Il y a quelque chose qui continue de me turlupiner dans leur critique de l'économie libérale. Déjà dans les termes quand on dit économie, capitalisme mais en précisant libéral c'est comme une présupposition qu'il existerait un capitalisme moral, et forcément dans ces cas-là on retombe dans les même déboires proudhonnistes qu'au début du siècle précédant. D'ailleurs les milieux nationalistes ou catholiques avaient fini par s'allier à eux.
On ne domine jamais vraiment la marchandise, la marchandise et sa valeur d'échange nous domine. Et alors quand ils disent "le travail rend libre" "on a vu que c'était possible dans les années 30", mais c'était tout autant les mêmes buts que le capitalisme libéral. Les camps de travail en sont l'incarnation, il fallait produire, produire et toujours produire et limiter toute entrave à cela, en quoi ils étaient pas tout autant aliénés par le monde marchand?
Cependant je reste d'accord avec leur critique de fond que le monde marchand est la pierre angulaire de tout le bordel actuel: bullshitjob, métier sans aucun sens et séparé par abstraction multiple, capital financier qui prend le pas sur le capital humain en terme de profitabilité, wokisme/lgbtisme (délire du capital financier).
Si nous définissons correctement le terme « État profond » comme étant synonyme de l’ordre capitaliste libéral, nous ne serions pas surpris que Trump -- ou tout autre politicien populiste -- ne puisse pas réaliser de transformations majeures.
Dans un système capitaliste libéral, les politiciens sont dépourvus de pouvoir décisionnel souverain. Le capitalisme libéral dépolitise la sphère politique. Il transforme les politiciens en gestionnaires.
Trump n'expulsera pas 15 ou 20 millions de personnes. Une telle tentative déclencherait des poursuites judiciaires de la part des libéraux et une résistance économique de la part de secteurs comme l'agriculture, la construction et les technologies, qui dépendent fortement de la main-d'œuvre « sans papiers ».
Les lobbies des entreprises, qui sont au cœur du GOP, ont toujours résisté aux expulsions.
Trump continuera d’envoyer des armes à l’Ukraine.
Il le doit. L'ordre unipolaire libéral incarné par l'armée américaine et l'OTAN s'engage à diffuser les valeurs de la NFL en Ukraine et en Russie. Et les entreprises de défense comme Lockheed Martin et Raytheon exercent une influence majeure par le biais du lobbying et de la création d'emplois dans les circonscriptions du Congrès.
Trump ne peut gérer l’ordre capitaliste libéral que pour le rendre plus efficace et lui donner une plus grande durabilité.
Ses tarifs « nationalistes » n’ont pas démantelé les chaînes d’approvisionnement mondiales, mais les ont déplacées.Une belle critique de qu'est ce que le vrai état profond, la guéguerre entre Trump et l'administration n'est que la façade du vrai état profond de la domination marchande mondiale américaine. Les gestionnaires de la merde marchande n'ont que très peu de marge de manœuvre in fine. C'est tellement insuffisant de pointer du doigt les grands groupes financiers, ils ne sont pas vraiment autonome de leur décision eux aussi sont des suiveurs qui ont peu de moralité bien sur à continuer leur travail de sape mondial, on les remplacerait tous les DECIDEURS par d'autres décideurs, les décisions seront peu ou prou les mêmes. La russie conserve un peu cette main sur les entreprises grâce à l'héritage d'un capitalisme d'état sanguinaire, c'est pas souhaitable non plus.
Tant que la valeur d'échange nous dominera et qu'on changera pas ce paradigme valeur d'échange/valeur d'usage, on ne fera que pleurer les conséquences.
