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Viens tester la beta de onchepagnon, le jeu du forum: https://onche.org/topic/887825/beta-onchepagnon
il y a 4 jours
Je suis passé devant une boutique Lacoste tout à l'heure. Le manager était rebeu.
il y a 4 jours
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Dissertation.
Comment peut on pallier les défaillances de marché?
Introduction.
Dans une économie de marché, l'échange entre les agents économiques permet théoriquement la réalisation de tous les échanges mutuellement avantageux et une réallocation des ressources augmentant l'efficacité au sens de Pareto. Le premier théorème de l'économie du bien être établit ainsi que si les agents se comportent de façon concurrentielle, s'il existe un marché pour chaque bien, et si chaque agent dispose de toute l'information nécessaire sur les caractéristiques de tous les biens alors tout équilibre est un optimum. En pratique, cependant, les conditions de validité du premier théorème sont rarement satisfaites et de nombreuses situations de défaillance de marché sont identifiées par l'économie publique. Dans l'ensemble de ces situations, les comportements individuels ne permettent par conséquent pas la réalisation d'un équilibre de marché optimal. Différentes solutions peuvent dès lors être envisagées pour pallier les défaillances du marché. Ces solutions reposent soit sur l'intervention d'une autorité externe au marché, le plus souvent la puissance publique, soit sur les mécanismes de marché eux mêmes. L'efficacité comparée de ces différents dispositifs fait l'objet de controverses théoriques et empiriques , suggérant que ni l'intervention publique, ni le recours aux solutions de marché ne peuvent en toute généralité être considérées comme des solutions idéales ou universelles. On montre tout d'abord que si l'intervention publique constitue un instrument important pour pallier les défaillances de marché, son efficacité doit être relativisée. Pour autant, les solutions reposant sur des mécanismes de marché n'ont elles aussi qu'une portée limitée, justifiant une approche pragmatique pour pallier les défaillances de marché.
1. Si l'intervention publique constitue un instrument important pour pallier les défaillances de marché, son efficacité doit être relativisée.
la variété des défaillances de marché fait écho la diversité des modalités d'interventions publiques destinées à y remédier. Leur efficacité se heurte cependant aux limites de l'intervention publique traditionnelle.
a. La diversité des modalités d'intervention publique destinées à pallier les défaillances de marché.
Face aux défaillances de marché, l'intervention publique prend tout d'abord la forme d'une action sur les prix. Ainsi en présence d'externalités, l'obstacle posé à l'efficacité du marché résulte des effets hors marchés engendrés par les actions individuelles, non pris en compte par le système de prix. Une solution consiste à rétablir la vérité des signaux prix en faisant en sorte, par l'intervention publique, d'aligner le coût social et le coût privé des activités individuelles à l'origine d'externalités négatives, et symétriquement, le bénéfice privé et le bénéfice social des activités à l'origine d'externalités positives. Suivant le principe de la taxation pigouvienne, les autorités publiques instaurent une taxe dans le premier cas ou une subvention dans le second ( Pigou, 1920 ), de sorte que les agents à l'origine d'externalités prennent en compte l'ensemble des conséquences de leurs choix individuels sur autrui et raisonnent à partir du " vrai " prix de marché. L'intervention publique peut aussi porter sur les prix en situation de monopole naturel. En présence de rendements d'échelles croissants et d'un niveau de coût marginal faible ou nul inférieur au coût moyen, l'égalisation entre prix de marché et coût marginal entraîne un profit négatif pour le producteur.
Afin d'éviter que ce dernier ne sorte du marché, les autorités publiques peuvent mettre en place un système de tarification administrée. Elles peuvent alors imposer à l'entreprise un prix de vente égale au coût marginal et la subventionner pour compenser la perte occasionnée. Elles peuvent aussi lui imposer de pratiquer un prix égal à son coût moyen, engendrant un profit nul pour l'entreprise. De la même façon, lorsque les autorités publiques se substituent aux agents privés pour offrir des biens collectifs non produits par le marché en raison de leur non rivalité et non exclusivité, le financement de la production de biens collectifs par l'impôt s'apparente à une action en prix des autorités publiques, l'impôt s'interprétant comme le prix à acquitter pour le contribuable en échange de sa consommation de bien collectif. Enfin, certaines réglementations en prix permettent de pallier les effets délétères des asymétries informationnelles sur le fonctionnement des marchés. En fournissant de l'information publique aux consommateurs, elles permettent la réalisation de transactions qui n'auraient pas lieu en leur absence. L'intervention publique prend aussi la forme d'une action sur les quantités. En présence d'externalités, l'instauration de normes et de réglementations contraignant les agents à produire le niveau d'externalités socialement optimal garantit la réalisation d'un équilibre efficace ( Baumol, 1972 ). La régulation publique des quantités d'externalités autorisées est également au fondement des marchés de droits. Ainsi sur le marché des droits à polluer ( Dales, 1968 ), les autorités publiques déterminent le montant d'externalités socialement souhaitables et distribuent aux agents des permis négociables qu'ils pourront ensuite échanger entre eux pour produire des externalités dans la limite du montant maximal initialement fixé.
En faisant varier les quantités de permis disponibles, les autorités peuvent faire varier les prix sur le marché et orienter les comportements privés des agents dans le sens qu'elles estiment souhaitable. En matière de biens collectifs, l'action sur les quantités prend la forme de l'offre directe de biens et services par la puissance publique. La non exclusivité des biens collectifs peut en effet induire des comportements de passager clandestin de part des individus, chacun souhaitant consommer un niveau élevé du bien, mais ne pas contribuer, ou seulement faiblement, à sa production ou son financement. Le marché ne permettant pas la production du bien en quantité suffisante ( Buchanan, 1968 ), il revient aux autorités publiques de fournir le bien en quantité socialement optimale. Une action publique sur les quantités se justifie également lorsque le marché conduit à la surexploitation privée de certains biens collectifs impurs, rivaux et non exclusifs : pour les ressources communes, des quotas régulant les quantités à disposition des agents peuvent être instaurés.Enfin, l'intervention publique peut porter sur la qualité des biens et services lorsque la défaillance du marché résulte d'une asymétrie informationnelle de type sélection adverse ( Akerlof, 1970 ). Dans ce cas, elle prend la forme de signaux ( Spence, 1973 ) envoyés par les agents informés aux agents non informés, par le biais de certifications ou de labels, et destinés à informer de la qualité réelle des biens offerts sur le marché. Ces différentes formes d'intervention publique n'ont cependant qu'une efficacité limitée pour pallier les défaillances de marché.
b. L'efficacité limitée de l'intervention publique face aux défaillances de marché.
L'efficacité de l'action publique face aux défaillances de marché peut être limitée pour plusieurs raisons. D'une part, elle est conditionnée à la réalisation d'hypothèses informationnelles très fortes de la plut des autorités publiques. En matière d'internalisation des externalités, l'instauration d'une taxe pigouvienne optimale nécessite par exemple que les autorités publiques connaissent les fonctions de coût et les dispositions marginales à payer des agents et soient capables de déterminer non seulement le montant socialement optimal d'externalité, mais aussi le taux de la taxe ou de la subvention optimale. La mise en place d'une tarification efficace en situation de monopole naturel suppose de la même façon leur connaissance précise des fonctions de coûts réelles de l'entreprise. Pour déterminer la quantité de bien collectif socialement souhaitable, elles doivent être capables d'évaluer la demande individuelle de chaque consommateur. En pratique, l'information et les capacités cognitives des décideurs publiques étant le plus souvent imparfaites, elles peuvent engendrer ds choix publics inefficaces. D'autre part, le processus même de décision publique peut engendrer des choix inefficients, ainsi que l'a souligné l'école des choix publics. En matière de production de biens collectifs, il peut ainsi amener des autorités publiques motivées par un objectif électoral à choisir la quantité préférée de l'électeur médian, au détriment de l'efficacité sociale. En outre, l'intervention publique est susceptible d'être biaisée en faveur d'intérêts particuliers. Certaines régulations publiques destinées à pallier les défaillances de marché peuvent alors être capturées au profit des intérêts de certains groupes au détriment de l'intérêt collectif ( Stigler, 1971; Peltzmann, 1976 ).
Par exemple, les choix publics de tarification du monopole naturel peuvent, dans certains environnements, favoriser les intérêts des opérateurs du secteur régulé plutôt que protéger les consommateurs. En présence d'enjeux globaux, la capacité des autorités publiques à pallier les défaillances de marché est en outre le plus souvent limitée : face à des biens collectifs globaux ( lutte contre le réchauffement climatique, préservation de la biodiversité, stabilité du système financier international, etc... ), la portée des interventions nationales est le plus souvent réduite à un territoire donné, tandis que les régulations internationales achoppent sur les intérêts particuliers des Etats, le plus souvent peu enclins à adopter un comportement coopératif. La portée limitée des solutions interventionnistes au problème des défaillances de marché a conduit à rechercher des solutions s'appuyant sur le mécanisme de marché lui même.
Dissertation.
Comment peut on pallier les défaillances de marché?
Introduction.
