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# L'Engrenage - Une Histoire Européenne (1918-1939)
## Chapitre 1 : Les Promesses Brisées (1918-1919)
Dans les brumes froides de novembre 1918, alors que les canons se taisaient enfin sur le front occidental, le vieux Kaiser Wilhelm observait depuis son exil hollandais l'effondrement de son empire. L'Allemagne, épuisée par quatre années de guerre totale, avait accepté l'armistice. Mais ce n'était pas une capitulation ordinaire.
Le président américain Wilson avait donné sa parole d'honneur : la paix serait négociée ouvertement, selon les principes démocratiques de ses Quatorze Points. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes guiderait le nouveau monde. Les diplomates allemands, conduits par Matthias Erzberger, rentrèrent à Berlin avec cette assurance solennelle.
Six mois plus tard, dans la galerie des Glaces du château de Versailles, cette promesse se transformait en trahison.
Georges Clemenceau, le "Tigre" français, ne cachait pas ses intentions. "L'Allemagne paiera !" martelait-il devant une France saignée à blanc, ses départements du Nord dévastés. Pour lui, il ne s'agissait pas de paix mais de vengeance. David Lloyd George, plus pragmatique, tentait de modérer les ardeurs françaises, mais la pression de l'opinion publique britannique était énorme.
Le traité signé le 28 juin 1919 - jour anniversaire de l'attentat de Sarajevo - portait en lui les germes de futurs conflits. L'article 231, la fameuse "clause de culpabilité", rendait l'Allemagne seule responsable de la guerre et de tous ses dommages. Une humiliation que jamais un peuple de 60 millions d'habitants n'accepterait.
Mais l'ironie était plus cruelle encore. Ce même traité qui bafouait le droit allemand invoquait pieusement ce "droit des peuples" pour démembrer l'Autriche-Hongrie. Les Slovaques, les Roumains de Transylvanie, les Slaves du Sud obtenaient leur indépendance ou leur rattachement. Justice pour eux, injustice pour les autres.
## Chapitre 2 : L'Autriche Orpheline (1919-1920)
À Vienne, dans le palais de la Hofburg vidé de ses fastes impériaux, Karl Renner, le nouveau chancelier de la République d'Autriche, contemplait l'ampleur du désastre. L'empire millénaire s'était effondré en quelques semaines. Hier encore, Vienne dirigeait 52 millions de sujets de la Hongrie à la Galicie. Aujourd'hui, elle se retrouvait capitale d'un pays de 6,5 millions d'habitants, amputé de ses débouchés économiques, coupé de ses sources d'approvisionnement.
Le 12 mars 1919, dans une salle du Parlement autrichien bondée et électrique, tous les députés - socialistes, chrétiens-sociaux, pan-germanistes - votèrent à l'unanimité la résolution qui changerait le destin de l'Europe : "L'Autriche allemande fait partie intégrante de la République allemande."
Cette décision n'avait rien d'artificiel. Depuis des décennies, l'idée d'une Grande Allemagne hantait les esprits. En 1848 déjà, l'Assemblée de Francfort avait tenté d'unir tous les Allemands. La guerre avait séparé l'Autriche et la Prusse, mais la défaite commune les rapprochait naturellement.
Trois jours plus tard, la réponse tombait comme un couperet depuis Paris. L'article 80 du traité de Versailles et l'article 88 du traité de Saint-Germain interdisaient formellement toute union entre l'Allemagne et l'Autriche, "sauf autorisation de la Société des Nations" - une autorisation que chacun savait impossible à obtenir.
Otto Bauer, le ministre socialiste des Affaires étrangères, ne décolérait pas : "Ils appliquent le droit des peuples aux Tchèques contre les Allemands, aux Polonais contre les Allemands, aux Danois contre les Allemands, mais jamais aux Allemands pour eux-mêmes !"
Cette contradiction flagrante créait une bombe à retardement. Comment un peuple de près de 80 millions d'habitants, arbitrairement divisé, accepterait-il éternellement cette séparation ?
## Chapitre 3 : La Tchécoslovaquie, Création Artificielle (1919-1920)
Thomas Masaryk et Edvard Beneš, les pères fondateurs de la Tchécoslovaquie, avaient mené une remarquable campagne diplomatique pendant la guerre. Depuis leurs exils parisien et londonien, ils avaient convaincu les Alliés de créer leur État sur les ruines de l'Autriche-Hongrie.
Mais la réalité géographique et démographique était têtue. La nouvelle Tchécoslovaquie comptait 13,6 millions d'habitants, dont seulement 6,8 millions de Tchèques et 2 millions de Slovaques. Les "minorités" représentaient plus du tiers de la population : 3,2 millions d'Allemands, 750 000 Hongrois, 550 000 Ruthènes.
