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Bonjour bonsoir à tous, voici le topic qui regroupe l'intégrale de l'Acte 1 de ma [FIC], Prologue inclus
Célestin est un ouvrier taciturne dans une usine de munition. Solitaire par nature, il a dû s'éloigner de sa famille et de la fille dont il est amoureux : Ambre, sa meilleure amie, une geek invétérée. Un jour, un programme qui engage les civils pour les faire combattre en secret sur le front se présente à lui, sous une forme inattendue.
Dans ce futur très proche où une lointaine guerre rattrape les français, Célestin et Ambre verront leur amitié mise à l'épreuve, les fantômes du passé ressurgissent et de nouveaux les rejoignent. Les deux amis sauront-ils rester unis face aux fissures qui les séparent ?
Style : Drame, Romance, Guerre, Anticipation
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L'Acte 1 comporte 9 chapitres dont un double et un prologue, avant de lire je vous encourage à vous poser confortablement et à vous servir à boire et à manger
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Je compte faire un topic propre pour chaque Acte afin de faciliter votre lecture au maximum. Tout les chapitres seront en première page.
Voici le lien du topic mère où je publie les chapitres au fur et à mesure de leurs sorties :
https://onche.org/topic/8[...]-la-mort-a-un-coeur/:page:
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Je vous souhaites une bonne lecture !
Célestin est un ouvrier taciturne dans une usine de munition. Solitaire par nature, il a dû s'éloigner de sa famille et de la fille dont il est amoureux : Ambre, sa meilleure amie, une geek invétérée. Un jour, un programme qui engage les civils pour les faire combattre en secret sur le front se présente à lui, sous une forme inattendue.
Dans ce futur très proche où une lointaine guerre rattrape les français, Célestin et Ambre verront leur amitié mise à l'épreuve, les fantômes du passé ressurgissent et de nouveaux les rejoignent. Les deux amis sauront-ils rester unis face aux fissures qui les séparent ?
Style : Drame, Romance, Guerre, Anticipation
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L'Acte 1 comporte 9 chapitres dont un double et un prologue, avant de lire je vous encourage à vous poser confortablement et à vous servir à boire et à manger
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Je compte faire un topic propre pour chaque Acte afin de faciliter votre lecture au maximum. Tout les chapitres seront en première page.
Voici le lien du topic mère où je publie les chapitres au fur et à mesure de leurs sorties :
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Je vous souhaites une bonne lecture !
Khey certifié depuis 2017 - Topic de ma [FIC] : https://onche.org/topic/8[...]-o-m-e-la-mort-a-un-coeur
il y a 23 jours
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PROLOGUE
La guerre dans sa chambre
Vous avez rejoint le serveur.
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[RUBIS] - Bonjour Brike !
[BRIKE]- Ah, te voilà, je te met avec ta team et vous pouvez commencer à défendre l'objectif, mission inchangée
Vous avez été assigné à la Team ALPHA
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[RUBIS] - Yop la team !
[FDV] - Salut !
[INTEL] - Salutation.
[CHOUF1] - Yo !
[SPAWN] - Hello
[RUBIS] sélectionna le dernier rôle qui restait encore à prendre dans l'équipe, <Munition rôdeuse>. Dans leur équipe de 5, chacun avait ses préférences et ses rôles quasi-attribués. Quand le rôle fut pris, son masque afficha la vision FPV ainsi qu'une annotation "Appuyez sur X pour PRET". Son pouce appuya sur la touche de la manette et la console afficha le message.
<Munition rôdeuse> prêt à décoller
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[SPAWN] - OK c'est bien pris je te largue
[SPAWN] contrôlait le <Drone-mère> qui emportait les 4 drones du reste de l'équipe. Son rôle consistait à faire des aller-retours entre la <Main> et l'objectif afin de toujours avoir des drones disponibles pour ceux qui se faisait abattre, s'écrasaient sur leurs cibles, ou épuisaient leurs munitions. C'était aussi à lui que revenait la charge d'appuyer sur la touche de détachement lorsqu'un drone était contrôlé et prêt à partir. [RUBIS] attendis alors que la notification "Vous êtes détaché" apparaissent dans la console et augmenta la puissance vers le bas pour s'éloigner de [SPAWN].
[RUBIS] - Bon, où est-ce qu'on en est maintenant ?
[CHOUF1] - Les russes ont pas re-attaqué le village depuis qu'on les a repoussés tout à l'heure, mais vu le nombre de squad qu'il reste chez eux, ils vont essayer de rusher maintenant qu'il y a la nuit et qu'ils ont des visions nocturnes
[RUBIS] D'ac, mais comment vous avez-eu autant de point depuis si il s'est rien passé ?
Lorsque [RUBIS] avait dû aller manger en début de soirée, l'équipe avait accumulée 5300 points. Or, un rapide coup d'oeil sur le tableau des scores de l'équipe montrait que sa team avait gagnée plus de 9000 points, de quoi s'acheter pas mal de matos sur le shop.
[INTEL] - Cela est en partie dû à mon action de feu, j'ai pu toucher plusieurs camions de logistique et détruire quelques quads qui venaient ravitailler leurs troupes, mais le plus gros du compte revient à FouDuVillage...
[FDV] - J'ai niqué tout les blessés et un medic qui a essayé d'aller en chercher un
[RUBIS] - MDR je comprend mieux
[RUBIS] vola au dessus de l'objectif, un village à moitié détruit comme ils en avaient vu plusieurs autres sur ce serveur. Des maisons plain-pied avec leurs jardins, une église et son cimetière, un minuscule centre et des kilomètres carrés de champs et de bandes forestières tout autour où se cachaient les squads alliées et ennemies. La seule particularité de ce village était qu'il restait quelques irréductibles civils dans certaines maisons : tout dommage qui leur était causé était sanctionné par une perte de point significative.
La <Munition rodeuse> continuait son chemin au gré des joysticks de [RUBIS]. Voilà que se profilait sur l'écran de son casque, l'image au filtre thermique des positions ennemies. Des tranchées vides, surmontées de protections sommaires construites à la va-vite pour se protéger des attaques de drones, sous lesquelles se cachaient la plupart du temps l'entrée des abris. Des carcasses de quads, de camions, de blindés jalonnait les chemins et les champs environnant.
Soudain, la voix de [BRIKE], le <Commandant>, celui qui gérait la coordination de l'équipe entre les teams, éclata aux oreilles de toute la ALPHA :
[BRIKE] - Pour toute l'équipe, checkez les marqueurs sur vos cartes : j'ai la visu sur 3 colonnes de blindés ennemies qui partent de leur <Main> supposée, elles arrivent en frontale, une trentaine de véhicules. Il y a du transport chenillé, des BPM et 1 MBT par colonne, pour les drone-mères : faites le plein de Rodeuse et pour les autres changez de drone dès que possible. Baissez votre altitude, l'artillerie va tirer.
[CHOUF1] - Pour la Alpha c'est OK. Intel, tu va sur Spawn et tu changes de rôle. Spawn, ensuite tu retournes à la Main et tu prends 1 Observateur en rab et 3 Rodeuses et tu te ravitailles dès que t'en as plus. Pour le reste, on attend que l'artillerie ai finie et on les asmates. C'est bon ? Je vais voir ensuite avec les autres team-leaders.
[RUBIS] - D'ac !
[FDV] - OK !
[INTEL] - Très bien.
[SPAWN] - Yes
[CHOUF1] Etait le <Team-leader> de la Team ALPHA, il contrôlait un <drone de surveillance> c'était lui qui donnait les ordres et qui avait accès au canal vocal réservé aux autres <Team-leaders> et au <Commandant>. Le reste de la team, elle, ne pouvait discuter qu'en interne. Ce système permettait une coordination de l'équipe efficace. Tout le monde baissa son altitude à moins de 20 mètres, à l'abri derrière les bandes forestières, puis deux à trois minutes s'écoulèrent.
[CHOUF1] - C'est tiré, ça va tomber dans quelques secondes, dès que c'est fini : go !
Les traits de lumières que laissait les roquettes passèrent au dessus de la quarantaine de drones qui attendait immobiles dans les champs et finirent leurs courses dans de grandes apparitions de lumières au dessus des arbres, accompagnées de leurs centaines de particules éclatantes volant dans les airs.
[FDV] - Et z'est bardi !
Dans un bourdonnement de ruche, [RUBIS] élança son drone en même temps que toute son équipe ; bientôt, les colonnes ennemies furent en vue. L'artillerie avait réagis trop vite ou avais mal calculé son tir, le barrage avait bien transformé le champs suivant en paysage lunaire, mais les blindés s'étaient arrêtés juste avant la zone touchée, comme s'ils savaient que cela allait arriver. Ce cas était typique :
[RUBIS] - Ils ont un drone qui surveille notre Main !
A peine ses paroles prononcées, les blindés russes foncèrent à travers les cratères fumants et firent feu de tout bois en l'air contre l'essaim de drone en allumant leurs projecteurs, comme autant de bateaux se défendant contre une attaque de Kamikaze. Tout autour de son champ de vision, les <munitions rodeuses> était abattues ou s'écrasaient contre leurs adversaires.
[RUBIS] se focalisa alors sur un véhicule malgré l'aveuglement partiel causé par les projecteurs : un espèce de van sur lequel était ajoutés des plaques de blindage, puis plongea en piqué en visant l'endroit où devrait se trouver le pare-brise. L'image du van s'agrandie jusqu'à ce qu'elle se brouille et que les commandes ne répondent plus.
Vous avez perdu le signal
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[RUBIS] - Out !
Son drone venait de s'écraser, maintenant il ne restait qu'à croiser les doigts pour que ce soit bien sur sa cible et que les <Drone-observateurs> aient bien enregistrés son kill pour empocher ses points. En attendant que [SPAWN] revienne pour pouvoir se reconnecter à un drone, [RUBIS] regarda la carte. Les russes avaient maintenant presque atteint la bande forestière où se trouvaient leurs propres tranchées.
[FDV] - Out !
[INTEL] - Je suis outé
La moitié de l'équipe avait été abattue ou s'était écrasée. Les <Drone-mères> revinrent alors, chargé de nouvelles <Munitions rodeuses>
[SPAWN] - C'est bon je suis plein vous pouvez y aller
[RUBIS] vit que le menu de sélection de rôle était de nouveau disponible.
<Munition rôdeuse> prêt à décoller
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Vous êtes détaché
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Quand le drone fût face à la ligne de front, [RUBIS] ne pu s'empêcher d'émettre un sifflement admiratif. Les colonnes de blindés avaient atteintes les positions russes et partout, les silhouettes de dizaines de soldats sortaient des abris pour lancer l'assaut. Les fantassins montaient des tranchées pour se mettre à couvert derrière leurs véhicules en formant de longues files indiennes, où ils étaient à l'abri des tirs nourris des défenseurs du villages qui filaient au dessus de la terre en jachère ; mais pour un drone, cette protection était aisément contournable. [RUBIS] esquissa un sourire, un soldat ennemi valait 250 points à lui tout seul.
[RUBIS] Hé... C'est qu'il y en a partout en bas...!
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Dans la pièce voisine au mur de papier, sa mère coupa l'eau du robinet, s'essuya les mains avec un torchon encore humide et entrepris de préparer une tisane pour accompagner la lecture du roman qui l'attendait sur sa table de chevet. En passant devant le frigo, elle s'attarda sur la photo de son fils.
Il avait 11 ans sur la photo et arborait un grand sourire en portant un paquet cadeau. Il avait tellement grandi depuis. Depuis 1 an, il n'était revenu qu'une fois à la maison, avant de repartir pour la guerre. Il n'avais plus ce sourire, ses yeux ne brillait plus comme autrefois.
Qu'avait-il vu pour changer à ce point ?
- Et Voilà ! BIM ! C'est pour qui les 1000 points !?
FIN DU PROLOGUE
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Khey certifié depuis 2017 - Topic de ma [FIC] : https://onche.org/topic/8[...]-o-m-e-la-mort-a-un-coeur
il y a 23 jours
-ACTE 1-
CHAPITRE PREMIER
Un homme qu'on appelle "Munitionnaire"
...
Célestin fût violemment sorti du sommeil. D'un coup de pied il écarta sa couverture et sauta à l'autre bout de sa chambre pour éteindre le réveil avant que celui-ci ne dérange les voisins. Il était 6 heures 30 et comme tout les jours de la semaine, il devait se préparer à partir au travail dans une heure
Il s'emmitoufla dans son peignoir, quitta le plancher froid pour enfiler ses chaussons et sorti de sa chambre. Après un bref passage aux toilettes, il pris son téléphone et regarda une vidéo en prenant son petit-déjeuner sur la table de la cuisine. Puis, après avoir fini sa tasse de café, il se rasa et se lava les dents, en écoutant toujours Youtube en fond sonore. Il vivait seul dans cet appartement depuis plus d'un an maintenant.