Dans une économie de marché, l'échange entre les agents économiques permet théoriquement la réalisation de tous les échanges mutuellement avantageux et une réallocation des ressources augmentant l'efficacité au sens de Pareto. Le premier théorème de l'économie du bien être établit ainsi que si les agents se comportent de façon concurrentielle, s'il existe un marché pour chaque bien, et si chaque agent dispose de toute l'information nécessaire sur les caractéristiques de tous les biens alors tout équilibre est un optimum. En pratique, cependant, les conditions de validité du premier théorème sont rarement satisfaites et de nombreuses situations de défaillance de marché sont identifiées par l'économie publique. Dans l'ensemble de ces situations, les comportements individuels ne permettent par conséquent pas la réalisation d'un équilibre de marché optimal. Différentes solutions peuvent dès lors être envisagées pour pallier les défaillances du marché. Ces solutions reposent soit sur l'intervention d'une autorité externe au marché, le plus souvent la puissance publique, soit sur les mécanismes de marché eux mêmes. L'efficacité comparée de ces différents dispositifs fait l'objet de controverses théoriques et empiriques , suggérant que ni l'intervention publique, ni le recours aux solutions de marché ne peuvent en toute généralité être considérées comme des solutions idéales ou universelles. On montre tout d'abord que si l'intervention publique constitue un instrument important pour pallier les défaillances de marché, son efficacité doit être relativisée. Pour autant, les solutions reposant sur des mécanismes de marché n'ont elles aussi qu'une portée limitée, justifiant une approche pragmatique pour pallier les défaillances de marché.
1. Si l'intervention publique constitue un instrument important pour pallier les défaillances de marché, son efficacité doit être relativisée.
la variété des défaillances de marché fait écho la diversité des modalités d'interventions publiques destinées à y remédier. Leur efficacité se heurte cependant aux limites de l'intervention publique traditionnelle.
a. La diversité des modalités d'intervention publique destinées à pallier les défaillances de marché.
Face aux défaillances de marché, l'intervention publique prend tout d'abord la forme d'une action sur les prix. Ainsi en présence d'externalités, l'obstacle posé à l'efficacité du marché résulte des effets hors marchés engendrés par les actions individuelles, non pris en compte par le système de prix. Une solution consiste à rétablir la vérité des signaux prix en faisant en sorte, par l'intervention publique, d'aligner le coût social et le coût privé des activités individuelles à l'origine d'externalités négatives, et symétriquement, le bénéfice privé et le bénéfice social des activités à l'origine d'externalités positives. Suivant le principe de la taxation pigouvienne, les autorités publiques instaurent une taxe dans le premier cas ou une subvention dans le second ( Pigou, 1920 ), de sorte que les agents à l'origine d'externalités prennent en compte l'ensemble des conséquences de leurs choix individuels sur autrui et raisonnent à partir du " vrai " prix de marché. L'intervention publique peut aussi porter sur les prix en situation de monopole naturel. En présence de rendements d'échelles croissants et d'un niveau de coût marginal faible ou nul inférieur au coût moyen, l'égalisation entre prix de marché et coût marginal entraîne un profit négatif pour le producteur.
Afin d'éviter que ce dernier ne sorte du marché, les autorités publiques peuvent mettre en place un système de tarification administrée. Elles peuvent alors imposer à l'entreprise un prix de vente égale au coût marginal et la subventionner pour compenser la perte occasionnée. Elles peuvent aussi lui imposer de pratiquer un prix égal à son coût moyen, engendrant un profit nul pour l'entreprise. De la même façon, lorsque les autorités publiques se substituent aux agents privés pour offrir des biens collectifs non produits par le marché en raison de leur non rivalité et non exclusivité, le financement de la production de biens collectifs par l'impôt s'apparente à une action en prix des autorités publiques, l'impôt s'interprétant comme le prix à acquitter pour le contribuable en échange de sa consommation de bien collectif. Enfin, certaines réglementations en prix permettent de pallier les effets délétères des asymétries informationnelles sur le fonctionnement des marchés. En fournissant de l'information publique aux consommateurs, elles permettent la réalisation de transactions qui n'auraient pas lieu en leur absence. L'intervention publique prend aussi la forme d'une action sur les quantités. En présence d'externalités, l'instauration de normes et de réglementations contraignant les agents à produire le niveau d'externalités socialement optimal garantit la réalisation d'un équilibre efficace ( Baumol, 1972 ). La régulation publique des quantités d'externalités autorisées est également au fondement des marchés de droits. Ainsi sur le marché des droits à polluer ( Dales, 1968 ), les autorités publiques déterminent le montant d'externalités socialement souhaitables et distribuent aux agents des permis négociables qu'ils pourront ensuite échanger entre eux pour produire des externalités dans la limite du montant maximal initialement fixé.
En faisant varier les quantités de permis disponibles, les autorités peuvent faire varier les prix sur le marché et orienter les comportements privés des agents dans le sens qu'elles estiment souhaitable. En matière de biens collectifs, l'action sur les quantités prend la forme de l'offre directe de biens et services par la puissance publique. La non exclusivité des biens collectifs peut en effet induire des comportements de passager clandestin de part des individus, chacun souhaitant consommer un niveau élevé du bien, mais ne pas contribuer, ou seulement faiblement, à sa production ou son financement. Le marché ne permettant pas la production du bien en quantité suffisante ( Buchanan, 1968 ), il revient aux autorités publiques de fournir le bien en quantité socialement optimale. Une action publique sur les quantités se justifie également lorsque le marché conduit à la surexploitation privée de certains biens collectifs impurs, rivaux et non exclusifs : pour les ressources communes, des quotas régulant les quantités à disposition des agents peuvent être instaurés.Enfin, l'intervention publique peut porter sur la qualité des biens et services lorsque la défaillance du marché résulte d'une asymétrie informationnelle de type sélection adverse ( Akerlof, 1970 ). Dans ce cas, elle prend la forme de signaux ( Spence, 1973 ) envoyés par les agents informés aux agents non informés, par le biais de certifications ou de labels, et destinés à informer de la qualité réelle des biens offerts sur le marché. Ces différentes formes d'intervention publique n'ont cependant qu'une efficacité limitée pour pallier les défaillances de marché.
b. L'efficacité limitée de l'intervention publique face aux défaillances de marché.
L'efficacité de l'action publique face aux défaillances de marché peut être limitée pour plusieurs raisons. D'une part, elle est conditionnée à la réalisation d'hypothèses informationnelles très fortes de la plut des autorités publiques. En matière d'internalisation des externalités, l'instauration d'une taxe pigouvienne optimale nécessite par exemple que les autorités publiques connaissent les fonctions de coût et les dispositions marginales à payer des agents et soient capables de déterminer non seulement le montant socialement optimal d'externalité, mais aussi le taux de la taxe ou de la subvention optimale. La mise en place d'une tarification efficace en situation de monopole naturel suppose de la même façon leur connaissance précise des fonctions de coûts réelles de l'entreprise. Pour déterminer la quantité de bien collectif socialement souhaitable, elles doivent être capables d'évaluer la demande individuelle de chaque consommateur. En pratique, l'information et les capacités cognitives des décideurs publiques étant le plus souvent imparfaites, elles peuvent engendrer ds choix publics inefficaces. D'autre part, le processus même de décision publique peut engendrer des choix inefficients, ainsi que l'a souligné l'école des choix publics. En matière de production de biens collectifs, il peut ainsi amener des autorités publiques motivées par un objectif électoral à choisir la quantité préférée de l'électeur médian, au détriment de l'efficacité sociale. En outre, l'intervention publique est susceptible d'être biaisée en faveur d'intérêts particuliers. Certaines régulations publiques destinées à pallier les défaillances de marché peuvent alors être capturées au profit des intérêts de certains groupes au détriment de l'intérêt collectif ( Stigler, 1971; Peltzmann, 1976 ).
Par exemple, les choix publics de tarification du monopole naturel peuvent, dans certains environnements, favoriser les intérêts des opérateurs du secteur régulé plutôt que protéger les consommateurs. En présence d'enjeux globaux, la capacité des autorités publiques à pallier les défaillances de marché est en outre le plus souvent limitée : face à des biens collectifs globaux ( lutte contre le réchauffement climatique, préservation de la biodiversité, stabilité du système financier international, etc... ), la portée des interventions nationales est le plus souvent réduite à un territoire donné, tandis que les régulations internationales achoppent sur les intérêts particuliers des Etats, le plus souvent peu enclins à adopter un comportement coopératif. La portée limitée des solutions interventionnistes au problème des défaillances de marché a conduit à rechercher des solutions s'appuyant sur le mécanisme de marché lui même.
il y a 4 jours
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2. Les solutions reposant sur des mécanismes de marché n'ont elles aussi qu'une efficacité limitée, justifiant une approche pragmatique pour pallier les défaillances de marché.
Le marché peut, dans une certaine mesure, pallier ses propres défaillances, son efficacité étant alors tributaire de plusieurs conditions restrictives justifiant une approche pragmatique de la gestion des défaillances de marché.
a. La capacité du marché à pallier ses propres défaillances.
