Ce sujet a été résolu
Je voulais à la base faire un script pour une chaîne YouTube, mais les mecs on dit non, donc je l’ai recyclé pour en faire ce topic remanié à la sauce Onche, donc résumés assez grossiers en vu. Bonne lecture.
Microids, jadis un grand pionnier dans le jeu vidéo français, s’est réduit à un véritable panier de crabes, incapable de produire le moindre jeu potable… Comment en est-on arrivé là?
Les débuts
On est au milieu des années 80, et, alors que le Japon se fait envahir par la Famicom et Nintendo se prépare à une conquête éclair de l'Amérique, l’Europe résiste encore et toujours à la console de salon.
Il y a plusieurs facteurs pour expliquer ça : à l’Est, le socialisme avait toujours priorisé l’ordinateur, à cause d’un héritage des années 60 voyant en l’ordi la solution à tous les problèmes (et également, soyons honnêtes un instant, d’un manque d’intérêt pour le jeu vidéo dans le prisme idéologique et d’une manque de moyens) , tandis qu’a l’Ouest, le mode de consommation rendait beaucoup plus intéressant un appareil capable de faire de la compta et quelques jeux sympas en même temps qu’un pur appareil destiné aux jeux.
En tous cas, Elliot Grassiano et Patrick Le Nestour se lancent sur cette belle plateforme, avec un jeu de course correct, 500cc Grand Prix.
Cependant, lors de l’arrivée de la NES et de la Master System, notre duo va comprendre que le seul secteur dans lequel le PC peut rivaliser demeure le jeu de stratégie et de gestion, avec des vrais bijoux, comme Amerzone ou Corsairs qui est excellent, je vous conseille de le découvrir.

Le soin apporté au gameplay est assez hors du commun pour la France. Le côté gestion mixé au combat temps réel est assez bien fait. Le groupe monte de plus en plus, se propulsant au rang de distributeur, avec de multiples filiale travers le monde (ca vous rappelle quelqu’un?
L’Âge d’Or? Ou le dernier Chant du Cygne?
Malgré l’effondrement, Microids montre qu’il est toujours dans le coup avec un autre jeu de stratégie, cette fois ci sur l’ère napoléonienne. Rien que l’intro peut être une source de nostalgie pour pas mal de passionnés. Je me souviens que l’interface était un peu mal fichue, mais au delà de ça, les musiques sont prenantes et la rejouabilité est présente.
Dans le même temps, deux duologie de point-and-click débutent : Syberia , qui ravive la presse critique, avec des énigmes beaucoup moins ardues que d’autres jeux du même style et Still Life , qui a un vrai bon scénario. Pour être franc avec mes lecteurs, j’ai joué qu’au 2 pour chacune des séries, avec un pote ayant fait le 1 à côté contextualisant, mais même là j’ai admis que c’était très bon, bien que je trouve SL largement supérieur à l’autre série, car le scénario est vraiment original et les personnages sont prenants, alors que, dans Syberia , même avec le contexte, je m’en foutais de Kate Walker, le perso principal (cependant, j’admets que les énigmes étaient bien moins chiantes que dans SL, cela dépend de vous, si vous préférez un bon scénario ou des énigmes faisables). Dans tous les cas, les deux séries sont excellentes.
Mais malgré tout ça, la société est dissoute en décembre 2008, incapable de gérer ses économies même après la fusion… Une belle histoire, en somme, qui se termine tragiquement certes, mais au moins, ils ont été au sommet…
si quelqu’un ne voulait pas le ressusciter

période incompréhensible
Anuman Interactive rachète la marque et lance une suite à Syberia II, et disons, pour être polis, que c’est pas glop… Pas glop du tout ! Admirez les graphismes et devinez l’année de sortie…
Allez, vous n’y croirez jamais : 2018. Sur PS4, Xbox One et PC. Mais bon j’y ai pas joué… Ça va.
Par contre je me suis pris ce truc dans un bac à soldes une fois, c’est vraiment de la merde.
Les sons sont pourris, le véhicule se déplace sur du savon, le rendu est juste catastrophe. Bref une petite merde. Réalisée en 2016, bordel.

À partir de 2019, on arrive sur du lourd, du très très lourd…
De la Merde en vrac !
Je vais vous présenter une petite liste non-exhaustive des gros jeux qu’ils ont sortis depuis 2019, je vous préviens il y a un bon paquet de jeux à noter, donc on va passer vite sur chacun.
Fort Boyard, ce jeu devenu un mème. La vidéo de Benzaie et Fred résume le désastre que c’est
Les dialogues sont pas doublés, l’animation des modèles 3D est odieuse, les mini jeux sont répétitifs et dignes des micro-ordinateurs que révolutionnait jadis Microids, c’est honteux de sortir une telle merde, à 40 euros.
XIII, le remaster est mal foutu, les animations sont fainéantes, les expressions des visages sont odieuses.
Deux jeux étant des copies l’une de l’autre
Je ne sais même plus quoi vous dire. C’est même pas mauvais, c’est juste sans intérêt.
Ils sont parvenus à adapter en jeux des licenses comme Astérix, les Schtroumpfs, mais surtout… Le Puy du Fou et Noob
Oui, c’est eux qui ont le chef d’œuvre français de la web-série ! Pour une fois, je vais soutenir Fabien Fournier: c’est pas de sa faute si les gens avec qui il a collaboré sont incompétents (bien que c’était, je me dois de la rappeler, un crowfunding).
Maintenant qu’on a parlé de ces trucs connus, je me dois de mentionner les œuvres que j’ai effectivement terminées.
Les graphismes sont presque acceptables, mais le gameplay, bugs et plantages intempestifs nous livrent une expérience assez vomitive.