Les Allemands des Sudètes, installés depuis le Moyen Âge dans les montagnes frontalières, constituaient la minorité la plus importante. Dans leurs districts, ils représentaient souvent 70, 80, parfois 90% de la population. Reichenberg, Karlsbad, Eger étaient des villes entièrement germaniques depuis des siècles.
Le 4 mars 1919, ces populations avaient tenté de proclamer leur rattachement à l'Autriche allemande. L'armée tchèque était intervenue brutalement. À Kaaden et Steinschönau, elle avait tiré sur des manifestants désarmés, faisant 54 morts. Le message était clair : le droit des peuples s'arrêtait aux frontières que les vainqueurs avaient tracées.
Rudolf Lodgman, le dirigeant des Allemands des Sudètes, multipliait les appels à la Société des Nations. Peine perdue. L'ordre nouveau européen ne tolérait aucune remise en cause de ses créations.
Dans les cafés de Prague, Beneš expliquait cyniquement à ses interlocuteurs français : "Nous avons besoin de ces frontières stratégiques pour résister à l'Allemagne. Sans les Sudètes, la Tchécoslovaquie ne serait pas viable militairement." La logique géopolitique l'emportait sur le droit des peuples.
## Chapitre 4 : Le Blocus de la Faim (1914-1919)
Pendant que se négociait le sort de l'Europe à Versailles, dans les rues de Berlin, Hambourg et Munich, des enfants squelettiques tendaient la main aux passants. L'Allemagne subissait depuis 1914 un blocus naval impitoyable que les Britanniques avaient maintenu huit mois après l'armistice.
Sir Maurice Hankey, secrétaire du Cabinet de guerre britannique, avait défini la stratégie dès 1914 : "L'Allemagne doit être affamée jusqu'à la soumission." La Royal Navy contrôlait tous les accès maritimes. Aucun navire marchand ne pouvait atteindre les ports allemands. Les importations de nourriture, d'engrais, de matières premières s'arrêtèrent brutalement.
Les conséquences furent terrifiables. En 1917, l'hiver dit "des navets" vit la mortalité infantile exploser. Les statistiques officielles allemandes comptabiliseraient plus de 500 000 morts civils dus à la malnutrition entre 1914 et 1919. En Saxe, 95% des enfants souffraient de malnutrition, 45% de tuberculose.
À l'étranger, des organisations caritatives se mobilisèrent pour les "enfants ennemis". En Suisse, aux Pays-Bas, en Scandinavie, des collectes s'organisèrent. Des milliers d'enfants allemands furent accueillis temporairement pour être sauvés de la famine.
Ce blocus, qu'Hitler qualifierait plus tard de "plus grande violation de la confiance de tous les temps", marqua profondément la conscience allemande. Pour des millions d'Allemands, les démocrates qui avaient signé l'armistice étaient des traîtres qui avaient livré leur peuple à un calvaire inutile.
L'amiral britannique Rosslyn Wemyss avait pourtant prévenu dès novembre 1918 : "Nous sèmerons une haine éternelle." Il ne croyait pas si bien dire.
## Chapitre 5 : Le Dépeçage Économique (1919-1929)
L'Allemagne avait certes perdu "seulement" 13% de son territoire européen, mais quels territoires ! L'Alsace-Lorraine, avec ses mines de fer. La Sarre, avec ses bassins houillers. La Haute-Silésie, avec ses richesses minières. Le bassin de la Ruhr, temporairement occupé. Au total, 75% de la production de minerai de fer, 44% de la production d'acier.
Gustav Stresemann, le ministre des Affaires étrangères, calculait amèrement : "Ils nous ont pris nos poumons industriels et nous demandent de courir un marathon." Car les réparations s'ajoutaient aux amputations territoriales : 132 milliards de marks-or, une somme astronomique représentant trois fois le PIB allemand de 1913.
La flotte de commerce, fierté de l'Allemagne wilhelmienne, fut confisquée à 90%. Tous les brevets, toutes les marques, tous les investissements outre-mer saisis. Les colonies, distribuées aux vainqueurs sous forme de "mandats" de la Société des Nations.
Pour couronner le tout, les Alliés avaient coupé l'Allemagne en deux. Le "corridor polonais" donnait à la Pologne un accès à la mer, mais séparait la Prusse orientale du reste du territoire allemand. Dantzig, ville libre sous tutelle de la SDN, était perdue pour le Reich.
En 1929, les quatre plus gros postes du budget allemand témoignaient de cette situation aberrante : les réparations de guerre (23%), le service de la dette (18%), les allocations chômage (16%), les pensions aux victimes de guerre (12%). L'armée ne représentait que 3% du budget.
L'économie allemande, traditionnellement fondée sur l'importation de matières premières et l'exportation de produits finis de haute qualité, ne pouvait plus fonctionner. L'hyperinflation de 1923 acheva de ruiner les classes moyennes.
