Ce sujet a été résolu
Bonjour, mes chers kheyons.
(Ce topic est un résumé de ce vieux post de 2008 :
https://guillotine.1fr1.n[...]eron-carbonneau-plaignier)
Nous sommes en 1816. Révolution, Terreur de 1793, coup d'Etat de Napoléon, guerre contre l'Europe entière, glorieux Empire, défaite puis retour triomphal de l'Empereur pendant les 100 jours, puis enfin défaite finale à Waterloo...
La France vient de vivre une époque très troublée, peut être la période la plus folle de son histoire.
En 1816, Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, et en France c'est la Restauration. Retour du roi : c'est Louis XVIII qui gouverne. Mais sa légitimité est réduite à peau de chagrin. Difficile d'assumer le pouvoir après le passage de Napoléon Bonaparte.
Alors la monarchie va chercher à imposer son autorité par l'exemple. Il va donc trouver trois belles cobayes : les patriotes Tolleron, Carbonneau et Plaignier.
Ces trois hommes sont des simples artisans dans leur 30aine. Un ciseleur, un maître d'écriture (c'était une profession, écrire très bien avec une belle calligraphie) et un cambreur (un type qui cambrait les chaussures, en gros il tordait les chaussures pour leur donner forme).
Ces types se réunissent souvent en cabaret (autour d'une bière j'imagine) pour discuter de leur haine des Bourbons et de la monarchie. Au fil des jours, cette haine se transforme en conspiration. Ils décident de créer une société secrète : "Les patriotes de 1816". Cette société aurait pour but de promouvoir la révolte et de provoquer des insurrections. Ils parviennent à rallier plusieurs soutiens de Napoléon, quelques dizaines de personnes.
Problème : cette société secrète... n'est pas du tout secrète. Un agent secret du gouvernement, Scheltein (faux nom cocasse) découvre très vite les intentions des artisans et en fait part à ses supérieurs.
Néanmoins, au lieu d'arrêter cette conspiration, la police décide de l'infiltrer. L'agent Scheltein va donc s'infiltrer dans la société dès sa création. Scheltein aura la mission de pousser les trois hommes à la radicalité et au crime.
Et c'est ce qu'il fait. Il pousse les hommes à fabriquer et imprimer des milliers de cartes comportant un petit triangle en signature. Ces cartes portant la devise "UNION - HONNEUR - PATRIE" serviraient comme signe de ralliment en cas d'insurrection.
Ensuite il les pousse à rédiger un manifeste compromettant. Ce manifeste contient notamment la phrase suivante :
« Nous nous sommes empressés de prendre les mesures les plus sages et les plus certaines pour la chute entière des Bourbons. ».
Enfin, Scheltein va proposer à la société un plan : faire exploser la résidence du roi.
En effet, il dit avoir un plan des égoûts permettant d'accéder au Palais des Tuileries. Il propose de poser quelques barils de poudre stratégiquement afin de faire péter le Palais avec tous ses habitants à l'intérieur
Néanmoins, personne dans la société ne semble croire au plan de Scheltein, le mec allait un poil trop loin
C'est là qu'un ancien bonapartiste des 100 jours, Gonneau, vient au cabaret pour la première fois avec la société. Ce Gonneau voit très vite la supercherie et démasque immédiatement l'agent Scheltein comme un agent provocateur.
Fin de la partie pour l'agent secret. La police décide alors de passer à l'action : le lendemain, ils procèdent à l'arrestation de nos trois hommes ainsi que de 25 autres personnes. Ils font également plusieurs arrêts et perquisitions de tous ceux en lien de près ou de loin avec la société.
Tolleron, Carbonneau et Plaignier sont mis à l'écart de tous les autres et subissent des mauvais traitements par les policiers (coups, insultes, etc), pendant deux mois.
Suite à ces deux mois, le procès est enfin ouvert contre les "Patriotes de 1816". Les chefs d'accusation (je copie) :
"Non dénonciation de complot, distribution d'une proclamation contenant des provocations directes au renversement du gouvernement, distribution d'un signe de ralliement non autorisé par le roi et en outre pour Tolleron, Carbonneau et Pleignier complot et crime de lèse majesté."
Comme vous pouvez le voir, les manipulations de l'agent provocateur ont fonctionné à merveille. C'est grâce à lui que la justice a pu constituer un tel dossier contre ces gens.
Les accusés demanderont la comparution de ce Scheltein, en vain. Pas de bol, il est porté disparu, impossible de le trouver.
Le procès est bien sûr bidon. Les jurés sont sélectionnés d'avance.
Les juges prononcent donc plusieurs peines pour ces 28 personnes : Déportations, peines de prison, peine du carcan
La peine du carcan est une humiliation publique. Description (je copie encore) :
"Quatre jours après les exécutions, les condamnés au carcan sont exposés sur un échafaud, place du Palais de Justice. Chaque condamné est attaché à un poteau par des liens, un collier de métal lui enserre le cou, et un écriteau, où l'on peut lire nom, profession, domicile, peine cause de la condamnation est placé au dessus de sa tête. Selon le code pénal de 1810, les condamnés resteront fixés ainsi pendant une heure."
Enfin pour nos 3 hommes, la peine est bien sûr la mise à mort.
Le jour de l'exécution, ils sont mis pieds nus, vêtus d'une chemise blanche et leur tête couverte par un voile noir. C'est le procédé pour les parricides.
Pour éviter que les hommes ne causent du souci, on les manipule encore en leur disant que juste devant l'échafaud, on fera l'annonce de leur grâce. Oui oui on y croit
On ne guillotine pas les hommes directement. D'abord on leur coupe une main avec une sorte de mini-guillotine ; ensuite on leur tranche la tête.
Tolleron, Carbonneau puis Plaignier y passent à tour de rôle, d'abord la main puis la tête.
Le journal gouvernemental Le Moniteur écrira :
"Pendant qu'une poignée de factieux et de brigands cherchaient à révolutionner quelques communes des environs de Grenoble, des hommes, non moins insensés et non moins coupables, ourdissaient à Paris des complots dont le but était l'anarchie, le brigandage et le retour de l'exécrable régime de 1793.
La police veillait sur tous les mouvements et suivait jusqu'aux moindres traces de ces misérables et obscurs agitateurs. Tous ont été arrêtés en même temps, les tribunaux en feront prompte justice.
Ce sont, pour la plupart, des hommes de la dernière classe du peuple, des insensés QUI N'AVAIENT AUCUNS MOYENS D'EXÉCUTION, qui étaient bien convaincus de leur nullité, mais pour qui l'ordre et la tranquillité sont un tourment insupportable. Nous pouvons assurer dès aujourd'hui que cet obscur complot, dont la police A CONSTAMMENT TENU TOUS LES FILS, n'a jamais donné moindre alarme au gouvernement."
Comme vous pouvez le voir, le gouvernement ne s'en cachait même pas : la police a constamment tenu tous les fils de la société, et ces types n'avaient en réalité aucun moyen d'exécution, c'étaient juste trois pauvres types qui n'aimaient pas les Bourbons.
Quelles conclusions tirer de tout cela ? Evidemment, c'est que notre gouvernement ne ferait jamais un truc pareil. On a de la chance de vivre en République où nos élites sont gentilles et n'auraient jamais l'idée d'infiltrer des mouvements radicaux pour les pousser au crime, voyons c'est illégal ça
Au plaisir!
Citations :
@Pompokov
@Dagoth-Ur
@Yoneda
(Si vous voulez être cités dans ce genre de topic dites-le moi)
(Ce topic est un résumé de ce vieux post de 2008 :
Nous sommes en 1816. Révolution, Terreur de 1793, coup d'Etat de Napoléon, guerre contre l'Europe entière, glorieux Empire, défaite puis retour triomphal de l'Empereur pendant les 100 jours, puis enfin défaite finale à Waterloo...
La France vient de vivre une époque très troublée, peut être la période la plus folle de son histoire.
En 1816, Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, et en France c'est la Restauration. Retour du roi : c'est Louis XVIII qui gouverne. Mais sa légitimité est réduite à peau de chagrin. Difficile d'assumer le pouvoir après le passage de Napoléon Bonaparte.
Alors la monarchie va chercher à imposer son autorité par l'exemple. Il va donc trouver trois belles cobayes : les patriotes Tolleron, Carbonneau et Plaignier.
Ces trois hommes sont des simples artisans dans leur 30aine. Un ciseleur, un maître d'écriture (c'était une profession, écrire très bien avec une belle calligraphie) et un cambreur (un type qui cambrait les chaussures, en gros il tordait les chaussures pour leur donner forme).
Ces types se réunissent souvent en cabaret (autour d'une bière j'imagine) pour discuter de leur haine des Bourbons et de la monarchie. Au fil des jours, cette haine se transforme en conspiration. Ils décident de créer une société secrète : "Les patriotes de 1816". Cette société aurait pour but de promouvoir la révolte et de provoquer des insurrections. Ils parviennent à rallier plusieurs soutiens de Napoléon, quelques dizaines de personnes.
Problème : cette société secrète... n'est pas du tout secrète. Un agent secret du gouvernement, Scheltein (faux nom cocasse) découvre très vite les intentions des artisans et en fait part à ses supérieurs.
Néanmoins, au lieu d'arrêter cette conspiration, la police décide de l'infiltrer. L'agent Scheltein va donc s'infiltrer dans la société dès sa création. Scheltein aura la mission de pousser les trois hommes à la radicalité et au crime.
Et c'est ce qu'il fait. Il pousse les hommes à fabriquer et imprimer des milliers de cartes comportant un petit triangle en signature. Ces cartes portant la devise "UNION - HONNEUR - PATRIE" serviraient comme signe de ralliment en cas d'insurrection.
Ensuite il les pousse à rédiger un manifeste compromettant. Ce manifeste contient notamment la phrase suivante :
« Nous nous sommes empressés de prendre les mesures les plus sages et les plus certaines pour la chute entière des Bourbons. ».
Enfin, Scheltein va proposer à la société un plan : faire exploser la résidence du roi.
En effet, il dit avoir un plan des égoûts permettant d'accéder au Palais des Tuileries. Il propose de poser quelques barils de poudre stratégiquement afin de faire péter le Palais avec tous ses habitants à l'intérieur