La maniabilité est désastreuse à cause du format 2,5D inadapté à notre époque, et les phases de conduites sont dégueulasses.
Goldorak est Probablement le meilleur jeu de Microids depuis 15 ans, mais avec un personnage qui se déplace comme un camion et des graphismes douteux, je l’aurais mis un 9/20.
Comme quoi, il est toujours important d’abandonner sur sa lancée…Actuellement, Microids est le nouveau LJN condamné à éditer et développer des jeux à license bas de plafond sans saveur.
il y a 2 mois
Je suis entrain de jouer à L'Amerzone et pour le moment je suis bluffé !
OST incroyable paysage à couper le souffle, interface bien remaniée. Pour le moment c'est tout bon !

OST incroyable paysage à couper le souffle, interface bien remaniée. Pour le moment c'est tout bon !

il y a 2 mois
500cc gp je l'aimais bien sûr amstrad
Des jeux Steam pas cher https://www.instant-gaming.com/?igr=gamer-cb611db
il y a 2 mois
Le dernier JV lancé c'était Blacksad , plutôt un bon jeu scenarisé gâché par quelques bug mais la douille c'est d'avoir pris le jeu normal pour qu'ils resortent la version XS un peu plus tard, et donc repasser a la caisse pour un amélioration technique
il y a 2 mois
Captain404
2 mois
Je suis entrain de jouer à L'Amerzone et pour le moment je suis bluffé !
OST incroyable paysage à couper le souffle, interface bien remaniée. Pour le moment c'est tout bon !

OST incroyable paysage à couper le souffle, interface bien remaniée. Pour le moment c'est tout bon !

J’ai surtout joué à Corsairs qui était bien mais je te crois pour l’Amerzone (et apparemment son remake est correct).
il y a 2 mois
il y a 2 mois
franchement c'est un bon topic
maintenant ça sera surement mal pris comme commentaire mais Microids, c'est devenu un mélange de jemenfoutisme et de licences qui sont vendues en espérant que le chalant tombera dans le piège et ils continueront comme ça parce que le jeu vidéo est un des milieux ou tu peux te permettre de manger sur un nom glorieux tout en étant actuellement hors du coup ( Bioware, Obsidian, etc)
en copie, un article sur Microids que j'avais sur mon bureau, je me rappelle plus d'ou ça viens mais ça décrit leur état actuel
Chez l’éditeur de jeux vidéo Microids, «j’en ai marre de sortir des daubes»
Corentin Benoit-Gonin
Budget serré, lacunes techniques, méthodes envahissantes du patron… Malgré un catalogue imposant, l’éditeur vétéran est de plus en plus critiqué pour la qualité de ses titres. En interne, beaucoup dénoncent l’organisation de l’entreprise et partagent leurs frustrations.
Quand on pense aux champions français du jeu vidéo, Ubisoft et sa renommée mondiale viennent tout de suite en tête. Les plus experts penseront éventuellement à d’autres, comme l’éditeur Don’t Nod ou le studio Quantic Dream, qui aiguisent régulièrement l’appétit des investisseurs étrangers, notamment chinois. Pas grand monde cependant ne pensera immédiatement à Microids, un des noms les plus anciens du secteur qui fêtera ses 40 ans l’année prochaine avec notamment à son catalogue des titres autour de figures de la bande dessinée telles qu’ Astérix et Obélix, Titeuf, les Schtroumpfs, Tintin… Microids touche un large public et offre aux joueurs des aventures originales en incarnant des personnages qui leurs sont chers. Mais malgré cette expérience sur le temps long et ses succès, Microids continue d’être jugé sur la mauvaise qualité de son éditorial : «Je voyais les commentaires de gens qui disaient “ce jeu a l’air super, mais comme c’est Microids, c’est mort”, se souvient Amandine (1), ancienne employée désormais partie chez un autre éditeur. A force, c’est frustrant. Ça pèse sur le moral.»
La fin d’année 2023 en particulier représente une fournée gratinée avec plusieurs titres décriés tant par la critique que de nombreux joueurs. Metacritic (site qui réduit les critiques de la presse du monde entier dans une seule note facile à digérer) positionne Microids à l’avant-dernière place de son classement 2023 des éditeurs avec une annotation cruelle : le seul à ne pas avoir sorti un seul jeu jugé positivement. Une anomalie statistique pour un éditeur qui sort quand même autour d’une quinzaine de titres par an, davantage qu’un Nintendo, déjà considéré comme très productif.
«Notre priorité actuelle est de garantir la qualité de nos productions», assure pourtant Microids, contacté par Libération. Mais à en croire ceux passés par l’entreprise, le motto n’est pas toujours partagé. «En interne, on disait qu’on était des vendeurs de saucisses», rit jaune Amandine. Encore aujourd’hui, une partie du personnel ne se berce pas non plus d’illusions. «Evidemment, on est déçus de la qualité. On est les premiers frustrés», reconnaît Jérôme qui suit attentivement les projets au sein de l’éditeur. Le constat est similaire côté développeurs. «Personnellement, j’en ai marre de sortir des daubes, tance Henri qui travaille pour un studio qui collabore régulièrement avec Microids. On n’a même pas envie de proposer des projets sur des licences qu’on aime bien. On sait qu’on va les détruire.»
Présent sur les étals
Malgré sa réputation, Microids représente une force bien installée et possède une marotte en particulier : l’adaptation de licence, notamment de bande dessinée justement. L’entreprise qui se veut «à taille humaine»est détenue depuis 2010 par la holding belge Média-Participations qui a déjà fait main basse depuis longtemps sur un grand nombre de maisons d’édition de BD : Dargaud, Le Lombard, Dupuis, entre autres.