Dans cette Allemagne humiliée, appauvrie, démembrée, un agitateur autrichien nommé Adolf Hitler trouvait une audience croissante. Son message était simple : "Ils nous ont trahis, mais nous reviendrons."
## Chapitre 1 : Les Promesses Brisées (1918-1919)
Dans les brumes froides de novembre 1918, alors que les canons se taisaient enfin sur le front occidental, le vieux Kaiser Wilhelm observait depuis son exil hollandais l'effondrement de son empire. L'Allemagne, épuisée par quatre années de guerre totale, avait accepté l'armistice. Mais ce n'était pas une capitulation ordinaire.
Le président américain Wilson avait donné sa parole d'honneur : la paix serait négociée ouvertement, selon les principes démocratiques de ses Quatorze Points. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes guiderait le nouveau monde. Les diplomates allemands, conduits par Matthias Erzberger, rentrèrent à Berlin avec cette assurance solennelle.
Six mois plus tard, dans la galerie des Glaces du château de Versailles, cette promesse se transformait en trahison.
Georges Clemenceau, le "Tigre" français, ne cachait pas ses intentions. "L'Allemagne paiera !" martelait-il devant une France saignée à blanc, ses départements du Nord dévastés. Pour lui, il ne s'agissait pas de paix mais de vengeance. David Lloyd George, plus pragmatique, tentait de modérer les ardeurs françaises, mais la pression de l'opinion publique britannique était énorme.
Le traité signé le 28 juin 1919 - jour anniversaire de l'attentat de Sarajevo - portait en lui les germes de futurs conflits. L'article 231, la fameuse "clause de culpabilité", rendait l'Allemagne seule responsable de la guerre et de tous ses dommages. Une humiliation que jamais un peuple de 60 millions d'habitants n'accepterait.
Mais l'ironie était plus cruelle encore. Ce même traité qui bafouait le droit allemand invoquait pieusement ce "droit des peuples" pour démembrer l'Autriche-Hongrie. Les Slovaques, les Roumains de Transylvanie, les Slaves du Sud obtenaient leur indépendance ou leur rattachement. Justice pour eux, injustice pour les autres.
## Chapitre 2 : L'Autriche Orpheline (1919-1920)
À Vienne, dans le palais de la Hofburg vidé de ses fastes impériaux, Karl Renner, le nouveau chancelier de la République d'Autriche, contemplait l'ampleur du désastre. L'empire millénaire s'était effondré en quelques semaines. Hier encore, Vienne dirigeait 52 millions de sujets de la Hongrie à la Galicie. Aujourd'hui, elle se retrouvait capitale d'un pays de 6,5 millions d'habitants, amputé de ses débouchés économiques, coupé de ses sources d'approvisionnement.
Le 12 mars 1919, dans une salle du Parlement autrichien bondée et électrique, tous les députés - socialistes, chrétiens-sociaux, pan-germanistes - votèrent à l'unanimité la résolution qui changerait le destin de l'Europe : "L'Autriche allemande fait partie intégrante de la République allemande."
Cette décision n'avait rien d'artificiel. Depuis des décennies, l'idée d'une Grande Allemagne hantait les esprits. En 1848 déjà, l'Assemblée de Francfort avait tenté d'unir tous les Allemands. La guerre avait séparé l'Autriche et la Prusse, mais la défaite commune les rapprochait naturellement.
Trois jours plus tard, la réponse tombait comme un couperet depuis Paris. L'article 80 du traité de Versailles et l'article 88 du traité de Saint-Germain interdisaient formellement toute union entre l'Allemagne et l'Autriche, "sauf autorisation de la Société des Nations" - une autorisation que chacun savait impossible à obtenir.
Otto Bauer, le ministre socialiste des Affaires étrangères, ne décolérait pas : "Ils appliquent le droit des peuples aux Tchèques contre les Allemands, aux Polonais contre les Allemands, aux Danois contre les Allemands, mais jamais aux Allemands pour eux-mêmes !"
Cette contradiction flagrante créait une bombe à retardement. Comment un peuple de près de 80 millions d'habitants, arbitrairement divisé, accepterait-il éternellement cette séparation ?
## Chapitre 3 : La Tchécoslovaquie, Création Artificielle (1919-1920)
Thomas Masaryk et Edvard Beneš, les pères fondateurs de la Tchécoslovaquie, avaient mené une remarquable campagne diplomatique pendant la guerre. Depuis leurs exils parisien et londonien, ils avaient convaincu les Alliés de créer leur État sur les ruines de l'Autriche-Hongrie.
Mais la réalité géographique et démographique était têtue. La nouvelle Tchécoslovaquie comptait 13,6 millions d'habitants, dont seulement 6,8 millions de Tchèques et 2 millions de Slovaques. Les "minorités" représentaient plus du tiers de la population : 3,2 millions d'Allemands, 750 000 Hongrois, 550 000 Ruthènes.