Néanmoins, personne dans la société ne semble croire au plan de Scheltein, le mec allait un poil trop loin

C'est là qu'un ancien bonapartiste des 100 jours, Gonneau, vient au cabaret pour la première fois avec la société. Ce Gonneau voit très vite la supercherie et démasque immédiatement l'agent Scheltein comme un agent provocateur.
Fin de la partie pour l'agent secret. La police décide alors de passer à l'action : le lendemain, ils procèdent à l'arrestation de nos trois hommes ainsi que de 25 autres personnes. Ils font également plusieurs arrêts et perquisitions de tous ceux en lien de près ou de loin avec la société.

Tolleron, Carbonneau et Plaignier sont mis à l'écart de tous les autres et subissent des mauvais traitements par les policiers (coups, insultes, etc), pendant deux mois.
Suite à ces deux mois, le procès est enfin ouvert contre les "Patriotes de 1816". Les chefs d'accusation (je copie) :

Comme vous pouvez le voir, les manipulations de l'agent provocateur ont fonctionné à merveille. C'est grâce à lui que la justice a pu constituer un tel dossier contre ces gens.
Les accusés demanderont la comparution de ce Scheltein, en vain. Pas de bol, il est porté disparu, impossible de le trouver.
Le procès est bien sûr bidon. Les jurés sont sélectionnés d'avance.
Les juges prononcent donc plusieurs peines pour ces 28 personnes : Déportations, peines de prison, peine du carcan
La peine du carcan est une humiliation publique. Description (je copie encore) :

Enfin pour nos 3 hommes, la peine est bien sûr la mise à mort.
Le jour de l'exécution, ils sont mis pieds nus, vêtus d'une chemise blanche et leur tête couverte par un voile noir. C'est le procédé pour les parricides.
Pour éviter que les hommes ne causent du souci, on les manipule encore en leur disant que juste devant l'échafaud, on fera l'annonce de leur grâce. Oui oui on y croit

On ne guillotine pas les hommes directement. D'abord on leur coupe une main avec une sorte de mini-guillotine ; ensuite on leur tranche la tête.
Tolleron, Carbonneau puis Plaignier y passent à tour de rôle, d'abord la main puis la tête.
Le journal gouvernemental Le Moniteur écrira :