Le catalogue à la disposition de Microids relève ainsi de l’imposant. «Si on veut faire un jeu des Schtroumpfs ou de Lucky Luke, il suffit de prendre l’ascenseur pour obtenir un feu vert», plaisante-t-on dans les vastes locaux de Média-Participations, dans le nord-est parisien, où Microids a été rapatrié en 2018. Cette spécialisation lui a également permis de gagner la confiance d’autres acteurs de la BD qui lui abandonnent sans trop de mal leurs figures célèbres, comme Astérix ou Tintin. Il faut dire que Microids est travaillé par une obsession : être présent sur les étals du plus grand nombre de boutiques possible. Une approche de supermarché théorisée et répétée ad nauseam en interne. Celle qui se cache derrière cette stratégie porte le nom de «madame Michu». Elle ne travaille pas chez Microids ; elle n’y connaît d’ailleurs rien en jeu vidéo. Pourtant, les employés parlent d’elle comme d’une amie de longue date.
«La dame qui a des gosses, qui va au centre commercial, qui achète les jeux sur lesquels il y a les personnages rassurants de son enfance. C’est elle, madame Michu», raconte Sylvain, qui a collaboré pendant des années pour le compte de l’éditeur. Une vision sexiste des choses qui ne s’encombre pas tellement de scrupules quant à la possibilité de refourguer de la camelote. «Quand tu utilises ce terme, tu sais que tu vas sortir un jeu qui n’est pas fou», estime-t-il.
Depuis 2017, Microids a décidé de surfer sur le succès démesuré de la Nintendo Switch. Et la stratégie porte ses fruits : entre 2017 et 2022, le chiffre d’affaires de Microids a plus que quadruplé, passant de 9,7 à 43,9 millions d’euros. Dans un contexte économiquement rude pour le secteur, la boîte représente ainsi une forme d’imperturbabilité qui apaise les patrons de studios qui savent qu’ils peuvent toujours accepter un projet chez eux.
Economies de bouts de chandelle
Néanmoins, personne n’a réellement envie de signer «une daube», ni Microids ni les studios qui les sous-traitent. Au sein de l’éditeur, ceux qui suivent les développements de près déplorent régulièrement des projets au budget dérisoire, qui ne peuvent qu’aller dans le mur. Les studios rognent sur le temps de développement et tout doit impérativement sortir pour Noël, saison particulièrement encombrée. Mais contrairement au reste de l’industrie qui rend ses comptes fin mars, ils n’ont pas le choix. «Microids est une des dernières entreprises du jeu vidéo dont l’année fiscale se termine en décembre, du fait d’appartenir à Média-Participations», décrypte Simon, ancien employé parti depuis longtemps.
Les économies de bouts de chandelle se font aussi sur le recrutement. «On m’a promis une équipe de cinq personnes expérimentées. Après des mois de bataille, on m’a donné deux juniors qui sortaient d’école», s’agace Ivan qui a collaboré sur un épisode de Syberia,saga la plus connue de Microids. Les bas salaires ne sont pas le seul avantage d’une main-d’œuvre encore junior. «C’est plus facile de convaincre des jeunes qu’on fabrique des jeux vidéo en ne comptant pas ses heures»,  rumine Annick, qui a travaillé sur un titre Hercule Poirot à Microids Studio Lyon.
Au sein des studios, on se plaint des interlocuteurs de l’entreprise dont les méthodes de travail semblent inefficaces. «On est obligés de faire de la gestion de stress. De leur stress. C’est infernal, témoigne Xavier qui a aidé à la conception d’un jeu à licence. Ils nous communiquent en permanence leurs peurs en interne alors que dans 90% des cas, tout va bien. » Des angoisses corroborées par plusieurs développeurs qui décrivent des fixettes allant à l’encontre des plannings décidés.
«Ils sont crevés et ne comprennent plus rien»
Les studios alertent aussi sur des demandes irréalistes. Microids exige par exemple de la qualité digne d’un Nintendo malgré des budgets sans commune mesure. «J’ai l’impression qu’on a affaire à des gens qui n’ont jamais connu la production de jeux vidéo de l’intérieur», déplore Pablo, employé par un studio qui développe régulièrement pour l’éditeur. D’autres sont stupéfaits par des lacunes techniques confondantes. «J’ai eu des cas où ils ne savaient même pas cliquer sur un lien, ou ouvrir un dossier compressé, se souvient Xavier. Je pense qu’ils ont trop de travail. Ils sont crevés et ne comprennent plus rien.»
Le nom de Stéphane Longeard, le patron de Microids, revient souvent dans les témoignages. «Businessman à la papa», «beau parleur», «comme cet oncle à table qu’on aime bien, mais qui est un peu gênant» : les formules ne manquent pas pour dépeindre un boss aux méthodes envahissantes.
Une microgestion qui semble aller jusqu’à la production des jeux, loin de son domaine d’expertise. «De ce que je comprends, Stéphane passe derrière pas mal de projets. Je ne suis même pas sûr qu’il joue seulement aux jeux vidéo», s’étonne Henri. Pourtant, chez, Microids, on réclame souvent aux studios avec qui signe l’entreprise que le nom de Stéphane Longeard soit le premier à apparaître au générique.