Les Allemands des Sudètes, installés depuis le Moyen Âge dans les montagnes frontalières, constituaient la minorité la plus importante. Dans leurs districts, ils représentaient souvent 70, 80, parfois 90% de la population. Reichenberg, Karlsbad, Eger étaient des villes entièrement germaniques depuis des siècles.
Le 4 mars 1919, ces populations avaient tenté de proclamer leur rattachement à l'Autriche allemande. L'armée tchèque était intervenue brutalement. À Kaaden et Steinschönau, elle avait tiré sur des manifestants désarmés, faisant 54 morts. Le message était clair : le droit des peuples s'arrêtait aux frontières que les vainqueurs avaient tracées.
Rudolf Lodgman, le dirigeant des Allemands des Sudètes, multipliait les appels à la Société des Nations. Peine perdue. L'ordre nouveau européen ne tolérait aucune remise en cause de ses créations.
Dans les cafés de Prague, Beneš expliquait cyniquement à ses interlocuteurs français : "Nous avons besoin de ces frontières stratégiques pour résister à l'Allemagne. Sans les Sudètes, la Tchécoslovaquie ne serait pas viable militairement." La logique géopolitique l'emportait sur le droit des peuples.
## Chapitre 4 : Le Blocus de la Faim (1914-1919)
Pendant que se négociait le sort de l'Europe à Versailles, dans les rues de Berlin, Hambourg et Munich, des enfants squelettiques tendaient la main aux passants. L'Allemagne subissait depuis 1914 un blocus naval impitoyable que les Britanniques avaient maintenu huit mois après l'armistice.
Sir Maurice Hankey, secrétaire du Cabinet de guerre britannique, avait défini la stratégie dès 1914 : "L'Allemagne doit être affamée jusqu'à la soumission." La Royal Navy contrôlait tous les accès maritimes. Aucun navire marchand ne pouvait atteindre les ports allemands. Les importations de nourriture, d'engrais, de matières premières s'arrêtèrent brutalement.
Les conséquences furent terrifiables. En 1917, l'hiver dit "des navets" vit la mortalité infantile exploser. Les statistiques officielles allemandes comptabiliseraient plus de 500 000 morts civils dus à la malnutrition entre 1914 et 1919. En Saxe, 95% des enfants souffraient de malnutrition, 45% de tuberculose.
À l'étranger, des organisations caritatives se mobilisèrent pour les "enfants ennemis". En Suisse, aux Pays-Bas, en Scandinavie, des collectes s'organisèrent. Des milliers d'enfants allemands furent accueillis temporairement pour être sauvés de la famine.
Ce blocus, qu'Hitler qualifierait plus tard de "plus grande violation de la confiance de tous les temps", marqua profondément la conscience allemande. Pour des millions d'Allemands, les démocrates qui avaient signé l'armistice étaient des traîtres qui avaient livré leur peuple à un calvaire inutile.
L'amiral britannique Rosslyn Wemyss avait pourtant prévenu dès novembre 1918 : "Nous sèmerons une haine éternelle." Il ne croyait pas si bien dire.
## Chapitre 5 : Le Dépeçage Économique (1919-1929)
L'Allemagne avait certes perdu "seulement" 13% de son territoire européen, mais quels territoires ! L'Alsace-Lorraine, avec ses mines de fer. La Sarre, avec ses bassins houillers. La Haute-Silésie, avec ses richesses minières. Le bassin de la Ruhr, temporairement occupé. Au total, 75% de la production de minerai de fer, 44% de la production d'acier.
Gustav Stresemann, le ministre des Affaires étrangères, calculait amèrement : "Ils nous ont pris nos poumons industriels et nous demandent de courir un marathon." Car les réparations s'ajoutaient aux amputations territoriales : 132 milliards de marks-or, une somme astronomique représentant trois fois le PIB allemand de 1913.
La flotte de commerce, fierté de l'Allemagne wilhelmienne, fut confisquée à 90%. Tous les brevets, toutes les marques, tous les investissements outre-mer saisis. Les colonies, distribuées aux vainqueurs sous forme de "mandats" de la Société des Nations.
Pour couronner le tout, les Alliés avaient coupé l'Allemagne en deux. Le "corridor polonais" donnait à la Pologne un accès à la mer, mais séparait la Prusse orientale du reste du territoire allemand. Dantzig, ville libre sous tutelle de la SDN, était perdue pour le Reich.
En 1929, les quatre plus gros postes du budget allemand témoignaient de cette situation aberrante : les réparations de guerre (23%), le service de la dette (18%), les allocations chômage (16%), les pensions aux victimes de guerre (12%). L'armée ne représentait que 3% du budget.
L'économie allemande, traditionnellement fondée sur l'importation de matières premières et l'exportation de produits finis de haute qualité, ne pouvait plus fonctionner. L'hyperinflation de 1923 acheva de ruiner les classes moyennes.