Empiriquement, plusieurs résultats expérimentaux nuancent l'ampleur et le caractère systématique des défaillances de marché. L'économie expérimentale souligne ainsi l'efficacité des marchés, et leur capacité à guider l'ensemble des agents vers une allocation collectivement optimale sur la base de décisions individuelles décentralisées, sans mécanisme de coordination autre que les forces de l'offre et de la demande, corroborant ainsi le premier théorème de l'économie du bien être pour les marchés non financiers ( Vernon Smith, 1862 ). En économie comportementale, le jeu du bien public met en évidence des comportements individuels de coopération volontaire de la part des agents : lorsqu'ils reçoivent une dotation individuelle qu'ils sont libres d'allouer soit à une consommation personnelle, soit au financement d'un projet collectif pour lequel leur contribution est à l'origine d'externalités positives pour les autres ( la contribution individuelle augmente le gain de tous ), les joueurs se comportent de façon coopérative, révélant des préférences sociales comme l'altruisme et mettant en oeuvre des comportements de coopération conditionnelle en fonction de ce qu'ils supposent être les intentions coopératives ou non des autres joueurs. Ce résultat relativise ainsi les défaillances de marché résultat des comportements de passager clandestin et, dans une certaine mesure, la nécessité d'une intervention externe pour y faire face. Lorsque les défaillances de marché sont avérées, des solutions reposant sur le mécanisme de marché lui même peuvent être utilisées pour pallier les défaillances de marché. En présence d'externalités, Coase ( 1960 ) a montré que la négociation privée peut conduire à l'internalisation des externalités sans intervention publique, en permettant aux agents d'échanger entre eux leurs droits de propriété sur des marchés ou quasi marchés.
La théorie des marchés contestables souligne également la capacité des mécanismes de marché à discipliner les comportements inefficaces des entreprises en situation de monopole naturel, la libre entrée et la libre sortie de concurrents potentiels suffisant à les dissuader de pratiquer des prix supérieurs au prix de concurrence ( Baumol, Panzar et Willig, 1980 ). Dans le même contexte de rendements d'échelle croissants, l'utilisation d'enchères " mimant "l e marché permet aussi l'allocation concurrentielle de droits de production monopolistique à un seul offreur sans induire de perte sociale sèche pour la société ( Demsetz, 1968 ). Enfin, la fourniture de biens collectifs par des entreprises privées se développe dans de nombreux secteurs d'activité ( éducation, santé, sécurité ). Cependant, l'aptitude du marché à pallier ses propres défaillances est tributaire de plusieurs conditions restrictives et parfois irréalistes.
b. La capacité limitée du marché à pallier ses propres défaillances en l'absence de dispositifs publics complémentaires.
La capacité du marché à gérer ses propres défaillances dépend de plusieurs conditions. Ainsi, la négociation privée coasienne requiert une définition préalable des droits de propriété, un niveau faible de coûts de transactions et l'existence d'institutions judiciaires et juridiques garantissant des sanctions effectives en cas de non respect de l'allocation initiale des droits de propriété. Ces conditions étant rarement satisfaites, l'internalisation des externalités par cette méthode demeure peu fréquente en pratique. De même, la contestabilité du marché et les mécanismes d'enchère concurrentielle n'offrent qu'un substitut limité à la réglementation publiques des monopoles naturels. Les hypothèses de libre entrée et de libre sortie définissant un marché contestable sont rarement vérifiées dans la réalité, de même que celles assurant l'efficacité du système d'enchères ( définition et pré appropriation de l'actif mis aux enchères, faible coût de l'organisation du processus d'enchère, etc ). Le constat de l'efficacité limitée du marché pour pallier ses propres défaillances conduit à réfléchir à sa possible complémentarité avec l'action publique.
Chez Coase, l'internalisation des externalités par la négociation privée nécessite en effet que les autorités publiques aient préalablement attribué les droits aux agents et les fassent respecter. Elle requiert également que les autorités créent un environnement favorable à la négociation privée, en réduisant les coûts de transaction à un niveau acceptable pour les agents. Dans les situations de monopole naturel, le rôle des autorités publiques est également crucial pour garantir l'efficacité des mécanismes marchands se substituant à l'intervention publique directe. Elles doivent notamment favoriser le bon fonctionnement du marché par la mise en place d'un environnement juridique adapté ( droit de la concurrence ) et de régulateurs sectoriels en charge de garantir la libre entrée et la libre sortie sur le marché, d'organiser des procédures d'enchères optimales et de proposer aux entreprises des contrats incitatifs les amenant à réaliser les choix de production socialement optimaux en dépit de leur supériorité informationnelle.
c. L'absence de solution idéale aux défaillances de marché justifie l'adoption d'une démarche pragmatique.
L'absence de consensus quant à la supériorité du marché ou de l'intervention publique pour pallier les défaillances de marché suggère qu'aucune de ces solutions n'est idéale ou universelle a priori. Au contraire, leur efficacité relative doit, selon les économistes néo institutionnels, être évaluée au cas par cas, en fonction des gains et coûts associés. Selon Coase ( 1974 ), les phares constituent ainsi un exemple de bien collectif produit, selon les époques, de façon publique ou privée. Le choix entre production directe par la puissance publique ou par une entreprise privée dépend alors notamment de considérations organisationnelles pour réguler les monopoles naturels doit de la même façon être guidée par la comparaison de leurs coûts et avantages respectifs, au cas par cas. En matière d'externalités, le choix entre solution interventionniste et solution négociée doit également s'effectuer sur la base de leur faisabilité respective, dépendant notamment du niveau des coûts de transaction associés, et non pas en toute généralité. L'expérience montre en outre que certaines défaillances de marché sont gérées efficacement par des dispositifs institutionnels originaux sans avoir recours aux autorités publiques ou au marché. La gestion des biens communs par des communautés locales d'usagers souligne à cet égard l'importance de règles institutionnelles adaptées aux contexte socio écologiques et l'imbrication des dispositifs privés et publics pour gérer la défaillance du marché résultat de la rivalité des biens communs ( Ostrom, 1990 ). Au delà du choix binaire entre autorités publiques et marché, l'observation empirique met donc en évidence la variété des modes d'organisation et de gestion fondés sur la coopération dans plusieurs contextes de dilemmes du prisonniers constitutifs de défaillances de marché.
Conclusion.
En définitive , aucune solution ne s'impose donc en toute généralité pour pallier les défaillances de marché. Au contraire, les différentes modalités d'intervention publique et de mécanismes marchands envisagés par l'analyse économique souffrent toutes, à des degrés divers, d'imperfections et de limites. Il convient par conséquent d'évaluer leur efficacité relative de façon pragmatique, dans leur environnement spécifique, ainsi que de considérer leur complémentarité éventuelle et la possibilité de formes originales et innovantes de gestion des défaillances de marché.
2. Les solutions reposant sur des mécanismes de marché n'ont elles aussi qu'une efficacité limitée, justifiant une approche pragmatique pour pallier les défaillances de marché.
Le marché peut, dans une certaine mesure, pallier ses propres défaillances, son efficacité étant alors tributaire de plusieurs conditions restrictives justifiant une approche pragmatique de la gestion des défaillances de marché.
a. La capacité du marché à pallier ses propres défaillances.
Empiriquement, plusieurs résultats expérimentaux nuancent l'ampleur et le caractère systématique des défaillances de marché. L'économie expérimentale souligne ainsi l'efficacité des marchés, et leur capacité à guider l'ensemble des agents vers une allocation collectivement optimale sur la base de décisions individuelles décentralisées, sans mécanisme de coordination autre que les forces de l'offre et de la demande, corroborant ainsi le premier théorème de l'économie du bien être pour les marchés non financiers ( Vernon Smith, 1862 ). En économie comportementale, le jeu du bien public met en évidence des comportements individuels de coopération volontaire de la part des agents : lorsqu'ils reçoivent une dotation individuelle qu'ils sont libres d'allouer soit à une consommation personnelle, soit au financement d'un projet collectif pour lequel leur contribution est à l'origine d'externalités positives pour les autres ( la contribution individuelle augmente le gain de tous ), les joueurs se comportent de façon coopérative, révélant des préférences sociales comme l'altruisme et mettant en oeuvre des comportements de coopération conditionnelle en fonction de ce qu'ils supposent être les intentions coopératives ou non des autres joueurs. Ce résultat relativise ainsi les défaillances de marché résultat des comportements de passager clandestin et, dans une certaine mesure, la nécessité d'une intervention externe pour y faire face. Lorsque les défaillances de marché sont avérées, des solutions reposant sur le mécanisme de marché lui même peuvent être utilisées pour pallier les défaillances de marché. En présence d'externalités, Coase ( 1960 ) a montré que la négociation privée peut conduire à l'internalisation des externalités sans intervention publique, en permettant aux agents d'échanger entre eux leurs droits de propriété sur des marchés ou quasi marchés.
La théorie des marchés contestables souligne également la capacité des mécanismes de marché à discipliner les comportements inefficaces des entreprises en situation de monopole naturel, la libre entrée et la libre sortie de concurrents potentiels suffisant à les dissuader de pratiquer des prix supérieurs au prix de concurrence ( Baumol, Panzar et Willig, 1980 ). Dans le même contexte de rendements d'échelle croissants, l'utilisation d'enchères " mimant "l e marché permet aussi l'allocation concurrentielle de droits de production monopolistique à un seul offreur sans induire de perte sociale sèche pour la société ( Demsetz, 1968 ). Enfin, la fourniture de biens collectifs par des entreprises privées se développe dans de nombreux secteurs d'activité ( éducation, santé, sécurité ). Cependant, l'aptitude du marché à pallier ses propres défaillances est tributaire de plusieurs conditions restrictives et parfois irréalistes.
b. La capacité limitée du marché à pallier ses propres défaillances en l'absence de dispositifs publics complémentaires.