«On a un immense ressentiment»
maintenant ça sera surement mal pris comme commentaire mais Microids, c'est devenu un mélange de jemenfoutisme et de licences qui sont vendues en espérant que le chalant tombera dans le piège et ils continueront comme ça parce que le jeu vidéo est un des milieux ou tu peux te permettre de manger sur un nom glorieux tout en étant actuellement hors du coup ( Bioware, Obsidian, etc)
en copie, un article sur Microids que j'avais sur mon bureau, je me rappelle plus d'ou ça viens mais ça décrit leur état actuel
Chez l’éditeur de jeux vidéo Microids, «j’en ai marre de sortir des daubes»
Corentin Benoit-Gonin
Budget serré, lacunes techniques, méthodes envahissantes du patron… Malgré un catalogue imposant, l’éditeur vétéran est de plus en plus critiqué pour la qualité de ses titres. En interne, beaucoup dénoncent l’organisation de l’entreprise et partagent leurs frustrations.
Quand on pense aux champions français du jeu vidéo, Ubisoft et sa renommée mondiale viennent tout de suite en tête. Les plus experts penseront éventuellement à d’autres, comme l’éditeur Don’t Nod ou le studio Quantic Dream, qui aiguisent régulièrement l’appétit des investisseurs étrangers, notamment chinois. Pas grand monde cependant ne pensera immédiatement à Microids, un des noms les plus anciens du secteur qui fêtera ses 40 ans l’année prochaine avec notamment à son catalogue des titres autour de figures de la bande dessinée telles qu’ Astérix et Obélix, Titeuf, les Schtroumpfs, Tintin… Microids touche un large public et offre aux joueurs des aventures originales en incarnant des personnages qui leurs sont chers. Mais malgré cette expérience sur le temps long et ses succès, Microids continue d’être jugé sur la mauvaise qualité de son éditorial : «Je voyais les commentaires de gens qui disaient “ce jeu a l’air super, mais comme c’est Microids, c’est mort”, se souvient Amandine (1), ancienne employée désormais partie chez un autre éditeur. A force, c’est frustrant. Ça pèse sur le moral.»
La fin d’année 2023 en particulier représente une fournée gratinée avec plusieurs titres décriés tant par la critique que de nombreux joueurs. Metacritic (site qui réduit les critiques de la presse du monde entier dans une seule note facile à digérer) positionne Microids à l’avant-dernière place de son classement 2023 des éditeurs avec une annotation cruelle : le seul à ne pas avoir sorti un seul jeu jugé positivement. Une anomalie statistique pour un éditeur qui sort quand même autour d’une quinzaine de titres par an, davantage qu’un Nintendo, déjà considéré comme très productif.
«Notre priorité actuelle est de garantir la qualité de nos productions», assure pourtant Microids, contacté par Libération. Mais à en croire ceux passés par l’entreprise, le motto n’est pas toujours partagé. «En interne, on disait qu’on était des vendeurs de saucisses», rit jaune Amandine. Encore aujourd’hui, une partie du personnel ne se berce pas non plus d’illusions. «Evidemment, on est déçus de la qualité. On est les premiers frustrés», reconnaît Jérôme qui suit attentivement les projets au sein de l’éditeur. Le constat est similaire côté développeurs. «Personnellement, j’en ai marre de sortir des daubes, tance Henri qui travaille pour un studio qui collabore régulièrement avec Microids. On n’a même pas envie de proposer des projets sur des licences qu’on aime bien. On sait qu’on va les détruire.»
Présent sur les étals
Malgré sa réputation, Microids représente une force bien installée et possède une marotte en particulier : l’adaptation de licence, notamment de bande dessinée justement. L’entreprise qui se veut «à taille humaine»est détenue depuis 2010 par la holding belge Média-Participations qui a déjà fait main basse depuis longtemps sur un grand nombre de maisons d’édition de BD : Dargaud, Le Lombard, Dupuis, entre autres.
Le catalogue à la disposition de Microids relève ainsi de l’imposant. «Si on veut faire un jeu des Schtroumpfs ou de Lucky Luke, il suffit de prendre l’ascenseur pour obtenir un feu vert», plaisante-t-on dans les vastes locaux de Média-Participations, dans le nord-est parisien, où Microids a été rapatrié en 2018. Cette spécialisation lui a également permis de gagner la confiance d’autres acteurs de la BD qui lui abandonnent sans trop de mal leurs figures célèbres, comme Astérix ou Tintin. Il faut dire que Microids est travaillé par une obsession : être présent sur les étals du plus grand nombre de boutiques possible. Une approche de supermarché théorisée et répétée ad nauseam en interne. Celle qui se cache derrière cette stratégie porte le nom de «madame Michu». Elle ne travaille pas chez Microids ; elle n’y connaît d’ailleurs rien en jeu vidéo. Pourtant, les employés parlent d’elle comme d’une amie de longue date.
«La dame qui a des gosses, qui va au centre commercial, qui achète les jeux sur lesquels il y a les personnages rassurants de son enfance. C’est elle, madame Michu», raconte Sylvain, qui a collaboré pendant des années pour le compte de l’éditeur. Une vision sexiste des choses qui ne s’encombre pas tellement de scrupules quant à la possibilité de refourguer de la camelote. «Quand tu utilises ce terme, tu sais que tu vas sortir un jeu qui n’est pas fou», estime-t-il.
Depuis 2017, Microids a décidé de surfer sur le succès démesuré de la Nintendo Switch. Et la stratégie porte ses fruits : entre 2017 et 2022, le chiffre d’affaires de Microids a plus que quadruplé, passant de 9,7 à 43,9 millions d’euros. Dans un contexte économiquement rude pour le secteur, la boîte représente ainsi une forme d’imperturbabilité qui apaise les patrons de studios qui savent qu’ils peuvent toujours accepter un projet chez eux.
