www.les-crises.fr https://www.les-crises.fr[...]ereux-apprentis-sorciers/

www.dailymotion.com https://www.dailymotion.com/video/x2wb9u3



Donc bon économiste dans le sens où le gars a des connaissances et fait des constats parfois justes.
Mais au niveau de certaines solutions proposées c'est déjà plus limite par moments.
Par contre niveau militantisme politique, il est souvent carrément à la ramasse.
:risitas_ahi:





Si on veut comparer des continents entre eux, le plus gros retournement s'est fait entre l'Europe et l'Amérique du Nord. L'Europe occidentale avait 100 millions d'habitants durant les années 1780 contre 3 millions à peine en Amérique du Nord. Au début des années 2010, l'Amérique du Nord en a 350 millions contre 410 millions pour l'Europe occidentale Et en 2050, l'Amérique du Nord aurait rattrapé l'Europe avec 450 millions d'habitants contre 430 millions à l'Europe. Ce retournement s'explique d'une part par les flux migratoires et d'autre part, par une fécondité plus élevée dans l'Amérique du Nord par rapport à l'Europe. Et ce n'est pas comme si cela s'expliquait par des politiques familiales, quasiment inexistantes en Amérique du Nord. Peut être l'optimisme concernant l'avenir est plus fort en Amérique du Nord qu'en Europe. Après tout est possible. Même au sein des continents il y a eu des retournements comme en Europe. La France était le pays le plus peuplé d'Europe au XVIIIème siècle au point que Young et Malthus y voient l'origine de la misère de certaines compagnes françaises si ce n'est de la Révolution française. Par la suite la transition démographique est précoce avec une chute des naissance et quasi stagnation de la population dès le XIXème siècle ce qui est parfois attribué à la déchristianisation due à la révolution. Ensuite un rebond de la natalité au XXème siècle sans doute aidé par les politiques familiales mis en place après 1945. D'ailleurs selon les prévisions, la population française devrait dépasser la population allemande au cours des années 2050. Concernant la Chine, une des conséquences de la politique de l'enfant unique mis en place durant les années 1970 est que la population de la Chine est dépassée par celle de l'Inde en 2023. Avant que cette politique de l'enfant unique n'ait été mise en place, la population chinoise était plus nombreuse de 50% par rapport à la population de l'Inde.






Concernant l'Europe, avec la chute de la fécondité dans différents pays, pas étonnant que la plupart des prévisions disent qu'on va avoir des taux légèrement négatifs à partir des années 2030. Pareil au Japon ou en Chine dont les générations qui naissent sont un tiers moins nombreux que celles des années 1990 environ. Sur le très long terme, c'est encore plus difficile de prédire quoique ce soit. La prévision centrale est celle d'une croissance démographique positive mais faible de l'ordre du 0,1 et 0,2% par an lors des prochaines siècles. Une croissance démographique forte peut avoir un rôle égalisateur au niveau de la répartition des richesses, en diminuant l'importance des patrimoines issus du passé donc de l'héritage. Plus une génération est nombreuse, moins l'héritage sera important car ce dernier sera divisé entre un grand nombre d'héritiers. Autant davantage se reposer sur le travail que sur l'épargne et l'héritage. L'accroissement démographique via migration peut entraîner des inégalités, pas seulement forcément entre migrants et autochtones mais également entre les migrants eux mêmes. A noter que la stagnation de la population et encore plus sa diminution, augmente le poids du capital accumulé par les générations précédentes. Tout comme la stagnation économique car avec une croissance faible, le taux de rendement du capital peut dépasser largement le taux de croissance. La structure des inégalités ainsi que l'accumulation du capital seront fortement impactés par le retour des sociétés à faible croissance. Quand la croissance et soit faible soit nulle, les fonctions sociales et économiques et différentes activités professionnelles se reproduisent presque à l'identique d'une génération à une autre.
Or une croissance de 1% par an signifie que d'autre fonctions vont se créer et que de nouvelles compétences seront nécessaires pour chaque génération. La croissance peut donc faciliter l'ascension sociale de personnes dont les parents ne se trouvaient pas forcément en haut de l'échelle. La mobilité sociale peut donc être augmenter par la croissance. Mais cela ne veut pas forcément dire diminutions des inégalités de revenus. Cependant, la croissance moderne est trop souvent utilisé comme argument comme quoi cela révélerait les talents d'aujourd'hui et cela sert souvent de justifications des inégalités actuelles quelles que soient leurs raisons et origines. Concernant la croissance de la production par habitant, on était sur du 0,8% par an entre 1700 et 2012. Soit multiplication par 10 en 3 siècles. Le revenu moyen au niveau mondial était de 760 euros par mois et par habitant en 2012 contre moins de 70 euros par mois en 1700 soit le même niveau que les pays les plus pauvres de l'Afrique subsaharienne de 2012 qui était en 2012 de 2 000 euros par habitant soit 150 euros par moi. Ceci dit, il est plus difficile de comparer les biens et les services que les populations. Quand on parle d'histoire économique, il faut avant tout parler des types de biens et services produits et consommés. Et des modes de vie. En Europe occidentale, Japon et Amérique du sud, le revenu moyen est passé de 100 euros par mois à peine et par habitant en 1700 à plus de 2500 euros par mois en 2012. Donc une multiplication de plus de 20.