Dans cette Allemagne humiliée, appauvrie, démembrée, un agitateur autrichien nommé Adolf Hitler trouvait une audience croissante. Son message était simple : "Ils nous ont trahis, mais nous reviendrons."
il y a 13 jours
Chapitre 6 : L'Ascension (1930-1938)
Le krach de Wall Street de 1929 porta le coup de grâce à l'économie allemande. Six millions de chômeurs en 1932. Les partis traditionnels, discrédités par leur acceptation du diktat de Versailles, s'effondraient.
Le 30 janvier 1933, dans le bureau du vieux président Hindenburg, Hitler prêtait serment comme chancelier. Ses premiers mots furent clairs : "Nous effacerons la honte de Versailles."
En cinq ans, l'impensable se produisit. L'Allemagne se releva de ses cendres. Les grands travaux, le réarmement secret puis officiel, la remobilisation industrielle redonnèrent du travail et de la fierté à un peuple humilié.
Le 7 mars 1936, Hitler franchit le premier tabou : la remilitarisation de la Rhénanie. La France ne broncha pas. L'Angleterre protesta mollement. Le rapport de force avait changé.
Le 12 mars 1938, au petit matin, les chars allemands franchissaient la frontière autrichienne. À Linz, ville natale d'Hitler, la population accueillit les soldats avec des fleurs. À Vienne, 200 000 personnes massées sur la Heldenplatz acclamèrent l'Anschluss.
Cette fois, il ne s'agissait plus d'une violation unilatérale des traités. L'Autriche avait demandé ce rattachement dès 1919. Dix-neuf années d'interdiction arbitraire s'achevaient dans l'enthousiasme populaire.
Kurt Schuschnigg, le dernier chancelier autrichien, l'avait compris : "J'aurais dû organiser le référendum plus tôt. Nous aurions perdu, mais au moins légalement."
Chapitre 7 : Les Sudètes, Retour à la Mère-Patrie (1938)
Le succès de l'Anschluss électrisa les 3,2 millions d'Allemands de Tchécoslovaquie. Konrad Henlein, leader du Parti allemand des Sudètes, multipliait les meetings. Son message était explosif : "Nos frères d'Autriche ont retrouvé la liberté. Pourquoi pas nous ?"
Les incidents se multipliaient. À Eger, à Karlsbad, la police tchèque réprimait durement les manifestations. Le gouvernement de Prague, dirigé par Edvard Beneš, refusait toute autonomie, toute concession.
L'opinion internationale commençait à s'émouvoir. Neville Chamberlain, le Premier ministre britannique, envoya une mission d'enquête dirigée par Lord Runciman. Après six semaines d'investigation sur le terrain, le rapport était accablant pour Prague.
"Je considère que ces districts frontaliers doivent être immédiatement transférés de la Tchécoslovaquie à l'Allemagne", concluait Runciman. "Les Allemands des Sudètes ont été traités comme des citoyens de seconde zone depuis 1919. Leur situation est intenable."
Ce rapport britannique légitimait les revendications allemandes. Comment Londres et Paris pourraient-ils refuser ce que leur propre enquêteur recommandait ?
Le 29 septembre 1938, dans le palais du Führerbau à Munich, Hitler rencontrait Chamberlain, Daladier et Mussolini. Beneš n'était même pas invité à négocier le sort de son pays.
L'accord de Munich entérinait le transfert des Sudètes à l'Allemagne. Pour la première fois depuis 1919, une révision territoriale se faisait pacifiquement, avec l'aval des démocraties occidentales.
La Hongrie en profita pour récupérer ses territoires perdus en 1920. La Pologne annexa la région de Teschen. L'État artificiel de 1919 commençait à se désintégrer.
Chapitre 8 : L'Effondrement Tchécoslovaque (1938-1939)
Amputée des Sudètes, la Tchécoslovaquie n'était plus viable. Les fortifications frontalières, les centres industriels, les voies de communication se trouvaient désormais en territoire allemand.
Le 14 mars 1939, le parlement slovaque proclamait l'indépendance sous la protection allemande. Mgr Tiso, le nouveau président slovaque, justifiait cette sécession : "Nous avons été unis aux Tchèques contre notre volonté en 1918. Nous reprenons notre liberté."
Deux jours plus tard, Emil Hácha, successeur de Beneš, se présentait à Berlin. Face à Hitler, le vieux président tchèque, cardiaque, s'effondrait. Il demandait la protection allemande pour éviter l'anarchie.
Le 16 mars, la Wehrmacht entrait à Prague sans tirer un coup de feu. La Bohême-Moravie devenait un protectorat allemand. Le 23 mars, l'Ukraine subcarpatique retournait à la Hongrie.
L'État artificiel créé en 1919 avait vécu exactement vingt ans. Ses nationalités constitutives avaient retrouvé leur liberté ou rejoint leurs mères-patries respectives.