Economies de bouts de chandelle
Néanmoins, personne n’a réellement envie de signer «une daube», ni Microids ni les studios qui les sous-traitent. Au sein de l’éditeur, ceux qui suivent les développements de près déplorent régulièrement des projets au budget dérisoire, qui ne peuvent qu’aller dans le mur. Les studios rognent sur le temps de développement et tout doit impérativement sortir pour Noël, saison particulièrement encombrée. Mais contrairement au reste de l’industrie qui rend ses comptes fin mars, ils n’ont pas le choix. «Microids est une des dernières entreprises du jeu vidéo dont l’année fiscale se termine en décembre, du fait d’appartenir à Média-Participations», décrypte Simon, ancien employé parti depuis longtemps.
Les économies de bouts de chandelle se font aussi sur le recrutement. «On m’a promis une équipe de cinq personnes expérimentées. Après des mois de bataille, on m’a donné deux juniors qui sortaient d’école», s’agace Ivan qui a collaboré sur un épisode de Syberia,saga la plus connue de Microids. Les bas salaires ne sont pas le seul avantage d’une main-d’œuvre encore junior. «C’est plus facile de convaincre des jeunes qu’on fabrique des jeux vidéo en ne comptant pas ses heures»,  rumine Annick, qui a travaillé sur un titre Hercule Poirot à Microids Studio Lyon.
Au sein des studios, on se plaint des interlocuteurs de l’entreprise dont les méthodes de travail semblent inefficaces. «On est obligés de faire de la gestion de stress. De leur stress. C’est infernal, témoigne Xavier qui a aidé à la conception d’un jeu à licence. Ils nous communiquent en permanence leurs peurs en interne alors que dans 90% des cas, tout va bien. » Des angoisses corroborées par plusieurs développeurs qui décrivent des fixettes allant à l’encontre des plannings décidés.
«Ils sont crevés et ne comprennent plus rien»
Les studios alertent aussi sur des demandes irréalistes. Microids exige par exemple de la qualité digne d’un Nintendo malgré des budgets sans commune mesure. «J’ai l’impression qu’on a affaire à des gens qui n’ont jamais connu la production de jeux vidéo de l’intérieur», déplore Pablo, employé par un studio qui développe régulièrement pour l’éditeur. D’autres sont stupéfaits par des lacunes techniques confondantes. «J’ai eu des cas où ils ne savaient même pas cliquer sur un lien, ou ouvrir un dossier compressé, se souvient Xavier. Je pense qu’ils ont trop de travail. Ils sont crevés et ne comprennent plus rien.»
Le nom de Stéphane Longeard, le patron de Microids, revient souvent dans les témoignages. «Businessman à la papa», «beau parleur», «comme cet oncle à table qu’on aime bien, mais qui est un peu gênant» : les formules ne manquent pas pour dépeindre un boss aux méthodes envahissantes.
Une microgestion qui semble aller jusqu’à la production des jeux, loin de son domaine d’expertise. «De ce que je comprends, Stéphane passe derrière pas mal de projets. Je ne suis même pas sûr qu’il joue seulement aux jeux vidéo», s’étonne Henri. Pourtant, chez, Microids, on réclame souvent aux studios avec qui signe l’entreprise que le nom de Stéphane Longeard soit le premier à apparaître au générique.
«On a un immense ressentiment»
il y a 2 mois
Tapukoko
2 mois
franchement c'est un bon topic
maintenant ça sera surement mal pris comme commentaire mais Microids, c'est devenu un mélange de jemenfoutisme et de licences qui sont vendues en espérant que le chalant tombera dans le piège et ils continueront comme ça parce que le jeu vidéo est un des milieux ou tu peux te permettre de manger sur un nom glorieux tout en étant actuellement hors du coup ( Bioware, Obsidian, etc)
en copie, un article sur Microids que j'avais sur mon bureau, je me rappelle plus d'ou ça viens mais ça décrit leur état actuel
Chez l’éditeur de jeux vidéo Microids, «j’en ai marre de sortir des daubes»
Corentin Benoit-Gonin
Budget serré, lacunes techniques, méthodes envahissantes du patron… Malgré un catalogue imposant, l’éditeur vétéran est de plus en plus critiqué pour la qualité de ses titres. En interne, beaucoup dénoncent l’organisation de l’entreprise et partagent leurs frustrations.
Quand on pense aux champions français du jeu vidéo, Ubisoft et sa renommée mondiale viennent tout de suite en tête. Les plus experts penseront éventuellement à d’autres, comme l’éditeur Don’t Nod ou le studio Quantic Dream, qui aiguisent régulièrement l’appétit des investisseurs étrangers, notamment chinois. Pas grand monde cependant ne pensera immédiatement à Microids, un des noms les plus anciens du secteur qui fêtera ses 40 ans l’année prochaine avec notamment à son catalogue des titres autour de figures de la bande dessinée telles qu’ Astérix et Obélix, Titeuf, les Schtroumpfs, Tintin… Microids touche un large public et offre aux joueurs des aventures originales en incarnant des personnages qui leurs sont chers. Mais malgré cette expérience sur le temps long et ses succès, Microids continue d’être jugé sur la mauvaise qualité de son éditorial : «Je voyais les commentaires de gens qui disaient “ce jeu a l’air super, mais comme c’est Microids, c’est mort”, se souvient Amandine (1), ancienne employée désormais partie chez un autre éditeur. A force, c’est frustrant. Ça pèse sur le moral.»
La fin d’année 2023 en particulier représente une fournée gratinée avec plusieurs titres décriés tant par la critique que de nombreux joueurs. Metacritic (site qui réduit les critiques de la presse du monde entier dans une seule note facile à digérer) positionne Microids à l’avant-dernière place de son classement 2023 des éditeurs avec une annotation cruelle : le seul à ne pas avoir sorti un seul jeu jugé positivement. Une anomalie statistique pour un éditeur qui sort quand même autour d’une quinzaine de titres par an, davantage qu’un Nintendo, déjà considéré comme très productif.