Une fois sa toilette faite, il s'habillas avec le bleu que l'usine avait donné à tout ses ouvriers, ouvris son sac et y fourra un chargeur de téléphone ainsi qu'une bouteille d'eau. Il lui restait quelques minutes à tuer avant de rejoindre sa voiture garée dans la rue. Sa vidéo était finie et il n'arrivais pas à en trouver une autre dont la durée coincidait assez avec son départ.
Il s'assit donc sur son canapé et en profita pour envoyer son message habituel à Ambre, la femme qu'il aimait. Même s'il savait qu'elle ne le verrais pas avant plusieurs heures, il savait que se lever avec un message de bonne journée était réconfortant. Il accompagna son message d'un smiley souriant et se décida finalement à partir. Il mis ses lourdes chaussures de sécurité, pris son sac et sorti de l'appartement.
Dans sa voiture, il lança une playlist des années 2010 et parti pour la vingtaine de minute qui le séparait de l'usine
Son village, ou plutôt son agglomération dortoir de 4000 habitants, se trouvait dans une vallée entouré de hautes colline qu'il fallait redescendre pour arriver à la sous-préfecture. Sur la route qui descendait la côte, il voyait presque toute la ville et sa région, une bourgade de l'Est de la France, avec son ciel grisâtre, sa brume matinale, ses habitants mutiques et sa centrale nucléaire voisine.
Il y travaillait mais n'y vivait pas vraiment. Il était venu sans le décider, il n'y avais pas vraiment d'ami, ni de famille, sa seule accroche ici était le travail auquel on l'avait attribué.
Il arriva bientôt à l'usine, ou plutôt, comme l'indiquait le panneau surplombant l'entrée, à l'"Atelier de fabrication de Moselle". En dessous, un militaire vérifiait que chaque employé avait bien son badge d'accès. C'était un homme d'âge mûr, un de ces territoriaux laissé ici pour surveiller ou gérer les stocks. Eux, étaient des hommes du coin. Célestin lui montra son badge :
BADGE D'ACCÈS RÉSERVÉ
Atelier de fabrication de Moselle
Célestin CHANCLA
162116827379
Ouvrier munitionnaire
Atelier de fabrication de Moselle
Célestin CHANCLA
162116827379
Ouvrier munitionnaire
"Ouvrier munitionnaire", voilà la raison de sa présence ici. Quand l'Europe s'était mêlé au conflit, l'occasion avait été trop belle pour forcer les inactifs à travailler pour l'effort de guerre en échange de leurs allocations. Célestin, qui était alors au chômage, avait tiré la mauvaise paille dans l'énorme vivier des endroits possibles et imaginables et avait été affecté ici, le forçant à déménager depuis Dijon.
"Mais quelle connerie, mais qu'est ce que j'ai été con !" se dit-il en se rappelant sa réaction quand il avais appris la nouvelle. Un militaire lui avait tendu sa feuille à la préfecture
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- Monsieur, voici votre affectation
- Merci... Mais euh... Hein ? Vous êtes sûr qu'il n'y a pas d'erreur là ? Je suis affecté dans une autre région
- Non monsieur, c'est pas une erreur, si vous avez une réclamation il faudra attendre plusieurs mois et vous ne serez pas payé en attendant
- Mais...
- Monsieur, il y a du monde derrière vous, s'il vous plaît.
- Hé bien... Ben j'irais où l'armée m'a estimé le plus utile...
- Bonne journée. Suivant !
_
"Alors que j'aurais pu me trouver un boulot de merde style balayeur ou autre chose, mais non il a fallu que je me sente obligé de le faire " pensa t-il en passant la porte de l'atelier et en pointant son heure
Célestin se dirigea vers son casier, retira tout ses objets métallique et les mis dans son sac avant de les enfermer pour le restant de la matinée. Il passa ensuite un détecteur de métaux et entra dans l'atelier proprement dit. La pièce était grande et tout en longueur. En son milieu trônait un ensemble de machine qui assemblait les munitions et les conditionnaient dans leurs matelas en mousse destinés à être insérés dans les boites de transports.
Son poste se trouvait en bout de chaîne, avant le conditionnement des munitions dans leurs boites. C'était des grenades de 40mm, à la différence des grenades à mains elle était destiné à être tiré depuis une arme. Son travail consistait alors à vérifier chaque grenade, afin de déceler les défauts de fabrication : une ogive mal montée pouvait neutraliser la munition, un sertissage trop large ou trop fin provoquait des enrayements. C'était quasiment les mêmes grenades sur lesquelles Célestin rageait quand il jouait à Call of Duty il y a plusieurs années, avec leur bruit de tube caractéristique
Il n'était pas seul à son poste, Lucas, un collègue de quelques années son cadet, était son binôme. Les cheveux bouclés, l'air espiègle, il s'entendait bien avec Célestin malgré leur différence d'âge. Ce n'était pas un ami, ni même copain, mais un collègue agréable avec qui il aimait travailler.
Lucas était de ces jeunes à l'esprit patriotique atrophié, pour qui l'histoire de France se résumait grossièrement à "Asterix, Moyen-Age, Révolution, Guerres Mondiales, aujourd'hui". La guerre lui semblait être une affaire bien ennuyeuse qui causait beaucoup de dommage pour rien, et souhaitait qu'elle se finisse au plus vite afin d'aller continuer ses études à l'étranger. Depuis le début de la guerre, les hommes avaient interdiction de quitter le territoire et il avait dû trouver un travail alimentaire.
Célestin était tout l'inverse, patriotique, passionné d'Histoire et décidé à rester sur le sol sacré de sa Patrie pour ne pas diminuer ses forces. Seulement, il était quelqu'un de très introverti, indécis en tout point et il avait de sérieux doute sur ses capacités physique à remplir un devoir de soldat. Plus jeune, il avait été refusé aux sélections de l'armée à cause d'un "souffle au coeur". Depuis, il n'avait jamais retenté de s'engager et son sens du devoir avait trouvé son moyen d'expression dans l'obéissance servile de l'usine.
Malgré ces différences, les deux jeunes hommes s'entendaient sur beaucoup de sujet de société, ce qui occasionnait des discutions agréables quoique cyniques sur l'état du Monde et ils aimaient le refaire autour d'un café. Les jeunes de cette génération avait grandis dans le monde que leurs ainés avaient vu chavirer. Ils étaient sans filtre et appelait un chat "un chat"
- Putain, hier il y avait du rodéo à côté de chez moi, on est pas tous entrain de trimer je te le dis
- Ah mais ils s'en foutent les arabes, personne va venir les chercher, eux ya que nous qui nous faisons avoir
- Et il dit ça en gueulant, lui
- Osef, tout le monde sait
Ainsi, ils discutaient à intervalle régulier entre deux lots de munition. Le travail était répétitif, abrutissant presque, mais des pauses étaient prévues et la compagnie d'un collègue agréable rendait la chose bien plus supportable. Arrivé à la pause déjeuner, Lucas et Célestin quittèrent leur poste et allèrent récupérer leurs affaires au vestiaire. En prenant son téléphone, Célestin eu un sursaut de dopamine quand il s'aperçu qu'Ambre lui avait répondu :



Il remis le téléphone dans sa poche en esquissant un sourire satisfait et alla manger avec Lucas. Pendant le repas, il entrepris de répondre à Ambre quand le jeune homme lui posa une question à laquelle il failli s'étouffer :
- Dis moi, cette fille a qui tu parles tout le temps, c'est ta femme ?
- H-Hein ? Euh... Non non, AHEM, c'est une très bonne amie c'est tout
"Putain mais de quoi il se mêle lui"
- Attend, celle que tu vas voir le week-end c'est pas la même ?
- Si si, mais c'est pas tout les week-ends hein
"Qu'est ce que ça peut te foutre ? Tu vas me juger ?"
- Ah ok, c'est dommage elle est jolie sur la photo
- A-Ah o-oui c'est vrai hein
"Mais fout toi les yeux où je pense au lieu de me juger comme ça, c'est pas vrai !"
Célestin resta mutique et n'osa plus sortir son téléphone pendant le reste du repas. Une fois la pause terminée, les deux collègues retournèrent à leurs postes. D'un point de vue extérieur, Célestin savait que sa relation avec Ambre frisait le ridicule, néanmoins, pour rien au monde il ne voudrais mettre fin au lien unique qui les unissait.
Ambre.
Ambre et ses cheveux châtains inaccessibles
Ambre et ses cernes qui la rendait si belle
Perdu dans ses pensées, il failli faire tomber une grenade d'entre ses doigts et la rattrapas in-extremis.
"Ambre, Ambre, Ambre...et Célestin, putain de gros cuck que tu es !"
FIN DU CHAPITRE PREMIER
-ACTE 1-
-ACTE 1-
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il y a 23 jours
-ACTE 1-
CHAPITRE DEUXIÈME
Limérence
Célestin ferma les yeux une seconde et rendis un profond soupir. Ca y est, il était entré dans une de ses longues phases d'introspection, où le monde autour de lui n'était qu'un décor et où lui, fonctionnait en pilote automatique. Cette fois-ci, le déclencheur avait été le sentiment de honte qu'il avait éprouvé au moment d'aborder la relation qu'il entretenais avec Ambre, une relation qu'il aimait et dont il ne changerais rien, mais qu'il savait ridicule pour quiconque émettrait un avis extérieur. Célestin plongea alors pleinement dans ses pensées
_
C'était il y a plus de 10 ans. Célestin avait déménagé avec sa mère et il faisait sa première entrée au lycée. Jusqu'ici, la vie n'avait pas été très amusante. Au collège, il avait appris à ses dépend qu'il faisait parti de cette catégorie de jeune qui préférait lire des livres à la récréation plutôt que de jouer au ballon. Il connaissait mieux les étagères du CDI que les endroits où il ne valait mieux pas courir sur le terrain de foot, et par conséquent, n'avait pas beaucoup d'amis
Puis, ses parents avaient finis par se disputer de plus en plus souvent, de plus en plus violemment. Il était envoyé bien des week-ends chez ses grands-parents afin de lui épargner les pires crises du couple. Il avait alors découvert Internet, les jeux-vidéos et en avait fait l'échappatoire parfait pour quitter l'ambiance délétère de la maison.
On peut alors comprendre pourquoi Célestin n'avait pas d'amis, détestais les disputes et la tension, et n'avais donc jamais eu de petite amie en quatre années de collège. Les filles était pour lui une espèce d'Homo Sapiens à part, incompréhensibles, moqueuses et pourtant si désirables. C'est donc enfermé dans ses contradictions que l'adolescent observait les couples naissant tout autour de lui en faisant semblant de les ignorer, et les enviant secrètement
Le divorce fût enfin prononcé, et il déménagea avec sa mère dans une maison à Dijon pendant les vacances d'été. Une fois les cartons rangés à la cave et les meubles montés, il n'était plus sorti de sa chambre que pour ses besoins naturels et avait passé les dernières semaines à jouer sur son ordinateur. Pourtant, la rentrée était constamment dans ses esprits :
"Je ne dois pas reproduire mon collège, il FAUT que je devienne populaire, il FAUT que je trouve une copine, on a toujours dis que les années lycées étaient les meilleures, je ne dois pas rater les miennes !"
Le matin de la rentrée, il avait décidé de changer. Il s'était préparé, il avait lu tout les conseils possibles sur Internet, il avait de nouveaux vêtement à la mode... Avec cette préparation, impossible de rester célibataire, même une fille 5-6/10 ferait l'affaire, quand il se regarda dans le miroir, il se dit qu'il avait ses chances.
Il pris alors le bus et arriva au lycée. Comme s'il avait un oeil de détective privé, il examina les différents groupes d'élèves, les interactions entre eux... Les professeurs firent l'appel des noms pour sa classe :
- Marie, Antoine, Hugo, Mike, Jean, Jean-Baptiste, Cindy, Lucie, Boubakar, Manuela...
"Pour l'instant, rien de terrible, les filles ont l'air hautaine mais à part ça..."
- Sylvain, Caroline, Ines, Pierre, Karim, Célestin...
"Ah quand même, j'ai cru qu'elle ne m'appellerais jamais"
- Et Ambre, dirigez vous vers moi, je suis Madame Bourdon votre professeur principale et...
Ambre était donc la dernière à avoir été appelée. Célestin l'évalua pendant qu'ils se mettaient tous en rang devant Madame Bourdon.
Elle faisait approximativement la même taille que Célestin, avait déjà tout d'une femme et des formes généreuses... Des cheveux châtains, un joli visage... Objectivement c'était une belle jeune femme. Cependant, elle avait quelques chose de... Différent, une sorte de timidité, de faiblesse dans sa manière de regarder, de se mouvoir. Ce sentiment était renforcé par la présence de cernes au dessous de ses yeux, un défaut physique qui pouvait la faire rentrer dans les critères de sélection de Célestin, qui savait bien qu'il ne pouvait prétendre aux plus jolies filles. Elle était abordable
Il avait donc tout fait pour se placer à côté d'elle dès le début de l'année, dans presque chacun des cours, il était certains de toujours passer entre 4 et 5 heures de cours par jours avec elle. Durant un de ceux-ci, Célestin engagea la conversation.