La capacité du marché à gérer ses propres défaillances dépend de plusieurs conditions. Ainsi, la négociation privée coasienne requiert une définition préalable des droits de propriété, un niveau faible de coûts de transactions et l'existence d'institutions judiciaires et juridiques garantissant des sanctions effectives en cas de non respect de l'allocation initiale des droits de propriété. Ces conditions étant rarement satisfaites, l'internalisation des externalités par cette méthode demeure peu fréquente en pratique. De même, la contestabilité du marché et les mécanismes d'enchère concurrentielle n'offrent qu'un substitut limité à la réglementation publiques des monopoles naturels. Les hypothèses de libre entrée et de libre sortie définissant un marché contestable sont rarement vérifiées dans la réalité, de même que celles assurant l'efficacité du système d'enchères ( définition et pré appropriation de l'actif mis aux enchères, faible coût de l'organisation du processus d'enchère, etc ). Le constat de l'efficacité limitée du marché pour pallier ses propres défaillances conduit à réfléchir à sa possible complémentarité avec l'action publique.
Chez Coase, l'internalisation des externalités par la négociation privée nécessite en effet que les autorités publiques aient préalablement attribué les droits aux agents et les fassent respecter. Elle requiert également que les autorités créent un environnement favorable à la négociation privée, en réduisant les coûts de transaction à un niveau acceptable pour les agents. Dans les situations de monopole naturel, le rôle des autorités publiques est également crucial pour garantir l'efficacité des mécanismes marchands se substituant à l'intervention publique directe. Elles doivent notamment favoriser le bon fonctionnement du marché par la mise en place d'un environnement juridique adapté ( droit de la concurrence ) et de régulateurs sectoriels en charge de garantir la libre entrée et la libre sortie sur le marché, d'organiser des procédures d'enchères optimales et de proposer aux entreprises des contrats incitatifs les amenant à réaliser les choix de production socialement optimaux en dépit de leur supériorité informationnelle.
c. L'absence de solution idéale aux défaillances de marché justifie l'adoption d'une démarche pragmatique.
L'absence de consensus quant à la supériorité du marché ou de l'intervention publique pour pallier les défaillances de marché suggère qu'aucune de ces solutions n'est idéale ou universelle a priori. Au contraire, leur efficacité relative doit, selon les économistes néo institutionnels, être évaluée au cas par cas, en fonction des gains et coûts associés. Selon Coase ( 1974 ), les phares constituent ainsi un exemple de bien collectif produit, selon les époques, de façon publique ou privée. Le choix entre production directe par la puissance publique ou par une entreprise privée dépend alors notamment de considérations organisationnelles pour réguler les monopoles naturels doit de la même façon être guidée par la comparaison de leurs coûts et avantages respectifs, au cas par cas. En matière d'externalités, le choix entre solution interventionniste et solution négociée doit également s'effectuer sur la base de leur faisabilité respective, dépendant notamment du niveau des coûts de transaction associés, et non pas en toute généralité. L'expérience montre en outre que certaines défaillances de marché sont gérées efficacement par des dispositifs institutionnels originaux sans avoir recours aux autorités publiques ou au marché. La gestion des biens communs par des communautés locales d'usagers souligne à cet égard l'importance de règles institutionnelles adaptées aux contexte socio écologiques et l'imbrication des dispositifs privés et publics pour gérer la défaillance du marché résultat de la rivalité des biens communs ( Ostrom, 1990 ). Au delà du choix binaire entre autorités publiques et marché, l'observation empirique met donc en évidence la variété des modes d'organisation et de gestion fondés sur la coopération dans plusieurs contextes de dilemmes du prisonniers constitutifs de défaillances de marché.
Conclusion.
En définitive , aucune solution ne s'impose donc en toute généralité pour pallier les défaillances de marché. Au contraire, les différentes modalités d'intervention publique et de mécanismes marchands envisagés par l'analyse économique souffrent toutes, à des degrés divers, d'imperfections et de limites. Il convient par conséquent d'évaluer leur efficacité relative de façon pragmatique, dans leur environnement spécifique, ainsi que de considérer leur complémentarité éventuelle et la possibilité de formes originales et innovantes de gestion des défaillances de marché.
il y a 4 jours
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Sujet d'oral.
Faut il combattre les monopoles?
Introduction.
Une entreprise en situation de monopole est seule à offrir un certain type de bien sur le marché. Face à des consommateurs ne pouvant reporter leur demande vers un autre produit, l'entreprise " faiseuse de prix ", est en mesure de pratiquer un prix supérieur à celui du marché concurrentiel et d'offrir une quantité de biens inférieure à celle sui serait produite en situation concurrentielle. Les acheteurs paient alors le bien à un prix supérieur à celui qu'ils auraient payé en situation de concurrence et certains consommateurs désireux de consommer le bien pour le prix de concurrence sont exclus de sa consommation. L'inefficacité économique semble dès lors justifier de combattre les monopoles. Néanmoins, cette analyse demande à être nuancée. Sous certaines conditions, le monopole engendre des gains pour la société et ne peut donc être combattu au nom de l'efficacité économique.
Le coût social des monopoles justifie de les combattre en raison de leur inefficacité économique.
a. Perte sociale sèche et l'inefficacité du monopole.
En situation de monopole, la demande totale sur le marché, qui est une fonction décroissante du produit, se confond avec la demande adressée à l'entreprise, notée D(p). La recette marginale du monopole, notée Rm, est décroissante. En effet, seul offreur sur le marché, le monopole augmente l'offre totale sur le marché lorsqu'il produit une unité supplémentaire. Pour vendre cette unité supplémentaire, il doit accepter de réduire le prix auquel il vend l'ensemble des unités produites. Il choisir rationnellement de produire la quantité maximisant son profit, pour laquelle son coût marginal Cm est égal à sa recette marginale. Il fixe le prix qui lui permet de vendre sa quantité d'équilibre. Ce prix d'équilibre est supérieur au coût marginal, à la différence d'un marché de concurrence pure et parfaite où le prix d'équilibre est égal au coût marginal. A l'équilibre, le monopoleur offre donc une quantité Q* inférieur à celle qui serait produite en concurrence pure et parfaite, à un prix p* supérieur au prix pc de concurrence pure et parfaite. L'équilibre en quantité et prix du monopole se traduit donc par une situation inefficace économiquement. Pour le niveau de prix p* choisi par le monopole, le surplus des consommateurs est en effet réduit par rapport à la situation de concurrence parfaite, certains consommateurs étant exclus de la consommation, alors que leur disposition à payer est supérieure ou égale au coût de production. Il en résulte une perte de bien être sociale. A contrario, en situation de concurrence parfaite, le surplus social est maximal ( pas de perte sociale sèche ). L'existence d'une perte sociale sèche justifie donc la mise en place d'actions destinées à combattre les monopoles.
b. Un coût social du monopole supérieur à la perte sociale sèche.
Le coût social du monopole ne se limite pas à la seule perte sociale sèche. Il intègre en outre le gaspillage de ressources auquel procèdent les entreprises souhaitant obtenir ou préserver une position de monopole. Ces dépenses, qui ne donnent pas lieu à une production, prennent par exemple la forme de dépenses de lobbying et de recherche de rente ( Tullock, 1967; Krueger, 1974; Prosner, 1975 ). Le monopole peut par ailleurs être associé à des formes d'inefficacité productive, lorsqu'il produit à un coût supérieur à celui d'une entreprise opérant en situation concurrentielle en raison de choix technologiques ou organisationnels sous optimaux. Une telle situation s’explique notamment par l'absence de pression concurrentielle et d'incitation du monopole à maximiser son profit et à innover. A contrario, la concurrence favorise la diversité des produits et des approches technologiques, en même temps qu'elle maintient une pression concurrentielle sur les prix, au bénéfice des consommateurs. L'inefficacité économique des monopoles justifie ainsi de les combattre par une politique de la concurrence et des régulations sectorielles adaptées. Néanmoins, dans certaines situations, le monopole engendre des gains pour la société et ne peut être combattu au nom de l'efficacité économique.
2. Dans certaines situations, le monopole constitue une structure de marché efficace qu'il n'est pas justifié de combattre.
a. Sous certaines conditions, le monopole conduit à un équilibre socialement optimal.
Un monopole pratiquant une discrimination parfaite par les prix vend le même produit à des prix différents selon les consommateurs, sans que le coût de production ou de mise à disposition ne justifie cette différence ( Pigou, 1920 ). Il fixe pour chaque unité un prix égal au maximum de ce que le consommateur est disposé à payer pour cette unité et choisit de produire la même quantité qu'en situation concurrentielle, de manière à capter l'intégralité du surplus des consommateurs. Le surplus social est maximal est l'équilibre de monopole obtenu est donc socialement efficace. Cependant, le partage des gains à l'échange diffère de ce qu'il serait en situation de concurrence : le monopole s'approprie la totalité du surplus du marché, tandis que le surplus des consommateurs est nul. Le monopole ne peut alors pas être combattu au motif de son inefficacité économique. Mais il peut être contesté en raison de ses effets redistributifs, plus ou moins acceptables socialement. Sur un marché contestable, caractérisé par la libre entrée et sortie des concurrents, un monopole peut également se comporter de façon aussi efficace qu'une entreprise en situation concurrentielle. La concurrence potentielle liée à la menace d'entrée de nouveaux concurrents suffit en effet à discipliner l'entreprise monopolistique installée et à assurer l'élimination de la rente de monopole, sans qu'il ne soit nécessaire de combattre les monopoles par d'autres moyens ( Baumol, Panzar et Willig, 1982 ).