En fait la progression de la productivité soit progression par heure travaillée était plus élevée encore étant donné que la durée moyenne du travail par habitant a beaucoup diminué. Toutes les sociétés développées ont fait le choix au fur et à mesure de leur enrichissement de travailler moins longtemps pour avoir plus de temps libre. On doit cette progression en grande partie au XXème siècle. Car la progression de la production par habitants n'était que de 0,1% au XVIIIème siècle contre 0,9% au XIXème siècle et 1,6% au XXème siècle. En Europe c'est 1% entre 1700 et 2012 dont 0,2% au XVIIIème siècle, 1,1% au XIXème siècle et 1n9% au XXème siècle. Le pouvoir d'achat moyen en Europe a à peine progressé entre 1700 et 1820 pour finalement être multiplié par plus de 2 entre 1820 et 1913. Puis par plus de 6 entre 1913 et 2012. Ceci étant dit une part considérable de la population n'a pas profité de la croissance du XIXème siècle. C'est moins le cas au XXème siècle après 1945 notamment. Le revenu moyen des européens à la Belle Epoque est d'à peine 400 euros contre 2 500 euros par mois au début des années 2010. En Europe la croissance du niveau de vie et du pouvoir d'achat repose en premier lieu sur la transformation des structures de consommation. On est pass" d'une consommation avec majoritairement des produits alimentaires à une consommation plus diversifée notamment en produits industriels et services. Le pouvoir d'achat n'a pas été multiplié par 6 entre 1913 et 2012 pour tous les biens et services.


Il faut distinguer biens industriels pour lesquels la croissance de la productivité a été bien plus rapide que la moyenne de l'économique aux biens alimentaires pour lesquels la progression de la productivité a été continue et déterminante sur longue période en permettant de nourrir une population en forte hausse, tout en libérant pour d'autres tâches une part croissance de la main d'oeuvre agricole. Ensuite on a les services pour lesquels la croissance de la productivité a été relativement faible voire pour certains cas, nulle. Là les prix ont augmenté plus vite que la moyenne des prix. Aussi pour ce qui est de la croissance de la production par habitant, elle a mis plus de temps à décoller que la croissance démographique, en restant quasi nulle au XVIIIème siècle et s'est vraiment fait voir à partir du XIXème siècle et plus encore au XXème siècle. La croissance de la production mondiale par habitant a dépassé les 2% par an entre 1950 et 1990 grâce au rattrapage de l'Europe en particulier. Et encore entre 1990 et 2012 grâce au rattrapage de l'Asie cette fois ci, de la Chine en particulier, dont la croissance a dépassé les 9% par an en moyenne entre 1990 et 2010/2012. Dans les pays de l'Europe Occidentale, en Amérique du Nord et au Japon, on sera entre les années 2020 et 2010 à une croissance de probablement 1% voire 1,2%. Pour les pays pauvres et émergents, on sera sur une croissance de l'ordre de 4% par an entre 2030 et 2050. Le sommet de la croissance mondiale par habitant sera donc plus tard que la première soit au milieu du XXIème siècle, un siècle plus tard et de décroître vers une croissance un peu supérieure à 1% par an.
il y a 17 jours
Ah oui et j'oubliais : un des chapitres de son livre s'appelle " impôt mondial sur le capital "

Prise de position non seulement fédéraliste à l'échelle de l'Europe mais aussi mondialiste et internationaliste.

Il fait partie de ces économistes naifs ( ou pas ) qui pensent qu'un programme économique et social digne de ce nom en dehors du cadre national est non seulement possible mais aussi souhaitable.
:zidane_benzemonstre:

Typiquement social démocrate : on se la joue social, programme social, programme populaire tout ça tout ça... mais ça prône des idées et des mesures qui sont anti nation, anti peuple et donc anti social.
Après tout, la question nationale et la question sociale ne sauraient être dissociées.
:zidane_benzemonstre:




Il faut aussi parler d'inflation. Car ce n'est pas qu'un phénomène purement monétaire. Les taux de croissance évoqués jusque là étaient des taux de croissance réelles. Soit peu après avoir déduit de la croissance nominale le taux d'inflation, c'est à dire la hausse de l'indice moyen des prix à la consommation. Si la hausse des prix est de 2%, pour une croissance nominale de 3% par an, la croissance réelle sera en réalité de 1%. Dans la théorie de Ricardo et son principe de raret, si certains prix comme celui de l'immobilier, pétrole ou de la terre, prennent des valeurs extrêmes durant des périodes prolongées, cela peut avoir un gros impact sur la répartition des richesses. Cela bénéficierait aux détenteurs initiaux de ces ressources rares. L'inflation à proprement parler, au delà des prix relatifs, peut jouer un rôle important dans la répartition de la richesse. C'est aussi ce qui a permis aux pays développés de se débarrasser de leur dette publique après la Seconde Guerre mondiale. Il y a également un effet redistributif, qui peut aller dans le bon sens comme dans le mauvais car étant peu maîtrisé. Car l'inflation s'est avant tout fait ressentir au XXème siècle. Jusqu'à la WW1, soit l'inflation n'existait pas soit elle était faible avec des prix montant ou baisser fortement ou non quelques années durant mais avec des mouvements qui se compensaient mutuellement sur le long terme. Ce n'est pas pour rien qu'entre 1700 et 1913, l'inflation dans des pays comme la France, Royaume Uni, Etats Unis et Allemagne, atteignait maximum entre 0,2 et 0,3% par an. Voire des niveaux négatifs avec une moyenne de - 0,2% entre 1820 et 1913 pour ce qui est du Royaume Uni et de l'Allemagne. Globalement cette période fut plus stable monétairement que le XXème siècle. A part peu être la Révolution française avec les gouvernements révolutionnaires émettant à la fin de 1789 les assignants qui deviennent une véritable monnaie d'échange et de circulation.