- Dis moi, tu connais un peu de monde ici ? Je viens juste d'arriver dans la région...
- Non désolé, je suis nouvelle aussi, avant j'étais dans un autre groupe scolaire
- Ah bon ? Ben pourquoi t'as changé ?
Elle avait alors vaguement marmonné qu'elle avait eu "des problèmes"
Alors qu'il se souvenait à la perfection de sa première rencontre avec Ambre, Célestin avait des sortes d'accélérations dans ses souvenirs, avant de retrouver ses souvenirs quasi-photographiques. Comme on tourne les pages d'une bande dessinée ou d'un roman photo, on a ses images préférées.
Ainsi, il se souvînt qu'il était tombé amoureux très vite, qu'ils étaient sortis ensemble mais sans qu'elle ne veuille l'embrasser une seule fois, puis elle l'avait largué au bout d'une semaine, ne sachant pas elle non plus comment s'y prendre.
Ils s'était ensuite ignorés jusqu'à ce que Célestin constate qu'elle était encore plus seule que lui. Un jour où ses cernes était encore plus grande que d'habitude, il lui avait proposé son amitié. Depuis, ils étaient devenus amis.
Des rumeurs couraient alors sur elle, elle subissait du harcèlement, on la traitait de putain. Célestin lui, restait à ses côtés. Pendant un voyage scolaire, ils avait passés tout le trajet à dormir l'un contre l'autre en se partageant leurs écouteurs.
Un jour, il appris le pourquoi des rumeurs : elle lui avait caché qu'elle avait eu un petit-ami et avait couché avec, ce qui s'était su. Elle avait peur qu'il ne la laisse seule si il savait. Sa confiance avait été brisé, mais il était malgré tout, toujours amoureux, et elle, tenait à lui comme on tient une bouée au milieu de la tempête. A partir de cet instant, ils se considérèrent meilleurs amis.
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Célestin hocha légèrement la tête de gauche à droite dans un discret "Non" à lui-même.
"A partir d'ici, n'importe qui ce serait barré, c'est vrai que c'est le ponpon d'être resté... Mais bon, comment j'aurais pu la laisser seule ? Après tout, elle comme moi, nous n'avions que nous même"
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L'année passa, les grandes vacances arrivèrent et du jour au lendemain, elle fut différente, froide, triste, les yeux dans le vague. Parfois, elle tressaillait pour rien. Il ne su que des mois plus tard qu'elle avait été violée à plusieurs reprises, au collège, puis cet été. Il avait eu la rage, des envies de meurtres, une blessure énorme, il n'avait pas su la protéger, il s'en ai voulu des années durant.
Ils déprimèrent tout les deux, s'enfonçant mutuellement dans une tristesse quotidienne. Pendant des mois, le monde fut noir. Elle portait des manches longues et des jeans pour cacher ses coupures. Lui, était sur-protecteur et ne supportais pas de ne pas avoir de nouvelle plus de 10 minutes. A chacune de ses absence, il imaginait le pire.
Le lycée se fini alors, chacun parti dans des établissements différents. Leur relation était si fusionnelle qu'elle exploserait au moindre écart. Alors ils avaient décidés de s'autoriser mutuellement à être en couple avec quelqu'un d'autre, se donner du temps, de la distance. Célestin avait remarqué qu'il n'était plus vraiment amoureux, et connu ses premiers amours de son propre côté.
Ils se voyait moins, mais était toujours aussi proche. Il y avait bien sûr, des hauts et des bas, mais jamais leur relation ne pris fin. Célestin connaissait les parents d'Ambre et elle pareillement, ils partaient parfois en vacance ensemble et d'autres fois non. Ils s'étaient jurés d'être parrains et marraines de leurs futurs enfants. Les années passèrent vite quand ils quittèrent les études.
De l'extérieur, leurs amis et leur famille disaient d'eux qu'ils étaient un couple, les sentiments en moins et l'amitié en plus. De l'extérieur c'était vrai. Mais de l'intérieur, Célestin n'avais jamais oublié qu'il était tombé amoureux pendant une rentrée de classe. Célestin avait eu une copine une fois, puis était resté célibataire. Ambre savait aussi qu'il ne l'avait jamais oublié, elle. C'était une chose dont il ne fallait pas parler, surtout quand Ambre enchaînait parfois les relations.
Puis, la guerre fut déclarée et les familles virent certains enfants partir pour l'Ukraine. Lorsque Célestin annonça à Ambre qu'il partait dans l'Est de la France, elle avait fondue en larme. Depuis, il ne se voyait qu'une fois tout les 1 ou 2 mois le temps d'un week-end, ils prenaient le train à tour de rôle pour se rejoindre. Ils étaient de nouveau seuls chacun de leurs côtés.
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"Ouais... On a grandis ensemble et on est devenus adultes ensemble..." se dit-il pendant sa pause de l'après-midi.
Puis, son téléphone vibra, et un sourire béat s'afficha sur son visage


Demain, elle passait le week-end chez lui.
FIN DU CHAPITRE DEUXIÈME
-ACTE 1-
-ACTE 1-
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il y a 23 jours
-ACTE 1-
CHAPITRE TROISIÈME
La gare de Metz
La gare de Metz






Célestin était assis dans sa voiture, sur le parking de la gare de Metz. Il venait jusqu'ici pour récupérer Ambre à la sortie de son train et ensuite sortir en ville avec elle. Il avait pris ses dispositions pour le week-end, les poubelles avaient été sorties, le ménage fait, l'abattant des toilettes récurés de fond en comble, le clic-clac était prêt et il avait acheté de la bonne nourriture malgré les prix abusifs. Si il avait reçu la Reine d'Angleterre, il n'aurait pas agi autrement.
Bon, peut-être qu'il n'aurait pas acheté de capote au cas-où, d'accord, mais il avait à peu près autant de chance de s'en servir que si ça avait été Sa Majesté
Malgré toutes ces années, il restait dans sa tête un minuscule espoir, un "Et si ?" qui lui trottait dans la tête. Bien sûr, cela n'arriverait jamais et il avait accepté le fait que cela reste un fantasme, et pourtant, il pouvait passer des heures entières à imaginer sa vie en se demandant... "Et si ?"...
"Rha, mais quelles conneries... Ca irais mieux si je me trouvais une nana ici"
Ce n'était pas faute d'avoir essayé pourtant, mais il n'y avait dans cette région des 3 frontières que des prolétaires en surpoids, des jeunes mères désoeuvrées, des petites pouffes qui se prenaient pour des Luxembourgeoises aux goûts de luxe et des allemandes. Parfois, ces critères s'additionnait pour accoucher de véritables monstres. Autant dire qu'avec un tel choix, s'accrocher à des espoirs irréalistes n'était pas si étonnant quand votre meilleure amie venait dormir chez vous pendant un week-end.
Il attendit dans sa voiture encore un bon quart d'heure avant de partir vers la gare et envoyer un message.

Il passa devant le kiosque à journaux, y prêta un regard histoire de connaître les derniers titres de propagandes et reparti sans acheter ou lire un article. Tout le monde savait que la propagande mentait, mais le peu de vérité contenu à l'intérieur était si enjolivé que beaucoup préférait un mensonge rassurant à une vérité parfois cruelle. Mais il fallait admettre qu'entre la désinformation et les propagandes de chaque camp, sans compter les trucages par IA, plus personne n'arrivait à dire avec certitude où se trouvait même la ligne de front et les journaux autorisés lâchaient au moins quelques infos.
"Les Carpates : pourquoi ces montagnes sont devenues infranchissables"
"DOSSIER CARPATES : La résistance héroïque de l'armée Ukrainienne et ses alliés"
"Poutine bientôt renversés ? Voici 11 menaces qui pèse sur le maître du Kremlin"
"La dernière fois c'était pas le Dniepr la ligne infranchissable ?"
Célestin regarda son téléphone : Ambre n'avait même pas vu son message. Rien d'inquiétant, même si c'était assez anormal.
Il entra dans la gare et examina le panneau d'affichage : le train de sa meilleure amie arriverait voie A et il avait quelques minutes avant de l'accueillir. Il marcha dans les couloirs de la gare, slalomant entre les bagages des voyageurs et les flaques d'eau issue de travaux jamais terminé, et arriva sur le quai.
Il s'assit sur un des banc quand il vit une employée de la gare trottiner en parlant dans son talkie walkie, l'air affolée.
- Oui ! Sur le toit vas-y ! Putain ça marche jamais, vas sur le toit !
"Ho nan mais c'est pas vrai ça, qu'est ce qu'il vont encore inventer pour faire arriver les trains en retard"
- Le train TER N°4880, à destination de Luxembourg, départ à 10 heures 05 va entrer en gare voie A. Eloignez-vous de la bordure du quai s'il vous plait.
"AH !"
Le TER d'Ambre arrivais en gare. Sa vitesse était cependant assez rapide et il arriva en un long et puissant freinage qui fit grincer des dents tout le quai. A l'intérieur, on voyait les gens s'agiter, il se passait vraisemblablement quelques chose à bord. Depuis l'extérieur on entendait des gens crier derrière les parois du train.
Célestin voulu appeler Ambre, mais au moment de placer son téléphone contre l'oreille, son coeur fit un soubresaut, comme celui de toutes les personnes présente dans la ville au même moment.
*BAOUM*
Une puissante déflagration, dans un bruit semblable au tonnerre, résonna au dessus des bâtiments.
Une plus petite, au bruit plus mat, éclata à sa suite et fit légèrement trembler la terre.
*BOUM !*
Puis, les portes du TGV s'ouvrirent, et la sirène hurla sur le toit.
*BOUM!*
- Ici le chef de gare, veuillez rejoindre aux plus vite...
*BAOUM*
-... Abri anti-aérien, ce n'est pas un exercice, je répète...
Les portes coulissante s'ouvrirent, et les gens dans le TGV s'échappèrent en un torrent humain qui emportait hommes, bagages et animaux. Célestin eu le temps de se plaquer contre un mur pour éviter d'être aspiré par la masse et hurla à plein poumon :
-AMBRE ! AAAAAMBRE !
*BOUM ! BOUM ! BOUM !*
-AAAAAAMBRE !
* Tzzzzziiiiiiioooouuuuu....BOUM !*
L'explosion frappa à quelques dizaines de mètres de Célestin, plus à l'intérieur de la gare. Le souffle suivi du choc le fit tomber à terre. Il n'entendait plus qu'un sifflement, sa vision était trouble, il fut relevé et pris par la foule. Quand il ne vit que des humains paniqués dans son champs de vision, il ne réfléchis plus. Chaque coups de boutoir des explosions qui touchait le sol remontaient dans ses jambes et lui donnait plus de force pour courir et pousser la personne devant lui.
Alors qu'il était arrivé aux portes de la gare, il marcha sur quelque chose de mou, glissa sur le côté et tomba de tout son long par terre.
En plissant les yeux vers le ciel, il vit que celui-ci était constellé de petit nuage de fumée noire. Entre ceux-ci, se déplaçait des centaines de petites ombres furtives qui montait vers le ciel. Plus haut, de longues trainées blanches se terminait en de petites explosion. De temps à autres une explosion plus forte faisait trembler les murs et les vitres. Il essaya de se relever, réussi et couru tête baissée vers l'abri.
*BAOUM*
"MERDE, ils ont fermés les vantaux hermétiques ! Même si je tapais à la porte comme un fou jamais ils ne m'ouvrirait"
"Mais attends...Ambre !"
*BOUM!*
Célestin fit alors demi-tour et couru vers l'intérieur de la gare. Il remarcha sur la même chose molle qu'à l'aller et tomba à genoux. C'était une vieille dame inerte, le visage atrocement tuméfié et la bouche pleine de sang. Pris de vertige, Célestin s'écarta. Il avait envie de vomir. Mais pendant qu'il cherchait à reprendre son souffle, il entendit un sifflement puissant suivi d'un souffle qui passa au dessus du toit.
*BAOUM*
C'est alors qu'il vit un drone, un grand drone, se maintenir en stationnaire devant la gare. Sur son "dos" et son "ventre", il portait des rails sur lesquels étaient accrochés des missiles. Le drone resta là quelques secondes en vrombissant, repoussant toute saleté et poussière sous lui, et soudainement se cabra en faisant partir un missile vers le ciel qui explosa dans un grand panache de fumée au contact d'un projectile.
"Il défend la ville..."