Les conditions de la contestabilité du marché étant cependant rarement satisfaites en pratique, une action des autorités de la concurrence garantissant l'absence de coûts irréversibles à la libre entrée et libre sortie du marché peut cependant être nécessaire pour garantir l'efficacité du monopole. Enfin, en situation de rendements d'échelle croissants, liés à des coûts fixes élevés et à un coût moyen de production décroissant, il est moins coûteux de confier la production à une entreprise en situation de monopole plutôt qu'à plusieurs entreprises de concurrence. Le monopole constitue alors la structure naturelle du marché qu'il n'est donc pas pertinent de combattre compte tenu de son efficience économique. Néanmoins, à l'instar d'autres entreprises monopolistiques, le monopole naturel est susceptible d'abuser de son pouvoir de marché. Le cas échéant, il doit donc être réglementé par le biais d'une politique de la concurrence et de régulations adaptées garantissant l'efficacité de ses choix.
b. L'efficacité dynamique du monopole.
Si l'absence de pression concurrentielle peut dissuader le monopole d'innover, ce dernier peut aussi favoriser l'innovation ( Schumpeter, 1942 ). D'une part, la rente temporaire retirée par un monopole du fait d'être seul à offrir un produit innovant sur un marché constitue une incitation à innover. D'autre part, la rente du monopole accroît sa capacité de financement de l'innovation. A contrario, des entreprises en concurrence contraintes de pratiquer un prix proche du coût de production bénéficient généralement d'une capacité de financement moindre. En termes d'efficacité dynamique, le monopole peut donc s'avérer à moyen et long terme supérieur à la concurrence parfaite. Empiriquement, les effets comparés du monopole et de la concurrence sur l'innovation sont ambivalents et dépendent notamment des secteurs de l'économie et de la nature des innovations. Dans une perspective d'efficacité dynamique, l'objectif n'est donc pas de combattre les monopoles, mais d'inciter les agents à l'effort d'innovation optimal, au besoin par l'instauration de droits de monopoles institutionnels ou légaux protégeant temporairement l'innovateur de la concurrence, sous la forme de droits de propriété intellectuelle ou industrielle. La durée et l'étendue de la protection sont alors calculées de manière à maximiser le bien être social, en comparant le coût social du monopole lié à la perte sociale sèche et les gains associés au monopole en termes d'innovation. Les autorités de la concurrence procèdent à un arbitrage similaire entre efficacité statique et dynamique pour autoriser ou non les accords de coopération entre firmes en matière d'innovation.
En définitive, il n'est pas possible de répondre en toute généralité à la question de savoir s'il faut ou non combattre les monopoles. La réponse dépend en effet notamment d'un arbitrage entre efficacité statique, qui requiert un marché parfaitement concurrentiel, et efficacité dynamique, qui peut être compatible avec le monopole, ainsi que de la structure naturelle du marché. Il n'est ainsi pas judicieux de combattre les monopoles en tant que tels, car ils ne sont pas par nature contradictoires, avec l'efficacité économique et la maximisation du bien être social. En revanche, lorsqu'ils sont à l'origine d'inefficacité, il peut être pertinent de les réguler, sous la forme de politiques de la concurrence et de régulations sectorielles adaptées.
Sujet d'oral.
Faut il combattre les monopoles?
Introduction.
Une entreprise en situation de monopole est seule à offrir un certain type de bien sur le marché. Face à des consommateurs ne pouvant reporter leur demande vers un autre produit, l'entreprise " faiseuse de prix ", est en mesure de pratiquer un prix supérieur à celui du marché concurrentiel et d'offrir une quantité de biens inférieure à celle sui serait produite en situation concurrentielle. Les acheteurs paient alors le bien à un prix supérieur à celui qu'ils auraient payé en situation de concurrence et certains consommateurs désireux de consommer le bien pour le prix de concurrence sont exclus de sa consommation. L'inefficacité économique semble dès lors justifier de combattre les monopoles. Néanmoins, cette analyse demande à être nuancée. Sous certaines conditions, le monopole engendre des gains pour la société et ne peut donc être combattu au nom de l'efficacité économique.
Le coût social des monopoles justifie de les combattre en raison de leur inefficacité économique.
a. Perte sociale sèche et l'inefficacité du monopole.
En situation de monopole, la demande totale sur le marché, qui est une fonction décroissante du produit, se confond avec la demande adressée à l'entreprise, notée D(p). La recette marginale du monopole, notée Rm, est décroissante. En effet, seul offreur sur le marché, le monopole augmente l'offre totale sur le marché lorsqu'il produit une unité supplémentaire. Pour vendre cette unité supplémentaire, il doit accepter de réduire le prix auquel il vend l'ensemble des unités produites. Il choisir rationnellement de produire la quantité maximisant son profit, pour laquelle son coût marginal Cm est égal à sa recette marginale. Il fixe le prix qui lui permet de vendre sa quantité d'équilibre. Ce prix d'équilibre est supérieur au coût marginal, à la différence d'un marché de concurrence pure et parfaite où le prix d'équilibre est égal au coût marginal. A l'équilibre, le monopoleur offre donc une quantité Q* inférieur à celle qui serait produite en concurrence pure et parfaite, à un prix p* supérieur au prix pc de concurrence pure et parfaite. L'équilibre en quantité et prix du monopole se traduit donc par une situation inefficace économiquement. Pour le niveau de prix p* choisi par le monopole, le surplus des consommateurs est en effet réduit par rapport à la situation de concurrence parfaite, certains consommateurs étant exclus de la consommation, alors que leur disposition à payer est supérieure ou égale au coût de production. Il en résulte une perte de bien être sociale. A contrario, en situation de concurrence parfaite, le surplus social est maximal ( pas de perte sociale sèche ). L'existence d'une perte sociale sèche justifie donc la mise en place d'actions destinées à combattre les monopoles.
b. Un coût social du monopole supérieur à la perte sociale sèche.
Le coût social du monopole ne se limite pas à la seule perte sociale sèche. Il intègre en outre le gaspillage de ressources auquel procèdent les entreprises souhaitant obtenir ou préserver une position de monopole. Ces dépenses, qui ne donnent pas lieu à une production, prennent par exemple la forme de dépenses de lobbying et de recherche de rente ( Tullock, 1967; Krueger, 1974; Prosner, 1975 ). Le monopole peut par ailleurs être associé à des formes d'inefficacité productive, lorsqu'il produit à un coût supérieur à celui d'une entreprise opérant en situation concurrentielle en raison de choix technologiques ou organisationnels sous optimaux. Une telle situation s’explique notamment par l'absence de pression concurrentielle et d'incitation du monopole à maximiser son profit et à innover. A contrario, la concurrence favorise la diversité des produits et des approches technologiques, en même temps qu'elle maintient une pression concurrentielle sur les prix, au bénéfice des consommateurs. L'inefficacité économique des monopoles justifie ainsi de les combattre par une politique de la concurrence et des régulations sectorielles adaptées. Néanmoins, dans certaines situations, le monopole engendre des gains pour la société et ne peut être combattu au nom de l'efficacité économique.
2. Dans certaines situations, le monopole constitue une structure de marché efficace qu'il n'est pas justifié de combattre.
a. Sous certaines conditions, le monopole conduit à un équilibre socialement optimal.
Un monopole pratiquant une discrimination parfaite par les prix vend le même produit à des prix différents selon les consommateurs, sans que le coût de production ou de mise à disposition ne justifie cette différence ( Pigou, 1920 ). Il fixe pour chaque unité un prix égal au maximum de ce que le consommateur est disposé à payer pour cette unité et choisit de produire la même quantité qu'en situation concurrentielle, de manière à capter l'intégralité du surplus des consommateurs. Le surplus social est maximal est l'équilibre de monopole obtenu est donc socialement efficace. Cependant, le partage des gains à l'échange diffère de ce qu'il serait en situation de concurrence : le monopole s'approprie la totalité du surplus du marché, tandis que le surplus des consommateurs est nul. Le monopole ne peut alors pas être combattu au motif de son inefficacité économique. Mais il peut être contesté en raison de ses effets redistributifs, plus ou moins acceptables socialement. Sur un marché contestable, caractérisé par la libre entrée et sortie des concurrents, un monopole peut également se comporter de façon aussi efficace qu'une entreprise en situation concurrentielle. La concurrence potentielle liée à la menace d'entrée de nouveaux concurrents suffit en effet à discipliner l'entreprise monopolistique installée et à assurer l'élimination de la rente de monopole, sans qu'il ne soit nécessaire de combattre les monopoles par d'autres moyens ( Baumol, Panzar et Willig, 1982 ).
