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Trop con pour faire des études, trop hyperactif pour lire un bouquin, trop flemmard pour apprendre à créer ou à faire quoi que ce soit de vos dix doigts : pas de panique, en prétextant la CINÉPHILIE, vous pourrez passer pour quelqu'un de sérieux et briller en société, sans bouger de votre chaise de bureau de merde depuis laquelle vous disséquez les abjects navets de Lars Von Trier visionnés en x1.25 pour pouvoir vite passer à une autre daube dont les longueurs insupportables et le symbolisme facile viendront alimenter, à leur tour, la machine à brasser du vent qui se trouve entre vos deux oreilles.

De l'art-hoe fan de Carpenter/Argento au binoclard chétif qui ne jure que par Sorrentino, en passant par le nipponophile protéiforme et par le boomer éternel dont les grommellements d'intervenant France Inter ne visent qu'à nous faire oublier qu'il se branle sous la table en matant Charlotte, fille Ginsburg, dans Nymphomaniac (ou Bellucci chez Gaspar Noé, on se sent sulfureux), sans parler du casual fan de Tarantino qui ne se lasse pas des « hommages » convenus au cinema d'exploitation des années 70 qu'il pense être le seul à reconnaître, on ne sait pas par quel bout prendre cette farandole de cuistres.

Mais attention, le cinéphile est polymathe, touche à tout. Desco la plupart du temps ou — pour les plus investis — étudiant en cinéma, ce qui revient au même, l'endettement en plus, il ne trouvera cependant aucun mal à discourir en veux tu en voilà sur les thèmes gnostiques abordés dans le cinéma de Panos Cosmatos, ou à louer le traitement de la relativité restreinte dans le dernier Nolan pour les plus proches du peuple. Le cinéphile se fait sociologue devant Loach ou Tavernier, mystique devant Jodorowsky ou Pialat, musicien devant Tarkovski... Qui l'eût cru ! Tant de siècles et de pages sacrifiés, tous, à l'amour de la vérité — sacrifiés en vain, jetés par la fenêtre — alors qu'il aurait suffi de se divertir. Le cinéphile est la preuve par trois que, oui, on PEUT apprendre en s'amusant.

Le cinéphile disserte, l'air blasé, de sexe et de violence, c'est profond voyez vous. C'est cru, c'est vrai. Un film n'en est pas un sans une scène de cul non simulée (Brown Bunny, Dernier Tango à Paris) ou des longues scènes de torture, de préférence à composante psychologique, que le cinéphile n'aura sans doute aucune peine à affubler d'une ébauche de sens afin de justifier son voyeurisme glauque. L'art doit être LIBRE. La liberté, c'est bien. Le cinéphile aime la retenue et la classe seulement quand elle est produit d'une autre époque, seulement quand elle est en noir et blanc et qu'on la trouve dans un film qu'il a le droit d'aimer.

D'ailleurs, les classiques, le cinéphile les évite comme la peste. Ne lui parlez pas du Parrain, ou affrontez le ridicule. Voyez, ce n'est pas parce que c'est populaire, c'est que euh... ça témoigne d'un manque de personnalité cinématographique. Il a beau retourner son jugement dans tous les sens, il est essentiellement un contrarien. Conscient de cet écueil et désireux par dessus tout de sembler imprévisible, il parsème parfois çà et là dans ses top 50 senscritique des daubes sans nom, des petites production obscures, des films d'actions "straight to dvd", dans le même élan narquois de post-ironie qui a fait la génération Tarantino et série B. Il espère ainsi occulter le fait qu'il se définisse strictement par négatif.

Il était attendu que, comme le cinéma va en remplaçant l'art, le cinéphile aille en remplaçant le mélomane, et, à terme, rejoigne les penseurs désignés d'une époque qui ne pense plus, avec les psychologues, les politologues, et tous les autres ultraspécialisés récipiendaires de bribes abâtardies de la philosophie. Sous (il dirait « contre »)-culturel enorgueilli, Il sera, lui, pour toujours, une instanciation de plus de la cagole qui cite du rap dans son bac de philo.
il y a 5 mois
ColRoulin
ColRoulin
5 mois
Trop con pour faire des études, trop hyperactif pour lire un bouquin, trop flemmard pour apprendre à créer ou à faire quoi que ce soit de vos dix doigts : pas de panique, en prétextant la CINÉPHILIE, vous pourrez passer pour quelqu'un de sérieux et briller en société, sans bouger de votre chaise de bureau de merde depuis laquelle vous disséquez les abjects navets de Lars Von Trier visionnés en x1.25 pour pouvoir vite passer à une autre daube dont les longueurs insupportables et le symbolisme facile viendront alimenter, à leur tour, la machine à brasser du vent qui se trouve entre vos deux oreilles.