Quelques minutes seulement s'étaient passées et les explosions se turent soudainement, laissant sans accompagnement la sirène qui continuait son vacarme. L'engin resta sur place, surveillant les airs, immobile comme une statue monstrueuse. Célestin vit que la caméra du drone se tourna vers lui, et de la machine émergea une voix grésillante d'interférence :
- Suit moi !
En entendant la voix, le coeur du jeune homme fit encore une embardée
- Je.. Euh...
Le drone parti doucement dans la gare.
Célestin le suivi sans se poser de question.
Il reconnaissait cette voix.
- Attends moi, je suis là !
- Attend un peu...
- Tu vas bien ?! Tu n'as rien ?!
- Tu vas bien ?! Tu n'as rien ?!
- Qu'est ce que...
- Dis moi que tu n'as rien pitié Célestin !
- Dis moi que tu n'as rien pitié Célestin !
clic-clic
- C'est moi Célestin !... C'est Ambre, tu me reconnais hein ?!
...
Ambre se trouvait là, devant les portes ouvertes du TER. Elle portait à la main un casque étrange et de l'autre une sorte de manette. Elle était visiblement paniquée, ses lèvres tremblaient, elle était pâle.
...
Célestin avança vers Ambre. Dans sa tête, l'incompréhension régnait, il ne savait rien, pas plus sur ce drone que sur ce casque qu'elle portait, il avait mal au crâne, les jambes en coton, mais une seule chose était sûre, Ambre était devant lui.
Arrivé à son niveau, il la pris dans ses bras.
Il restèrent ainsi quelques temps, au milieu des débris et de la poussière.
FIN DU CHAPITRE TROISIÈME
-ACTE 1-
-ACTE 1-
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il y a 23 jours
-ACTE 1-
CHAPITRE QUATRIÈME
CHAPITRE QUATRIÈME
Un café amer (1)
Célestin était en train de préparer du café pendant qu'Ambre finissait de se changer dans la salle de bain
Ils avaient été pris en charge par les pompiers, qui avaient fait quelques pansement à Célestin et les avaient inscrit sur une liste d'aide psychologique. Ils avaient ensuite été laissés à eux-même, sur le parvis de la gare. Heureusement, la voiture du jeune homme étaient encore là, le pare-brise avait reçu un éclat mais elle était encore en parfait état de marche et ils avaient pu faire la route jusqu'à l'appartement de Célestin.
Le sac d'Ambre était contre la porte du frigo, il contenait le casque qu'elle portait à la gare. Célestin avait envie de l'ouvrir et de voir de quoi il en retournait, sa curiosité avait été piqué à vif. Il ne comprenait pas comment Ambre, une fille tout ce qu'il y a de plus calme et réservée, s'était retrouvé à... "A quoi justement ?"
Si Célestin pouvait se targuer d'une chose avec Ambre, s'était bien de la connaître par coeur, mais ces dernières heures lui avait prouvés qu'il se trompait lourdement. Il y avait quelque chose qu'elle lui avait caché. Et quand Ambre cachait quelque chose à Célestin, c'était rarement une bonne nouvelle.
"Dans quel merdier elle a été fourrée..." pensa t-il en regardant sa meilleure amie revenir dans la cuisine
- Tiens, tu as du café, je viens de le faire, il y a des petits gâteaux aussi, si tu veut
- Ah, merci
Elle bu une gorgée de son café et regarda la table en silence, évitant de croiser le regard de Célestin. Il avait déjà vu cette expression un nombre incalculable de fois et pris les devants :
- Bon... Euh... C'était quoi, tout à l'heure ?
- C'est compliqué...
- Alors raconte moi depuis le début, tout simplement
- Ca va être long, j'ai pas envie de gâcher notre week-end avec ça...
- Tu te fous de moi ?!
- Commence pas à t'énerver, c'est pas si simple !
- Ben je me doute, oui. J'était censé être au courant en quelle année ?
- Sans blague, t'es quoi ? La police ?
- Non, je suis ton meilleur ami, et toi t'étais quoi tout à l'heure ?
- Je sais pas, qu'est-ce que tu imagines ?
A ces mots, Célestin leva les yeux au ciel dans un signe d'exaspération, puis réfléchis en joignant les doits.
- J'en sait rien... T'es quoi, une sorte de.. Soldat ? Tu bosses dans la défense ? Je croyais que tu télétravaillait
- C'est un peu des deux.
Les phases classiques de la discution étaient passées. Ambre lui avait demandé de deviner pour l'aider à parler. C'était toujours comme ça. Maintenant, les choses sérieuses commençaient et un silence de plomb régnait dans la cuisine.
- Écoute, ça fait un moment que je voulais te le dire, mais c'est pas facile d'aborder ça. Et en même temps on m'a interdit d'en parler parce que c'est secret. Quand l'Europe est entrée en guerre, mon frère est parti. Mon frère, mon petit-frère allait en Ukraine et moi, je restais là à jouer sur mon ordi comme une conne. Ca m'a mise hors de moi. Alors j'ai fait les tests pour m'engager aussi, je pensais que j'allais faire infirmière ou un truc du genre
- Tu m'as jamais dit ça...
- Je savais que tu me ferais un cinéma, désolée...
__________
Quand j'ai fait mes tests, ils ont vu que j'avais des supers aptitudes au niveau de la vision, des mouvements... Mais ils ont pas voulu me prendre parce qu'ils ont dit que j'étais trop fragile. Quand je suis rentré chez moi, j'étais furieuse, mes parents m'ont engueulé parce je ne les avais pas prévenus, j'ai pleurée pendant toute la journée...
Et ils m'ont rappelé quelques semaines plus tard.
Un officier avait étudié les dossiers de tout les rejetés et avait sélectionner les profils qu'il voulait sauver. Je faisait parti de ces profils. En gros, c'était les geeks, les associaux, ceux qui étaient malades, qui était inaptes... Mais qui avait eu des résultats supérieurs à la moyenne sur les tests de réflexes, de la vision, d'intelligence... Et il nous a proposé de bosser avec lui.
On ne savait rien jusqu'à ce qu'il nous explique. Il a eu un entretien individuel avec tout les candidats. Un mec très gentil, il m'a laisser parler pour savoir quelles étaient mes motivations pour aller à l'armée, quelle était ma situation familiale, si j'avais un travail ou pas... Et visiblement ça lui a allait. Il m'a dit qu'il était prêt à m'engager et m'a demandé de signer un papier de confidentialité avant de me révéler quoi que ce soit.
__________
- Et c'est là que je suis obligé de te dire que tout ce qui suit est secret défense. C'est du sérieux cette fois Célestin, on est plus au lycée, d'accord ? Tu me suis ?
Ambre regardais Célestin dans les yeux, avec une lueur qu'il ne lui avait encore jamais vu. Ce regard le glaça, elle semblait, au fur et à mesure de son récit, devenir comme quelqu'un d'autre. Une personne que Célestin connaissait de moins en moins. Il avait la gorge sèche. Il dégluti péniblement.
- O-Oui, je te suis.
__________
- D'ac. Ce gars, c'est pas vraiment un militaire, ni un civil, il a les pieds des deux côtés, tout ce que je sait c'est qu'il pèse. A la base, il devait développer un système de réseau pour contrôler des drones depuis des satellites militaires. Les pilotes étaient tous rassemblés à un endroit et pouvaient contrôler des milliers de drones partout sur la planète en simultané. Mais le programme était trop ambitieux et a été revu à la baisse. Depuis, l'armée l'a laissé tomber, mais lui il a continué de son côté
Quand il était enfin prêt, il a reproposé son idée à l'armée, mais la guerre avait déjà commencée et elle n'avais plus de ressource à donner, ni de personnel. L'armée est vraiment dans la merde, ils sont sur la brèche en permanence, rien fonctionne, tout les supers blindés, les armes high-tech et les soldats sur-entraînés se font laminés sur le front et doivent être remplacés en permanence. Au final, ils utilisent de plus en plus de low-tech, les soldats sont équipés comme il y a 30 ans.
Alors, ils font appel aux civils. A nous, ducoup !
__________
- Euh... D'accord... Donc tu bosses dans un programme de pilotage de drone, depuis chez toi...C'est bien ça
- C'est exactement ça, ça me fait du bien de te dire tout ça
C'était extrêmement étrange pour Célestin d'entendre ça, lui qui prenait Ambre pour une fille sans histoire, lui qui la voyait depuis toujours comme une jeune femme fragile à protéger. Lui, qui se pensait être un bouclier, une protection morale pour Ambre... Etait brutalement renvoyé à l'état de petit garçon, à qui on cache les choses pour ne pas l'embêter.
- ... D'accord... Et hum... Concrètement, vous faites quoi ?...
- On est en équipe et on a chacun nos rôles, moi par exemple je suis spécialisée dans les drones Kamikaze, en gros je fonce m'exploser sur l'ennemi
"What the..."
- Il y en a d'autres, qui utilisent des drones avec des grenades pour balancer sur l'ennemi, c'est super dur parce qu'il faut bien viser ! J'y arrive mais quand il y a du vent c'est trop dur pour moi, nan moi je préfère foncer dans le tas
"Non mais... C'est pas..."
- La dernière fois c'était fou, on était quarante et on fonçait tous sur des chars... On aurait dit un film je te jure
Il fallait être sûr...
- Ahah, génial...Euh dis moi... C'est une sorte de simulateur c'est ça ?
- Bah non pourquoi ?
...
...
- Tu me dis que toi, Ambre Leoneva, tu es une pilote de drone kamikaze et que ça fait des mois que tu tue des gens en Ukraine en restant chez toi en claquette ? Tu me prendrais pas pour un con par hasard ?
...
- Tu ne me crois pas ? Je te dis tout ça et tu ne me crois pas ?
Son visage se transorma, elle se leva brusquement de sa chaise et Célestin eu un réflexe de recul. Ambre pris alors son sac et le lui jeta à la figure avec force. Célestin eu le souffle coupé, il ne s'attendait pas à ce que le sac soit si lourd. Ambre elle, grinçait des dents et respirait comme un boeuf
- Vas-y, regarde dedans et dis moi si je te ment !
Célestin était sonné par la réaction d'Ambre, il ne s'attendait pas à un tel changement de situation. Alors, les doigts tremblants sous le coups de l'adrénaline, il ouvrit la fermeture éclair du sac à dos et y vit le casque qu'Ambre portait à la gare.
4026
PROPRIETE DE L'ARMEE DE TERRE
MATERIEL GERE PAR
DGA/HOME
PROPRIETE DE L'ARMEE DE TERRE
MATERIEL GERE PAR
DGA/HOME
En retournant le casque, il vit alors :
H.O.M.E.
Household Operated Military Execution
CHAPITRE QUATRIÈME
-ACTE 1-
-ACTE 1-
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il y a 23 jours
-ACTE 1-
CHAPITRE QUATRIÈME
CHAPITRE QUATRIÈME
Un café amer (2)
Célestin avait le casque sur les genoux. Tout ça lui paraissait irréel et pourtant... Et pourtant il avait vu.
_
"...
_
Il reposa le casque dans le sac avec beaucoup de précaution, du bout des doigts, comme s'il avait peur quelques part d'admettre qu'il existait. Le sac à dos retrouva le sol et Célestin se pris la tête dans les mains en fermant les yeux, pour essayer de mettre de l'ordre dans ses idées. Depuis la pénombre de ses paumes, il ressentait la présence électrique d'Ambre et entendait sa respiration courte.
Mais dans ses pensées c'était le néant. Il n'arrivait pas à faire la connexion entre toute cette histoire de guerre, de drone, et Ambre. Son Ambre, la fille qu'il connaissait et qu'il chérissait tant. Il avait l'impression de revivre son adolescence, quand il avais appris des choses trop dures, trop jeune.
Il regarda entre ses doigts, et vit que Ambre pleurais
Il reconnu alors la fille a qui il était venu en aide tellement de fois.
- C'est bon Ambre, d'accord je te crois, si tu...
Elle quitta la pièce précipitamment et alla s'enfermer dans les toilettes. Depuis la cuisine, Célestin entendait ses sanglots.
"Merde..." pensa t-il.
Il se leva et alla à la porte des toilettes, mais n'osa rien faire. Il savait qu'il devait faire quelque chose, dire quelque chose, mais n'arrivais déjà pas à en penser quelque chose...! Il alla alors dans sa chambre et ferma la porte : il était perdu.
Ils n'avaient pas mangés ce midi-là. L'après-midi passa sans que Célestin ne sorte de sa chambre, dans un état de réflexion nulle, et il somnola un peu. Lorsque vint l'heure du diner, il osa sortir mais sans croiser le regard de son amie, pour préparer le repas. Le reste de la soirée fut silencieuse. Ils n'avaient échangés presque aucun mots lors du repas, à part des banalités d'usage qui avaient fusées comme des balles. Au moment de se coucher, ils se dirent bonne nuit sans se regarder.