Cela sera le cas dès 1790 et cela va générer une inflation conséquente. Il faut savoir que c'était une des premières monnaies de papier de l'histoire. Le franc germinal fut crée par la suite à la même parité que la monnaie de l'Ancien Régime. La loi du 18 germinal an III du 7 avril 1795 débaptise la veille livre tournois rappelant trop la royauté et l'a remplacé par le franc, qui devient la nouvelle unité officielle du pays et gardant la même teneur en métal. Soit 4,5 grammes d'argent tout comme le livre tournois depuis 1726. Le bimétallisme argent or est confirmé par la loi de 1796 puis par la loi de 1803. Le pouvoir d'achat de la monnaie n'a pas été modifié par la Révolution. Ce n'est que la loi monétaire du 28 juin 1928 qui modifie la valeur en or du franc fixée en 1803. En fait depuis août 1914, la Banque de France était dispensée déjà de rembourser ses billets en espèces d'or ou d'argent et le franc or était déjà devenu dans les faits un franc papier entre 1914 et 1928. La même parité métallique s'est appliquée de 1726 à 1914. La même stabilité monétaire au Royaume Uni se constate avec un conversion entre les monnaies des deux pays stable deux siècles durant. Car la livre sterling vaut entre 20 et 25 livres tournois ou francs germinals que ce soit au XVIIIème siècle ou au XIXème siècle jusqu'en 1914.
il y a 17 jours
On comprend mieux pourquoi cet économiste était ovationné outre atlantique et était devenu le chouchou des plateaux télé français et de nos hommes politiques.
:zidane_lunettes:






Le rapport capital/revenu dans le long terme.


Le retour du capital dans les pays riches depuis les années 1970.


Pour illustrer la différence entre les mouvements de court et long terme du rapport capital/revenu, il faut examiner l'évolution annuelle observée dans les principaux pays riches entre 1970 et 2010. Si on regarde le rapport entre capital privé et revenu nationale,on voit bien que le capital privé représente entre 2 et 3,5 années de revenu national dans les pays riches en 1970 contre entre 4 et 7 années de revenu national en 2010. Source : piketty.pse.ens.fr/capital21c . On constate que le rapport capital/revenu connait des variations incessantes de très court terme. Cela est du au fait que les prix des actifs qu'il s'agisse des actifs immobiliers ( logements et immobilier professionnel ) ou des actifs financiers notamment des actions, sont volatils. Difficile de mettre un prix sur le capital d'abord parce qu'il est objectivement difficile de prévoir la demande future des biens et des services générés par une entreprise ou un actif immobilier donnés et donc les flux futurs de profits, dividendes, loyers, royalties, etc;... que les actifs en question peuvent rapporter. Et d'autre part car la valeur présente d'un immeuble ou siciété dépend de tout cela et aussi du prix auquel on peut espérer revendre ces biens si besoin, soit l'anticipation de plus value ou moins value. Or ces anticipations de prix futurs dépendent elles mêmes de l'engouement général pour ce type d'actifs ce qui peut entraîner naturellement des phénomènes de croyances auto réalisatrices car tant qu'on espère revendre le bien plus cher qu'on l'a acheté, il est plus rationnel de payer plus que la valeur fondamentale de l'actif en question, d'autant plus que la valeur fondamentale est elle même incertaine , et de céder à l'enthousiasme collectif. Donc les bulles spéculatives sur les prix du capital immobilier et boursier sont aussi anciennes que le capital lui même.


L'une des bulles les plus spectaculaires est la bulle japonaise de 1990 car durant les années 1980, la valeur des patrimoines privés s'est envolé en passant de plus de 4 années de revenu national début de la décennie à près de 7 années de revenu national juste avant 1990. C'était un gonflement artificiel. En effet la valeur du capital privé ait chuté brusquement au début des années 1990 avant de se stabiliser autour de 6 années de revenu national après le milieu des années 1990. En tout cas il est quasiment impossible de prévoir les bulles futures. A noter la correction immobilière en italie en 1994- 1995 et l'éclatement de la bulle internet en 2000-2001 ayant conduit à une baisse particulière du rapport capital/revenu aux USA. Plus, le boom boursier et immobilier américain des années 2000 s'est poursuit jusqu'en 2007 avant de connaître une baisse des cours lors de la récession de 2008-2009. En 2 ans les patrimoines privés américains sont passés de 5 ans à 4 ans de revenu national, soit une baisse de même ordre que la correction japonaise de 1991 - 1992. Dans les autres pays notamment en Europe, la correction a été soit moins forte soit inexistence. Au Royaume Uni, en Italie et en France notamment, le prix des actifs notamment immobiliers ont marqué une courte pause en 2008 avant de repartir à la hausse à partir de 2009. Les patrimoines privés ont été du coup en 2010 au même niveau qu'en 2007 si ce n'est légèrement au dessus. Il y a une tendance de long terme dans l'ensemble des pays riches au cours de ces 4 décennies car au début des années 1970, la valeur totale des patrimoines privé - net de dettes - était comprise entre 2 et 3 ans et demi de revenu national dans tous les pays riches sur tous les continents. 40 ans plus tard au début des années 2010, les patrimoines privés représentent entre 4 et 7 années de revenu national dans les pays étudiés. On voit un retour du capital privé dans les pays riches depuis les années 1970, un nouveau capitalisme patrimonial.


Cela s'explique principalement d'abord par le ralentissement de la croissance, démographique notamment qui avec le maintien d'une épargne élevée, conduit mécaniquement à une hausse structurelle et tendancielle du rapport capital/revenu à travers la loi B = s/g. Ce mécanisme est la forte dominante sur très longue période. Mais il y a 2 autres facteurs non négligeables, d'abord le phénomène de rattrapage de long terme des prix des actifs boursiers et immobiliers qui s'est accéléré durant les années 1980 - 1990 dans un contexte favorable aux patrimoines privés par comparaison aux décennies de l'immédiat d'après guerre. Ensuite il y a le mouvement de privatisation et de transfert graduel de la richesse publique vers la richesse privée depuis les années 1970 - 1980.



Au delà des bulles : croissance faible, épargne forte.