De l'art-hoe fan de Carpenter/Argento au binoclard chétif qui ne jure que par Sorrentino, en passant par le nipponophile protéiforme et par le boomer éternel dont les grommellements d'intervenant France Inter ne visent qu'à nous faire oublier qu'il se branle sous la table en matant Charlotte, fille Ginsburg, dans Nymphomaniac (ou Bellucci chez Gaspar Noé, on se sent sulfureux), sans parler du casual fan de Tarantino qui ne se lasse pas des « hommages » convenus au cinema d'exploitation des années 70 qu'il pense être le seul à reconnaître, on ne sait pas par quel bout prendre cette farandole de cuistres.

Mais attention, le cinéphile est polymathe, touche à tout. Desco la plupart du temps ou — pour les plus investis — étudiant en cinéma, ce qui revient au même, l'endettement en plus, il ne trouvera cependant aucun mal à discourir en veux tu en voilà sur les thèmes gnostiques abordés dans le cinéma de Panos Cosmatos, ou à louer le traitement de la relativité restreinte dans le dernier Nolan pour les plus proches du peuple. Le cinéphile se fait sociologue devant Loach ou Tavernier, mystique devant Jodorowsky ou Pialat, musicien devant Tarkovski... Qui l'eût cru ! Tant de siècles et de pages sacrifiés, tous, à l'amour de la vérité — sacrifiés en vain, jetés par la fenêtre — alors qu'il aurait suffi de se divertir. Le cinéphile est la preuve par trois que, oui, on PEUT apprendre en s'amusant.

Le cinéphile disserte, l'air blasé, de sexe et de violence, c'est profond voyez vous. C'est cru, c'est vrai. Un film n'en est pas un sans une scène de cul non simulée (Brown Bunny, Dernier Tango à Paris) ou des longues scènes de torture, de préférence à composante psychologique, que le cinéphile n'aura sans doute aucune peine à affubler d'une ébauche de sens afin de justifier son voyeurisme glauque. L'art doit être LIBRE. La liberté, c'est bien. Le cinéphile aime la retenue et la classe seulement quand elle est produit d'une autre époque, seulement quand elle est en noir et blanc et qu'on la trouve dans un film qu'il a le droit d'aimer.

D'ailleurs, les classiques, le cinéphile les évite comme la peste. Ne lui parlez pas du Parrain, ou affrontez le ridicule. Voyez, ce n'est pas parce que c'est populaire, c'est que euh... ça témoigne d'un manque de personnalité cinématographique. Il a beau retourner son jugement dans tous les sens, il est essentiellement un contrarien. Conscient de cet écueil et désireux par dessus tout de sembler imprévisible, il parsème parfois çà et là dans ses top 50 senscritique des daubes sans nom, des petites production obscures, des films d'actions "straight to dvd", dans le même élan narquois de post-ironie qui a fait la génération Tarantino et série B. Il espère ainsi occulter le fait qu'il se définisse strictement par négatif.

Il était attendu que, comme le cinéma va en remplaçant l'art, le cinéphile aille en remplaçant le mélomane, et, à terme, rejoigne les penseurs désignés d'une époque qui ne pense plus, avec les psychologues, les politologues, et tous les autres ultraspécialisés récipiendaires de bribes abâtardies de la philosophie. Sous (il dirait « contre »)-culturel enorgueilli, Il sera, lui, pour toujours, une instanciation de plus de la cagole qui cite du rap dans son bac de philo.
Perso je regarde surtout les classiques genre fernandel, gabin, ou pour les us john wayne et des film comme ben hur ou les 10 commandements je suis dans cette case ou pas ?
:cyrix_avocat:
membre de la confrérie des "Frères Validux"
:praud_emir:
:PhoqueArab:
:phoqueglacesaoudien:
:arabie:
Vive @Pazchrist
il y a 5 mois
ColRoulin
ColRoulin
5 mois
Trop con pour faire des études, trop hyperactif pour lire un bouquin, trop flemmard pour apprendre à créer ou à faire quoi que ce soit de vos dix doigts : pas de panique, en prétextant la CINÉPHILIE, vous pourrez passer pour quelqu'un de sérieux et briller en société, sans bouger de votre chaise de bureau de merde depuis laquelle vous disséquez les abjects navets de Lars Von Trier visionnés en x1.25 pour pouvoir vite passer à une autre daube dont les longueurs insupportables et le symbolisme facile viendront alimenter, à leur tour, la machine à brasser du vent qui se trouve entre vos deux oreilles.

