[PHILO-GNOSE] La source du malheur

Vous êtes malheureux car vous n’êtes pas, vous êtes votre moi.

Explication :

La source de votre malheur réside dans la souffrance. Je parle de la souffrance au sens que donne le bouddhisme ; "dukkha" qui est définie comme une soif, une insatisfaction par rapport au monde, un désir d’aller plus loin que la simple vie.

Cette souffrance provient de la dualité entre votre moi et la transcendance.
La transcendance dit « Je suis ». Cela correspond au principe de l’Unité primordiale au-delà de toute contradiction, elle incarne la « paix de l’Etre divin ».

Cependant, quand la conscience de l’homme se trouve dans l’état naturel (entendu comme opposé au principe suprahumain), l’homme ne dit plus « je suis » mais « je suis moi ».

Ce moi est le centre de la conscience humaine et forme ainsi une identité bien déterminée. Greffé à l’individu, le moi veut à tout prix avoir le monopole de la conscience et il pose de facto le principe divin (la transcendance) comme un Toi, comme quelque chose qui est extérieur à l’individu.
-->Le principe de l’Unité parfaite est perdue, le moi invente la dualité sujet-objet.

Cette illusion de la dualité provoquée par le moi fait que nous percevons le monde par antinomies : opposition entre le moi et le monde, entre la nature et l’esprit, le passé et le futur, etc.

Le moi n’accepte aucun entre-deux, pour lui tout ce qui n’est pas concret d’un point de vue matérialiste n’existe pas vu qu’il ne conçoit la vie que sous forme d'opposition.


« je suis moi » réalité naturaliste voilée par les illusions du moi
« Je suis » réalité vraie qui n’est pas de ce monde

Même si le moi construit sa vision du monde sur une illusion provenant de son potentiel fini, il n’en est pas inutile pour autant. En effet, pendant cette fin de Kali Yuga la pensée matérialiste s’est tellement incrustée dans l’esprit des individus qu’il est nécessaire de développer une personnalité propre au côté de la dimension de la transcendance.

Je up

Je continue demain sur les tendances permettant à la croissance de l'esprit humain

Les deux tendances :

L’étonnement :
L’étonnement survient de la conscience de la tête. Il s’agit de se questionner sur la nature des choses qui nous entourent tout en ne faisant pas intervenir notre moi. Par exemple : « Qu’est-ce que ceci ? Quel est le rapport entre ces choses ? » De cette manière, nous pouvons avoir un rapport dépersonnalisé avec l’objet, nous cherchons la connaissance objective.


La souffrance :
Ici c’est le cas inverse, celle de la conscience du cœur. La souffrance de notre être fait intervenir directement le moi dans le processus de connaissance. Nous ne pensons plus l’objet en tant quel, mais comme ce qu’il peut nous apporter ou nous enlever. L’objet revêt quelque chose de différent et nous permet de creuser plus en profondeur notre intériorité.


Ces deux tendances doivent fonctionner de manière complémentaire. D'abord, l'étonnement apparaît, symbolisant nos débuts dans le monde. Après une soif de plus-que-vie se manifestera donnant vie à la souffrance et pour terminer, l'homme ressentira la souffrance de ses pairs ce qui le fera revenir à la première tendance.

J’ai screen pour lire plus tard

J'ai fini pour ce premier essai. N’hésitez pas à faire des critiques que ce soit sur le fond ou la forme, je prends tout

Oui rejoindre le principe de l'Unité

Ça a été le but de toutes les religions et traditions sérieuses de faire revenir l'homme à son Etre primordial. Maintenant, c'est plus difficile car nous sommes seuls. A nous de trouver notre propre voie spirituelle qui nous convient le mieux, j'en ferai un topic prochainement sur ce thème.

Très intéressant.

L'illusion de cette dualité nous étant inculquée dès le plus jeune age, il faut apprendre a ré-apprendre, comme un bébé qui fait ses premiers pas, mais cela sera de plus en plus dur avec l'age, tant ces patterns seront intégrés à notre vision du monde et tant notre souffrance biaisera celle ci. Sans parler du fait que tout autour de nous, la société, nos proches, nous conduisent inexorablement vers cette finalité qui semble unique. Sortir de cette souffrance c'est déjà la reconnaître et l'accepter, ce qui peut paraitre futile si on ne voit pas ce qu'il y a derrière.
L'Homme est à la fois Un et Tout, c'est l'ensemble des ces individualités qui constituent l'Humanité.

Donc le fait de chercher quelque chose de supérieur, transcendant provoque et accentue la séparation avec le divin puisqu'il implante l'idée que nous serions quelque chose de différent du reste de l'Univers, nous serions ce fameux moi.

Et plus on cherche à aller vers le divin avec une mauvaise méthode plus on renforce ce moi. Mais comme notre monde du Kali yuga nous obligé à sur développer ce moi, d'une manière ou d'une autre il faudra se servir de celui-ci pour abolir la séparation qui s'est créée.

Un peu comme pour le yoga où il ne faut pas chercher à plier le corps de force ou encore de se fixer un objectif mais juste tenter de faire sans passion la posture en laissant le corps la prendre par lui-même il faut tendre vers le divin sans forcer en laissant le moi reprendre sa place qui n'est juste que l'ensemble des dispositifs de traitement des informations de notre véhicule terrestre.

C'est ça ?

Exact, bonne synthèse

L'auteur, tu es croyant ? Si oui, quelle croyance/religion ?

Ca serait cool que tu parle de l'origine de cette souffrance car je pense que quand on est enfant on sait tout ca mais on l'oublie en grandissant.

Oui après tu peux toujours essayer d'écarter ton moi et vivre en ascète mais ça nécessite des conditions matérielles que pas tout le monde a.

Et pour le yoga, celui qui est adapté pour le Kali Yuga enseigne que c'est le corps par le biais des asanas qui arrive à modifier ton état mental.

Tu parles de la dukkha ou d'autre chose ?

Oui la dukkha, qui pour moi est générée par la vision du monde qu'on force sur nous dans la société "moderne". Je veux bien ton avis la dessus

En me relisant je comprends que mes propos peuvent prêter à confusion. Mais c'est normal car même si nous discutions en face à face ce serait déjà difficile de transmettre quelque chose qui se ressent avant tout.

Quand mon mental commence à dérouler ses idées je me concentre sur ma respiration, brièvement, pour couper cette suite de pensée. Je fais ce que j'ai à faire sans forcer et sans réfléchir à moi qui fait l'action mais juste à l'action. J'attends l'inspiration divine en lui laissant toute la place possible. Pour l'instant j'ai beaucoup plus de sérénité qu'avant et c'est tout. Je reste prêt, je ne force rien et parfois ça ne marche pas mais la sérénité revient toujours.

La dukkha est inséparable du bouddhisme ancien, autant faire le sujet directement sur cette tradition ça me semble plus approprié

Il n'empeche que le concept de la dukkha peut s'appliquer a notre souffrance actuelle ? Tu parle toi meme de notre malheur actuel au debut de ton essai