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Alain Meyers, La dictature néo-communiste (Pages 57-59)
« Fin 1965, des campagnes de presse dénoncent les milieux intellectuels et artistiques qui sont sévèrement critiqués pour « révisionnisme ». Ces attaques contre les milieux de la « culture » vont donner le nom à cette nouvelle phase du communisme chinois qui commence en 1966 : la « Révolution culturelle ». Pour réaliser cette révolution, Mao va s’appuyer sur la jeunesse étudiante fanatisée : on les appellera les Gardes rouges. Ce sont eux qui vont se déchaîner contre les « ennemis de la Révolution », en brandissant le « Petit Livre rouge » (reprenant les « pensées » du « Grand Timonier »).
Mao va aussi utiliser Mme Mao (sa quatrième femme en réalité) : Jiang Qing, une ancienne actrice frustrée parce qu’elle était méprisée par les cadres supérieurs du Parti insatisfaite sexuellement – Mao préférait satisfaire ses importants besoins sexuels dans son harem de jeunes filles… – et paranoïaque. Cette dernière va s’efforcer d’éradiquer toute manifestation « petite bourgeoise » et « féodale » dans les arts. En fait, c’est toute la culture traditionnelle chinoise qu’elle va essayer de liquider en tant que dictatrice de la culture. De son côté, Mao incitait les étudiants à critiquer et à attaquer leurs enseignants et leurs idées « bourgeoises ». Et les jeunes Gardes rouges vont entendre cet appel et se déchaîner en brutalisant et même en tuant les « droitiers », les « révisionnistes » et les « petits bourgeois ». Il était dangereux de posséder des livres en Chine au cours de l’été 1966. Si les Gardes rouges en trouvaient et s’ils n’avaient pas l’heur de plaire aux directives du Pouvoir, leurs propriétaires pouvaient être rossés et torturés, voire tués ! Parfois, on les traînait dans des salles de tortures improvisées où on les torturait à mort… La Chine sombrait dans le chaos. De nouveau, le sang coulait. Ceux qui n’étaient pas tués étaient humiliés en public et traînés dans la boue, au sens figuré mais aussi au sens propre, devant leurs proches. Des professeurs étaient ridiculisés par leurs élèves, des artistes exhibés devant des foules haineuses qui leur crachaient dessus ou les rouaient de coups. Nombreux furent ceux qui se suicidèrent. On détruisit aussi des trésors de l’art traditionnel chinois au nom de la « grande révolution culturelle prolétarienne ». Des temples bouddhistes furent détruits ou fortement endommagés. On enleva des briques de la Grande Muraille de Chine pour construire des porcheries. Même la tombe de Confucius subit des attaques des Gardes rouges… Au même moment, en Occident, de nombreux « intellectuels » avaient un orgasme cérébral lorsqu’on leur parlait de la Chine maoïste, considérée comme un modèle pour « Humanité progressiste »… Et les étudiants de Mai 68 exhibaient des portraits de Staline et de Mao et traitaient le Général de Gaulle de « fasciste »… »
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