Les taux de croissance, on le sait, du revenu national par habitant, ou ceux de la production intérieure par habitants, les 2 ayant des valeurs quasiment identiques, ont été très proches durant les dernières décennies dans les pays dits développés. Les écarts peuvent être significatifs sur quelques années. Quand on fait des moyennes sur des plus longues périodes, on voit que tous les pays riches croissent au même rythme approximativement. Entre 1970 et 2010, le taux de croissance annuel moyen du revenu national par habitant était compris entre 1,-% et 2% dans les 8 principaux pays développés du monde et le plus souvent entre 1,7 et 1,9%. Etant donné les mesures statistiques disponibles notamment concernant les indices de prix, pas sûr que des écarts aussi réduits soient statistiquement significatifs. Surtout si on compare avec les écarts des taux de croissance démographiques. Entre 1970 et 2010, les taux de croissance de la population sont inférieures à 0,5% par an en Europe et au Japon. Entre 1990 et 2010, c'est même à peine en dessous de 0% au Japon. Aux USA et au Canada durant ces 4 décennies, la croissance a été d'entre 1 et 1,5%. De même qu'en Australie. Le taux de croissance global entre 1970 et 2010 est du coup plus élevé aux USA et dans les autres pays cités qu'en Europe et au Japon. Dans le premier cas c'est de l'ordre de 3% et dans le second entre 1,5 et 2%. Cumulés sur de longues périodes, ces différences ne sont pas à négliger. Les différentiels des taux de croissance ont d'énormes effets sur l'accumulation de capital à long terme et expliquent pour une grande par pourquoi le rapport capital/revenu est plus élevé en Europe qu'en Amérique structurellement. Quand on analyse les taux d'épargne moyens sur la période 1970/2010, on voit des variations importantes entre pays car le taux d'épargne privé est en général autour des 10/12% du revenu national mais descend à entre 7 et 8% aux USA et Royaume Uni. Pour le Japon et l'Italie c'est plus de 14%.



Sur 40 ans ce sont de gros écarts. De plus, les pays épargant le plus sont généralement ceux dont la population est la plus stagnante et la plus vieillissante ce qui peut se justifier par un motif d'épargne ou vue de la retraite ou de la transmission. La relation est loin d'être systématique. Les choix de natalité et de politique migratoire, les perceptions sur l'avenir, expliquent aussi pourquoi il y a tant de différences au niveau de l'épargne de chaque pays. Si on combine les variations des taux d'épargne avec celles des taux de croissance, on peut voir pourquoi différents pays accumulent des quantités différentes de capital et pourquoi le rapport capital/revenu a progressé fortement depuis 1970 notamment dans le cas du Japon car avec un taux d'épargne de quasi 15% par an et un taux de croissance de 2% à peine, le Japon accumule un stock de capital de l'ordre de 1 années de revenu national sur le long terme. C'est la conséquence mécanique de la loi dynamique d'accumulation B = s/g. Les USA épargnent quant à eux bien moins et croissent plus vite. Donc ils ont un rapport capital/revenu moins élevé. En comparant les niveaux de patrimoines privés en 2010 anticipés et ceux réels, on voit une grande proximité entre beaucoup de pays. Au Royaume Uni les flux d'épargne semblent insuffisants pour expliquer le fort accroissement des patrimoines privés durant la période. On peut expliquer le gros de l'accumulation du capital privé dans les pays riches entre 1970 et 2010 par les volumes d'épargnes observés durant cette période, et aussi de capital initial. Pas obligé de supposer une forte hausse structurelle du prix relatif des actifs. Les mouvements des cours boursiers et immobiliers à la baisse ou à la hausse sont toujours dominants à court terme voire à moyen terme. Mais ils tendent à se compenser à long terme où les effets de volumes ont tendance à l'emporter.




Pour ce qui est du Japon, pour comprendre la hausse du rapport capital/revenu durant la décennie 1980 et la baisse du débat des années 1990, on voit que le phénomène dominant est une bulle boursière et immobilière se formant puis éclatant. Mais globalement les effets de volumes ont tendance à l'emporter sur les effets prix. Avec les flux d'épargne, il n'était pas difficile de prédire que les patrimoines privés japonais allaient passés de 3 années à 6 années de revenu national de 1970 à 2010.
il y a 17 jours
ce clown
:Gukesh_choque:

et je dis pas ça par orientation politique
:risibo:

je me souviens quand il s'est fait humilier par lordon chez taddéi
:risibo:

"oin, je comprends pas. on est censé etre copain!!!
:Pleurer:
:risitas_ahi:
il y a 17 jours
pire que l'air soviétique bientôt
:risitas_ahi:
il y a 17 jours
Par contre là avec sa proposition actuelle, il a pété un câble. Il s'imagine que les ultra riches prennent l'aéroport de la même façon que monsieur tout le monde ou quoi?
:naturlichemain:


Edit : SnakePlissken l'a déjà fait remarqué page 1 d'ailleurs.
:zidane_benzemonstre:




Mais un avantage de l'inflation est que contrairement à l'impôt sur le capital qui soustrait des ressources à des personnes qui les auraient dépensé ou épargné, l'inflation idéalement ponctionne principalement ceux qui ne savent pas trop quoi faire de leur argent, soit ceux ayant conservé trop de liquidités sur leurs comptes en banques et sur des comptes et livrets peu dynamiques. Ceux qui ont quasiment tout dépensé sont épargné de même que ceux ayant tout investi dans des actifs économiques réels dont professionnels ou immobiliers. Ou encore ceux qui sont endettés dont la dette nominale est par ailleurs réduite par l'inflation ce qui leur permet d'investir plus rapidement. Soit une sorte de taxe sur le capital inutile et oisif. Mais l'inflation n'empêche pas les patrimoines bien diversifiés et importants d'avoir un très bon rendement, indépendamment de toute implication personnelle, simplement du fait de leur taille. Donc l'inflation reste imprécis comme outil. Car les redistributions de richesses peuvent aller dans le bon sens tout comme dans le mauvais. Un peu plus d'inflation reste certes préférable à plus d'austérité globalement et généralement. Et une vague inflationniste d'ampleur en Europe épargnerait les détenteurs de patrimoines immobiliers et boursiers importants contrairement aux personnes modestes.