La police veillait sur tous les mouvements et suivait jusqu'aux moindres traces de ces misérables et obscurs agitateurs. Tous ont été arrêtés en même temps, les tribunaux en feront prompte justice.
Ce sont, pour la plupart, des hommes de la dernière classe du peuple, des insensés QUI N'AVAIENT AUCUNS MOYENS D'EXÉCUTION, qui étaient bien convaincus de leur nullité, mais pour qui l'ordre et la tranquillité sont un tourment insupportable. Nous pouvons assurer dès aujourd'hui que cet obscur complot, dont la police A CONSTAMMENT TENU TOUS LES FILS, n'a jamais donné moindre alarme au gouvernement."
Comme vous pouvez le voir, le gouvernement ne s'en cachait même pas : la police a constamment tenu tous les fils de la société, et ces types n'avaient en réalité aucun moyen d'exécution, c'étaient juste trois pauvres types qui n'aimaient pas les Bourbons.
Quelles conclusions tirer de tout cela ? Evidemment, c'est que notre gouvernement ne ferait jamais un truc pareil. On a de la chance de vivre en République où nos élites sont gentilles et n'auraient jamais l'idée d'infiltrer des mouvements radicaux pour les pousser au crime, voyons c'est illégal ça
Au plaisir!
Citations :
@Pompokov
@Dagoth-Ur
@Yoneda
(Si vous voulez être cités dans ce genre de topic dites-le moi)
Au plaisir ~
il y a 6 mois
J'étais pas au courant de cette histoire.
Super topic en tout cas, merci pour la citation.
Super topic en tout cas, merci pour la citation.
il y a 6 mois
Putaso
6 mois
Bonjour, mes chers kheyons.
(Ce topic est un résumé de ce vieux post de 2008 :
https://guillotine.1fr1.n[...]eron-carbonneau-plaignier)
Nous sommes en 1816. Révolution, Terreur de 1793, coup d'Etat de Napoléon, guerre contre l'Europe entière, glorieux Empire, défaite puis retour triomphal de l'Empereur pendant les 100 jours, puis enfin défaite finale à Waterloo...
La France vient de vivre une époque très troublée, peut être la période la plus folle de son histoire.
En 1816, Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, et en France c'est la Restauration. Retour du roi : c'est Louis XVIII qui gouverne. Mais sa légitimité est réduite à peau de chagrin. Difficile d'assumer le pouvoir après le passage de Napoléon Bonaparte.
Alors la monarchie va chercher à imposer son autorité par l'exemple. Il va donc trouver trois belles cobayes : les patriotes Tolleron, Carbonneau et Plaignier.
Ces trois hommes sont des simples artisans dans leur 30aine. Un ciseleur, un maître d'écriture (c'était une profession, écrire très bien avec une belle calligraphie) et un cambreur (un type qui cambrait les chaussures, en gros il tordait les chaussures pour leur donner forme).
Ces types se réunissent souvent en cabaret (autour d'une bière j'imagine) pour discuter de leur haine des Bourbons et de la monarchie. Au fil des jours, cette haine se transforme en conspiration. Ils décident de créer une société secrète : "Les patriotes de 1816". Cette société aurait pour but de promouvoir la révolte et de provoquer des insurrections. Ils parviennent à rallier plusieurs soutiens de Napoléon, quelques dizaines de personnes.
Problème : cette société secrète... n'est pas du tout secrète. Un agent secret du gouvernement, Scheltein (faux nom cocasse) découvre très vite les intentions des artisans et en fait part à ses supérieurs.
Néanmoins, au lieu d'arrêter cette conspiration, la police décide de l'infiltrer. L'agent Scheltein va donc s'infiltrer dans la société dès sa création. Scheltein aura la mission de pousser les trois hommes à la radicalité et au crime.
Et c'est ce qu'il fait. Il pousse les hommes à fabriquer et imprimer des milliers de cartes comportant un petit triangle en signature. Ces cartes portant la devise "UNION - HONNEUR - PATRIE" serviraient comme signe de ralliment en cas d'insurrection.
Ensuite il les pousse à rédiger un manifeste compromettant. Ce manifeste contient notamment la phrase suivante :
« Nous nous sommes empressés de prendre les mesures les plus sages et les plus certaines pour la chute entière des Bourbons. ».
Enfin, Scheltein va proposer à la société un plan : faire exploser la résidence du roi.
En effet, il dit avoir un plan des égoûts permettant d'accéder au Palais des Tuileries. Il propose de poser quelques barils de poudre stratégiquement afin de faire péter le Palais avec tous ses habitants à l'intérieur
Néanmoins, personne dans la société ne semble croire au plan de Scheltein, le mec allait un poil trop loin
C'est là qu'un ancien bonapartiste des 100 jours, Gonneau, vient au cabaret pour la première fois avec la société. Ce Gonneau voit très vite la supercherie et démasque immédiatement l'agent Scheltein comme un agent provocateur.
Fin de la partie pour l'agent secret. La police décide alors de passer à l'action : le lendemain, ils procèdent à l'arrestation de nos trois hommes ainsi que de 25 autres personnes. Ils font également plusieurs arrêts et perquisitions de tous ceux en lien de près ou de loin avec la société.
Tolleron, Carbonneau et Plaignier sont mis à l'écart de tous les autres et subissent des mauvais traitements par les policiers (coups, insultes, etc), pendant deux mois.
Suite à ces deux mois, le procès est enfin ouvert contre les "Patriotes de 1816". Les chefs d'accusation (je copie) :
"Non dénonciation de complot, distribution d'une proclamation contenant des provocations directes au renversement du gouvernement, distribution d'un signe de ralliement non autorisé par le roi et en outre pour Tolleron, Carbonneau et Pleignier complot et crime de lèse majesté."
Comme vous pouvez le voir, les manipulations de l'agent provocateur ont fonctionné à merveille. C'est grâce à lui que la justice a pu constituer un tel dossier contre ces gens.
Les accusés demanderont la comparution de ce Scheltein, en vain. Pas de bol, il est porté disparu, impossible de le trouver.
Le procès est bien sûr bidon. Les jurés sont sélectionnés d'avance.
Les juges prononcent donc plusieurs peines pour ces 28 personnes : Déportations, peines de prison, peine du carcan
La peine du carcan est une humiliation publique. Description (je copie encore) :
"Quatre jours après les exécutions, les condamnés au carcan sont exposés sur un échafaud, place du Palais de Justice. Chaque condamné est attaché à un poteau par des liens, un collier de métal lui enserre le cou, et un écriteau, où l'on peut lire nom, profession, domicile, peine cause de la condamnation est placé au dessus de sa tête. Selon le code pénal de 1810, les condamnés resteront fixés ainsi pendant une heure."
Enfin pour nos 3 hommes, la peine est bien sûr la mise à mort.
Le jour de l'exécution, ils sont mis pieds nus, vêtus d'une chemise blanche et leur tête couverte par un voile noir. C'est le procédé pour les parricides.
Pour éviter que les hommes ne causent du souci, on les manipule encore en leur disant que juste devant l'échafaud, on fera l'annonce de leur grâce. Oui oui on y croit
On ne guillotine pas les hommes directement. D'abord on leur coupe une main avec une sorte de mini-guillotine ; ensuite on leur tranche la tête.
Tolleron, Carbonneau puis Plaignier y passent à tour de rôle, d'abord la main puis la tête.
Le journal gouvernemental Le Moniteur écrira :
"Pendant qu'une poignée de factieux et de brigands cherchaient à révolutionner quelques communes des environs de Grenoble, des hommes, non moins insensés et non moins coupables, ourdissaient à Paris des complots dont le but était l'anarchie, le brigandage et le retour de l'exécrable régime de 1793.
La police veillait sur tous les mouvements et suivait jusqu'aux moindres traces de ces misérables et obscurs agitateurs. Tous ont été arrêtés en même temps, les tribunaux en feront prompte justice.
Ce sont, pour la plupart, des hommes de la dernière classe du peuple, des insensés QUI N'AVAIENT AUCUNS MOYENS D'EXÉCUTION, qui étaient bien convaincus de leur nullité, mais pour qui l'ordre et la tranquillité sont un tourment insupportable. Nous pouvons assurer dès aujourd'hui que cet obscur complot, dont la police A CONSTAMMENT TENU TOUS LES FILS, n'a jamais donné moindre alarme au gouvernement."
Comme vous pouvez le voir, le gouvernement ne s'en cachait même pas : la police a constamment tenu tous les fils de la société, et ces types n'avaient en réalité aucun moyen d'exécution, c'étaient juste trois pauvres types qui n'aimaient pas les Bourbons.
Quelles conclusions tirer de tout cela ? Evidemment, c'est que notre gouvernement ne ferait jamais un truc pareil. On a de la chance de vivre en République où nos élites sont gentilles et n'auraient jamais l'idée d'infiltrer des mouvements radicaux pour les pousser au crime, voyons c'est illégal ça
Au plaisir!
Citations :
@Pompokov
@Dagoth-Ur
@Yoneda
(Si vous voulez être cités dans ce genre de topic dites-le moi)
(Ce topic est un résumé de ce vieux post de 2008 :
Nous sommes en 1816. Révolution, Terreur de 1793, coup d'Etat de Napoléon, guerre contre l'Europe entière, glorieux Empire, défaite puis retour triomphal de l'Empereur pendant les 100 jours, puis enfin défaite finale à Waterloo...
La France vient de vivre une époque très troublée, peut être la période la plus folle de son histoire.
En 1816, Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, et en France c'est la Restauration. Retour du roi : c'est Louis XVIII qui gouverne. Mais sa légitimité est réduite à peau de chagrin. Difficile d'assumer le pouvoir après le passage de Napoléon Bonaparte.
Alors la monarchie va chercher à imposer son autorité par l'exemple. Il va donc trouver trois belles cobayes : les patriotes Tolleron, Carbonneau et Plaignier.
Ces trois hommes sont des simples artisans dans leur 30aine. Un ciseleur, un maître d'écriture (c'était une profession, écrire très bien avec une belle calligraphie) et un cambreur (un type qui cambrait les chaussures, en gros il tordait les chaussures pour leur donner forme).
Ces types se réunissent souvent en cabaret (autour d'une bière j'imagine) pour discuter de leur haine des Bourbons et de la monarchie. Au fil des jours, cette haine se transforme en conspiration. Ils décident de créer une société secrète : "Les patriotes de 1816". Cette société aurait pour but de promouvoir la révolte et de provoquer des insurrections. Ils parviennent à rallier plusieurs soutiens de Napoléon, quelques dizaines de personnes.
Problème : cette société secrète... n'est pas du tout secrète. Un agent secret du gouvernement, Scheltein (faux nom cocasse) découvre très vite les intentions des artisans et en fait part à ses supérieurs.
Néanmoins, au lieu d'arrêter cette conspiration, la police décide de l'infiltrer. L'agent Scheltein va donc s'infiltrer dans la société dès sa création. Scheltein aura la mission de pousser les trois hommes à la radicalité et au crime.
Et c'est ce qu'il fait. Il pousse les hommes à fabriquer et imprimer des milliers de cartes comportant un petit triangle en signature. Ces cartes portant la devise "UNION - HONNEUR - PATRIE" serviraient comme signe de ralliment en cas d'insurrection.
Ensuite il les pousse à rédiger un manifeste compromettant. Ce manifeste contient notamment la phrase suivante :
« Nous nous sommes empressés de prendre les mesures les plus sages et les plus certaines pour la chute entière des Bourbons. ».
Enfin, Scheltein va proposer à la société un plan : faire exploser la résidence du roi.
En effet, il dit avoir un plan des égoûts permettant d'accéder au Palais des Tuileries. Il propose de poser quelques barils de poudre stratégiquement afin de faire péter le Palais avec tous ses habitants à l'intérieur

Néanmoins, personne dans la société ne semble croire au plan de Scheltein, le mec allait un poil trop loin

C'est là qu'un ancien bonapartiste des 100 jours, Gonneau, vient au cabaret pour la première fois avec la société. Ce Gonneau voit très vite la supercherie et démasque immédiatement l'agent Scheltein comme un agent provocateur.
Fin de la partie pour l'agent secret. La police décide alors de passer à l'action : le lendemain, ils procèdent à l'arrestation de nos trois hommes ainsi que de 25 autres personnes. Ils font également plusieurs arrêts et perquisitions de tous ceux en lien de près ou de loin avec la société.

Tolleron, Carbonneau et Plaignier sont mis à l'écart de tous les autres et subissent des mauvais traitements par les policiers (coups, insultes, etc), pendant deux mois.
Suite à ces deux mois, le procès est enfin ouvert contre les "Patriotes de 1816". Les chefs d'accusation (je copie) :

Comme vous pouvez le voir, les manipulations de l'agent provocateur ont fonctionné à merveille. C'est grâce à lui que la justice a pu constituer un tel dossier contre ces gens.
Les accusés demanderont la comparution de ce Scheltein, en vain. Pas de bol, il est porté disparu, impossible de le trouver.
Le procès est bien sûr bidon. Les jurés sont sélectionnés d'avance.
Les juges prononcent donc plusieurs peines pour ces 28 personnes : Déportations, peines de prison, peine du carcan
La peine du carcan est une humiliation publique. Description (je copie encore) :

Enfin pour nos 3 hommes, la peine est bien sûr la mise à mort.
Le jour de l'exécution, ils sont mis pieds nus, vêtus d'une chemise blanche et leur tête couverte par un voile noir. C'est le procédé pour les parricides.
Pour éviter que les hommes ne causent du souci, on les manipule encore en leur disant que juste devant l'échafaud, on fera l'annonce de leur grâce. Oui oui on y croit

On ne guillotine pas les hommes directement. D'abord on leur coupe une main avec une sorte de mini-guillotine ; ensuite on leur tranche la tête.
Tolleron, Carbonneau puis Plaignier y passent à tour de rôle, d'abord la main puis la tête.
Le journal gouvernemental Le Moniteur écrira :