Pour Hitler, qui avait publiquement renoncé à l'Alsace-Lorraine, il ne restait plus qu'un problème territorial hérité de Versailles : Dantzig et le corridor polonais.
Chapitre 9 : Dantzig ou la Guerre (1938-1939)
Dantzig la Germanique souffrait depuis 1919. Cette ancienne ville de la Hanse, allemande depuis sept siècles, avait été transformée en "ville libre" sous tutelle de la Société des Nations. Ses 400 000 habitants, allemands à 95%, vivaient cette situation comme un exil intérieur.
Albert Forster, le gauleiter nazi de Dantzig, organisait manifestation sur manifestation. "Nous voulons rentrer au Reich !" scandaient les foules sur la place du marché.
Le 24 octobre 1938, Joachim von Ribbentrop, ministre allemand des Affaires étrangères, recevait Joseph Lipski, ambassadeur de Pologne. La proposition allemande était mesurée :
Dantzig retournerait au Reich
Une autoroute et une voie ferrée extraterritoriales relieraient les deux parties de l'Allemagne
La Pologne obtiendrait un port franc à Dantzig et ses propres voies de communication
Le pacte de non-agression serait prolongé de 25 ans
Ces propositions ne lésaient ni les intérêts ni l'honneur polonais. Hitler renonçait même à réclamer le corridor, pourtant peuplé majoritairement d'Allemands.
Mais Varsovie refusa net. Le 19 novembre 1938, le colonel Beck, ministre des Affaires étrangères polonais, signifiait son refus définitif.
Derrière cette intransigeance, une main invisible : Washington. L'ambassadeur polonais à New York avait informé Beck que "l'entourage du président Roosevelt souhaitait que la France et l'Angleterre mettent un terme à toute politique de compromis avec les États totalitaires."
1,25 milliard de dollars étaient promis en cas de guerre. Cette assurance financière américaine confortait la Pologne dans son refus de toute négociation.
Chapitre 10 : L'Engrenage Final (1939)
Le 28 avril 1939, dans un discours au Reichstag retransmis dans l'Europe entière, Hitler dénonçait le pacte germano-polonais de 1934. Mais il laissait encore une porte ouverte : "Si le gouvernement polonais désire arriver à un nouveau règlement contractuel de ses relations avec l'Allemagne, je répondrais volontiers à ce désir."
Cette dernière offre resta sans réponse. Pire, les incidents se multipliaient contre la minorité allemande de Pologne. Des réfugiés affluaient vers la frontière, racontant des histoires d'exactions, de fermes brûlées, de familles chassées.
Le 23 août 1939, coup de théâtre diplomatique : Hitler signait un pacte de non-agression avec Staline. L'URSS se désolidarisait de l'Occident. La Pologne se retrouvait isolée entre ses deux géants voisins.
Le 26 août, l'Allemagne était prête à attaquer. Mais la veille, un télégramme de Londres bouleversait les plans : l'Angleterre signait un pacte d'assistance avec la Pologne.
Dans son bureau de la chancellerie, Hitler convoquait d'urgence le général Keitel. "Arrêtez tout immédiatement, ordonna-t-il. J'ai besoin de temps pour négocier."
Cette réaction révélait tout. Si Hitler avait voulu la guerre européenne, ce pacte anglo-polonais aurait dû le réjouir : attaquer la Pologne déclencherait automatiquement le conflit général. Or, il reculait.
Keitel témoignerait plus tard : "Je fus soudainement appelé auprès du Führer qui me dit simplement : 'Arrêtez tout. J'ai besoin de temps pour négocier.' Je crois que je fus congédié sur ces quelques mots."
Jusqu'au bout, Hitler espérait une solution négociée. Mais l'engrenage était en marche. Les dés étaient jetés.
Le 1er septembre 1939, à 4h45, le cuirassé Schleswig-Holstein ouvrait le feu sur la garnison polonaise de Westerplatte. La Seconde Guerre mondiale commençait.
Vingt ans après Versailles, l'Europe s'embrasait à nouveau. Les vainqueurs de 1918 avaient semé le vent. Ils récoltaient la tempête.
Épilogue
Cette tragédie européenne aurait-elle pu être évitée ? Les faits parlent d'eux-mêmes. À chaque étape - Anschluss, Sudètes, Dantzig - Hitler avait proposé des solutions négociées. L'intransigeance des démocraties, encouragées par Washington, avait rendu impossible tout compromis.
L'histoire ne se répète jamais, mais elle rime souvent. Les graines de 1939 avaient été semées à Versailles en 1919. Un peuple de 80 millions d'habitants ne pouvait accepter éternellement sa division arbitraire et son humiliation systématique.
Quand la justice est bafouée, quand le droit est instrumentalisé, quand la force prime sur la négociation, l'Europe paie toujours le prix fort. Les générations de 1939 l'apprirent à leurs dépens.