A noter que les banques centrales ne créent pas la richesse mais la redistribuent. Quand la BCE créer 1 milliard d'euros par exemple, le capital national européen n'augmente pas d'1 milliard. Car le capital national ne change pas d'un pouce. Les opérations effectuées par les banques centrales sont toujours des opérations de prêts. Cela conduit à la création d'actifs et de passifs financiers se compensant au moment exactement où ceux ci sont introduits. Aussi si le prêt fait par la banque centrale permet à la société en question de sortir d'une mauvaise passe et d'éviter la faillite définitive, faillite qui aurait pu conduire à une baisse du patrimoine nationale, alors une fois la situation stable et que le prêt est remboursé, on peut dire que le prêt a permis d'accroître le patrimoine national. Au contraire si le prêt n'a fait que retardé la faillite de la société et si cela a même empêché l'émergence d'un concurrent viable, on doit considérer que cette politique a eu pour effet la diminution du patrimoine national. Quand les banques centrales augmentent la masse monétaire en faisant un prêt à une société financière ou non financière, ou alors à un gouvernement, dans l'immédiat il n'y a aucun effet sur le capital national ou le capital public ou privé. Hors crise, les banques centrales sont censées faire en sorte que la masse monétaire croit au même rythme que l'activité économique du pays considéré. Elles introduisent la monnaie nouvelle en prêtant de l'argent aux banques sur des durées courtes, souvent de quelques jours à peine.


Ces prêts permettent de garantir la solvabilité de l'ensemble du système financier. Les énormes flux de dépôts et de retraits faits de façon quotidien par les entreprises et ménages ne s'équilibrent jamais parfaitement au jour près pour chaque banque particulière. La nouveauté la plus importante depuis 2008 se trouve dans la durée des prêts consentis aux banques privées car au lieu de prêt pour quelques jours, FED et BCE se sont mis à prêté à échéance de 3 mois voire 6. Cela a entraîné une forte augmentation des volumes correspondants au cours de la fin de l'année 2008 et du début de l'année 2009. Avec les mêmes échances elles se sont mises à prêté à des sociétés non financières aux Etats Unis particulièrement avec des prêts au secteur bancaire allant jusqu'à 9 ou 12 mois et des achats directs d'obligations très longues. A partir de 2011 2012, la BCA par exemple a commencé à pratiquer les achats des bons du Trésor et diverses obligations publiques lorsque la crise se propageait dans les pays du sud de l'Europe.
Il va aller au tarmac de Roissy ou Orly ce fdp

C est au Bourget qu il faut aller mdr
il y a 17 jours
Piketty, le mec qui a appelé à voter Hamon en 2017 malgré le bilan catastrophique du PS.
:zidane_benzemonstre:



A noter que entre le début de la WW1 et la fin de la WW2, il y a eu plusieurs redistributions ayant touché plus fortement les hauts patrimoines notamment les actionnaires des grandes sociétés industrielles. Plus que les patrimoines moyens et modestes. On peut évoquer les cas des nationalisations de la régie Renaut en France après la libération notamment. Ou à l'impôt de solidarité nationale instituée en 1945. Cet impôt exceptionnel et progressif prélevé à la fois sur le capital et sur les enrichissements survenus lors de l'Occupation ne fut prélevé qu'une fois mais ses taux très élevés ont constitué un choc supplémentaire lourd pour les personnes concernées. L'impôt de solidarité nationale mis en place le 15 août 1945 comprenait un prélèvement exceptionnel sur la valeur de tous patrimoines estimée au 4 juin 1945, à des taux allant jusqu'aà 20% pour les patrimoines les plus élevés et un prélèvement exceptionnel pesant sur tous les enrichissements nominaux de patrimoine survenus entre 1940 et 1945, à des taux allant jusqu'à 100% pour les enrichissements les plus importants. En pratique compte tenu de la très forte inflation avec le triplement des prix voire plus entre 1940 et 1945, ce prélèvement revient en fait à taxer à 100% tous ceux ne s'étant pas suffisamment appauvris, ce que reconnaîtra d'ailleurs André Philip, membre SFIO du gouvernement provisoire du général De Gaulle, qui explique qu'il étant inévitable que le prélèvement pèse également sur ceux qui ne se sont pas enrichis et peut être même sur ceux qui, monétairement, se sont appauvris en ce sens que leur fortune ne s'est pas accrue dans la même proportion que la hausse général des prix, mais qui ont pu conserver leur fortune globale, alors qu'il La forte réduction des inégalités patrimoniales suite au début de la WW1 s'explique par les chocs dus aux guerres et aux politiques résultant de la guerre, conduisant à un effondrement du rapport capital/revenu. Mais cette réduction n'a pas frappé de manière égale tous les patrimoines de manière proportionnel. Car les patrimoines n'ont pas tous les mêmes origines et le même fonctions. En haut de la hiérarchie, le patrimoine est souvent le fruit d'une accumulation venant de plusieurs générations. Et reconstituer des fortunes aussi importantes prend du temps, plus de temps que d'accumuler un patrimoine modeste et moyen. De plus, les hauts patrimoines servent à financer un niveau de vie. Or les archives successorales montrent que durant l'entre deux guerres, nombre de rentiers n'ont pas réduit leur train de vie très vite après les chocs subis par leurs patrimoines et leurs revenus suite à la WW1 et aux crises des années 1920 et 1930. Du coup ils ont du progressivement amputer leur capital pour financer leurs dépenses courantes et par conséquent à transmettre un patrimoine sensiblement plus faible que celui qu'ils avaient reçu, et ne permettant en aucun cas de prologner l'équilibre social d'avant. Les données de Paris démontrent que les 1% des héritiers parisiens les plus riches avant un patrimoine leur permettant de financer un niveau de vie de l'ordre de 80 voire 100 fois plus élevés que le salaire mmoyen de l'époque tout en réinvestissant une petit partir du rendement du capital. Cela correspond au niveau de vie d'entre 2 et 2,5 millions d'euros annuels dans un monde où le salaire moyen est de l'ordre de 24 000 euros par an soit 2 000 euros par mois.