La police veillait sur tous les mouvements et suivait jusqu'aux moindres traces de ces misérables et obscurs agitateurs. Tous ont été arrêtés en même temps, les tribunaux en feront prompte justice.
Ce sont, pour la plupart, des hommes de la dernière classe du peuple, des insensés QUI N'AVAIENT AUCUNS MOYENS D'EXÉCUTION, qui étaient bien convaincus de leur nullité, mais pour qui l'ordre et la tranquillité sont un tourment insupportable. Nous pouvons assurer dès aujourd'hui que cet obscur complot, dont la police A CONSTAMMENT TENU TOUS LES FILS, n'a jamais donné moindre alarme au gouvernement."
Comme vous pouvez le voir, le gouvernement ne s'en cachait même pas : la police a constamment tenu tous les fils de la société, et ces types n'avaient en réalité aucun moyen d'exécution, c'étaient juste trois pauvres types qui n'aimaient pas les Bourbons.
Quelles conclusions tirer de tout cela ? Evidemment, c'est que notre gouvernement ne ferait jamais un truc pareil. On a de la chance de vivre en République où nos élites sont gentilles et n'auraient jamais l'idée d'infiltrer des mouvements radicaux pour les pousser au crime, voyons c'est illégal ça
Au plaisir!
Citations :
@Pompokov
@Dagoth-Ur
@Yoneda
(Si vous voulez être cités dans ce genre de topic dites-le moi)
Super topic khey!
Encore une perfidie des royalistes
Longue vie aux martyrs de la liberté !
Encore une perfidie des royalistes
Longue vie aux martyrs de la liberté !
il y a 6 mois
Putaso
6 mois
Bonjour, mes chers kheyons.
(Ce topic est un résumé de ce vieux post de 2008 :
https://guillotine.1fr1.n[...]eron-carbonneau-plaignier)
Nous sommes en 1816. Révolution, Terreur de 1793, coup d'Etat de Napoléon, guerre contre l'Europe entière, glorieux Empire, défaite puis retour triomphal de l'Empereur pendant les 100 jours, puis enfin défaite finale à Waterloo...
La France vient de vivre une époque très troublée, peut être la période la plus folle de son histoire.
En 1816, Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, et en France c'est la Restauration. Retour du roi : c'est Louis XVIII qui gouverne. Mais sa légitimité est réduite à peau de chagrin. Difficile d'assumer le pouvoir après le passage de Napoléon Bonaparte.
Alors la monarchie va chercher à imposer son autorité par l'exemple. Il va donc trouver trois belles cobayes : les patriotes Tolleron, Carbonneau et Plaignier.
Ces trois hommes sont des simples artisans dans leur 30aine. Un ciseleur, un maître d'écriture (c'était une profession, écrire très bien avec une belle calligraphie) et un cambreur (un type qui cambrait les chaussures, en gros il tordait les chaussures pour leur donner forme).
Ces types se réunissent souvent en cabaret (autour d'une bière j'imagine) pour discuter de leur haine des Bourbons et de la monarchie. Au fil des jours, cette haine se transforme en conspiration. Ils décident de créer une société secrète : "Les patriotes de 1816". Cette société aurait pour but de promouvoir la révolte et de provoquer des insurrections. Ils parviennent à rallier plusieurs soutiens de Napoléon, quelques dizaines de personnes.
Problème : cette société secrète... n'est pas du tout secrète. Un agent secret du gouvernement, Scheltein (faux nom cocasse) découvre très vite les intentions des artisans et en fait part à ses supérieurs.
Néanmoins, au lieu d'arrêter cette conspiration, la police décide de l'infiltrer. L'agent Scheltein va donc s'infiltrer dans la société dès sa création. Scheltein aura la mission de pousser les trois hommes à la radicalité et au crime.
Et c'est ce qu'il fait. Il pousse les hommes à fabriquer et imprimer des milliers de cartes comportant un petit triangle en signature. Ces cartes portant la devise "UNION - HONNEUR - PATRIE" serviraient comme signe de ralliment en cas d'insurrection.
Ensuite il les pousse à rédiger un manifeste compromettant. Ce manifeste contient notamment la phrase suivante :
« Nous nous sommes empressés de prendre les mesures les plus sages et les plus certaines pour la chute entière des Bourbons. ».
Enfin, Scheltein va proposer à la société un plan : faire exploser la résidence du roi.
En effet, il dit avoir un plan des égoûts permettant d'accéder au Palais des Tuileries. Il propose de poser quelques barils de poudre stratégiquement afin de faire péter le Palais avec tous ses habitants à l'intérieur
Néanmoins, personne dans la société ne semble croire au plan de Scheltein, le mec allait un poil trop loin
C'est là qu'un ancien bonapartiste des 100 jours, Gonneau, vient au cabaret pour la première fois avec la société. Ce Gonneau voit très vite la supercherie et démasque immédiatement l'agent Scheltein comme un agent provocateur.
Fin de la partie pour l'agent secret. La police décide alors de passer à l'action : le lendemain, ils procèdent à l'arrestation de nos trois hommes ainsi que de 25 autres personnes. Ils font également plusieurs arrêts et perquisitions de tous ceux en lien de près ou de loin avec la société.
Tolleron, Carbonneau et Plaignier sont mis à l'écart de tous les autres et subissent des mauvais traitements par les policiers (coups, insultes, etc), pendant deux mois.
Suite à ces deux mois, le procès est enfin ouvert contre les "Patriotes de 1816". Les chefs d'accusation (je copie) :
"Non dénonciation de complot, distribution d'une proclamation contenant des provocations directes au renversement du gouvernement, distribution d'un signe de ralliement non autorisé par le roi et en outre pour Tolleron, Carbonneau et Pleignier complot et crime de lèse majesté."
Comme vous pouvez le voir, les manipulations de l'agent provocateur ont fonctionné à merveille. C'est grâce à lui que la justice a pu constituer un tel dossier contre ces gens.
Les accusés demanderont la comparution de ce Scheltein, en vain. Pas de bol, il est porté disparu, impossible de le trouver.
Le procès est bien sûr bidon. Les jurés sont sélectionnés d'avance.
Les juges prononcent donc plusieurs peines pour ces 28 personnes : Déportations, peines de prison, peine du carcan
La peine du carcan est une humiliation publique. Description (je copie encore) :
"Quatre jours après les exécutions, les condamnés au carcan sont exposés sur un échafaud, place du Palais de Justice. Chaque condamné est attaché à un poteau par des liens, un collier de métal lui enserre le cou, et un écriteau, où l'on peut lire nom, profession, domicile, peine cause de la condamnation est placé au dessus de sa tête. Selon le code pénal de 1810, les condamnés resteront fixés ainsi pendant une heure."
Enfin pour nos 3 hommes, la peine est bien sûr la mise à mort.
Le jour de l'exécution, ils sont mis pieds nus, vêtus d'une chemise blanche et leur tête couverte par un voile noir. C'est le procédé pour les parricides.
Pour éviter que les hommes ne causent du souci, on les manipule encore en leur disant que juste devant l'échafaud, on fera l'annonce de leur grâce. Oui oui on y croit
On ne guillotine pas les hommes directement. D'abord on leur coupe une main avec une sorte de mini-guillotine ; ensuite on leur tranche la tête.
Tolleron, Carbonneau puis Plaignier y passent à tour de rôle, d'abord la main puis la tête.
Le journal gouvernemental Le Moniteur écrira :
"Pendant qu'une poignée de factieux et de brigands cherchaient à révolutionner quelques communes des environs de Grenoble, des hommes, non moins insensés et non moins coupables, ourdissaient à Paris des complots dont le but était l'anarchie, le brigandage et le retour de l'exécrable régime de 1793.
La police veillait sur tous les mouvements et suivait jusqu'aux moindres traces de ces misérables et obscurs agitateurs. Tous ont été arrêtés en même temps, les tribunaux en feront prompte justice.
Ce sont, pour la plupart, des hommes de la dernière classe du peuple, des insensés QUI N'AVAIENT AUCUNS MOYENS D'EXÉCUTION, qui étaient bien convaincus de leur nullité, mais pour qui l'ordre et la tranquillité sont un tourment insupportable. Nous pouvons assurer dès aujourd'hui que cet obscur complot, dont la police A CONSTAMMENT TENU TOUS LES FILS, n'a jamais donné moindre alarme au gouvernement."
Comme vous pouvez le voir, le gouvernement ne s'en cachait même pas : la police a constamment tenu tous les fils de la société, et ces types n'avaient en réalité aucun moyen d'exécution, c'étaient juste trois pauvres types qui n'aimaient pas les Bourbons.
Quelles conclusions tirer de tout cela ? Evidemment, c'est que notre gouvernement ne ferait jamais un truc pareil. On a de la chance de vivre en République où nos élites sont gentilles et n'auraient jamais l'idée d'infiltrer des mouvements radicaux pour les pousser au crime, voyons c'est illégal ça
Au plaisir!
Citations :
@Pompokov
@Dagoth-Ur
@Yoneda
(Si vous voulez être cités dans ce genre de topic dites-le moi)
(Ce topic est un résumé de ce vieux post de 2008 :
Nous sommes en 1816. Révolution, Terreur de 1793, coup d'Etat de Napoléon, guerre contre l'Europe entière, glorieux Empire, défaite puis retour triomphal de l'Empereur pendant les 100 jours, puis enfin défaite finale à Waterloo...
La France vient de vivre une époque très troublée, peut être la période la plus folle de son histoire.
En 1816, Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, et en France c'est la Restauration. Retour du roi : c'est Louis XVIII qui gouverne. Mais sa légitimité est réduite à peau de chagrin. Difficile d'assumer le pouvoir après le passage de Napoléon Bonaparte.
Alors la monarchie va chercher à imposer son autorité par l'exemple. Il va donc trouver trois belles cobayes : les patriotes Tolleron, Carbonneau et Plaignier.
Ces trois hommes sont des simples artisans dans leur 30aine. Un ciseleur, un maître d'écriture (c'était une profession, écrire très bien avec une belle calligraphie) et un cambreur (un type qui cambrait les chaussures, en gros il tordait les chaussures pour leur donner forme).
Ces types se réunissent souvent en cabaret (autour d'une bière j'imagine) pour discuter de leur haine des Bourbons et de la monarchie. Au fil des jours, cette haine se transforme en conspiration. Ils décident de créer une société secrète : "Les patriotes de 1816". Cette société aurait pour but de promouvoir la révolte et de provoquer des insurrections. Ils parviennent à rallier plusieurs soutiens de Napoléon, quelques dizaines de personnes.
Problème : cette société secrète... n'est pas du tout secrète. Un agent secret du gouvernement, Scheltein (faux nom cocasse) découvre très vite les intentions des artisans et en fait part à ses supérieurs.
Néanmoins, au lieu d'arrêter cette conspiration, la police décide de l'infiltrer. L'agent Scheltein va donc s'infiltrer dans la société dès sa création. Scheltein aura la mission de pousser les trois hommes à la radicalité et au crime.
Et c'est ce qu'il fait. Il pousse les hommes à fabriquer et imprimer des milliers de cartes comportant un petit triangle en signature. Ces cartes portant la devise "UNION - HONNEUR - PATRIE" serviraient comme signe de ralliment en cas d'insurrection.
Ensuite il les pousse à rédiger un manifeste compromettant. Ce manifeste contient notamment la phrase suivante :
« Nous nous sommes empressés de prendre les mesures les plus sages et les plus certaines pour la chute entière des Bourbons. ».
Enfin, Scheltein va proposer à la société un plan : faire exploser la résidence du roi.
En effet, il dit avoir un plan des égoûts permettant d'accéder au Palais des Tuileries. Il propose de poser quelques barils de poudre stratégiquement afin de faire péter le Palais avec tous ses habitants à l'intérieur