«Notre priorité actuelle est de garantir la qualité de nos productions», assure pourtant Microids, contacté par Libération. Mais à en croire ceux passés par l’entreprise, le motto n’est pas toujours partagé. «En interne, on disait qu’on était des vendeurs de saucisses», rit jaune Amandine. Encore aujourd’hui, une partie du personnel ne se berce pas non plus d’illusions. «Evidemment, on est déçus de la qualité. On est les premiers frustrés», reconnaît Jérôme qui suit attentivement les projets au sein de l’éditeur. Le constat est similaire côté développeurs. «Personnellement, j’en ai marre de sortir des daubes, tance Henri qui travaille pour un studio qui collabore régulièrement avec Microids. On n’a même pas envie de proposer des projets sur des licences qu’on aime bien. On sait qu’on va les détruire.»
Présent sur les étals
Malgré sa réputation, Microids représente une force bien installée et possède une marotte en particulier : l’adaptation de licence, notamment de bande dessinée justement. L’entreprise qui se veut «à taille humaine»est détenue depuis 2010 par la holding belge Média-Participations qui a déjà fait main basse depuis longtemps sur un grand nombre de maisons d’édition de BD : Dargaud, Le Lombard, Dupuis, entre autres.
Le catalogue à la disposition de Microids relève ainsi de l’imposant. «Si on veut faire un jeu des Schtroumpfs ou de Lucky Luke, il suffit de prendre l’ascenseur pour obtenir un feu vert», plaisante-t-on dans les vastes locaux de Média-Participations, dans le nord-est parisien, où Microids a été rapatrié en 2018. Cette spécialisation lui a également permis de gagner la confiance d’autres acteurs de la BD qui lui abandonnent sans trop de mal leurs figures célèbres, comme Astérix ou Tintin. Il faut dire que Microids est travaillé par une obsession : être présent sur les étals du plus grand nombre de boutiques possible. Une approche de supermarché théorisée et répétée ad nauseam en interne. Celle qui se cache derrière cette stratégie porte le nom de «madame Michu». Elle ne travaille pas chez Microids ; elle n’y connaît d’ailleurs rien en jeu vidéo. Pourtant, les employés parlent d’elle comme d’une amie de longue date.
«La dame qui a des gosses, qui va au centre commercial, qui achète les jeux sur lesquels il y a les personnages rassurants de son enfance. C’est elle, madame Michu», raconte Sylvain, qui a collaboré pendant des années pour le compte de l’éditeur. Une vision sexiste des choses qui ne s’encombre pas tellement de scrupules quant à la possibilité de refourguer de la camelote. «Quand tu utilises ce terme, tu sais que tu vas sortir un jeu qui n’est pas fou», estime-t-il.
Depuis 2017, Microids a décidé de surfer sur le succès démesuré de la Nintendo Switch. Et la stratégie porte ses fruits : entre 2017 et 2022, le chiffre d’affaires de Microids a plus que quadruplé, passant de 9,7 à 43,9 millions d’euros. Dans un contexte économiquement rude pour le secteur, la boîte représente ainsi une forme d’imperturbabilité qui apaise les patrons de studios qui savent qu’ils peuvent toujours accepter un projet chez eux.
Economies de bouts de chandelle
Néanmoins, personne n’a réellement envie de signer «une daube», ni Microids ni les studios qui les sous-traitent. Au sein de l’éditeur, ceux qui suivent les développements de près déplorent régulièrement des projets au budget dérisoire, qui ne peuvent qu’aller dans le mur. Les studios rognent sur le temps de développement et tout doit impérativement sortir pour Noël, saison particulièrement encombrée. Mais contrairement au reste de l’industrie qui rend ses comptes fin mars, ils n’ont pas le choix. «Microids est une des dernières entreprises du jeu vidéo dont l’année fiscale se termine en décembre, du fait d’appartenir à Média-Participations», décrypte Simon, ancien employé parti depuis longtemps.
Les économies de bouts de chandelle se font aussi sur le recrutement. «On m’a promis une équipe de cinq personnes expérimentées. Après des mois de bataille, on m’a donné deux juniors qui sortaient d’école», s’agace Ivan qui a collaboré sur un épisode de Syberia,saga la plus connue de Microids. Les bas salaires ne sont pas le seul avantage d’une main-d’œuvre encore junior. «C’est plus facile de convaincre des jeunes qu’on fabrique des jeux vidéo en ne comptant pas ses heures»,  rumine Annick, qui a travaillé sur un titre Hercule Poirot à Microids Studio Lyon.
Au sein des studios, on se plaint des interlocuteurs de l’entreprise dont les méthodes de travail semblent inefficaces. «On est obligés de faire de la gestion de stress. De leur stress. C’est infernal, témoigne Xavier qui a aidé à la conception d’un jeu à licence. Ils nous communiquent en permanence leurs peurs en interne alors que dans 90% des cas, tout va bien. » Des angoisses corroborées par plusieurs développeurs qui décrivent des fixettes allant à l’encontre des plannings décidés.
«Ils sont crevés et ne comprennent plus rien»
Les studios alertent aussi sur des demandes irréalistes. Microids exige par exemple de la qualité digne d’un Nintendo malgré des budgets sans commune mesure. «J’ai l’impression qu’on a affaire à des gens qui n’ont jamais connu la production de jeux vidéo de l’intérieur», déplore Pablo, employé par un studio qui développe régulièrement pour l’éditeur. D’autres sont stupéfaits par des lacunes techniques confondantes. «J’ai eu des cas où ils ne savaient même pas cliquer sur un lien, ou ouvrir un dossier compressé, se souvient Xavier. Je pense qu’ils ont trop de travail. Ils sont crevés et ne comprennent plus rien.»