"Demain, c'est le dernier jour avant qu'elle ne reparte, il faut absolument que ça se passe mieux, on est entrain de gâcher le seul week-end entre nous avant plusieurs mois à cause de cette histoire."
Ambre avait eu visiblement la même pensée durant la nuit et ils retrouvèrent un semblant de complicité. Mais c'était bien un semblant car malgré les sourires et les boutades bien connues dont seuls eux deux avaient le secret, le spectre de la conversation d'hier flottait dans l'appartement
Ce sentiment dura jusqu'au retour à la gare de Metz, qui portait encore les stigmates du bombardement. Une fois devant ce lieu, une grande boule, lourde et douloureuse, tomba dans les intestins de Célestin. Sur le quai, le train était déjà là, prêt à partir dans quelques minutes. Ils savaient tout les deux que le temps manquait, qu'ils n'avaient que quelques secondes pour crever l'abcès.
Ils se prirent dans les bras, timidement comme à chaque fois qu'ils avaient un contact physique, car ils savaient tout les deux que l'accès au corps de l'autre était une ligne rouge dangereuse à passer avec des précautions immenses. Ils prenaient bien soin tout deux, à s'enlacer par les épaules.
- Tu sais, tout ça là... C'est pas grave d'accord ?
-...
- L'important c'est qu'on soit là l'un pour l'autre, je serais toujours là t'en fait pas
-... Moi aussi...
- De toute façon, ça ne va pas durer longtemps, dans quelques mois les ukrainiens signeront la paix, hein ?
- Tu sais, ça fait longtemps que les ukrainiens...
-Le train TER numéro 32880, a destination de Dijon-ville va partir, prenez garde à la...
- De quoi
- Merde, il faut que j'y ailles, bisous Célestin !
- fermetures des portes, attention au départ !
- Ah ! Oui ! Salut ! Rentre bien !
Ils s'embrassèrent rapidement sur la joue, et Ambre fit les quelques pas qui la séparait des portes du TER. A l'intérieur, elle se retourna et fit des gestes d'adieux affectueux à Célestin
- La prochaine fois tu viens chez moi d'accord ?
"Célestin ne voulait pas de cet adieu en demi-teinte. Il avait senti que le malaise n'avait pas été éventé, qu'un poids existait toujours. Il voulait lui montrer qu'il serait toujours là. Ses jambes était chargés d'une énergie incroyable, il trépignait sur place. Alors, il la rejoignis d'un bond, et l'embrassa avant que les portes ne se ferment..."
Sur le quai, à distance, Célestin répondit :
- D'accord ! Passe le bonjour à tes parents de ma part !
Les portes se refermirent.
"Il n'avait jamais osé quoique ce soit."
Le visage d'Ambre resta derrière la vitre, jusqu'à ce qu'il ne la vit plus
FIN DU CHAPITRE QUATRIÈME
-ACTE 1-
-ACTE 1-
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il y a 23 jours
-ACTE 1-
CHAPITRE CINQUIÈME
CHAPITRE CINQUIÈME
Ses états d'âme à lui
...
La sonnerie du réveil fit tressaillir Célestin qui semblait pourtant s'être à peine couché. Il éteignit ce son de malheur, enfila un short, un T-shirt et des claquettes (il faisait désormais trop chaud pour le peignoir et les chaussons), et entrepris d'aller aux toilettes, esquivant les monticules de vêtements et de cartons qui jonchait son appartement
Pour prendre son petit-déjeuner, il poussa les assiettes sales de ses repas précédents et s'en servit comme support pour regarder une vidéo sur Youtube. Il ne pris même pas la peine de jeter les miettes ou de fermer son pot de confiture et traina pour aller enfiler son bleu de travail, posé tel quel sur l'étendoir à linge où pendait encore des vêtements pourtant secs depuis plusieurs jours.
Lorsque Célestin regarda une dernière fois son appartement avant de partir travailler, il ne put s'empêcher de penser que si quelqu'un d'autre venait à visiter son domicile pendant son absence, il le prendrait sûrement pour un porc ou un fou. Il n'était pourtant ni l'un ni l'autre quoi que la dernière option lui sembla la plus proche de son état
Depuis qu'il avait découvert les activités d'Ambre, il se sentait misérable. D'une part il se sentait coupable de ce qui arrivait à sa meilleure amie : il aurait dû se rendre compte d'un changement de comportement, il aurait dû pouvoir l'empêcher de s'engager dans toute cette histoire. Il aurait dû pouvoir la protéger.
De l'autre part, il se sentait bien plus seul qu'il ne l'avait jamais été. Il ne voyait plus Ambre de la même façon et chaque conversation pouvait éclairer ce sentiment. D'une jeune fille influençable et fragile qu'il fallait protéger, elle était passée à pilote de drone tueuse d'homme. Jamais il n'avais connu de changement aussi radical, autant faire le deuil de son ancienne amie !
Depuis ce fameux week-end, où il avait su pour le programme H.O.M.E. (les militaires avaient décidément un don pour les acronymes à la con), Ambre dévoilait de temps à autre quelques détails sur ses activités, qu'elle appelait "son travail". Célestin était bien content d'en savoir plus, pour pouvoir assouvir sa curiosité insatiable la concernant, mais était aussi horrifié d'en apprendre les secrets. Un jour, elle lui avait dit :



Ambre semblait prendre tout cela à la légère, comme si ce qui se passait de l'autre côté de son casque n'existait pas vraiment. En temps normal, elle prenait ce ton pour parler d'un projet personnel ou d'un nouveau jeu qu'elle se serait achetée, voir de sa passion pour les minéraux... Oui, elle en parlait comme si elle avait passé la nuit à classer ses cailloux en utilisant un microscope.
De son côté, Célestin essayait de faire pareil, comme si tout était normal et coulais de source. Tu as passé une nuit entière à t'exploser sur des tanks et des gens ? "Ho tu dois être fatiguée, repose toi hein !" Tu t'es faite engueulée parce que tu as détruit quelque chose qu'il ne fallait pas ? "C'est pas si grave, dans tout les métiers on se fait gronder parfois"
Mais la vérité c'est qu'il n'arrivait plus à converser aussi facilement avec elle, il ne savais plus vraiment comment lui parler. Ainsi, un sentiment d'extrême solitude s'était infiltré en lui. Il ne reconnaissait plus sa meilleure amie, il n'aimait pas son travail, il n'avait pas d'ami dans la région et son célibat renouvelait encore son CDD. Il broyait du noir, était tout le temps fatigué et se perfusait à la caféine, il lisait ses livres introspectifs qui le transperçait, accompagné d'un verre ou deux.
Bon, il buvait le soir, mais c'était plus pour le cinéma qu'autre chose. La dépression est aussi une manière de reconstituer un égo blessé : on joue le martyr, l'incompris, le héro principal tragique, pour se convaincre d'en être un et mériter au choix la compassion ou la détestation. Dans tout les cas, Célestin avait mauvaise mine
KLING !
La grenade était tombée sur le carrelage de l'atelier en émettant un son plus fort qu'on ne l'aurais cru pour un objet de cette taille. Célestin venait encore de se perdre dans ses pensées et avait fait tomber la grenade qu'il inspectait
- Ho poulet fait pas tomber ça, je veut pas que ça me pète à la gueule
- Désolé, elle m'a glissé des doigts. Et elles peuvent pas exploser, "la sûreté...
- S'efface après 15 mètres lors du tir", je sais mais ça me fait flipper, ça t'explose en mille morceaux ça
Les grenades de 40mm étaient faites pour tuer au contact, ou à blesser un homme par effet de souffle ou par éclat afin qu'il soit secouru, entamant le personnel ennemi dans une activité non-combattante, obligeant leur unité à s'arrêter en attendant une évacuation. Maintenant, il savait aussi qu'avec un drone on pouvait les larguer directement sur le crâne de l'ennemi, "si il n'y a pas trop de vent"
Par automatisme, Célestin tourna la tête de droite à gauche pour effacer cette pensée, mais comme toutes les pensées intrusives elle cognait sur son cerveau régulièrement, avec insistance. Le jeune homme s'était rendu compte que depuis les deux semaines qui s'était écoulées depuis qu'il avait vu Ambre, il pensait à elle plus d'une vingtaine ou une trentaine de fois par jour, pendant une durée de 10 secondes à plusieurs dizaines de minutes.
"Un fou je te dis ! Tu va finir dans une vidéo de Feldup si tu continue comme ça"
Il aimait à se faire peur en se disant des choses pareilles, quelque part, ca légitimerais son état
La journée passa, et en partant de l'atelier, Célestin vit que quelqu'un avait collé au mur une affiche illustrant la sainte Marie. Dans un paysage montagneux, elle parlait à deux enfants et son visage exprimait une bienveillance et un amour maternel inconditionnel, mêlant sincère compassion et encouragement. Il resta un petit peu devant l'affiche, comme apaisé par le regard marial.
Derrière lui, le bruit d'une paire de talon arriva et s'arrêta à coté de lui. Il se tourna et vit Lina, une collègue de l'atelier, entrain de regarder l'affiche
- Tu regardes la Vierge Marie ?
- Ah, ça ? Oui, j'ai vu l'affiche en passant, qui l'a installé ?
- C'est moi. J'essaie de faire un peu de pub pour la paroisse
- Ah, tu vas à l'église ?
- Bien sûr ! Tout les dimanches !
Célesta souri à cette dernière phrase. Voilà bien longtemps qu'il n'était pas allé à l'église, peut-être le dernier Noël avant la guerre, avec sa mère. Lina était une fervente chrétienne, comme beaucoup de femmes l'étaient devenue. Elle avait fui l'Ukraine depuis plusieurs années, lorsque les séparatistes russes avait envahi son village pendant les premières semaines de la guerre.
C'était une belle femme brune aux cheveux coupés courts, des yeux noirs de jais, une peau pâle et un accent prononcé qui faisait osciller sa voix entre bariton et voix de sifflet dans la même phrase. Elle travaillait à l'étiquetage et avait toujours un dérouleur de gros scotch marron à la ceinture. Elle était svelte, mais avec des muscles tracés à force de porter des caisses et tirer des palettes. L'effort empourprait facilement son visage
- Moi ca fait un bail que j'y suis pas allé. La dernière fois je ne savais même pas quoi dire quand tout le monde répétais des trucs, ils disaient des choses par coeur et moi je faisait du play-back
- C'est toujours comme ça au début
- Je connais les bases, j'ai fait ma communion, mais bon après ça...
- Ah ça, après on grandis et on n'y pense plus
Ils restèrent quelques secondes sans rien dire, puis Lina dit :
- Bon, moi j'y vais hein
- Ouais moi aussi, j'ai hâte de rentrer
Ils quittèrent le bâtiment et rejoignirent leurs voitures. Pendant que Célestin mettais son sac dans son coffre, Lina passa à côté de lui en baissant sa vitre :
- Et au fait, Célestin ! Faut sourire ! J'aime pas quand tu fait la tête comme ça !
- H-Hein ? Euh O-Ouais d'accord !
Elle lui adressa un signe de la main amical, et parti. Il était surpris qu'elle se préoccupa de lui ainsi alors qu'ils ne se connaissaient pas vraiment, mais le fait qu'elle voulu lui remonter le moral le toucha. C'était gentil et la gentillesse était une qualité plutôt rare. Il décida de lui porter un peu plus d'attention à l'avenir...
"Mais espèce d'idiot, qu'est ce que tu vas imaginer hein ?! Comme a chaque fois qu'une fille te parles correctement tu vas te faire des plans sur la comète?"
Au volant de sa voiture, Célestin fit un "Non" avec sa tête. Mais en même temps, il ne put s'empêcher d'aller vagabonder dans son imagination avec Lina. Tout un tas de scénario coururent dans sa tête, du plus plausible au plus fantasque. C'était un peu ridicule mais quelques part, cela lui faisait du bien : Il ne pensait pas à Ambre et a tout son lot d'inquiétude. Avec Lina, il n'avait qu'à rêver un peu et il arrivait à imaginer des jours meilleurs.
Jusqu'à son retour chez lui, il n'avais même pas penser à vérifier sa messagerie.
FIN DU CHAPITRE CINQUIÈME
-ACTE 1-
-ACTE 1-
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il y a 23 jours
"Elle avait les doigts qui tremblaient légèrement sur la manette. Sa <Munition Rôdeuse> survolait le champ de bataille à toute allure en direction d'un tank "tortue". Le char d'assaut, surmonté d'une carapace faite de plaque de blindage, avançait parmi les cratères, faisant exploser les mines anti-char devant lui à l'aide de chaînes qui fouettait le sol grâce à un bras de moissonneuse-batteuse. Sous la carapace, son canon tirait sur les positions de l'armée française.