Néanmoins, personne dans la société ne semble croire au plan de Scheltein, le mec allait un poil trop loin

C'est là qu'un ancien bonapartiste des 100 jours, Gonneau, vient au cabaret pour la première fois avec la société. Ce Gonneau voit très vite la supercherie et démasque immédiatement l'agent Scheltein comme un agent provocateur.
Fin de la partie pour l'agent secret. La police décide alors de passer à l'action : le lendemain, ils procèdent à l'arrestation de nos trois hommes ainsi que de 25 autres personnes. Ils font également plusieurs arrêts et perquisitions de tous ceux en lien de près ou de loin avec la société.

Tolleron, Carbonneau et Plaignier sont mis à l'écart de tous les autres et subissent des mauvais traitements par les policiers (coups, insultes, etc), pendant deux mois.
Suite à ces deux mois, le procès est enfin ouvert contre les "Patriotes de 1816". Les chefs d'accusation (je copie) :

Comme vous pouvez le voir, les manipulations de l'agent provocateur ont fonctionné à merveille. C'est grâce à lui que la justice a pu constituer un tel dossier contre ces gens.
Les accusés demanderont la comparution de ce Scheltein, en vain. Pas de bol, il est porté disparu, impossible de le trouver.
Le procès est bien sûr bidon. Les jurés sont sélectionnés d'avance.
Les juges prononcent donc plusieurs peines pour ces 28 personnes : Déportations, peines de prison, peine du carcan
La peine du carcan est une humiliation publique. Description (je copie encore) :

Enfin pour nos 3 hommes, la peine est bien sûr la mise à mort.
Le jour de l'exécution, ils sont mis pieds nus, vêtus d'une chemise blanche et leur tête couverte par un voile noir. C'est le procédé pour les parricides.
Pour éviter que les hommes ne causent du souci, on les manipule encore en leur disant que juste devant l'échafaud, on fera l'annonce de leur grâce. Oui oui on y croit

On ne guillotine pas les hommes directement. D'abord on leur coupe une main avec une sorte de mini-guillotine ; ensuite on leur tranche la tête.
Tolleron, Carbonneau puis Plaignier y passent à tour de rôle, d'abord la main puis la tête.
Le journal gouvernemental Le Moniteur écrira :