Ce système parait équilivré entre 1872 et 1912 avec un acroissement tendanciel de la concentration des fortunes. Mais durant entredeux guerres, les 1% des héritiers parisiens les plus riches continuent de vivre approximativement comme par le passé, mais ce qu'ils laissent à la génération suivante permet de financer un niveau de vie d'à peine 30 à 40 fois le salaire moyen de l'époque, voire 20 fois à la fin des années 1930. Pour les rentiers c'est le début de la fin. C'est sans doute le mécanisme le plus important expliquant la déconcentration des pétrimoines observées dans tous les pays européen voire aux Etats Unis dans une moindre mesure suite aux chocs ayant survenu entre 1914 et 1945. La composition des plus hauts patrimoines les exposait plus massivement en moyenne aux pertes en capital entraînées par les 2 guerres mondiales. Notamment les données sur la composition des portefeuillles disponibles dans les archives successorales montrent que les actifs étrangers représentaient jusqu'à un quart des patrimoines les plus importants à la veille de la Première Guerre mondiale, dont près de la moitié pour les obligations publiques émises par les états étrangers notamment par la Russie, qui s'apprêtait à faire défaut. Même si on n'a pas de données similaires du Royaume Uni, il est quasiment sûr que les actifs étrangers ont joué un rôle au moins aussi important pour les hauts patrimoines britanniques. Or que ce soit au Royaume Uni ou en France, les actifs étrangers ont quasiment disparu après les 2 guerres mondiales. Mais ce facteur ne doit pas être surestimé car les détenteurs ds patrimoines les plus élevés sont parfois les plus à même de procéder aux réallocations de portefeuille les plus profitables au bon moment.

De plus, les niveaux de patrimoine et pas seulement les plus élevés, comprenaient à la veille de la WW1, des quantités non négligeable d'actifs étrangers. Généralement quand on voit la structure des patrimoines parisiens à la fin du XIXème siècle et lors de la Belle Epoque, on voit que ces portefeuilles sont diversifiés. Les biens immobiliers avant WW1 représentent à peine plus du tiers des actifs dont environ les deux tiers pour des biens immobiliers parisiens et à peine un tiers pour les biens provinciaux dont une petit quantité de terres agricoles.

Mérite et héritage sur le long terme. Les trois forces : l'illusion de la fin de l'héritage.





Inégalité des revenus du travail.


On sait l'éducation et la technologie jouent un rôle crucial à long terme. Mais la technologie ne sait parfois pas utiliser les qualifications et investir dans la formation ne suffit pas toujours. La santé a pour objectif de fourni aux autres secteurs des travailleurs en bonne santé. Le secteur de l'éducation doit préparer à un métier dans les autres secteurs. Le principal problème de la théorie de la productivité marginale est qu'elle ne permet pas de rendre compte de la diversité des évolutions historiques et des expériences internationales. Pour comprendre la dynamique des inégalités salariales, il faut introduire un rôle pour les différentes institutions et règles qui dans toutes les sociétés caractérisent le fonctionnement du marché du travail n'est pas une abstraction mathématique dont le fonctionnement est déterminé entièrement par des mécanisme naturels et immuables. E par d'implacables forces technologiques. C'est une construction sociale faite de règles et de compromis spécifiques.





Aux Etats Unis, le salaire minimum fédéral a été introduit en 1933 soit près de 20 ans avant la France. Tout comme en France les mouvements du salaire minimum ont joué un rôle important dans l'évolution des inégalités américaines au niveau salarial. En terme de pouvoir d'achat, le niveau maximum du salaire minimum a été atteint il y a près d'un demi siècle en 1969, avec 1,60 dollar par heure soit 10,10 dollars en 2013 avec l'inflation entre 1968 et 2013. A une époque où le taux de chômage était inférieur à 4%. De 1980 à 1990, sous Reagan et Bush père, le salaire minimum fédéral est resté bloqué à 3,35 dollars d'où une baisse significative de pouvoir d'achat compte tenu de l'inflation. Puis il passe à 5,25 sou Clinton durant les années 1990 avant d'être gelé sous Bush fils et d'être relevé par Obama à partir de 2008. Au début de l'année 2013, il est de 7,25 dollars l'heure soit 6 euros à peine soit un tiers plus bas que le salaire minimum en France. Or c'était le contraire jusqu'au années 1980. L'écart entre les 10% des salaires les plus faibles et le salaire moyen a augmenté fortement durant les années 1990 avant de se réduire un peu durant les années 1990 puis d'augmenter encore à partir des années 2000. La part des 10% des salaires les plus élevés n'ont pas cessé d'augmenter durant toute la période. Le salaire minimum a un effet sur le bas de la distribution mais bien moins dans le haut. Les régulations du marché du travail dans chaque pays dépendent des perceptions, mentalités et normes de justice sociale dans la société.
Exa Exa!
Je reste econre stupefait comment des loosers tels que Piketty (y aussi les Attali, Minc, BHL etc....) soient encore invites dans les grands medias apres tant d'annees de "fausses preches" et de mauvaises analyses!
Effectivement, la France est un vrai Pays de "Castes"!
:Mouais_Jesus:
il y a 17 jours
Lordon vs Piketty
:zidane_benzemonstre:







Les 2 composantes de l'épargne privée.