Les conditions de la contestabilité du marché étant cependant rarement satisfaites en pratique, une action des autorités de la concurrence garantissant l'absence de coûts irréversibles à la libre entrée et libre sortie du marché peut cependant être nécessaire pour garantir l'efficacité du monopole. Enfin, en situation de rendements d'échelle croissants, liés à des coûts fixes élevés et à un coût moyen de production décroissant, il est moins coûteux de confier la production à une entreprise en situation de monopole plutôt qu'à plusieurs entreprises de concurrence. Le monopole constitue alors la structure naturelle du marché qu'il n'est donc pas pertinent de combattre compte tenu de son efficience économique. Néanmoins, à l'instar d'autres entreprises monopolistiques, le monopole naturel est susceptible d'abuser de son pouvoir de marché. Le cas échéant, il doit donc être réglementé par le biais d'une politique de la concurrence et de régulations adaptées garantissant l'efficacité de ses choix.
b. L'efficacité dynamique du monopole.
Si l'absence de pression concurrentielle peut dissuader le monopole d'innover, ce dernier peut aussi favoriser l'innovation ( Schumpeter, 1942 ). D'une part, la rente temporaire retirée par un monopole du fait d'être seul à offrir un produit innovant sur un marché constitue une incitation à innover. D'autre part, la rente du monopole accroît sa capacité de financement de l'innovation. A contrario, des entreprises en concurrence contraintes de pratiquer un prix proche du coût de production bénéficient généralement d'une capacité de financement moindre. En termes d'efficacité dynamique, le monopole peut donc s'avérer à moyen et long terme supérieur à la concurrence parfaite. Empiriquement, les effets comparés du monopole et de la concurrence sur l'innovation sont ambivalents et dépendent notamment des secteurs de l'économie et de la nature des innovations. Dans une perspective d'efficacité dynamique, l'objectif n'est donc pas de combattre les monopoles, mais d'inciter les agents à l'effort d'innovation optimal, au besoin par l'instauration de droits de monopoles institutionnels ou légaux protégeant temporairement l'innovateur de la concurrence, sous la forme de droits de propriété intellectuelle ou industrielle. La durée et l'étendue de la protection sont alors calculées de manière à maximiser le bien être social, en comparant le coût social du monopole lié à la perte sociale sèche et les gains associés au monopole en termes d'innovation. Les autorités de la concurrence procèdent à un arbitrage similaire entre efficacité statique et dynamique pour autoriser ou non les accords de coopération entre firmes en matière d'innovation.
En définitive, il n'est pas possible de répondre en toute généralité à la question de savoir s'il faut ou non combattre les monopoles. La réponse dépend en effet notamment d'un arbitrage entre efficacité statique, qui requiert un marché parfaitement concurrentiel, et efficacité dynamique, qui peut être compatible avec le monopole, ainsi que de la structure naturelle du marché. Il n'est ainsi pas judicieux de combattre les monopoles en tant que tels, car ils ne sont pas par nature contradictoires, avec l'efficacité économique et la maximisation du bien être social. En revanche, lorsqu'ils sont à l'origine d'inefficacité, il peut être pertinent de les réguler, sous la forme de politiques de la concurrence et de régulations sectorielles adaptées.
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Fiche notion.
Les théories protectionnistes.
Le protectionnisme est une politique commerciale consistant à protéger une économie nationale de la concurrence étrangère. Il existe divers dispositifs pour le mettre en oeuvre : on les distingue généralement en barrières tarifaires ( droits de douane ) et barrières non tarifaires ( normes techniques, normes sanitaires, quotas d'importation, etc... ). On peut notamment y ajouter la pratique de la dévaluation ou encore des subventions aux exportateurs. En revanche, les grandes théories protectionnistes ne sont pas très nombreuses. Il faut remonter un peu avant le XIXème siècle pour trouver la première de ces doctrines : le protectionnisme éducateur de l'économiste allemande Friedrich List ( Système d'économie nationale politique, 1841 ). Alors que l'économie allemande est en train de s'industrialiser, elle est alors un pays en retard ( ou " later commer " ) qui souhaite rattraper les pays déjà présents sur le marché mondial ( ou " early starter " ) comme la France, le Royaume Unie et les Etats Unis. Même si les industries allemandes sont plus compétitives que les industries françaises ou anglaises grâce à une technologie plus récente notamment, elles ne peuvent leur prendre des parts de marché car elles ne bénéficient pas d'économies d'échelle. Friedrich List préconise que les " industries dans l'enfance " allemandes soient protégées dans un premier temps, afin qu'elle puisse acquérir des parts de marché sur le marché national et ainsi développer des économies d'échelle. Gagnant en " maturité ", elles peuvent ensuite affronter la concurrence mondiale. Le protectionnisme éducateur est un protectionnisme temporaire et offensif : " Le protectionnisme est notre voie, le libre échange est notre but " conclut List.
De fait, l'Allemagne deviendra le premier producteur industriel à la fin du XIXème siècle, en partie grâce à ses mesures protectionnistes. Bien plus tard, dans la seconde partie du XXème siècle, l'économiste britannique Nicholas Kaldor imagine la nécessité de protéger " les industries vieillissantes " ( ou sénéscentes ), ces entreprises qui ne parviennent plus à rester compétitives, notamment en raison de la concurrence internationale, mais qui impliquent un grand nombre d'emplois. L'Etat protège ces industries en bout de course avec l'objectif de gagner du temps, avant un reclassement des travailleurs ou un repositionnement en termes d'activité. Il s'agit donc d'une mesure politique visant avant tout à maîtriser l'évolution du taux de chômage. En France, au début des années 1980, la branche de la sidérurgie a longtemps été portée à bout de bras par les subventions publiques alors que son destin était scellé par la compétitivité de la Corée du Sud. Enfin, il existe une dernière grande théorie protectionniste, la politique commerciale stratégique, qui a été popularisée par l'économiste américain Paul Krugman. Le marché mondial se trouve souvent en concurrence imparfaite, en particulier au regard du critère de l'atomicité. Si bien que des activités sont organisées autour de monopoles ou d'oligopoles qui profitent de leur pouvoir de marché dominant pour mettre en place des barrières à l'entrée aux nouveaux concurrents; Dès lors, une politique industrielle nationale ou régionale ( dans le cas de l'Europe ) verticale est légitime pour favoriser la concurrence à l'échelle internationale, l'Etat subventionne des champions nationaux.
L'exemple le plus commenté est celui du duopole Boeing/Airbus. le constructeur aéronautique américain est un leader incontesté jusqu'au début des années 1970 lorsque Airbus a été créé. Il aurait été très compliqué pour le constructeur aéronautique européen de devenir un véritable concurrent de son homologue américain sans qu'une politique commerciale stratégie soit mise en oeuvre. Les Etats français et allemand soutiennent le projet initialement - aujourd'hui les subventions viennent principalement de l'UE - rendant possible une concurrence plus importante que le marché des avions civiles. Le monopole est devenu un duopole.
Fiche notion.
Les mesures de la rentabilité.
1. Pourquoi mesurer la rentabilité des entreprises?
On trouve déjà chez les économistes classiques l'idée que les capitalistes font des avances en capital sous différentes formes ( capital fixe et capital circulant ) pour acheter les ressources qui vont leur permettre ensuite de produire les marchandises qu'ils vendront à leur tour sur un marché, en espérant dégager un profit. S'ils accumulent méthodiquement du capital, à la façon des premiers capitalistes décrits par Weber, ils arbitrent entre différents projets d'investissement et les comparent en termes de taux de profit espéré : ils rapportent les sommes engagées pour financer le projet aux profits qu'ils espèrent en tirer. La rentabilité d'un projet c'est donc toujours une comparaison entre les résultats d'un projet et les moyens qu'on a engagés pour le financer. Les entrepreneurs ne sont pas les seuls intéressés à ces mesures de la rentabilité. En effet pour financer ces projets, les entrepreneurs ont souvent besoin de faire appel à un financement externe et les prêteurs comme les apporteurs de capitaux propres cherchent eux aussi à anticiper la rentabilité des projets qu'ils contribuent à financer. Enfin, comme la rentabilité est un déterminant important de la dynamique des investissements et donc de l'activité à court et à long terme, les acteurs publics se soucient eux aussi de la rentabilité des entreprises et mobilisent dans ce but des indicateurs de la comptabilité nationale.
2. Comment mesurer les résultats des entreprises?
S'il existe différentes mesures de la rentabilité c'est d'abord qu'il existe différentes mesures des résultats d'un projet : en comptabilité nationale, les résultats sont mesurés soit par l'EBE ( la valeur ajoutée brute moins les salaires moins les impôts sur la production ) soit par l'ENE ( l'EBE moins les dotations aux amortissements ) des sociétés non financières; en comptabilité financière, on considère plus souvent le résultat opérationnel, le résultat d'exploitation ou le résultat net d'exploitation : - le résultat d'exploitation ( operating profit en anglais ), c'est l'ensemble des recettes au sens large de l'entreprise ( la production vendue et les stocks, les subventions et toutes les sommes reçues ) moins les charges d'exploitation ( les dépenses courantes de l'entreprise, celles qui n'ont rien d'exceptionnel soit les salaires et les cotisations sociales, les sommes versées aux fournisseurs et aux différents prestataires de services, les taxes mais pas l'impôt sur les bénéfices ); - dans les pays anglo saxons, on mesure souvent l'EBITDA ( Earning Before Interests, Taxes, Depreciation and Amortization ) : c'est donc le résultat brut avant paiement des intérêts aux prêteurs, des impôts et des sommes consacrées aux investissements productifs. C'est aussi le résultat opérationnel avant les dépenses annuelles d'investissement.