La police veillait sur tous les mouvements et suivait jusqu'aux moindres traces de ces misérables et obscurs agitateurs. Tous ont été arrêtés en même temps, les tribunaux en feront prompte justice.
Ce sont, pour la plupart, des hommes de la dernière classe du peuple, des insensés QUI N'AVAIENT AUCUNS MOYENS D'EXÉCUTION, qui étaient bien convaincus de leur nullité, mais pour qui l'ordre et la tranquillité sont un tourment insupportable. Nous pouvons assurer dès aujourd'hui que cet obscur complot, dont la police A CONSTAMMENT TENU TOUS LES FILS, n'a jamais donné moindre alarme au gouvernement."
Comme vous pouvez le voir, le gouvernement ne s'en cachait même pas : la police a constamment tenu tous les fils de la société, et ces types n'avaient en réalité aucun moyen d'exécution, c'étaient juste trois pauvres types qui n'aimaient pas les Bourbons.
Quelles conclusions tirer de tout cela ? Evidemment, c'est que notre gouvernement ne ferait jamais un truc pareil. On a de la chance de vivre en République où nos élites sont gentilles et n'auraient jamais l'idée d'infiltrer des mouvements radicaux pour les pousser au crime, voyons c'est illégal ça
Au plaisir!
Citations :
@Pompokov
@Dagoth-Ur
@Yoneda
(Si vous voulez être cités dans ce genre de topic dites-le moi)
Un tel complot prouve l'illégitimité du roi
Je vous aime tous
Tu ne fais pas exception
il y a 6 mois
Putaso
6 mois
Bonjour, mes chers kheyons.
(Ce topic est un résumé de ce vieux post de 2008 :
https://guillotine.1fr1.n[...]eron-carbonneau-plaignier)
Nous sommes en 1816. Révolution, Terreur de 1793, coup d'Etat de Napoléon, guerre contre l'Europe entière, glorieux Empire, défaite puis retour triomphal de l'Empereur pendant les 100 jours, puis enfin défaite finale à Waterloo...
La France vient de vivre une époque très troublée, peut être la période la plus folle de son histoire.
En 1816, Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, et en France c'est la Restauration. Retour du roi : c'est Louis XVIII qui gouverne. Mais sa légitimité est réduite à peau de chagrin. Difficile d'assumer le pouvoir après le passage de Napoléon Bonaparte.
Alors la monarchie va chercher à imposer son autorité par l'exemple. Il va donc trouver trois belles cobayes : les patriotes Tolleron, Carbonneau et Plaignier.
Ces trois hommes sont des simples artisans dans leur 30aine. Un ciseleur, un maître d'écriture (c'était une profession, écrire très bien avec une belle calligraphie) et un cambreur (un type qui cambrait les chaussures, en gros il tordait les chaussures pour leur donner forme).
Ces types se réunissent souvent en cabaret (autour d'une bière j'imagine) pour discuter de leur haine des Bourbons et de la monarchie. Au fil des jours, cette haine se transforme en conspiration. Ils décident de créer une société secrète : "Les patriotes de 1816". Cette société aurait pour but de promouvoir la révolte et de provoquer des insurrections. Ils parviennent à rallier plusieurs soutiens de Napoléon, quelques dizaines de personnes.
Problème : cette société secrète... n'est pas du tout secrète. Un agent secret du gouvernement, Scheltein (faux nom cocasse) découvre très vite les intentions des artisans et en fait part à ses supérieurs.
Néanmoins, au lieu d'arrêter cette conspiration, la police décide de l'infiltrer. L'agent Scheltein va donc s'infiltrer dans la société dès sa création. Scheltein aura la mission de pousser les trois hommes à la radicalité et au crime.
Et c'est ce qu'il fait. Il pousse les hommes à fabriquer et imprimer des milliers de cartes comportant un petit triangle en signature. Ces cartes portant la devise "UNION - HONNEUR - PATRIE" serviraient comme signe de ralliment en cas d'insurrection.
Ensuite il les pousse à rédiger un manifeste compromettant. Ce manifeste contient notamment la phrase suivante :
« Nous nous sommes empressés de prendre les mesures les plus sages et les plus certaines pour la chute entière des Bourbons. ».
Enfin, Scheltein va proposer à la société un plan : faire exploser la résidence du roi.
En effet, il dit avoir un plan des égoûts permettant d'accéder au Palais des Tuileries. Il propose de poser quelques barils de poudre stratégiquement afin de faire péter le Palais avec tous ses habitants à l'intérieur
Néanmoins, personne dans la société ne semble croire au plan de Scheltein, le mec allait un poil trop loin
C'est là qu'un ancien bonapartiste des 100 jours, Gonneau, vient au cabaret pour la première fois avec la société. Ce Gonneau voit très vite la supercherie et démasque immédiatement l'agent Scheltein comme un agent provocateur.
Fin de la partie pour l'agent secret. La police décide alors de passer à l'action : le lendemain, ils procèdent à l'arrestation de nos trois hommes ainsi que de 25 autres personnes. Ils font également plusieurs arrêts et perquisitions de tous ceux en lien de près ou de loin avec la société.
Tolleron, Carbonneau et Plaignier sont mis à l'écart de tous les autres et subissent des mauvais traitements par les policiers (coups, insultes, etc), pendant deux mois.
Suite à ces deux mois, le procès est enfin ouvert contre les "Patriotes de 1816". Les chefs d'accusation (je copie) :
"Non dénonciation de complot, distribution d'une proclamation contenant des provocations directes au renversement du gouvernement, distribution d'un signe de ralliement non autorisé par le roi et en outre pour Tolleron, Carbonneau et Pleignier complot et crime de lèse majesté."
Comme vous pouvez le voir, les manipulations de l'agent provocateur ont fonctionné à merveille. C'est grâce à lui que la justice a pu constituer un tel dossier contre ces gens.
Les accusés demanderont la comparution de ce Scheltein, en vain. Pas de bol, il est porté disparu, impossible de le trouver.
Le procès est bien sûr bidon. Les jurés sont sélectionnés d'avance.
Les juges prononcent donc plusieurs peines pour ces 28 personnes : Déportations, peines de prison, peine du carcan
La peine du carcan est une humiliation publique. Description (je copie encore) :
"Quatre jours après les exécutions, les condamnés au carcan sont exposés sur un échafaud, place du Palais de Justice. Chaque condamné est attaché à un poteau par des liens, un collier de métal lui enserre le cou, et un écriteau, où l'on peut lire nom, profession, domicile, peine cause de la condamnation est placé au dessus de sa tête. Selon le code pénal de 1810, les condamnés resteront fixés ainsi pendant une heure."
Enfin pour nos 3 hommes, la peine est bien sûr la mise à mort.
Le jour de l'exécution, ils sont mis pieds nus, vêtus d'une chemise blanche et leur tête couverte par un voile noir. C'est le procédé pour les parricides.
Pour éviter que les hommes ne causent du souci, on les manipule encore en leur disant que juste devant l'échafaud, on fera l'annonce de leur grâce. Oui oui on y croit
On ne guillotine pas les hommes directement. D'abord on leur coupe une main avec une sorte de mini-guillotine ; ensuite on leur tranche la tête.
Tolleron, Carbonneau puis Plaignier y passent à tour de rôle, d'abord la main puis la tête.
Le journal gouvernemental Le Moniteur écrira :
"Pendant qu'une poignée de factieux et de brigands cherchaient à révolutionner quelques communes des environs de Grenoble, des hommes, non moins insensés et non moins coupables, ourdissaient à Paris des complots dont le but était l'anarchie, le brigandage et le retour de l'exécrable régime de 1793.
La police veillait sur tous les mouvements et suivait jusqu'aux moindres traces de ces misérables et obscurs agitateurs. Tous ont été arrêtés en même temps, les tribunaux en feront prompte justice.
Ce sont, pour la plupart, des hommes de la dernière classe du peuple, des insensés QUI N'AVAIENT AUCUNS MOYENS D'EXÉCUTION, qui étaient bien convaincus de leur nullité, mais pour qui l'ordre et la tranquillité sont un tourment insupportable. Nous pouvons assurer dès aujourd'hui que cet obscur complot, dont la police A CONSTAMMENT TENU TOUS LES FILS, n'a jamais donné moindre alarme au gouvernement."
Comme vous pouvez le voir, le gouvernement ne s'en cachait même pas : la police a constamment tenu tous les fils de la société, et ces types n'avaient en réalité aucun moyen d'exécution, c'étaient juste trois pauvres types qui n'aimaient pas les Bourbons.
Quelles conclusions tirer de tout cela ? Evidemment, c'est que notre gouvernement ne ferait jamais un truc pareil. On a de la chance de vivre en République où nos élites sont gentilles et n'auraient jamais l'idée d'infiltrer des mouvements radicaux pour les pousser au crime, voyons c'est illégal ça
Au plaisir!
Citations :
@Pompokov
@Dagoth-Ur
@Yoneda
(Si vous voulez être cités dans ce genre de topic dites-le moi)
(Ce topic est un résumé de ce vieux post de 2008 :
Nous sommes en 1816. Révolution, Terreur de 1793, coup d'Etat de Napoléon, guerre contre l'Europe entière, glorieux Empire, défaite puis retour triomphal de l'Empereur pendant les 100 jours, puis enfin défaite finale à Waterloo...
La France vient de vivre une époque très troublée, peut être la période la plus folle de son histoire.
En 1816, Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, et en France c'est la Restauration. Retour du roi : c'est Louis XVIII qui gouverne. Mais sa légitimité est réduite à peau de chagrin. Difficile d'assumer le pouvoir après le passage de Napoléon Bonaparte.
Alors la monarchie va chercher à imposer son autorité par l'exemple. Il va donc trouver trois belles cobayes : les patriotes Tolleron, Carbonneau et Plaignier.
Ces trois hommes sont des simples artisans dans leur 30aine. Un ciseleur, un maître d'écriture (c'était une profession, écrire très bien avec une belle calligraphie) et un cambreur (un type qui cambrait les chaussures, en gros il tordait les chaussures pour leur donner forme).
Ces types se réunissent souvent en cabaret (autour d'une bière j'imagine) pour discuter de leur haine des Bourbons et de la monarchie. Au fil des jours, cette haine se transforme en conspiration. Ils décident de créer une société secrète : "Les patriotes de 1816". Cette société aurait pour but de promouvoir la révolte et de provoquer des insurrections. Ils parviennent à rallier plusieurs soutiens de Napoléon, quelques dizaines de personnes.
Problème : cette société secrète... n'est pas du tout secrète. Un agent secret du gouvernement, Scheltein (faux nom cocasse) découvre très vite les intentions des artisans et en fait part à ses supérieurs.
Néanmoins, au lieu d'arrêter cette conspiration, la police décide de l'infiltrer. L'agent Scheltein va donc s'infiltrer dans la société dès sa création. Scheltein aura la mission de pousser les trois hommes à la radicalité et au crime.
Et c'est ce qu'il fait. Il pousse les hommes à fabriquer et imprimer des milliers de cartes comportant un petit triangle en signature. Ces cartes portant la devise "UNION - HONNEUR - PATRIE" serviraient comme signe de ralliment en cas d'insurrection.
Ensuite il les pousse à rédiger un manifeste compromettant. Ce manifeste contient notamment la phrase suivante :
« Nous nous sommes empressés de prendre les mesures les plus sages et les plus certaines pour la chute entière des Bourbons. ».
Enfin, Scheltein va proposer à la société un plan : faire exploser la résidence du roi.
En effet, il dit avoir un plan des égoûts permettant d'accéder au Palais des Tuileries. Il propose de poser quelques barils de poudre stratégiquement afin de faire péter le Palais avec tous ses habitants à l'intérieur

Néanmoins, personne dans la société ne semble croire au plan de Scheltein, le mec allait un poil trop loin

C'est là qu'un ancien bonapartiste des 100 jours, Gonneau, vient au cabaret pour la première fois avec la société. Ce Gonneau voit très vite la supercherie et démasque immédiatement l'agent Scheltein comme un agent provocateur.
Fin de la partie pour l'agent secret. La police décide alors de passer à l'action : le lendemain, ils procèdent à l'arrestation de nos trois hommes ainsi que de 25 autres personnes. Ils font également plusieurs arrêts et perquisitions de tous ceux en lien de près ou de loin avec la société.