[Ruby], elle, esquivait les poteaux électriques et autres arbres nus et arrivait droit devant la "Tortue". Son drone percuta le mince espace situé entre la tourelle et le chassis, faisant exploser le monstre d'acier en un seul coup. Ce fait d'arme lui valait 10 000 points à elle toute seule et elle était passée <Team-Leader>. Quand elle l'annonça à ses parents, ils ouvrirent une bouteille de vin que son père avait reservé, il était si fier de sa fille. Ils la partagèrent entre eux quand son petit-frère entra dans la maison.
-Merci, Ambre, tu m'as sauvé la vie là-bas
La jeune femme se réveilla lorsque la lumière du soleil frappa directement sur ses paupières closes par le velux, qu'elle vint protéger de sa main
Elle se trouvait dans sa chambre. Baignée dans la lumière du jour, elle ressemblait à n'importe quelle autre chambre, des tiroirs ouverts, une penderie en désordre, des souvenirs accrochés au mur, des peluches datant de l'enfance était disposée à côtés de celles gagnées à la fête foraine, une boite à bijoux était posée sur une armoire basse...
Mais si l'on tournait la tête vers le lit, on comprenait pourquoi cette chambre était en fait celle d'une jeune femme reclue. Un imposant bureau supportait la charge d'un ordinateur énorme. Lorsqu'on était assis derrière, on pouvait surveiller l'entrée de la chambre derrière les deux écrans. Des enceintes, un casque audio, une souris constellée de touches diverses et un clavier mécanique était posée sur un tapis de souris XXL
Cette partie de la chambre était occupée par quelques tasses sales, un rouleau de sopalin, quelques emballages de sucreries trainaient par-ci par-là et des bouteilles d'eaux étaient posées à même le sol. Les murs de cet endroit, décorés de posters de mangas et de jeux-vidéos, juraient avec le reste. Même la lumière naturelle y était moins forte, idéal pour éviter les reflets sur les écrans. C'était bel et bien l'antre d'une weeb
Elle vérifia l'heure sur son téléphone : il était 10h48. Si la tendance se poursuivait demain, elle se lèverait sans doute vers midi. Elle sortit de son lit, enfila un short, un débardeur ainsi qu'une paire de claquette et arrangea brièvement ses cheveux avant de sortir pour prendre son petit-déjeuner. Elle se servit un bol de Golden Grahams avec un grand verre de jus de fruit et mangea sur la table de la cuisine. Elle profita un instant du calme absolu qui régnait dans la maison...
Brrr Brrr !
Son téléphone vibra brièvement, elle le déverrouilla et s'aperçu avec agacement qu'il s'agissait d'un énième message de publicité. Pub, pub, pub, c'était les seuls messages qu'elle recevait. À part Célestin, personne ne lui adressait la parole si ce n'étaient ses parents.
"Ah... Quand est plus à l'école, on a plus beaucoup d'amis hein... "
Quelle déception, quel sentiment de retour en arrière, quand on devenait une solitaire pour la seconde fois de sa vie ! Elle avait pourtant réussi à conjurer le sort en entrant à l'université, elle avait passé ses études à jouir des soirées étudiantes et de son cercle social, elle avait découvert qu'elle avait du charme pour peu qu'elle s'en souciât. Elle s'était lancée avec frénésie dans une vie de Yes-Life insouciante aux mœurs débridées, comme pour rattraper le temps perdu.
Mais après la fin de ses études, elle avait dû affronter le marché de l'emploi et ses lois impitoyables. Tout le monde se foutait bien d'une ingénieure sur-qualifiée et elle avait dû travailler en freelance depuis chez elle pour avoir un peu de revenu. Ses amis, eux, avaient eu les mêmes problèmes et ceux qui aujourd'hui avait un salaire mensuel confortable se comptaient sur les doigts d'une main. Le reste, s'était expatriée ou isolé, comme Ambre
Elle était redevenue une solitaire vivant chez ses parents et avec le temps, tout le monde l'avait laissée dans son coin. Tous, sauf Célestin
Célestin... Une sorte de frère venant d'une autre vie. Jamais il ne l'avait abandonnée, c'était une safe space humaine dans le bordel qu'était sa vie. Il ne la jugeait pas, l'acceptait telle qu'elle était, ne lui refusait jamais son écoute. S'il était une autre personne, elle serait sortie avec lui et ils se seraient mariés il y a des années. Mais Célestin était Célestin
"Tiens... Pas de bonjour, encore une fois."
Depuis qu'il l'avait vu intervenir en urgence pendant le bombardement de Metz, il se comportait très étrangement, et semblait prendre ses distances avec elle. Si on avait remplacé son meilleur-ami par Chat GPT, il aurait un meilleur répondant !
Ambre avait été à la fois horrifiée de voir que son secret avait été découvert et à la fois profondément soulagée de pouvoir en parler à quelqu'un. Auparavant, elle n'avait personne à qui discuter de tout ce qu'elle voyait, vivait depuis quelques mois. Aujourd'hui, elle pouvait tout raconter à Célestin, laisser couler un peu de ce trop-plein qui finissait parfois par la noyer quand elle tentait de rationaliser toute seule
Mais Célestin se renfermait. Il répondait à ses tentatives par des phrases toute-faites, la ghostait ou changeait complètement de sujet de discutions. Ambre s'était bien rendu compte qu'il avait beaucoup de mal à réaliser et à accepter le fait qu'elle participe au programme H.O.M.E, mais elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. Ce n'était qu'une étape de plus dans sa vie, de laquelle elle souhaitait discuter et se confier auprès de son meilleur ami.
Elle avait besoin de retrouver ce garçon, qui malgré ses faiblesses (et Dieu sait qu'elles sont nombreuses !), avait été la seule lumière quand elle avait traversé les ténèbres. Il avait été une main tendue, quand tout les autres lui crachait au visage. Elle savait bien que cela n'avait pas toujours été sans arrière-pensée et il sentait parfois ses regards ardents derrière son dos, mais elle était prête à lui pardonner, elle savait que jamais il ne mettrait en péril lui non plus, la relation qu'ils entretenaient.
Parfois, elle se demandait si elle se jouait de lui, si elle était cruelle. Elle aurait dû le refouler depuis longtemps et le laisser vivre sa vie avec d'autres femmes, mais elle avait aussi eu besoin de lui. Quand elle était plus jeune, elle avait naïvement cru que les sentiments d'un homme pouvaient changer avec le temps. Elle savait aujourd'hui que le temps seul n'y pouvait rien.
L'éloignement des yeux entraînait celui du coeur n'est-ce pas ? N'était-ce pas ce que disait le dicton ? Loin des yeux, loin du cœur ? Était-ce le cas présent ? Célestin avait-il été si bouleversé que ses sentiments avaient été anéantis ? Était-il finalement en train de l'abandonner, comme tous les autres ? C'était bien un des pires moments pour ça
"Il ne pouvait pas être gay comme tous les meilleurs amis, au lieu de se prendre pour un personnage de shōjo ?"
Un cliquetis se fit entendre à la porte d'entrée. Sa mère, affublée de 4 sacs de courses entra péniblement
- Bonjour ma fille, enfin réveillée ? Tu peut donner un coup de main à ta mère ?
"Meeeeeerde je devais aller aux courses avec elle !"
- O-Oui Maman, excuse-moi ! J'arrive !
La jeune femme se précipita vers sa mère pour l'aider et elles rangèrent les courses.
- Ambre, je sais que tu travailles très tard mais tu sais, j'aimerais que tu vives avec moi et ton père, d'accord ?
- Je n'ai pas toujours le choix Maman, je dois travailler avec des boites à l'étranger et je ne peux pas me permettre de rater mes rendez-vous. Tu te rends pas compte du travail que c'est !
- Ce dont je me rends compte, c'est que j'ai plus de discutions avec ton frère quand il peut nous appeler qu'avec toi qui vit sous le même toit ! Et quand on parle, tu ne nous écoutes même pas, c'est invivable sérieux !
- Bon, si c'est encore cette discution... Je préfère encore retourner dans ma chambre
La fille reposa la conserve qu'elle tenait dans sa main, la posa d'un geste sec sur la table et quitta la pièce. Derrière elle, sa mère lui lança :
- Ton père n'est pas aussi patient que moi Ambre ! Tu as 27 ans ! Et tu me feras le plaisir de ramener les bouteilles d'eau que tu gardes dans ta chambre !
VLAN !
Ambre claqua la porte en revenant dans sa chambre. Si elle avait pu emménager autre part, elle l'aurait fait depuis longtemps ! Mais jamais elle ne gagnerait assez d'argent pour être indépendante. Au fur et à mesure du temps, ses parents étaient plus devenus des colocataires qu'autre chose. Depuis que Jonathan était parti, la présence d'Ambre était devenue aussi discrète que pesante dans la maison et son père lui reprochait souvent de ne rien faire de sa vie
Dans ces moments-là, elle se retrouvait comme une enfant dans sa chambre. Dans son cocon personnel, son univers à elle où personne ne pouvait l'atteindre
Son téléphone vibra alors
Elle soupira...C'était encore une pub
CHAPITRE SIXIÈME
-ACTE 1-
-ACTE 1-
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il y a 23 jours
Le train arrivait en gare de Dijon avec 5 minutes de retard. Célestin était déjà devant la porte, prêt à bondir. C'était à son tour de rejoindre Ambre chez elle pour un week-end
Il avait bien sûr une pointe d'appréhension après ce qu'il s'était passé la dernière fois, mais il devait passer outre. C'était Ambre bon sang et il comptait bien profiter de ces prochains jours pour relancer leur amitié, pour montrer que toute cette histoire ne comptait pas pour lui. Oui, il devait oublier l'image de ce maudit casque et retrouver celle qu'il connaissait depuis toujours. La porte du train s'ouvrit et d'un pas décidé, il sauta sur le quai.
Il huma l'air de sa "ville natale" comme il l'aimait l'appeler, bien qu'il soit né en région parisienne. C'était ici qu'il avait habité le plus longtemps, ici qu'il avait le plus de vécu. Il connaissait la région comme sa poche et aimait sincèrement la ville, ses rues, ses toits décorés, son arc de triomphe, ses jardins... Il lui sembla que cela faisait une éternité qu'il était parti et il revenait comme un exilé qui retrouvait finalement le sol de sa patrie
Il quitta le quai, marcha dans un couloir et vit le hall en contrebas depuis une vitre. Ambre était là et l'attendais !
Célestin descendit les marches de l'escalier avec empressement, son coeur tambourinait dans sa poitrine. Puis, avant d'entrer dans le hall, il essaya de se calmer et d'afficher une attitude sereine. Redressement du dos, respiration lente par le nez, regard faussement désintéressé... Contrôle de ses émotions
- Célestin !
- Ambre !
Ils se prirent d'affection dans les bras, Célestin senti instantanément son odeur, la sensation de ses cheveux contre sa joue et son oreille... Bon Dieu qu'il avait de la chance
Ils relâchèrent leur étreinte avec un bref moment de gêne partagé.
- Tu as fait bon voyage ?
- Oui ça à été, je suis vraiment content de revenir
- Pareil, ça me fait trop du bien de te revoir ! Viens, mon père nous attend au parking
Célestin et Ambre sortirent alors de la gare et marchèrent vers le parking. Elle était habillée comme à son habitude, un jean slim qui mettait en valeur ses formes, un débardeur au décolleté plongeant et une veste courte aux manches longue sur laquelle courrait ses cheveux. Comme à chaque fois, il retombait sous le charme.
Ils arrivèrent à la voiture.
- Bonjour Célestin, installe ta valise. Ca va le travail à l'usine ?
- Ho Papa, tu vas pas lui parler de son travail il vient d'arriver
- Bonjour monsieur ! Non non c'est bon t'inquiètes Ambre, il n'y a pas de mal ! Ca se passe bien, c'est pas le rêve mais on s'y fait, c'est une question d'habitude, puis j'ai de bons collègues au final
- C'est bien, il en faut des ouvriers
Le trajet dura une quinzaine de minute durant lesquelles Yves, le père d'Ambre, racontait comment il avait aussi fait l'usine et monté les échelons durant des années jusqu'à devenir cadre. Pendant ce presque-monologue, les deux amis se lançaient des regards furtifs du coin des yeux ou par les rétroviseurs, une discussion silencieuse dont eux seuls connaissaient la teneur.
"Papa rabâche, désolé il ne peut pas s'en empêcher" "C'est pas grave, il a bien le droit à son âge" "Vivement qu'on rentre, on va passer un super week-end" "Ho, j'ai envie d'un restau" "Vendu !"
Arrivé à la maison, Célestin alla saluer la mère d'Ambre puis monta à l'étage pour poser ses affaires dans la chambre d'ami qu'il connaissait bien. Il y avait une odeur particulière dans cette chambre, une odeur qui lui rappelait beaucoup de souvenir.