3. Comment mesurer la rentabilité des entreprises.
a. La rentabilité économique.
C'est la rentabilité des projets indépendamment de la façon dont ils sont financés. C'est le rapport entre les résultats avant que l'entreprise ait versé des intérêts à ses prêteurs ( au numérateur à et l'ensemble des sommes engagées pour financer les projets ( au dénominateur ). En comptabilité nationale, on la mesure souvent de la façon suivante : rentabilité économique = excédent brut d'exploitation / capitaux propres + capitaux empruntés.
b. La rentabilité financière.
C'est la rentabilité des capitaux propres utilisées pour financer les entreprises. C'est une mesure qui intéresse les apporteurs de capitaux propres et donc les actionnaires quand il y en a. C'est le rapport entre les sommes qui restent aux entreprises une fois qu'elles ont payé l'ensemble de leurs dépenses y compris les intérêts versés aux prêteurs. En comptabilité nationale, on peut la mesurer de la façon suivante : rentabilité = Excédent brut d'exploitation - intérêts versés aux prêteurs / capitaux propres = EBE - i. K D / K P
c. Les liens entre rentabilité financière et rentabilité économique.
On note 1 = levier d'endettement = capitaux empruntés / capitaux propres Plus ce levier d'endettement est élevé, plus les entreprises se financent par emprunt plutôt que par des capitaux propres. On peut décomposer la rentabilité financière de façon à faire apparaître ses liens avec la rentabilité économique et ses autres déterminants : rentabilité financière = EBE - i. K D / K P = EBE / K X K/K P - i. X K D / K P = EBE / K X K P + K D / K P - i. l = rentabilité économique ( 1 + levier d'endettement ) - ( taux d'intérêt X levier d'endettement ). rentabilité financière = rentabilité économique + levier d'endettement ( rentabilité économique - taux d'intérêt ) On en conclut que si le taux de rentabilité économique est supérieur au taux d'intérêt que l'on doit verse aux prêteurs ( on dit que la profitabilité est positive ), alors la rentabilité financière est supérieure à la rentabilité économique et elle l'est d'autant plus que le levier d'endettement est élevé. C'est ce que l'on appelle un levier positif : plus les entreprises s'endettent et plus la rentabilité des capitaux propres qui les financent est élevé.
Fiche notion.
Les théories protectionnistes.
Le protectionnisme est une politique commerciale consistant à protéger une économie nationale de la concurrence étrangère. Il existe divers dispositifs pour le mettre en oeuvre : on les distingue généralement en barrières tarifaires ( droits de douane ) et barrières non tarifaires ( normes techniques, normes sanitaires, quotas d'importation, etc... ). On peut notamment y ajouter la pratique de la dévaluation ou encore des subventions aux exportateurs. En revanche, les grandes théories protectionnistes ne sont pas très nombreuses. Il faut remonter un peu avant le XIXème siècle pour trouver la première de ces doctrines : le protectionnisme éducateur de l'économiste allemande Friedrich List ( Système d'économie nationale politique, 1841 ). Alors que l'économie allemande est en train de s'industrialiser, elle est alors un pays en retard ( ou " later commer " ) qui souhaite rattraper les pays déjà présents sur le marché mondial ( ou " early starter " ) comme la France, le Royaume Unie et les Etats Unis. Même si les industries allemandes sont plus compétitives que les industries françaises ou anglaises grâce à une technologie plus récente notamment, elles ne peuvent leur prendre des parts de marché car elles ne bénéficient pas d'économies d'échelle. Friedrich List préconise que les " industries dans l'enfance " allemandes soient protégées dans un premier temps, afin qu'elle puisse acquérir des parts de marché sur le marché national et ainsi développer des économies d'échelle. Gagnant en " maturité ", elles peuvent ensuite affronter la concurrence mondiale. Le protectionnisme éducateur est un protectionnisme temporaire et offensif : " Le protectionnisme est notre voie, le libre échange est notre but " conclut List.
De fait, l'Allemagne deviendra le premier producteur industriel à la fin du XIXème siècle, en partie grâce à ses mesures protectionnistes. Bien plus tard, dans la seconde partie du XXème siècle, l'économiste britannique Nicholas Kaldor imagine la nécessité de protéger " les industries vieillissantes " ( ou sénéscentes ), ces entreprises qui ne parviennent plus à rester compétitives, notamment en raison de la concurrence internationale, mais qui impliquent un grand nombre d'emplois. L'Etat protège ces industries en bout de course avec l'objectif de gagner du temps, avant un reclassement des travailleurs ou un repositionnement en termes d'activité. Il s'agit donc d'une mesure politique visant avant tout à maîtriser l'évolution du taux de chômage. En France, au début des années 1980, la branche de la sidérurgie a longtemps été portée à bout de bras par les subventions publiques alors que son destin était scellé par la compétitivité de la Corée du Sud. Enfin, il existe une dernière grande théorie protectionniste, la politique commerciale stratégique, qui a été popularisée par l'économiste américain Paul Krugman. Le marché mondial se trouve souvent en concurrence imparfaite, en particulier au regard du critère de l'atomicité. Si bien que des activités sont organisées autour de monopoles ou d'oligopoles qui profitent de leur pouvoir de marché dominant pour mettre en place des barrières à l'entrée aux nouveaux concurrents; Dès lors, une politique industrielle nationale ou régionale ( dans le cas de l'Europe ) verticale est légitime pour favoriser la concurrence à l'échelle internationale, l'Etat subventionne des champions nationaux.
L'exemple le plus commenté est celui du duopole Boeing/Airbus. le constructeur aéronautique américain est un leader incontesté jusqu'au début des années 1970 lorsque Airbus a été créé. Il aurait été très compliqué pour le constructeur aéronautique européen de devenir un véritable concurrent de son homologue américain sans qu'une politique commerciale stratégie soit mise en oeuvre. Les Etats français et allemand soutiennent le projet initialement - aujourd'hui les subventions viennent principalement de l'UE - rendant possible une concurrence plus importante que le marché des avions civiles. Le monopole est devenu un duopole.
Fiche notion.
Les mesures de la rentabilité.
1. Pourquoi mesurer la rentabilité des entreprises?
On trouve déjà chez les économistes classiques l'idée que les capitalistes font des avances en capital sous différentes formes ( capital fixe et capital circulant ) pour acheter les ressources qui vont leur permettre ensuite de produire les marchandises qu'ils vendront à leur tour sur un marché, en espérant dégager un profit. S'ils accumulent méthodiquement du capital, à la façon des premiers capitalistes décrits par Weber, ils arbitrent entre différents projets d'investissement et les comparent en termes de taux de profit espéré : ils rapportent les sommes engagées pour financer le projet aux profits qu'ils espèrent en tirer. La rentabilité d'un projet c'est donc toujours une comparaison entre les résultats d'un projet et les moyens qu'on a engagés pour le financer. Les entrepreneurs ne sont pas les seuls intéressés à ces mesures de la rentabilité. En effet pour financer ces projets, les entrepreneurs ont souvent besoin de faire appel à un financement externe et les prêteurs comme les apporteurs de capitaux propres cherchent eux aussi à anticiper la rentabilité des projets qu'ils contribuent à financer. Enfin, comme la rentabilité est un déterminant important de la dynamique des investissements et donc de l'activité à court et à long terme, les acteurs publics se soucient eux aussi de la rentabilité des entreprises et mobilisent dans ce but des indicateurs de la comptabilité nationale.
2. Comment mesurer les résultats des entreprises?
S'il existe différentes mesures de la rentabilité c'est d'abord qu'il existe différentes mesures des résultats d'un projet : en comptabilité nationale, les résultats sont mesurés soit par l'EBE ( la valeur ajoutée brute moins les salaires moins les impôts sur la production ) soit par l'ENE ( l'EBE moins les dotations aux amortissements ) des sociétés non financières; en comptabilité financière, on considère plus souvent le résultat opérationnel, le résultat d'exploitation ou le résultat net d'exploitation : - le résultat d'exploitation ( operating profit en anglais ), c'est l'ensemble des recettes au sens large de l'entreprise ( la production vendue et les stocks, les subventions et toutes les sommes reçues ) moins les charges d'exploitation ( les dépenses courantes de l'entreprise, celles qui n'ont rien d'exceptionnel soit les salaires et les cotisations sociales, les sommes versées aux fournisseurs et aux différents prestataires de services, les taxes mais pas l'impôt sur les bénéfices ); - dans les pays anglo saxons, on mesure souvent l'EBITDA ( Earning Before Interests, Taxes, Depreciation and Amortization ) : c'est donc le résultat brut avant paiement des intérêts aux prêteurs, des impôts et des sommes consacrées aux investissements productifs. C'est aussi le résultat opérationnel avant les dépenses annuelles d'investissement.
3. Comment mesurer la rentabilité des entreprises.
a. La rentabilité économique.
C'est la rentabilité des projets indépendamment de la façon dont ils sont financés. C'est le rapport entre les résultats avant que l'entreprise ait versé des intérêts à ses prêteurs ( au numérateur à et l'ensemble des sommes engagées pour financer les projets ( au dénominateur ). En comptabilité nationale, on la mesure souvent de la façon suivante : rentabilité économique = excédent brut d'exploitation / capitaux propres + capitaux empruntés.
b. La rentabilité financière.