Le nom de Stéphane Longeard, le patron de Microids, revient souvent dans les témoignages. «Businessman à la papa», «beau parleur», «comme cet oncle à table qu’on aime bien, mais qui est un peu gênant» : les formules ne manquent pas pour dépeindre un boss aux méthodes envahissantes.
Une microgestion qui semble aller jusqu’à la production des jeux, loin de son domaine d’expertise. «De ce que je comprends, Stéphane passe derrière pas mal de projets. Je ne suis même pas sûr qu’il joue seulement aux jeux vidéo», s’étonne Henri. Pourtant, chez, Microids, on réclame souvent aux studios avec qui signe l’entreprise que le nom de Stéphane Longeard soit le premier à apparaître au générique.
«On a un immense ressentiment»
maintenant ça sera surement mal pris comme commentaire mais Microids, c'est devenu un mélange de jemenfoutisme et de licences qui sont vendues en espérant que le chalant tombera dans le piège et ils continueront comme ça parce que le jeu vidéo est un des milieux ou tu peux te permettre de manger sur un nom glorieux tout en étant actuellement hors du coup ( Bioware, Obsidian, etc)
en copie, un article sur Microids que j'avais sur mon bureau, je me rappelle plus d'ou ça viens mais ça décrit leur état actuel
Chez l’éditeur de jeux vidéo Microids, «j’en ai marre de sortir des daubes»
Corentin Benoit-Gonin
Budget serré, lacunes techniques, méthodes envahissantes du patron… Malgré un catalogue imposant, l’éditeur vétéran est de plus en plus critiqué pour la qualité de ses titres. En interne, beaucoup dénoncent l’organisation de l’entreprise et partagent leurs frustrations.
Quand on pense aux champions français du jeu vidéo, Ubisoft et sa renommée mondiale viennent tout de suite en tête. Les plus experts penseront éventuellement à d’autres, comme l’éditeur Don’t Nod ou le studio Quantic Dream, qui aiguisent régulièrement l’appétit des investisseurs étrangers, notamment chinois. Pas grand monde cependant ne pensera immédiatement à Microids, un des noms les plus anciens du secteur qui fêtera ses 40 ans l’année prochaine avec notamment à son catalogue des titres autour de figures de la bande dessinée telles qu’ Astérix et Obélix, Titeuf, les Schtroumpfs, Tintin… Microids touche un large public et offre aux joueurs des aventures originales en incarnant des personnages qui leurs sont chers. Mais malgré cette expérience sur le temps long et ses succès, Microids continue d’être jugé sur la mauvaise qualité de son éditorial : «Je voyais les commentaires de gens qui disaient “ce jeu a l’air super, mais comme c’est Microids, c’est mort”, se souvient Amandine (1), ancienne employée désormais partie chez un autre éditeur. A force, c’est frustrant. Ça pèse sur le moral.»
La fin d’année 2023 en particulier représente une fournée gratinée avec plusieurs titres décriés tant par la critique que de nombreux joueurs. Metacritic (site qui réduit les critiques de la presse du monde entier dans une seule note facile à digérer) positionne Microids à l’avant-dernière place de son classement 2023 des éditeurs avec une annotation cruelle : le seul à ne pas avoir sorti un seul jeu jugé positivement. Une anomalie statistique pour un éditeur qui sort quand même autour d’une quinzaine de titres par an, davantage qu’un Nintendo, déjà considéré comme très productif.
«Notre priorité actuelle est de garantir la qualité de nos productions», assure pourtant Microids, contacté par Libération. Mais à en croire ceux passés par l’entreprise, le motto n’est pas toujours partagé. «En interne, on disait qu’on était des vendeurs de saucisses», rit jaune Amandine. Encore aujourd’hui, une partie du personnel ne se berce pas non plus d’illusions. «Evidemment, on est déçus de la qualité. On est les premiers frustrés», reconnaît Jérôme qui suit attentivement les projets au sein de l’éditeur. Le constat est similaire côté développeurs. «Personnellement, j’en ai marre de sortir des daubes, tance Henri qui travaille pour un studio qui collabore régulièrement avec Microids. On n’a même pas envie de proposer des projets sur des licences qu’on aime bien. On sait qu’on va les détruire.»
Présent sur les étals
Malgré sa réputation, Microids représente une force bien installée et possède une marotte en particulier : l’adaptation de licence, notamment de bande dessinée justement. L’entreprise qui se veut «à taille humaine»est détenue depuis 2010 par la holding belge Média-Participations qui a déjà fait main basse depuis longtemps sur un grand nombre de maisons d’édition de BD : Dargaud, Le Lombard, Dupuis, entre autres.
Le catalogue à la disposition de Microids relève ainsi de l’imposant. «Si on veut faire un jeu des Schtroumpfs ou de Lucky Luke, il suffit de prendre l’ascenseur pour obtenir un feu vert», plaisante-t-on dans les vastes locaux de Média-Participations, dans le nord-est parisien, où Microids a été rapatrié en 2018. Cette spécialisation lui a également permis de gagner la confiance d’autres acteurs de la BD qui lui abandonnent sans trop de mal leurs figures célèbres, comme Astérix ou Tintin. Il faut dire que Microids est travaillé par une obsession : être présent sur les étals du plus grand nombre de boutiques possible. Une approche de supermarché théorisée et répétée ad nauseam en interne. Celle qui se cache derrière cette stratégie porte le nom de «madame Michu». Elle ne travaille pas chez Microids ; elle n’y connaît d’ailleurs rien en jeu vidéo. Pourtant, les employés parlent d’elle comme d’une amie de longue date.