De l'art-hoe fan de Carpenter/Argento au binoclard chétif qui ne jure que par Sorrentino, en passant par le nipponophile protéiforme et par le boomer éternel dont les grommellements d'intervenant France Inter ne visent qu'à nous faire oublier qu'il se branle sous la table en matant Charlotte, fille Ginsburg, dans Nymphomaniac (ou Bellucci chez Gaspar Noé, on se sent sulfureux), sans parler du casual fan de Tarantino qui ne se lasse pas des « hommages » convenus au cinema d'exploitation des années 70 qu'il pense être le seul à reconnaître, on ne sait pas par quel bout prendre cette farandole de cuistres.

Mais attention, le cinéphile est polymathe, touche à tout. Desco la plupart du temps ou — pour les plus investis — étudiant en cinéma, ce qui revient au même, l'endettement en plus, il ne trouvera cependant aucun mal à discourir en veux tu en voilà sur les thèmes gnostiques abordés dans le cinéma de Panos Cosmatos, ou à louer le traitement de la relativité restreinte dans le dernier Nolan pour les plus proches du peuple. Le cinéphile se fait sociologue devant Loach ou Tavernier, mystique devant Jodorowsky ou Pialat, musicien devant Tarkovski... Qui l'eût cru ! Tant de siècles et de pages sacrifiés, tous, à l'amour de la vérité — sacrifiés en vain, jetés par la fenêtre — alors qu'il aurait suffi de se divertir. Le cinéphile est la preuve par trois que, oui, on PEUT apprendre en s'amusant.

Le cinéphile disserte, l'air blasé, de sexe et de violence, c'est profond voyez vous. C'est cru, c'est vrai. Un film n'en est pas un sans une scène de cul non simulée (Brown Bunny, Dernier Tango à Paris) ou des longues scènes de torture, de préférence à composante psychologique, que le cinéphile n'aura sans doute aucune peine à affubler d'une ébauche de sens afin de justifier son voyeurisme glauque. L'art doit être LIBRE. La liberté, c'est bien. Le cinéphile aime la retenue et la classe seulement quand elle est produit d'une autre époque, seulement quand elle est en noir et blanc et qu'on la trouve dans un film qu'il a le droit d'aimer.

D'ailleurs, les classiques, le cinéphile les évite comme la peste. Ne lui parlez pas du Parrain, ou affrontez le ridicule. Voyez, ce n'est pas parce que c'est populaire, c'est que euh... ça témoigne d'un manque de personnalité cinématographique. Il a beau retourner son jugement dans tous les sens, il est essentiellement un contrarien. Conscient de cet écueil et désireux par dessus tout de sembler imprévisible, il parsème parfois çà et là dans ses top 50 senscritique des daubes sans nom, des petites production obscures, des films d'actions "straight to dvd", dans le même élan narquois de post-ironie qui a fait la génération Tarantino et série B. Il espère ainsi occulter le fait qu'il se définisse strictement par négatif.

Il était attendu que, comme le cinéma va en remplaçant l'art, le cinéphile aille en remplaçant le mélomane, et, à terme, rejoigne les penseurs désignés d'une époque qui ne pense plus, avec les psychologues, les politologues, et tous les autres ultraspécialisés récipiendaires de bribes abâtardies de la philosophie. Sous (il dirait « contre »)-culturel enorgueilli, Il sera, lui, pour toujours, une instanciation de plus de la cagole qui cite du rap dans son bac de philo.
Joli pavé, j'ai lu et apprécié
:lebossahi:

Cela dit, c'est sympa Lars Von Trier, j'ai bien aimé "The house that Jack built" et "Le Direktør"
:lebossahi:
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il y a 5 mois