Il faut savoir que l'épargne privée a 2 composantes, à savoir l'épargne réalisée directement par les individus privés, ce qui est la partie du revenu disponible des ménages n'étant pas consommée immédiatement. Ensuite il y a l'épargne réaliser par les entreprises pour le compte d'individus privés qui les possèdent directement dans le cas d'entreprises individuelles, ou indirectement au travers de leurs placements financiers. Si on prend en compte seulement la première catégorie, on peut facilement conclure que les flux d'épargne sont nettement insuffisants pour rendre compte de la croissance des patrimoines privés dans tous les pays. Et que la croissance de ces patrimoines privés s'explique par une hausse structurel du prix relatif des actifs pour la large part, notamment du prix des actions. La conclusion est exacte comptablement mas artificielle économiquement car le prix des actions tend à progresser plus vite que les prix à la consommation sur longue période notamment parce que les profits réinvestis permettent aux entreprises en question d'augmenter leur taille et leur capital. C'est donc un effet de volume et non pas un effet de prix. On réintègre alors les profits réinvestis dans l'épargne privée et à ce moment là, cet effet prix disparaît pour la plus grosse part. Du point de vue des actionnaires, les profits versés sous formes de dividendes sont souvent plus lourdement taxés que les profits réinvestir du coup il peut être intéressant pour les détenteurs du capital de ne se verser d'une part limitée des profits en dividendes en fonction de leurs besoins immédiats de consommation et de filer le reste s'accumuler et s'investir dans l'entreprise et ses filiales, quitte à revendre plus tard une partie des actions et de réaliser des plus values qui sont au passage, généralement moins taxées que les dividendes.
Les variations entre pays concernant le poids des profits réinvestir dans l'épargne privée totale s'expliquent pour la plus grosse part par les différences de systèmes fiscaux et légaux.


Biens durables et objets de valeur.
La privatisation du patrimoine dans les pays riches.
La forte hausse des patrimoines qu'on a vu dans les pays riches entre 1970 et 2010 en Europe notamment et au Japon, s'explique par le ralentissement de la croissance et le maintien d'une épargne élevée à travers de la loi B = s/g.






La forte chute de la part du capital public dans le capital national durant les dernières décennies notamment en France et Allemagne où le patrimoine public net a représenté jusqu'à un quart voire un tiers du patrimoine national dans les années 1950 - 1970, et en représente aujourd'hui que quelques pourcentages car les actifs publics permettent tout juste d'équilibrer les dettes. C'est une évolution très générale concernant l'ensemble des pays riches : dans les 8 principales économiques développées de la planète, on voit entre 1970 et 2010 une diminution graduelle du rapport entre capital public et revenu national, parallèlement à la hausse du rapport entre capital privé et revenu national. Le retour des patrimoines privés reflète en partie un mouvement de privatisation du patrimoine national. La hausse du capital privé a été certes dans tous les pays largement supérieure à la baisse du capital public au point que le capital national mesuré en années de revenu national a augmenté. Mais moins fortement que le capital privé étant donné le mouvement de privatisation. On peut parler de l'Italie notamment où le patrimoine public net était légèrement positif durant les années 1970 avant de devenir largement négatif à partir des années 1980 suite à l'accumulation d'énormes déficits publics. Au total entre 1970 et 2010, la richesse publique a diminué de l'équivalent de près d'une année de revenu national. En même temps les patrimoines privés sont passés de 2 ans et demi de revenu natinoal en 1970 à quasiment 7 ans en 2010. La baisse du patrimoine public représente donc entre un cinquième et un quart de la hausse des patrimoines privés.
Le patrimoine national italien a fortement progressé, passant de 2 ans et demie de revenu national en 1970 à 6 années en 2010, mais moins fortement que le patrimoine privé dont la croissance exceptionnelle est en partie factice car elle correspond pour près de un quart à une dette croissante d'une partie de l'Italie vis à vis d'une autre partie du pays. Au lieu de payer des impôts pour équilibrer les budgets publics, les italiens, ceux qui en ont les moyens, ont prêté de l'argent au gouvernement en achetant des bons du Trésor ou des actifs publics , ce qui leur a permis d'accroître leur patrimoine privé sans pour autant accroître le patrimoine nationale. On voit qu'en dépit d'une forte épargne privée d'environ 15% du revenu national, l'épargne nationale est inférieure à 10% du revenu national en Italie durant ces 4 décennies. Donc plus du tiers de l'épargne privée a été absorbée par les déficits publics. On voit des choses similaires dans tous les pays riches mais de manière moins extrême qu'en italie. Dans la plupart des pays l'épargne publique a été négative ce qui veut dire que l'investissement public a moins investi qu'elle n'a empruntée ou que ses emprunts ont financé les dépenses courantes. En France, Royaume Uni, USA et Allemagne, ls déficits publics ont dépassé l'investissement public de 2 à 3% environ du revenu national en moyenne entre 1970 et 2010 et non pas de plus de 6% comme en Italie. L'investissement public net est typiquement assez faible, généralement entre 0,5 et 1% du revenu national pour la dépréciation du capital public, au point que l'épargne publique négative n'est pas très éloignée souvent du déficit public avec des exceptions l'investissement public est plus fort au Japon, d'où une épargne publique légèrement positive, en dépit de déficits publics significatifs.