C'est la rentabilité des capitaux propres utilisées pour financer les entreprises. C'est une mesure qui intéresse les apporteurs de capitaux propres et donc les actionnaires quand il y en a. C'est le rapport entre les sommes qui restent aux entreprises une fois qu'elles ont payé l'ensemble de leurs dépenses y compris les intérêts versés aux prêteurs. En comptabilité nationale, on peut la mesurer de la façon suivante : rentabilité = Excédent brut d'exploitation - intérêts versés aux prêteurs / capitaux propres = EBE - i. K D / K P
c. Les liens entre rentabilité financière et rentabilité économique.
On note 1 = levier d'endettement = capitaux empruntés / capitaux propres Plus ce levier d'endettement est élevé, plus les entreprises se financent par emprunt plutôt que par des capitaux propres. On peut décomposer la rentabilité financière de façon à faire apparaître ses liens avec la rentabilité économique et ses autres déterminants : rentabilité financière = EBE - i. K D / K P = EBE / K X K/K P - i. X K D / K P = EBE / K X K P + K D / K P - i. l = rentabilité économique ( 1 + levier d'endettement ) - ( taux d'intérêt X levier d'endettement ). rentabilité financière = rentabilité économique + levier d'endettement ( rentabilité économique - taux d'intérêt ) On en conclut que si le taux de rentabilité économique est supérieur au taux d'intérêt que l'on doit verse aux prêteurs ( on dit que la profitabilité est positive ), alors la rentabilité financière est supérieure à la rentabilité économique et elle l'est d'autant plus que le levier d'endettement est élevé. C'est ce que l'on appelle un levier positif : plus les entreprises s'endettent et plus la rentabilité des capitaux propres qui les financent est élevé.
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Fiche notion.
La bureaucratie.
Fondateur de l'école allemande de sociologie, Max Weber constate que les sociétés occidentales modernes peuvent être caractérisées par un processus de rationalisation qui en devient l'un des traits les plus fondamentaux. Il considère que l'action rationnelle en finalité ( on adapte méthodiquement les moyens utilisés aux objectifs poursuivis ) s'est généralisée dans le monde occidental au point de s'étendre à toutes les sphères de la vie sociale. C'est ainsi que dans le cadre de domination légale rationnelle, les institutions comme l'Etat ou la grande entreprise capitaliste s'appuient sur une organisation bureaucratique. Les actions et relations qui se nouent entre les acteurs reposent sur des règles formalisées, abstraites et impersonnelles, connues et respectées de tous, ce qui réduit les risques de favoritisme ou de décisions arbitraires. La bureaucratie repose également sur une structure hiérarchisée de façon explicite, même si chaque agent bénéficie d'un statut reconnu qui lui confère une relative autonomie vis à vis de ses supérieurs. Le pouvoir des agents est fondé sur la compétence et non sur la coutume ou la force. Les fonctions sont d'ailleurs toutes méthodiquement définies, ce qui permet une exécution efficace des " tâches " ( elles mêmes parfaitement délimitées ). Les individues qui peuvent les occuper sont sélectionnés pour leurs compétences selon des critères objectifs, à partir d'un concours ouvert à tous par exemple. Pour progresser dans la hiérarchie, il faut répondre à des critères objectifs comme l'ancienneté. En rien propriétaire de sa fonction, le bureaucrate ne peut pas la transmettre. Il existe aussi une séparation complète entre la vie professionnelle et la vie privée. Au total, tout ce qui pourrait créer de l'imprévu ou reposer sur une dimension personnelle est éliminé du fonctionnement d'un bureaucratie.
On saisit ici que l'organisation bureaucratique représente la forme typique des organisations des sociétés modernes tant elle est fondée sur la rationalisation des activités. Elle sert la domination légale - rationnelle de l'Etat dont elle apparaît comme le mode de fonctionnement le plus pur : " Le type le plus pur de domination légale est la domination par le moyen de la direction administrative bureaucratique " ( Max Weber, " La domination légale à direction administrative bureaucratique ", 1921 ). Ainsi pour Max Weber, le concept de bureaucratie n'est pas péjoratif puisqu'il désigne toute organisation qui se veut efficace dans la gestion des moyens utilisés pour atteindre les objectifs qu'elle s'est fixée ou qui lui sont assignés. La règle elle même n'est pas sacrée, elle peut être discutée si elle s'avère inefficace. Par la suite, la sociologie de l'organisation a discuté l'efficacité du mode d'organisation bureaucratique. Dans "Le Phénomène bureaucratique " ( 1963 ), Michel Crozier évoque l'existence de " cercles vicieux bureaucratiques " : les règles sont tellement prégnantes qu'elles ne sont plus considérées comme des moyens mais comme des fins par les bureaucrates, ce qui réduit les capacités d'initiative et provoque des stratégies de retrait derrière le règlement; le respect un peu mécanique des règles provoque donc à la fois routine, ritualisme et rigidité dans le comportement des agents qui éprouvent des difficultés à communiquer avec leurs supérieurs et le public. Cette mauvaise circulation de l'information se traduit par une connaissance incertaine des problèmes et la hiérarchie peut difficilement prendre les mesures adaptées; la tentation est alors de multiplier les règles que doivent respecter les membres de l'organisation pour améliorer l'efficacité : l'autoritarisme et la centralisation des décisions s'en trouvent renforcés, ce qui alimente en retour les effets pervers de l'organisation bureaucratique, on se trouve prix dans un cercle vicieux.
Fiche notion.
La bureaucratie.
Fondateur de l'école allemande de sociologie, Max Weber constate que les sociétés occidentales modernes peuvent être caractérisées par un processus de rationalisation qui en devient l'un des traits les plus fondamentaux. Il considère que l'action rationnelle en finalité ( on adapte méthodiquement les moyens utilisés aux objectifs poursuivis ) s'est généralisée dans le monde occidental au point de s'étendre à toutes les sphères de la vie sociale. C'est ainsi que dans le cadre de domination légale rationnelle, les institutions comme l'Etat ou la grande entreprise capitaliste s'appuient sur une organisation bureaucratique. Les actions et relations qui se nouent entre les acteurs reposent sur des règles formalisées, abstraites et impersonnelles, connues et respectées de tous, ce qui réduit les risques de favoritisme ou de décisions arbitraires. La bureaucratie repose également sur une structure hiérarchisée de façon explicite, même si chaque agent bénéficie d'un statut reconnu qui lui confère une relative autonomie vis à vis de ses supérieurs. Le pouvoir des agents est fondé sur la compétence et non sur la coutume ou la force. Les fonctions sont d'ailleurs toutes méthodiquement définies, ce qui permet une exécution efficace des " tâches " ( elles mêmes parfaitement délimitées ). Les individues qui peuvent les occuper sont sélectionnés pour leurs compétences selon des critères objectifs, à partir d'un concours ouvert à tous par exemple. Pour progresser dans la hiérarchie, il faut répondre à des critères objectifs comme l'ancienneté. En rien propriétaire de sa fonction, le bureaucrate ne peut pas la transmettre. Il existe aussi une séparation complète entre la vie professionnelle et la vie privée. Au total, tout ce qui pourrait créer de l'imprévu ou reposer sur une dimension personnelle est éliminé du fonctionnement d'un bureaucratie.
On saisit ici que l'organisation bureaucratique représente la forme typique des organisations des sociétés modernes tant elle est fondée sur la rationalisation des activités. Elle sert la domination légale - rationnelle de l'Etat dont elle apparaît comme le mode de fonctionnement le plus pur : " Le type le plus pur de domination légale est la domination par le moyen de la direction administrative bureaucratique " ( Max Weber, " La domination légale à direction administrative bureaucratique ", 1921 ). Ainsi pour Max Weber, le concept de bureaucratie n'est pas péjoratif puisqu'il désigne toute organisation qui se veut efficace dans la gestion des moyens utilisés pour atteindre les objectifs qu'elle s'est fixée ou qui lui sont assignés. La règle elle même n'est pas sacrée, elle peut être discutée si elle s'avère inefficace. Par la suite, la sociologie de l'organisation a discuté l'efficacité du mode d'organisation bureaucratique. Dans "Le Phénomène bureaucratique " ( 1963 ), Michel Crozier évoque l'existence de " cercles vicieux bureaucratiques " : les règles sont tellement prégnantes qu'elles ne sont plus considérées comme des moyens mais comme des fins par les bureaucrates, ce qui réduit les capacités d'initiative et provoque des stratégies de retrait derrière le règlement; le respect un peu mécanique des règles provoque donc à la fois routine, ritualisme et rigidité dans le comportement des agents qui éprouvent des difficultés à communiquer avec leurs supérieurs et le public. Cette mauvaise circulation de l'information se traduit par une connaissance incertaine des problèmes et la hiérarchie peut difficilement prendre les mesures adaptées; la tentation est alors de multiplier les règles que doivent respecter les membres de l'organisation pour améliorer l'efficacité : l'autoritarisme et la centralisation des décisions s'en trouvent renforcés, ce qui alimente en retour les effets pervers de l'organisation bureaucratique, on se trouve prix dans un cercle vicieux.
il y a 4 jours