Que leurs sacrifices nous rappellent à jamais que la paix n'est possible qu'entre égaux, dans le respect mutuel et la justice pour tous.
Le krach de Wall Street de 1929 porta le coup de grâce à l'économie allemande. Six millions de chômeurs en 1932. Les partis traditionnels, discrédités par leur acceptation du diktat de Versailles, s'effondraient.
Le 30 janvier 1933, dans le bureau du vieux président Hindenburg, Hitler prêtait serment comme chancelier. Ses premiers mots furent clairs : "Nous effacerons la honte de Versailles."
En cinq ans, l'impensable se produisit. L'Allemagne se releva de ses cendres. Les grands travaux, le réarmement secret puis officiel, la remobilisation industrielle redonnèrent du travail et de la fierté à un peuple humilié.
Le 7 mars 1936, Hitler franchit le premier tabou : la remilitarisation de la Rhénanie. La France ne broncha pas. L'Angleterre protesta mollement. Le rapport de force avait changé.
Le 12 mars 1938, au petit matin, les chars allemands franchissaient la frontière autrichienne. À Linz, ville natale d'Hitler, la population accueillit les soldats avec des fleurs. À Vienne, 200 000 personnes massées sur la Heldenplatz acclamèrent l'Anschluss.
Cette fois, il ne s'agissait plus d'une violation unilatérale des traités. L'Autriche avait demandé ce rattachement dès 1919. Dix-neuf années d'interdiction arbitraire s'achevaient dans l'enthousiasme populaire.
Kurt Schuschnigg, le dernier chancelier autrichien, l'avait compris : "J'aurais dû organiser le référendum plus tôt. Nous aurions perdu, mais au moins légalement."
Chapitre 7 : Les Sudètes, Retour à la Mère-Patrie (1938)
Le succès de l'Anschluss électrisa les 3,2 millions d'Allemands de Tchécoslovaquie. Konrad Henlein, leader du Parti allemand des Sudètes, multipliait les meetings. Son message était explosif : "Nos frères d'Autriche ont retrouvé la liberté. Pourquoi pas nous ?"
Les incidents se multipliaient. À Eger, à Karlsbad, la police tchèque réprimait durement les manifestations. Le gouvernement de Prague, dirigé par Edvard Beneš, refusait toute autonomie, toute concession.
L'opinion internationale commençait à s'émouvoir. Neville Chamberlain, le Premier ministre britannique, envoya une mission d'enquête dirigée par Lord Runciman. Après six semaines d'investigation sur le terrain, le rapport était accablant pour Prague.
"Je considère que ces districts frontaliers doivent être immédiatement transférés de la Tchécoslovaquie à l'Allemagne", concluait Runciman. "Les Allemands des Sudètes ont été traités comme des citoyens de seconde zone depuis 1919. Leur situation est intenable."
Ce rapport britannique légitimait les revendications allemandes. Comment Londres et Paris pourraient-ils refuser ce que leur propre enquêteur recommandait ?
Le 29 septembre 1938, dans le palais du Führerbau à Munich, Hitler rencontrait Chamberlain, Daladier et Mussolini. Beneš n'était même pas invité à négocier le sort de son pays.
L'accord de Munich entérinait le transfert des Sudètes à l'Allemagne. Pour la première fois depuis 1919, une révision territoriale se faisait pacifiquement, avec l'aval des démocraties occidentales.
La Hongrie en profita pour récupérer ses territoires perdus en 1920. La Pologne annexa la région de Teschen. L'État artificiel de 1919 commençait à se désintégrer.
Chapitre 8 : L'Effondrement Tchécoslovaque (1938-1939)
Amputée des Sudètes, la Tchécoslovaquie n'était plus viable. Les fortifications frontalières, les centres industriels, les voies de communication se trouvaient désormais en territoire allemand.
Le 14 mars 1939, le parlement slovaque proclamait l'indépendance sous la protection allemande. Mgr Tiso, le nouveau président slovaque, justifiait cette sécession : "Nous avons été unis aux Tchèques contre notre volonté en 1918. Nous reprenons notre liberté."
Deux jours plus tard, Emil Hácha, successeur de Beneš, se présentait à Berlin. Face à Hitler, le vieux président tchèque, cardiaque, s'effondrait. Il demandait la protection allemande pour éviter l'anarchie.
Le 16 mars, la Wehrmacht entrait à Prague sans tirer un coup de feu. La Bohême-Moravie devenait un protectorat allemand. Le 23 mars, l'Ukraine subcarpatique retournait à la Hongrie.
L'État artificiel créé en 1919 avait vécu exactement vingt ans. Ses nationalités constitutives avaient retrouvé leur liberté ou rejoint leurs mères-patries respectives.
Pour Hitler, qui avait publiquement renoncé à l'Alsace-Lorraine, il ne restait plus qu'un problème territorial hérité de Versailles : Dantzig et le corridor polonais.