Tolleron, Carbonneau et Plaignier sont mis à l'écart de tous les autres et subissent des mauvais traitements par les policiers (coups, insultes, etc), pendant deux mois.
Suite à ces deux mois, le procès est enfin ouvert contre les "Patriotes de 1816". Les chefs d'accusation (je copie) :

Comme vous pouvez le voir, les manipulations de l'agent provocateur ont fonctionné à merveille. C'est grâce à lui que la justice a pu constituer un tel dossier contre ces gens.
Les accusés demanderont la comparution de ce Scheltein, en vain. Pas de bol, il est porté disparu, impossible de le trouver.
Le procès est bien sûr bidon. Les jurés sont sélectionnés d'avance.
Les juges prononcent donc plusieurs peines pour ces 28 personnes : Déportations, peines de prison, peine du carcan
La peine du carcan est une humiliation publique. Description (je copie encore) :

Enfin pour nos 3 hommes, la peine est bien sûr la mise à mort.
Le jour de l'exécution, ils sont mis pieds nus, vêtus d'une chemise blanche et leur tête couverte par un voile noir. C'est le procédé pour les parricides.
Pour éviter que les hommes ne causent du souci, on les manipule encore en leur disant que juste devant l'échafaud, on fera l'annonce de leur grâce. Oui oui on y croit

On ne guillotine pas les hommes directement. D'abord on leur coupe une main avec une sorte de mini-guillotine ; ensuite on leur tranche la tête.
Tolleron, Carbonneau puis Plaignier y passent à tour de rôle, d'abord la main puis la tête.
Le journal gouvernemental Le Moniteur écrira :

La police veillait sur tous les mouvements et suivait jusqu'aux moindres traces de ces misérables et obscurs agitateurs. Tous ont été arrêtés en même temps, les tribunaux en feront prompte justice.
Ce sont, pour la plupart, des hommes de la dernière classe du peuple, des insensés QUI N'AVAIENT AUCUNS MOYENS D'EXÉCUTION, qui étaient bien convaincus de leur nullité, mais pour qui l'ordre et la tranquillité sont un tourment insupportable. Nous pouvons assurer dès aujourd'hui que cet obscur complot, dont la police A CONSTAMMENT TENU TOUS LES FILS, n'a jamais donné moindre alarme au gouvernement."
Comme vous pouvez le voir, le gouvernement ne s'en cachait même pas : la police a constamment tenu tous les fils de la société, et ces types n'avaient en réalité aucun moyen d'exécution, c'étaient juste trois pauvres types qui n'aimaient pas les Bourbons.
Quelles conclusions tirer de tout cela ? Evidemment, c'est que notre gouvernement ne ferait jamais un truc pareil. On a de la chance de vivre en République où nos élites sont gentilles et n'auraient jamais l'idée d'infiltrer des mouvements radicaux pour les pousser au crime, voyons c'est illégal ça
Au plaisir!
Citations :
@Pompokov
@Dagoth-Ur
@Yoneda
(Si vous voulez être cités dans ce genre de topic dites-le moi)
la flicaille ne changera jamais ; cela dit la question des sociétés secrètes dans cette période est très intéressante, il y a une historienne du nom de Nathalie Petiteau qui a écrit un ouvrage qui s'appelle Les Français et l'Empire, utilisant des sources policières de l'époque, montrant que le Premier Empire se souciait énormément de l'opinion publique et bien entendu des forces politiques occultes qui pouvaient se rallier aux ennemis de la Révolution ou au contraire étaient des absolutistes d'une Révolution que Napoléon a voulu clore
Un point aussi, c'est que si la chute de Napoléon en 1814 a créé chez les Français une émotion diffuse et profonde qui inspirera le Romantisme en France et qui sera absorbé par d'autres peuples qui ont gardé des campagnes napoléonienne le besoin de "faire Nation", notamment les Allemands (bien que le pays n'existait pas à l'époque), la chute de Waterloo et ses conséquences territoriales ont fini par diviser les Français sur Napoléon Ier et son bilan, l'affect s'est brutalement interrompu en France et à une désillusion romantique a succédé une désillusion plus amère... Selon moi, ça explique une dépression, un ralentissement de la démographie et un retard dans de nombreux domaines que la France accuse depuis 1815
Ca explique la "nullité" ambiante chez ces groupes qui tentent de retrouver une certaine forme d'héroïsme et de contestation, avec lesquels les régimes successifs s'amusent cruellement ; mais on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs et la Restauration a du s'imposer brutalement à un pays qui a beaucoup changé depuis la loi des otages de 1793 et la fuite massive des émigrés
La France ne s'est pas relevée de cette plaie historique et malheureusement, il y a tant de leçons à tirer qui n'ont pas été compilées et il y a tant de traîtres qui oeuvrent encore à la mort de ce pays et sa dilution dans un bloc ; les élites françaises depuis restèrent ambigües avec les ennemis de la France, la bourgeoisie montante a vu une perte de fiabilité dans ce peuple et si la colonisation a été motivée par les intérêts de mauvaises personnes, elle a au moins eu le mérite de faire prendre l'air à une France qui avait besoin d'aventure
Une histoire en dent de scie

Un point aussi, c'est que si la chute de Napoléon en 1814 a créé chez les Français une émotion diffuse et profonde qui inspirera le Romantisme en France et qui sera absorbé par d'autres peuples qui ont gardé des campagnes napoléonienne le besoin de "faire Nation", notamment les Allemands (bien que le pays n'existait pas à l'époque), la chute de Waterloo et ses conséquences territoriales ont fini par diviser les Français sur Napoléon Ier et son bilan, l'affect s'est brutalement interrompu en France et à une désillusion romantique a succédé une désillusion plus amère... Selon moi, ça explique une dépression, un ralentissement de la démographie et un retard dans de nombreux domaines que la France accuse depuis 1815

Ca explique la "nullité" ambiante chez ces groupes qui tentent de retrouver une certaine forme d'héroïsme et de contestation, avec lesquels les régimes successifs s'amusent cruellement ; mais on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs et la Restauration a du s'imposer brutalement à un pays qui a beaucoup changé depuis la loi des otages de 1793 et la fuite massive des émigrés

La France ne s'est pas relevée de cette plaie historique et malheureusement, il y a tant de leçons à tirer qui n'ont pas été compilées et il y a tant de traîtres qui oeuvrent encore à la mort de ce pays et sa dilution dans un bloc ; les élites françaises depuis restèrent ambigües avec les ennemis de la France, la bourgeoisie montante a vu une perte de fiabilité dans ce peuple et si la colonisation a été motivée par les intérêts de mauvaises personnes, elle a au moins eu le mérite de faire prendre l'air à une France qui avait besoin d'aventure
Une histoire en dent de scie
il y a 6 mois
C'était très intéressant crayon
Recommence quand tu veux, j'adore ces petites histoires
Recommence quand tu veux, j'adore ces petites histoires
il y a 6 mois
la flicaille ne changera jamais ; cela dit la question des sociétés secrètes dans cette période est très intéressante, il y a une historienne du nom de Nathalie Petiteau qui a écrit un ouvrage qui s'appelle Les Français et l'Empire, utilisant des sources policières de l'époque, montrant que le Premier Empire se souciait énormément de l'opinion publique et bien entendu des forces politiques occultes qui pouvaient se rallier aux ennemis de la Révolution ou au contraire étaient des absolutistes d'une Révolution que Napoléon a voulu clore
Un point aussi, c'est que si la chute de Napoléon en 1814 a créé chez les Français une émotion diffuse et profonde qui inspirera le Romantisme en France et qui sera absorbé par d'autres peuples qui ont gardé des campagnes napoléonienne le besoin de "faire Nation", notamment les Allemands (bien que le pays n'existait pas à l'époque), la chute de Waterloo et ses conséquences territoriales ont fini par diviser les Français sur Napoléon Ier et son bilan, l'affect s'est brutalement interrompu en France et à une désillusion romantique a succédé une désillusion plus amère... Selon moi, ça explique une dépression, un ralentissement de la démographie et un retard dans de nombreux domaines que la France accuse depuis 1815
Ca explique la "nullité" ambiante chez ces groupes qui tentent de retrouver une certaine forme d'héroïsme et de contestation, avec lesquels les régimes successifs s'amusent cruellement ; mais on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs et la Restauration a du s'imposer brutalement à un pays qui a beaucoup changé depuis la loi des otages de 1793 et la fuite massive des émigrés
La France ne s'est pas relevée de cette plaie historique et malheureusement, il y a tant de leçons à tirer qui n'ont pas été compilées et il y a tant de traîtres qui oeuvrent encore à la mort de ce pays et sa dilution dans un bloc ; les élites françaises depuis restèrent ambigües avec les ennemis de la France, la bourgeoisie montante a vu une perte de fiabilité dans ce peuple et si la colonisation a été motivée par les intérêts de mauvaises personnes, elle a au moins eu le mérite de faire prendre l'air à une France qui avait besoin d'aventure
Une histoire en dent de scie

Un point aussi, c'est que si la chute de Napoléon en 1814 a créé chez les Français une émotion diffuse et profonde qui inspirera le Romantisme en France et qui sera absorbé par d'autres peuples qui ont gardé des campagnes napoléonienne le besoin de "faire Nation", notamment les Allemands (bien que le pays n'existait pas à l'époque), la chute de Waterloo et ses conséquences territoriales ont fini par diviser les Français sur Napoléon Ier et son bilan, l'affect s'est brutalement interrompu en France et à une désillusion romantique a succédé une désillusion plus amère... Selon moi, ça explique une dépression, un ralentissement de la démographie et un retard dans de nombreux domaines que la France accuse depuis 1815