Quand il revînt au rez-de-chaussée, Ambre était déjà entrain de préparer du café et l'invita à s'asseoir sur la terrasse qui bordait la piscine. Elle revînt avec un petit plateau, avec deux tasses qu'ils s'étaient achetés ensemble il y a plusieurs années. Ils s'assirent chacun sur une chaise et profitèrent du soleil estival en sirotant leur boisson
- Ca faisait longtemps qu'on avait pas fait ça...
- Oui... Je me sens comme si je n'étais jamais parti...
- Ca te dirais qu'on aille au verger après ? Il fait beau ce serais bien de se promener
- Ah ouais carrément !
Après avoir finis leurs cafés, Ambre pris un sac dans lequel elle mis une fine couverture, puis ils partirent de la maison. Ils achetèrent un petit pack de bière dans une supérette et se mirent en route. Après avoir marcher une dizaine de minute dans les quartiers résidentiels en discutant de vieux souvenirs, ils finirent par arriver sur un chemin de terre bordés d'arbres. C'était la limite entre les maisons et les champs qui environnaient le quartier.
A un moment, ils finirent par tomber sur un croisement et prirent à droite. Devant eux s'étendait un verger en pente douce d'où l'on pouvait voir la campagne. Ils passèrent sous les frondaisons des arbres fruitiers, choisirent leur endroit habituel, et s'installèrent. Ambre sorti la couverture et l'étendis sur le sol pendant que Célestin ouvrait le pack pour y dénicher deux bouteilles. Puis, ils s'assirent confortablement et trinquèrent
Ce verger, c'était l'endroit des retrouvailles privées. L'endroit où ils s'étaient dit beaucoup de secrets, où ils se cachaient en rentrant de soirée le temps de décuver avant de rentrer, où ils s'étaient disputés et réconciliés un paquet de fois, où ils avaient fumés quelques joints en riant sur la forme des nuages ou sur les passants qu'ils voyaient au loin... Depuis plus de 10 ans, ce rituel avait cours.
Ambre bu à sa bouteille.
- Aaah ! Tu ne sais pas à quel point je suis heureuse que tu sois là, ça fait si longtemps que je n'était pas sortie, juste pour me détendre, discuter avec quelqu'un...
- Moi aussi tu sais, à part pour faire les courses et travailler je ne sors pas non plus
- Heureusement qu'on est tout les deux en fait, sinon on serait vraiment tout seul...
- Tu n'exagères pas un peu ? Tu as tes parents toi, moi si je veut voir les miens je dois traverser tout le pays
- Ho non je n'exagère pas, ils sourissent parce que tu es là, mais derrière ils me reprochent tout et n'importe quoi, j'en ai marre, je voudrais me barrer
- Mais non t'en fais pas, ils se font du soucis pour ton frère, voilà tout. C'est l'époque qui veut ça. Puis au pire, je te ferais remarquer que j'ai un appartement spacieux et confortable...
- Avec tes ronflements ? C'est m-o-r-t
- J'aurais proposé au moins
- Puis... Vu comment tu te comportes depuis l'autre jour, tu n'aimerais pas me voir travailler
- De quoi ?!
"J'étais pas prêt à ce changement de sujet là"
- Ben... (Elle regarda autour d'elle), "HOME", tout ça tout ça...
"Elle en parle avec tant de négligence..."
- Tu... Tu veux pas qu'on en parle plus tard ? On est bien là
- Nan, je veut qu'on en parle maintenant... Depuis ce jour-là tu es bizarre
"Je crois qu'on y couperas pas"
Célestin avait déjà imaginé ce qu'il dirait en une pareille circonstance. Des mots soigneusement choisie, comme ceux d'un film ou d'un roman, au sens clair et profond, le genre de phrase qui s'impose comme vérité. Mais comme à chaque fois qu'il s'imaginait grand orateur, il n'avait jamais su trouver les fameux mots, et il ne put dire qu'un idiot :
- Euh... Ben c'est à dire que c'est pas facile à avaler quoi
- Et pour moi tu crois que c'est "facile à avaler" ?
- Mais... Ahem, c'est toi qui l'a voulu, moi j'ai appris ça du jour au lendemain, il faut me comprendre ! Donc OUI, je réagis peut-être bizarrement pour toi mais c'est normal en fait, je sais pas quoi te dire moi
- Ho.. Tu l'as "appris", mais c'est MOI qui le vis enfin ! C'est pas toi qui passe tes nuits avec un casque sur la gueule, c'est MOI ! Donc quand je peut enfin en parler, quand je peut enfin dire ce que je vis, je voudrais bien que tu n'arrêtes pas de changer de sujet ou de ne rien dire, j'ai l'impression de parler à un mur parfois !
- Mais tu veux que je dise QUOI ?! "Oui salut Ambre, dis moi, combien de bombe t'as balancé dans la gueule d'un type aujourd'hui ? 14 ? Bien jouééééé "
- Parce que c'est comme ça que tu me vois ? Je suis une espèce de psychopathe pour toi ?
- Ah non, commence pas avec ce genre d'accusation, je dis juste que je suis pas à l'aise avec le fait que ma meilleure amie aille tuer des gens, voilà, le fait que ce soit des ennemis ne change rien, on dirais que tu prend ça pour un jeu
- Je t'ai sauvé le cul à Metz ! Si je m'étais pas connectée tu serais mort à l'heure qu'il est !
Soudain, le téléphone d'Ambre se mis à émettre une sonnerie très forte. La jeune femme s'arrêta dans sa diatribe avec un juron et examina son écran puis commença à ranger ses affaires.
- Tu vois ? J'ai du travail. Et si tu penses que c'est un jeu pour moi, sache que c'est juste une astuce qu'ils ont trouvé pour pas qu'on pète un câble, parce que ça travaille tu sais, mais ça tu t'en fout
Ambre s'éloigna à pas rapide tout en pianotant sur son écran, laissant Célestin avec une désagréable sensation d'impuissance et de tort.
FIN DU CHAPITRE SEPTIÈME
-ACTE 1-
-ACTE 1-
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il y a 23 jours
- Mais c'est pas vrai ça !
Célestin avait rangé la couverture et les bières dans le sac qu'Ambre avait laissé et essayais maintenant de rattraper son amie qui s'était mise à courir pour rentrer. Il arrivait à voir Ambre devant lui mais ne parvenait pas à la rattraper, ainsi ils rentrèrent à la maison avec quelques secondes d'écart, transpirants.
Ambre était déjà dans sa chambre. Il essaya de l'ouvrir, mais ne parvint à rien, elle était fermée à clef. Au regard interrogatifs des parents de la jeune femme, Célestin dit en essayant de reprendre son souffle :
- Elle m'a dit qu'elle avait du travail et... Et elle a foncée jusqu'ici... Je crois qu'elle... Veut être seule...
Etrangement, ses parents ne semblaient ni surpris ni inquiet, comme si ils étaient presque content de voir que le comportement de leur fille était le même avec Célestin qu'avec eux.
- Ah ça, son travail... Elle ne jure que par ça
- Ca a du te faire tout drôle, moi elle m'a fait le coup pendant qu'on était dans la voiture, d'une seconde à l'autre il fallait absolument revenir ici parce qu'elle avait oubliée un rendez-vous très important...
- Je veut bien que son travail ai des horaires décalés, mais tout de même, elle exagère
- Elle t'as dit, toi, sur quoi elle travaillait ? Elle ne nous dis rien à nous... En plus ça paie pas beaucoup
- Euh... Je...
-...Je sais pas vraiment non plus... Elle dit que c'est du secret industriel... Elle en parle très peu
- Bon, désolé pour ça, tu as fait du voyage... Maintenant prépare toi, ça peut durer des heures comme ça...
Les parents d'Ambre étaient visiblement démunis face au comportement de leur fille. En essayant de mentir, Célestin compris un petit peu pourquoi elle avait envie de lui parler de tout ça.
"Pas facile de mentir, surtout à ses parents..."
Célestin passa donc le reste de la journée à regarder la télévision ou a aider Yves dans son jardin. De temps en temps, Ambre sortait en coup de vent pour aller aux toilettes, puis revenait aussitôt dans sa chambre en évitant de croiser le regard de quiquonque, y compris Célestin.
- Merci du coup de main... D'habitude c'est Jonathan qui m'aide mais bon... Il est a la guerre lui
- Oui, Ambre m'as dit... J'espère qu'il va bien
- Je sais juste qu'il est dans les Carpates et qu'il va bien... C'est vache la vie quand même, la Troisième c'est nous qui aurions dû l'avoir, mais finalement c'est vous... Heureusement quand même qu'on est dans l'Union Européenne maintenant, plus besoin de grande mobilisation générale comme avant... Bon, allons diner
Célestin dina donc en tête à tête avec les parents d'Ambre, regarda une émission de télé avec eux et au bout d'un moment, alla se coucher. Il envoya juste un message à sa meilleure amie.
Dans son lit, il ne put s'empêcher de penser que dans la chambre en dessous de lui, se jouait une guerre dont il ne savait pas grand-chose...
"Comment en était-on arrivée à une extrémité telle qu'il faille utiliser des civils comme kamikaze ?"
***
[CHOUF1] - Dans le bâtiment à 3 étages, au deuxième tout à droite !
[FDV] - Je le vois !
Ambre vit dans son casque l'image de la <munition rodeuse> de FouduVillage en dessous de son drone. Le pilote envoya son engin à toute vitesse vers un ancien hôtel du champ de bataille, une des premières ville roumaine après les Carpates, dont les défenses avaient cédées. Le drone kamikaze entra par une fenêtre et sa charge explosa, faisant s'effondrer une partie de l'aile droite du bâtiment.
[CHOUF1] - Bien joué tu l'as eu
[FDV] - La gueule qu'il a tiré avant de crever bordel
Ambre quand à elle, tournoyait au dessus d'un ancien fast-food à proximité du pont, qui enjambait la rivière qui séparait les parties Russe et Alliés. L'ennemi était bien caché et tout porte à croire qu'il se déplaçait dans le complexe égoutier pour éviter leurs drones.
- Chouf, est-ce que tu as une autre cible ? Je tourne mais je ne vois rien
[CHOUF1] - Ecoute Rubis, je vois rien non plus avant qu'ils tirent, essaie la cathédrale pour voir
Pour une fois, Ambre n'avait pas de <munition rodeuse> mais un <Drone-bombardier>. Au lieu d'être équipé d'une charge pour foncer sur sa cible, son drone possédait un système capable de larguer 6 bombinettes composées de grenades de 40mm modifiées, dans le sens où on leur avait accolé un empennage en plastique augmentant la précision lors du largage.
Elle se dirigea vers la cathédrale, tourna autour et vit un homme entrer depuis la rue par la sacristie. Elle placa son drone au dessus de l'entrée et largua une bombe pour tester la solidité de la porte. Pendant que la bombe oscillait d'avant en arrière et se stabilisait pendant sa chute, le serveur lui envoya le message :
Bombe larguée.
_
L'explosion souleva un nuage de poussière et envoya une volée de gravas tout autour, mais ne parvint pas à enfoncer la porte.
- OK, j'ai un ennemi qui est entré par le côté, j'ai pas réussi à entrer derrière lui alors je vais essayer de trouver une entrée quelque part et voir si il n'y a pas du monde à l'intérieur
[CHOUF1] - Ca marche Rubis, bonne chasse
Ambre chercha alors une entrée. Le toit était en bon état, malgré un impact dont la charpente à moitié effondrée empêchait toute infiltration. Les portes principales étaient fermée, les vitraux barricadés. Ambre commençait à perdre patience et songeait à demander à un de ses <teammates> de lui ouvrir une brèche quand elle vit un vitrail détruit par lequel elle pouvait passer
La jeune femme changea de position dans son lit et but une gorgée d'eau tiède. Elle remis son oreiller dans l'axe de son dos et repoussa sa couverture avec ses pieds. Elle avait besoin de se concentrer lorsqu'elle entrais dans un bâtiment, perdre un drone par accident lui couterais plus d'un millier de points
- Allez, on y va doucement...
Le drone entra dans la cathédrale. Elle était vide, mise à part les rangée de bancs, les tas de gravats et les statues qui l'occupait. Avec de légers coups de doigts sur ses manettes, Ambre fit descendre et pivoter son engin à 360 degrés. Derrière l'autel, là où devait se trouver la sacristie, une trappe était ouverte, menant à un escalier raide menant à une pièce souterraine éclairée.
- Je les tiens ces bâtards... Chouf ! Je les ai trouvés, ils sont dans un souterrain à l'intérieur, je m'en occupe
La pilote ajusta la position de son <Drone Bombardier>.
Bombe larguée.
_
Pendant la descente de la bombe, un homme s'était précipité pour fermer la trappe, mais trop tard. La bombinette le toucha au niveau des clavicules et il se transforma dans un éclair en une masse informe de chair et de tissu, sur laquelle était accrochée une paire de jambe.
- Merde, va falloir relancer.
Bombe larguée.