Chapitre 9 : Dantzig ou la Guerre (1938-1939)
Dantzig la Germanique souffrait depuis 1919. Cette ancienne ville de la Hanse, allemande depuis sept siècles, avait été transformée en "ville libre" sous tutelle de la Société des Nations. Ses 400 000 habitants, allemands à 95%, vivaient cette situation comme un exil intérieur.
Albert Forster, le gauleiter nazi de Dantzig, organisait manifestation sur manifestation. "Nous voulons rentrer au Reich !" scandaient les foules sur la place du marché.
Le 24 octobre 1938, Joachim von Ribbentrop, ministre allemand des Affaires étrangères, recevait Joseph Lipski, ambassadeur de Pologne. La proposition allemande était mesurée :
Dantzig retournerait au Reich
Une autoroute et une voie ferrée extraterritoriales relieraient les deux parties de l'Allemagne
La Pologne obtiendrait un port franc à Dantzig et ses propres voies de communication
Le pacte de non-agression serait prolongé de 25 ans
Ces propositions ne lésaient ni les intérêts ni l'honneur polonais. Hitler renonçait même à réclamer le corridor, pourtant peuplé majoritairement d'Allemands.
Mais Varsovie refusa net. Le 19 novembre 1938, le colonel Beck, ministre des Affaires étrangères polonais, signifiait son refus définitif.
Derrière cette intransigeance, une main invisible : Washington. L'ambassadeur polonais à New York avait informé Beck que "l'entourage du président Roosevelt souhaitait que la France et l'Angleterre mettent un terme à toute politique de compromis avec les États totalitaires."
1,25 milliard de dollars étaient promis en cas de guerre. Cette assurance financière américaine confortait la Pologne dans son refus de toute négociation.
Chapitre 10 : L'Engrenage Final (1939)
Le 28 avril 1939, dans un discours au Reichstag retransmis dans l'Europe entière, Hitler dénonçait le pacte germano-polonais de 1934. Mais il laissait encore une porte ouverte : "Si le gouvernement polonais désire arriver à un nouveau règlement contractuel de ses relations avec l'Allemagne, je répondrais volontiers à ce désir."
Cette dernière offre resta sans réponse. Pire, les incidents se multipliaient contre la minorité allemande de Pologne. Des réfugiés affluaient vers la frontière, racontant des histoires d'exactions, de fermes brûlées, de familles chassées.
Le 23 août 1939, coup de théâtre diplomatique : Hitler signait un pacte de non-agression avec Staline. L'URSS se désolidarisait de l'Occident. La Pologne se retrouvait isolée entre ses deux géants voisins.
Le 26 août, l'Allemagne était prête à attaquer. Mais la veille, un télégramme de Londres bouleversait les plans : l'Angleterre signait un pacte d'assistance avec la Pologne.
Dans son bureau de la chancellerie, Hitler convoquait d'urgence le général Keitel. "Arrêtez tout immédiatement, ordonna-t-il. J'ai besoin de temps pour négocier."
Cette réaction révélait tout. Si Hitler avait voulu la guerre européenne, ce pacte anglo-polonais aurait dû le réjouir : attaquer la Pologne déclencherait automatiquement le conflit général. Or, il reculait.
Keitel témoignerait plus tard : "Je fus soudainement appelé auprès du Führer qui me dit simplement : 'Arrêtez tout. J'ai besoin de temps pour négocier.' Je crois que je fus congédié sur ces quelques mots."
Jusqu'au bout, Hitler espérait une solution négociée. Mais l'engrenage était en marche. Les dés étaient jetés.
Le 1er septembre 1939, à 4h45, le cuirassé Schleswig-Holstein ouvrait le feu sur la garnison polonaise de Westerplatte. La Seconde Guerre mondiale commençait.
Vingt ans après Versailles, l'Europe s'embrasait à nouveau. Les vainqueurs de 1918 avaient semé le vent. Ils récoltaient la tempête.
Épilogue
Cette tragédie européenne aurait-elle pu être évitée ? Les faits parlent d'eux-mêmes. À chaque étape - Anschluss, Sudètes, Dantzig - Hitler avait proposé des solutions négociées. L'intransigeance des démocraties, encouragées par Washington, avait rendu impossible tout compromis.
L'histoire ne se répète jamais, mais elle rime souvent. Les graines de 1939 avaient été semées à Versailles en 1919. Un peuple de 80 millions d'habitants ne pouvait accepter éternellement sa division arbitraire et son humiliation systématique.
Quand la justice est bafouée, quand le droit est instrumentalisé, quand la force prime sur la négociation, l'Europe paie toujours le prix fort. Les générations de 1939 l'apprirent à leurs dépens.
Que leurs sacrifices nous rappellent à jamais que la paix n'est possible qu'entre égaux, dans le respect mutuel et la justice pour tous.
il y a 13 jours