Dans tous les pays riches, la désépargne publique et la baisse de patrimoine public qui en découle représentent une part significative de l'accroissement des patrimoines privés entre 1 dixième et 1 quart suivant les pays. Ce n'est pas l'explication principale mais ce n'est malgré cela pas négligeable. Et c'est possible que les estimations qu'on a sous évaluent la valeur des actifs publics dans les années 1970 au Royaume Uni notamment et peut être même en Italie et en France. Donc nous conduisent à sous estimer l'ampleur des transferts entre richesse publique et richesse privée. Cela permettrait d'expliquer pourquoi les patrimoines privés britanniques ont si fortement progressé durant ces 4 décennies, en dépit d'une épargne privée insuffisante durant les vagues de privatisations d'entreprises publiques des années 1980 - 1990 notamment, qui se sont faites à des prix bas, garantissant la popularité de l'opération auprès des acheteurs. A noter que ces mouvements de transferts de patrimoine du secteur public vers le secteur privé ne sont pas seulement déroulés dans les pays riches depuis 1970. On retrouve cette évolution générale sur tous les continents. Les pays de l'ex bloc soviétique ont connu la plus grosse vague de privatisations de l'histoire du capital. Les estimations indiquent que les patrimoines privés en Russie et dans les autres pays de l'ex URSS se situent à la fin des années 2000 et au début des années 2010 autour de 4 années de revenu national et que le patrimoine public net est extrêmement faible, de même que dans les pays riches. Avant la chute du Mûr de Berlin et l'effondrement de l'URSS, les estimations sont peu claires et précises mais il apparait que la répartition était globalement inverse c'est à dire que ls patrimoines privés se réduisaient à très peu de chose, quelques lopins de terre individuels et une partie des logements dans les pays communistes les moins fermés à la propriété privée, mais moins d'une année de revenu national sans doute.

Le capital public représentait la totalité du capital industriel et la grande majorité du capital national soit entre 3 et 4 années de revenu national. La grande croissance et patrimoines privés des pays de l'ex URSS entre la fin des années 1980 et les années 2000 a pris la forme d'enrichissements spectaculaires pour certains. On pense notamment à certains oligarques des pays de l'est. Ca n'a rien avoir avec l'épargne et la loi dynamique B = s/g. C'est un transfert de la propriété du capital de la puissance publique vers les individus privés. Le mouvement de privatisation du patrimoine national observé dans les pays développés depuis les années 1970 - 1980 peut être considéré comme une forme atténuée de ce processus extrême.
il y a 17 jours
L'impôt mondial sur le capital. Chaud.
:zidane_lunettes:






Pour ce qui est du processus de rattrapage historique du prix des actifs, la hausse de la période 1950 - 2000 a compensé approximativement la baisse de la période 1910 - 1950. Mais les prix des actifs ne vont probablement pas progressés au même rythme que les prix à la consommation pour autant durant les années à venir car en plus des sources historiques imparfaites, les comparaisons de prix sur des périodes aussi longues sont approximatives. Aussi il y a des raisons pour lesquelles les prix des actifs ne peuvent qu'évoluer différemment des autres prix sur le long terme. Certains actifs comme les équipements, bâtiments, connaissent des rythmes de progrès technique différents du rythme moyen de l'économie, ou bien du fait de l'importance de certaines ressources naturelles épuisables. On peut parler aussi du fait que le capital, par delà les bulles de court et moyen terme les caractérisant, et les éventuelles divergences structurelles à long terme, est pour partie toujours une construction sociale et politique. Il reflète la notion de propriété qui prévaut dans une société donnée et dépend de multiples instituions et politiques régulant les relations entre différents groupes sociaux concernés notamment entre ceux possédant du capital et ceux n'en possédant pas. Notamment pour les prix immobiliers, qui dépendent des réglementations en vigueur par rapport aux relations entre locataires et propriétaires et la revalorisation des loyers. Cela concerne aussi les cours boursiers. La valeur de marché correspond à la capitalisation boursière pour les sociétés côtées.
Pour celles ne l'étant pas, soit car trop petites soit car ne choisissant pas de faire appel aux marchés boursiers pour conserver le caractère familial cependant ce qui peut arriver dans de très grandes sociétés, al valeur de marché est calculée dans les comptes nationaux par référence aux cours boursiers observés pour des entreprises côtées ayant des caractéristiques aussi proches que possible, que ce soit au niveau de la taille ou du secteur d'activité par exemple. Et en tenant compte de la " liquidité "du marché concerné. La valeur comptable aussi appelée valeur de bilan ou en anglais book value, ou actif net comptable, ou fonds propres, est égale à la valeur cumulée de tous les actifs, immeubles, brevets, équipements, participations majoritaires ou minoritaires dans les filiales et d'autres sociétés, trésorerie, etc.... figurant au bilan de l'entreprise diminuée de toutes les dettes. A la création d'une société notamment la valeur de marché et la valeur comptable des sociétés devraient être les mêmes dont le rapport entre les 3 égal à 1. Si les actionnaires souscrivent des actions pour 100 millions d'euros, que l'entreprise utilise pour acheter des bureaux et équipements d'une valeur de 100 millions d'euros alors la valeur de marché et la valeur comptable seront toutes 2 égales à 100 millions. Pareil si la société emprunte 50 millions pour acheter de nouvelles machines d'une valeur de 50 millions car l'actif net comptable sera toujours égal à 100 millions ( 150 millions d'actifs diminués de 50 millions de dettes ), de même que la capitalisation boursière. Pareil si l'entreprise fait 50 millions d'euros de profits et décide de les mettre en réserve pour financer de nouveaux investissements d'une valeur de 50 millions : les cours boursiers monteront du même montant ( car chacun sait que l'entreprise possède de nouveaux actifs ), si bien que la valeur de marché comme la valeur comptable passeront à 150 millions.
il y a 17 jours