_
Celle-ci frappa dans les escaliers et provoqua une colonne de fumée semblable à celle d'un volcan. Après quelques secondes, la fumée s'estompa, et Ambre relança une, puis deux bombes. Au vu de la fumée qui revenait et ne s'arrêtait pas, un feu avait pris dans la pièce souterraine.
- Chouf, je te confirme la destruction d'une position souterraine dans la cathédrale et au moins un mort
[CHOUF1] - C'est bien compris bien joué
Ambre fit alors doucement remonter son drone, quand elle vit un mouvement dans l'escalier du souterrain. Elle s'arrêtas pour observer, prêt à relâcher une de ses deux dernières bombes
Une, puis deux, puis trois silhouettes en flammes, véritables torches humaines, était remontés de l'escalier. Ces créatures se tenaient par la main. La plus grande allait vite et tirait la suivante par la main qui tenait elle-même la plus petite d'entre elle qui devait faire moins d'1m30 de haut. La tête de ce curieux cortège atteigna les dernières marches puis s'effondra soudainement en piétinant le corps explosé, faisant tomber les autres. Prises de convulsions, elles finirent par se rouler en boule ensemble et ne bougèrent plus, unis dans les flammes.
- Je... Bordel... C'est...
Elle resta pendant quelques instant au dessus des corps, cherchant à réaliser ce qu'elle voyait.
-Putain, merde !
Sous l'émotion, Ambre donna un grand coup de pouce sur son joystick gauche et écrasa son drone dans la cathédrale en tentant de le remonter.
Vous avez perdu le signal
_
Ambre ressenti alors un grand vide, elle retira son casque, le coeur tambourinant dans sa poitrine, et regarda le plafond. L'image de ces trois silhouettes grotesques, recroquevillées les unes sur les autres comme s'ils dormaient ensemble, était imprimé sur ses rétines et bientôt sur le plafond blanc aussi.
Le casque était toujours allumé, elle entendait toujours les communications audio. Là-bas, dans une ville lointaine, elle venait de tuer une famille complète en incendiant une cathédrale. Pendant ce temps-là l'ennemi avait finalement réussi à traverser la rivière et repoussait encore une fois les soldats alliés.
FIN DU CHAPITRE HUITIÈME
-ACTE 1-
-ACTE 1-
Khey certifié depuis 2017 - Topic de ma [FIC] : https://onche.org/topic/8[...]-o-m-e-la-mort-a-un-coeur
il y a 23 jours
Célestin et Ambre étaient dans un parc ensoleillé, la fin de l'été approchait.
Assis sur un banc placé au pied d'un mur de végétation, les visages étaient tendus, l'air grave. Les deux adolescents avaient des choses à se dire.
- Tu veux me dire ton secret d'abord ?
- Nan, dis le tien en premier.
- Arf... Non toi d'abord.
- Sûr ? Peut-être que tu voudras plus après.
- J'en suis sûr, tu as ma parole.
La jeune fille de 16 ans baissa la tête et se recroquevilla sur elle-même. Le combat intérieur qui faisait rage dans sa tête était visible depuis l'extérieur. Dire ? Ou se taire ?
- Alors... Ca remonte au collège... Un gars me draguait et je l'ai suivie jusque chez lui... Je savais qu'il voulait qu'on couche mais en fait ben... Il m'a emmené dans un local avec un matelas, il avait un copain avec lui, je ne voulais plus mais il m'a obligé à me déshabiller et il m'a violée... Son copain a tout filmé.
Célestin senti une gigantesque boule traverser sa gorge, descendre en lui brisant le coeur, et se loger dans ses intestins en les tordants affreusement.
- Et ensuite ils se sont barrés en me laissant là. Quelques semaines après il m'a menacé de montrer la vidéo si je ne revenais pas et ça a recommencé.
-... Combien de fois ?...
- Juste la première et celle-là. 2 fois. Et ça à repris une dernière fois cet été.
- Quand ?
- Euh... En juillet.
- Quand en juillet ? Quand j'était pas là ?
- Je te l'ai pas dit, je voulais pas gâcher tes vacances...
- C'est qui ?
- Je te le dirais pas...
- Si putain c'est qui ?! Répond moi !
- Non je te le dirais pas et de toute façon il n'a plus de numéro, il est parti vivre à l'étranger.
- Justement si il est plus là tu peut me le dire !
- Non ! Tu vas empirer les choses !
- Comment on peut empirer les choses ?! Tu...
L'adolescent bouillonnait de rage, de colère. Il n'était pas là, il n'avait rien pu faire pour l'en empêcher. Il ne la connaissait pas assez, il n'avais rien vu, il n'avais rien pu. Il n'avait plus qu'à accepter, mais comment accepter ça ? Comment accepter que l'on fasse tant de mal à une fille qu'il aimait tant ? Quand il la regardait, il ne voyait plus Ambre, il voyait une scène de crime.
- J'aurais pas dû te dire ça. Désolé.
- Nan... T'as pas à être désolé, c'est moi qui m'excuse, j'aurais dû empêcher ça.
- Tu ne pouvais rien faire... C'est pas grave...
- Bien sûr que si que c'est grave ! Il faut porter plainte !
- Il n'y a que toi qui est au courant, je veut pas que mes parents sachent ça. Je ne veux pas que leur fille soit une pute.
Célestin se leva, rester assis lui était insupportable. Quand il fut redressé, le décor changea et il se trouvait en ville. Il se retourna, chercha Ambre autour de lui mais elle avait disparue. La panique le pris, il devait la retrouver ! Il allait lui arriver quelque chose ! Il n'aurais jamais dû la lâcher du regard !
Soudain, un cri démentiel s'éleva, sans qu'il puisse en trouver la provenance.
***
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
Célestin se réveilla en sursaut et se redressa sur le qui-vive, le sang glacé par le cri sur-humain qu'il entendait
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
Le coeur battant, l'esprit encore embrumé, il dut s'y reprendre à quelques secondes avant d'identifier que le cri était humain et venait du rez-de-chaussé. Il n'avait jamais entendu quelque chose comme ça auparavant. Puis, il eu une illumination soudaine :
"Ca vient du rez-de-chaussé ! Ambre !"
Il s'habilla en vitesse et descendit les marches quatre à quatre. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, il pu se rendre compte que la source du cri se trouvait dans la chambre d'Ambre.
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! NAAAAAAAAAAAAAAAN !!! NAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!!
On aurait dit le mélange d'un animal blessé et d'un bébé qui braillait. Il n'aurait jamais cru Ambre pouvoir produire un son comme celui-ci.
Arrivé en bas des marches, il bifurqua dans le couloir où se trouvait la chambre de sa meilleure amie et vit les parents de cette dernière rebrousser chemin vers le salon. Quand ils le virent, ils firent des gestes d'impuissances.
- Ca lui arrive parfois, on peut pas rentrer dans sa chambre elle refuse
- Elle nous dégage quand on veut entrer... Je sais plus quoi faire, je comprend pas ce qu'elle a...
Derrière eux, Ambre avait fini de hurler et des sanglots terribles passaient désormais à travers la porte.
- Nous on peut rien faire, elle refuse les psys, elle veut pas nous parler, essaie toi
- Euh... Ouais... Ouais.
- S'il te plaît, aide là parce que nous, on y arrive pas...
Le jeune homme se campa devant la porte. Son coeur battait très fort, il avait peur. Peur de l'état dans lequel il verrais Ambre, peur qu'elle refuse de le voir, peur d'être impuissant. Il toqua doucement et attendis un peu. Les sanglots continuaient. En l'absence de réponse, il entrouvrit la porte juste assez pour laisser sa voix pénétrer dans la chambre.
- Ambre, c'est Célestin, c'est juste moi t'inquiète pas... Est-ce que je peut entrer ?
Le bruit des pleurs baissa, et entre deux sanglots il entendit le "Oui" d'une gorge nouée.
Il entra.
Ambre était assise sur le bord de son lit. Elle portait un short de nuit et un débardeur. Ses yeux étaient rougies par les larmes, sa respiration sifflante. Son visage avait pris une teinte rougeâtre, ses cheveux était ébouriffés et des mèches collait à sa peau trempée de sueur
Célestin était intimidé, il ne l'avais jamais vu ainsi. Elle avait l'air extrêmement fragile, mais imprévisible, dangereuse, presque. Puis, ses yeux croisèrent les siens. Il plongea à l'intérieur et tout ses doutes, toutes ses craintes furent balayés. Il s'approcha d'elle, s'accroupi et dégagea son visage des cheveux qui la gênait. Sa main était devenu moite.
- Chuuuut... Ca va aller je suis là... C'est bon...
Il ne reçu en guise de réponse qu'un acquiescement de tête suivi de quelques pleurs
- Je vais ouvrir la fenêtre. Tiens, bois de l'eau ça va te faire du bien, prend ton temps... T'en fais pas ça ira
Ambre pris la bouteille d'eau et bu la moitié de son contenu d'une traite. L'air frais faisant son office, elle repris sa respiration.
- Merci...
Il lui tendis le rouleau de sopalin qui trainait sur son bureau, et elle s'essuya le visage tout en hoquetant un peu.
- Dé...Désolé... Je... Je t'ai réveillé...
- C'est pas grave, je préfère encore ça et être là pour toi
- C'est gentil...
Les deux amis était côte à côte, assis sur le lit, regardant le sol.
- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Tu veux me le dire ?
- C'est... Tu vas pas aimer entendre ça, ça va mieux déjà
- Si, je veux savoir, tu sais que tu peut tout me dire
- Vu comment tu me regardes depuis l'autre jour, je ne sais pas.
Célestin se senti repoussé. Il se retrouvait face à une façade qu'il ne connaissait pas, se justifier, tenter une nouvelle approche, s'excuser n'aboutirais à rien si il ne savait pas à qui il parlait. Et quitte à parler à celle qu'il connaissait, autant jouer carte sur table.
- Ambre, regarde moi.
Il se regardèrent droit dans les yeux en silence. Pour le jeune homme, ce fut comme une éternité en accéléré, dans ses yeux marrons aux quelques reflets bleutés, il reconnue l'adolescente, l'amour, la présence qui brisait sa solitude, l'amie qui écoutait, l'amie qui riait, celle qui avait besoin de parler, celle qu'il voulait protéger et à qui sa vie était dédiée qu'il le veuille ou non, celle où la savoir en proie à quelconque mal le faisait souffrir aussi. Dans ses yeux, se trouvait son salut.
"Ambre, je te l'ai toujours dis comme ça, mais je ne te l'ai jamais dit avec autant d'honnêteté. Tu es ma meilleure amie. Et la vie à voulu que sans toi je ne soit plus rien. Alors oui, c'est pas toujours simple et tu m'en a fait voir de toute les couleurs, mais c'est mon rôle, c'est mon devoir de t'aider parce que je ne supporte pas de te voir malheureuse.
Et si parfois je suis distant, si parfois je ne suis pas comme d'habitude c'est parce que tu changes sans moi. Que je me sens impuissant et que je m'en veut de ne pas être là pour toi quand il le faut. C'est comme ça depuis toujours. Alors quand je peut agir, quand je peut t'aider, ne me tourne pas le dos."
- Aujourd'hui j'ai compris, alors tu n'es plus seule, on est deux maintenant, d'accord ?
...
- Tu me le promet ?!
- Tu as ma parole.
***
Il est de ces amitiés qui arrivent à durer par le biais de ces ententes, de ces alliances successives qui renouvellent la confiance et la fidélité. Pour Célestin et Ambre, ils faisaient partie de ces amitiés-là.
Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que cette nouvelle alliance étaient de celles qui mettaient à l'épreuve.
A l'épreuve du temps, à l'épreuve du coeur, à l'épreuve du courage et à l'épreuve de la mort.
FIN DU CHAPITRE NEUVIÈME
-FIN DE L'ACTE 1-
-FIN DE L'ACTE 1-
Khey certifié depuis 2017 - Topic de ma [FIC] : https://onche.org/topic/8[...]-o-m-e-la-mort-a-un-coeur
il y a 23 jours
J'espère que la lecture vous aura plu, l'Acte 1 est clairement là pour vous introduire les personnage et l'univers, les péripéties viendront bientôt et avec elles, les changements et épreuves à venir.
N'hésitez pas à suivre le topic-mère pour lire les nouvelles publications dans leur rythme de sortie, ou attendez plusieurs semaines que je fassele topic de l'intégrale de l'Acte 2, dont je commencerais le premier chapitre aujourd'hui
Topic-mère :
https://onche.org/topic/8[...]-la-mort-a-un-coeur/:page:
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il y a 23 jours
Je up pour les kheys du matins à l'occasion de la sortie des deux premiers chapitres de l'Acte 2
Khey certifié depuis 2017 - Topic de ma [FIC] : https://onche.org/topic/8[...]-o-m-e-la-mort-a-un-coeur
il y a 20 jours