Ca explique la "nullité" ambiante chez ces groupes qui tentent de retrouver une certaine forme d'héroïsme et de contestation, avec lesquels les régimes successifs s'amusent cruellement ; mais on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs et la Restauration a du s'imposer brutalement à un pays qui a beaucoup changé depuis la loi des otages de 1793 et la fuite massive des émigrés

La France ne s'est pas relevée de cette plaie historique et malheureusement, il y a tant de leçons à tirer qui n'ont pas été compilées et il y a tant de traîtres qui oeuvrent encore à la mort de ce pays et sa dilution dans un bloc ; les élites françaises depuis restèrent ambigües avec les ennemis de la France, la bourgeoisie montante a vu une perte de fiabilité dans ce peuple et si la colonisation a été motivée par les intérêts de mauvaises personnes, elle a au moins eu le mérite de faire prendre l'air à une France qui avait besoin d'aventure
Une histoire en dent de scie
Très intéressant ce livre, j'y jeterai un oeil
Que dire du reste... la Révolution et ses conséquences ont été un profond traumatisme pour les français, dont on ne s'est pas vraiment remis. C'est une histoire très difficile, avec trop de nuances. Il n'y a pas de grand méchant ni de grand gentil non plus, chaque camp a des bons arguments contre l'autre. Ce divorce français a probablement façonné la politique au niveau mondial, la division gauche/droite étant encore d'actualité et opposant deux camps irréconciliables en surface.
Il faut aussi noter qu'en s'imposant brutalement et injustement, le roi a finalement chuté en très peu de temps. Donc je ne crois pas que ça ait été la bonne solution.
Que dire du reste... la Révolution et ses conséquences ont été un profond traumatisme pour les français, dont on ne s'est pas vraiment remis. C'est une histoire très difficile, avec trop de nuances. Il n'y a pas de grand méchant ni de grand gentil non plus, chaque camp a des bons arguments contre l'autre. Ce divorce français a probablement façonné la politique au niveau mondial, la division gauche/droite étant encore d'actualité et opposant deux camps irréconciliables en surface.
Il faut aussi noter qu'en s'imposant brutalement et injustement, le roi a finalement chuté en très peu de temps. Donc je ne crois pas que ça ait été la bonne solution.
Au plaisir ~
il y a 6 mois
Très intéressant ce livre, j'y jeterai un oeil
Que dire du reste... la Révolution et ses conséquences ont été un profond traumatisme pour les français, dont on ne s'est pas vraiment remis. C'est une histoire très difficile, avec trop de nuances. Il n'y a pas de grand méchant ni de grand gentil non plus, chaque camp a des bons arguments contre l'autre. Ce divorce français a probablement façonné la politique au niveau mondial, la division gauche/droite étant encore d'actualité et opposant deux camps irréconciliables en surface.
Il faut aussi noter qu'en s'imposant brutalement et injustement, le roi a finalement chuté en très peu de temps. Donc je ne crois pas que ça ait été la bonne solution.
Que dire du reste... la Révolution et ses conséquences ont été un profond traumatisme pour les français, dont on ne s'est pas vraiment remis. C'est une histoire très difficile, avec trop de nuances. Il n'y a pas de grand méchant ni de grand gentil non plus, chaque camp a des bons arguments contre l'autre. Ce divorce français a probablement façonné la politique au niveau mondial, la division gauche/droite étant encore d'actualité et opposant deux camps irréconciliables en surface.
Il faut aussi noter qu'en s'imposant brutalement et injustement, le roi a finalement chuté en très peu de temps. Donc je ne crois pas que ça ait été la bonne solution.
je ne sais pas si tu te rappelles, j'avais écrit une notice sur la régénération de l'armée française au lendemain de Waterloo ; d'anciens officiers de l'Empire ont été recyclés, bien que les émigrés ont été favorisés dans les rôles-cadres. Napoléon a fait de même en abolissant la loi des otages et en ménageant les émigrés qui revenaient en France, notamment en rendant ses biens à l'aristocratie (si tant est que ceux-ci n'eurent pas été vendus). L'aboutissement de cette guérison a notamment été la campagne victorieuse en Espagne pour remettre un Roi sur le trône dans les années 1820
Comme quoi, le régime peut être doux ou cruel selon ta condition, en tout cas ce ne fut probablement pas un si mauvais calcul, même si je ne suis pas d'accord avec ce genre de méthodes sur les petites gens, mais le peuple de Paris pourtant si revendicatif, s'est tenu à carreau jusqu'en 1830

Comme quoi, le régime peut être doux ou cruel selon ta condition, en tout cas ce ne fut probablement pas un si mauvais calcul, même si je ne suis pas d'accord avec ce genre de méthodes sur les petites gens, mais le peuple de Paris pourtant si revendicatif, s'est tenu à carreau jusqu'en 1830

il y a 6 mois
Super topic khey!
Encore une perfidie des royalistes
Longue vie aux martyrs de la liberté !
Encore une perfidie des royalistes
Longue vie aux martyrs de la liberté !
clef il y a aujourd'hui un espace politique pour une combinaison entre Egalité de principe et Autorité ; le Roi de l'Ancien Régime avait ce pouvoir et cette image là, puis un dictateur n'est pas très loin d'un monarque en ce sens, à ceci près peut-être que le Monarque doit être accepté par son aristocratie là où le dictateur a besoin de représentants du peuple voire du peuple lui-même, mais ce n'est plus un sujet à l'heure actuelle, où la bourgeoisie a succédé à l'aristocratie avec ses valeurs pécuniaires et singe à son tour le modèle féodal et que le peuple se retrouve un peu seul face à ses choix et ses dirigeants
Un roi en France aujourd'hui peut tout à fait convenir, le seul problème réside dans son élection et encore ; il y a tant à gagner à avoir un dirigeant qui reste sur le long terme, seul face à son peuple et qui transmettra sa sagesse à ses descendants, plutôt que d'avoir des petits carriéristes accompagnés par l'Etat profond d'une autre puissance pour 5 ans...

Un roi en France aujourd'hui peut tout à fait convenir, le seul problème réside dans son élection et encore ; il y a tant à gagner à avoir un dirigeant qui reste sur le long terme, seul face à son peuple et qui transmettra sa sagesse à ses descendants, plutôt que d'avoir des petits carriéristes accompagnés par l'Etat profond d'une autre puissance pour 5 ans...

il y a 6 mois
Un tel complot prouve l'illégitimité du roi
Faux, ça démontre juste la tendance pousse au crime des agent de police en infiltration.
Leur immoralité intrinsèque employé pour faire des prises, monter en grade et non enquêter objectivement.
Leur immoralité intrinsèque employé pour faire des prises, monter en grade et non enquêter objectivement.
il y a 6 mois
Super topic khey!
Encore une perfidie des royalistes
Longue vie aux martyrs de la liberté !
Encore une perfidie des royalistes
Longue vie aux martyrs de la liberté !
M'ouais mais ne nous mentons pas, un régime, quelqu'il soit, fera TOUT pour maintenir son pouvoir
Les purges Staliniennes et les procès de Moscou existent
Attention, je ne condamne pas mais les coups de force autoritaires ne sont pas exclusifs aux monarchies
La République Française en est un bon exemple
Les purges Staliniennes et les procès de Moscou existent
Attention, je ne condamne pas mais les coups de force autoritaires ne sont pas exclusifs aux monarchies
La République Française en est un bon exemple
"Vivre c'est combattre et combattre c'est vivre"
il y a 6 mois
M'ouais mais ne nous mentons pas, un régime, quelqu'il soit, fera TOUT pour maintenir son pouvoir
Les purges Staliniennes et les procès de Moscou existent
Attention, je ne condamne pas mais les coups de force autoritaires ne sont pas exclusifs aux monarchies
La République Française en est un bon exemple
Les purges Staliniennes et les procès de Moscou existent
Attention, je ne condamne pas mais les coups de force autoritaires ne sont pas exclusifs aux monarchies
La République Française en est un bon exemple
L’autoritarisme n’est pas propre à la monarchie effectivement et il suffit d’aller manifester en France pour s’en rendre compte assez vite
il y a 6 mois
La police royale en mode "il y a des patriotes qui en ont marre du roi mes issous ?
"
il y a 6 mois
Faux, ça démontre juste la tendance pousse au crime des agent de police en infiltration.
Leur immoralité intrinsèque employé pour faire des prises, monter en grade et non enquêter objectivement.
Leur immoralité intrinsèque employé pour faire des prises, monter en grade et non enquêter objectivement.
bien sûr, le policier n'a reçu aucun ordre, le policier est tout seul, le policier ne fait aucun rapport
t'as raison, en fait le policier c'est un mercenaire qui n'a rien à voir avec l’État
t'as raison, en fait le policier c'est un mercenaire qui n'a rien à voir avec l’État
Je vous aime tous
Tu ne fais pas exception
il y a 6 mois