«La dame qui a des gosses, qui va au centre commercial, qui achète les jeux sur lesquels il y a les personnages rassurants de son enfance. C’est elle, madame Michu», raconte Sylvain, qui a collaboré pendant des années pour le compte de l’éditeur. Une vision sexiste des choses qui ne s’encombre pas tellement de scrupules quant à la possibilité de refourguer de la camelote. «Quand tu utilises ce terme, tu sais que tu vas sortir un jeu qui n’est pas fou», estime-t-il.
Depuis 2017, Microids a décidé de surfer sur le succès démesuré de la Nintendo Switch. Et la stratégie porte ses fruits : entre 2017 et 2022, le chiffre d’affaires de Microids a plus que quadruplé, passant de 9,7 à 43,9 millions d’euros. Dans un contexte économiquement rude pour le secteur, la boîte représente ainsi une forme d’imperturbabilité qui apaise les patrons de studios qui savent qu’ils peuvent toujours accepter un projet chez eux.
Economies de bouts de chandelle
Néanmoins, personne n’a réellement envie de signer «une daube», ni Microids ni les studios qui les sous-traitent. Au sein de l’éditeur, ceux qui suivent les développements de près déplorent régulièrement des projets au budget dérisoire, qui ne peuvent qu’aller dans le mur. Les studios rognent sur le temps de développement et tout doit impérativement sortir pour Noël, saison particulièrement encombrée. Mais contrairement au reste de l’industrie qui rend ses comptes fin mars, ils n’ont pas le choix. «Microids est une des dernières entreprises du jeu vidéo dont l’année fiscale se termine en décembre, du fait d’appartenir à Média-Participations», décrypte Simon, ancien employé parti depuis longtemps.
Les économies de bouts de chandelle se font aussi sur le recrutement. «On m’a promis une équipe de cinq personnes expérimentées. Après des mois de bataille, on m’a donné deux juniors qui sortaient d’école», s’agace Ivan qui a collaboré sur un épisode de Syberia,saga la plus connue de Microids. Les bas salaires ne sont pas le seul avantage d’une main-d’œuvre encore junior. «C’est plus facile de convaincre des jeunes qu’on fabrique des jeux vidéo en ne comptant pas ses heures»,  rumine Annick, qui a travaillé sur un titre Hercule Poirot à Microids Studio Lyon.
Au sein des studios, on se plaint des interlocuteurs de l’entreprise dont les méthodes de travail semblent inefficaces. «On est obligés de faire de la gestion de stress. De leur stress. C’est infernal, témoigne Xavier qui a aidé à la conception d’un jeu à licence. Ils nous communiquent en permanence leurs peurs en interne alors que dans 90% des cas, tout va bien. » Des angoisses corroborées par plusieurs développeurs qui décrivent des fixettes allant à l’encontre des plannings décidés.
«Ils sont crevés et ne comprennent plus rien»
Les studios alertent aussi sur des demandes irréalistes. Microids exige par exemple de la qualité digne d’un Nintendo malgré des budgets sans commune mesure. «J’ai l’impression qu’on a affaire à des gens qui n’ont jamais connu la production de jeux vidéo de l’intérieur», déplore Pablo, employé par un studio qui développe régulièrement pour l’éditeur. D’autres sont stupéfaits par des lacunes techniques confondantes. «J’ai eu des cas où ils ne savaient même pas cliquer sur un lien, ou ouvrir un dossier compressé, se souvient Xavier. Je pense qu’ils ont trop de travail. Ils sont crevés et ne comprennent plus rien.»
Le nom de Stéphane Longeard, le patron de Microids, revient souvent dans les témoignages. «Businessman à la papa», «beau parleur», «comme cet oncle à table qu’on aime bien, mais qui est un peu gênant» : les formules ne manquent pas pour dépeindre un boss aux méthodes envahissantes.
Une microgestion qui semble aller jusqu’à la production des jeux, loin de son domaine d’expertise. «De ce que je comprends, Stéphane passe derrière pas mal de projets. Je ne suis même pas sûr qu’il joue seulement aux jeux vidéo», s’étonne Henri. Pourtant, chez, Microids, on réclame souvent aux studios avec qui signe l’entreprise que le nom de Stéphane Longeard soit le premier à apparaître au générique.
«On a un immense ressentiment»
Cet article vient de Libération.
il y a 2 mois
Cet article vient de Libération.
D'accord, malgré la source, je pense pas que ce soit mensonger, on a les méthodes a l'intérieur de Microids
il y a 2 mois
D'accord, malgré la source, je pense pas que ce soit mensonger, on a les méthodes a l'intérieur de Microids
Ouais je suis d’accord, c’est parce que dans ton post original tu disait que tu avais pas la source.

il y a 2 mois
Microids c’est quand même les fourmis l’année dernière
Amerzone y a une semaine et the precinct en mai donc sa glow up
Amerzone y a une semaine et the precinct en mai donc sa glow up

il y a 2 mois
Kenzinghton
2 mois
Microids c’est quand même les fourmis l’année dernière
Amerzone y a une semaine et the precinct en mai donc sa glow up
Amerzone y a une semaine et the precinct en mai donc sa glow up

C'est ce que j'allais commenter leur jeu de fourmis à l'air pas mal
il y a 2 mois
Vous vous plaignez du sort de Microïds ? Ne regardez surtout pas l'actualité du jeu vidéo indépendant français au début des années 2000.
♪♫ prt-prtprt prtprt-prtprt prtprt~
il y a 2 mois
Kenzinghton
2 mois
Microids c’est quand même les fourmis l’année dernière
Amerzone y a une semaine et the precinct en mai donc sa glow up
Amerzone y a une semaine et the precinct en mai donc sa glow up

ouais ils semblent s’être améliorés.
il y a 2 mois