Ce sujet a été résolu
Bonsoir, mes chers kheyons.
Pourquoi je m'intéresse à ce film ?

Parce que ce film est un reflet presque parfait de notre société. Ce n'était sûrement pas l'intention de Scorsese, mais c'est bel et bien le résultat. En décortiquant cette oeuvre, on comprendra beaucoup de choses à propos de nous-mêmes : nos rêves, nos fantasmes, nos ambitions, nos peurs. Mais aussi sur le fonctionnement de l'économie.
Alors ceux qui vont lire, veuillez m'accompagner dans ce petit voyage à travers le Loup de Wall Street.

@Cotyledon (je me permets de te citer)
@sir_richnous (j'espère que ça te plaira)
Musique du topic :
~ Préambule : Distinction entre les capitalistes et les marchands ~
Il y a une grande différence entre un capitaliste et un marchand. La façon la plus simple de l'exprimer est la suivante :


Voilà, vous comprenez qu'ils sont à des niveaux différents. Oui, ce sont tous les deux des commerçants au fond, mais ils ne sont pas du tout dans le même business.

Ici, on va parler exclusivement des marchands. Je vais aussi employer le mot "commerçant" pour dire "marchand", même si techniquement il ne faudrait pas mais bon c'est mon topic.

~ Partie 1 : Le Loup ~
Commençons par remarquer qu'il s'agit bien d'un loup. Pas un mouton, pas une brebis, mais l'exact inverse : un loup, un prédateur. Et l'image du loup évoque la solitude : le loup solitaire. Jordan Belfort est constamment entouré de gens, on a comme l'illusion qu'il a beaucoup d'amis. Mais en réalité il est seul du début à la fin.

L'image du début du topic vous met la puce à l'oreille aussi. Jordan est en premier plan, pendant que derrière lui se déroule un chaos, un bordel sans nom. Mais il est seul et regarde la caméra, il nous regarde nous. Cette impression de solitude est renforcée par le fait qu'ils nous parle directement pendant le film, c'est lui le narrateur.

Or il y a forcément une distance entre le narrateur et les personnages de l'histoire. Le narrateur est à l'écart des autres.

Le film commence par une pub de Straton Oakmont, dont l'argument principal de vente est le suivant :
"Le monde de la Finance est très dangereux, y aller seul n'est pas sûr. Avec nous, vous ne serez pas seuls, vous serez accompagnés, protégés".
Comme tout bon escroc, Jordan vendait ce qu'il n'avait pas : des véritables amis, des gens de confiance, des gens pour le protéger.

Généralement, il y a un grand sentiment de solitude à travers le film. On n'a pas l'impression que Jordan parle à des vrais humains, qu'il a des vraies discussions. Tout est spectacle, rigolade, vente, commerce, escroquerie, obscenité après obscénité.
Sauf quelques passages, et notamment quand il parle avec son père :

Notez le silence, pas de musique. La tranquillité de la discussion, la sincérité. C'est un oasis dans le désert d'obscénité du film, l'un des seuls moments où le loup a quelqu'un à qui parler, quelqu'un qui n'est pas un client, un employé, un associé, un partenaire commercial, un agent du FBI... Quelqu'un d'humain, de vrai.

De nos jours, tout le monde veut être un Loup. Tout le monde veut être le prédateur milliardaire, personne ne veut être un mouton. C'est perçu comme une insulte : t'es un mouton, t'es un pigeon, une proie, une victime qui se fait baiser.

Je crois qu'on peut faire un lien entre les problèmes de solitude et ce désir d'être un loup. Les gens se demandent "pourquoi je suis si seul, pourquoi personne ne me comprends?"


Ici je me permets de reprendre un topic du khey @Perner :
C'est exactement ce qu'il faut faire pour avoir des amis.

Or évidemment, c'est tout le contraire de ce que fait Jordan. C'est un marchand, il est là pour prendre le plus possible.
La solitude de Jordan est très bien montrée dans cette scène (cliquez sur les images pour bien les voir, et désolé pour la qualité horrible) :


On dirait un Célestin dans une soirée.
(Partie 1/5) topic en kit vous allez faire quoi
Au plaisir ~
il y a 2 ans
~ Partie 2 : La morale du marchand ~
Ce film nous explique aussi la morale du marchand de façon très claire. Or c'est important de comprendre, parce que toute notre société est infectée par cette morale. Tous les aspects de la vie ont été contaminés par la morale du marchand, du commerçant. Attention, cette mentalité n'est pas 100% mauvaise, y'a du bon aussi. Mais clairement, ses aspects négatifs se font de plus en plus sentir.

Voyons ce que le Loup de Wall Street nous raconte, point par point.

Point 1 : Le son de l'argent ?
Au début, quand Jordan fait du trading pour la première fois, il dit :

Et c'est quoi le bruit de l'argent, le son de l'argent ? L'obscénité. La vulgarité. Les insultes. Les cris, les singeries.

C'est précisément ce que devient notre monde. Tout le monde est en permanence dans l'obscénité et la vulgarité.

Le style, la classe, le raffinement est perçu comme un truc de snob, un truc d'arriéré. Pour être "moderne" il faut être vulgaire, faire des blagues déplacées, gueuler, être un peu un singe, une bête de foire. Il faut faire le bruit de l'argent. C'est comme ça que les commerçants communiquent entre eux, ce qui peut se comprendre :








Maintenant, il nous suffit d'inverser ces 4 éléments pour obtenir ce que notre monde n'est PAS, ce qu'il nous manque :




Point 2 : De la cocaïne et des putes
Comment supporter la vie d'un marchand ?


Vous avez compris, c'est une métaphore pour désigner : les drogues, les femmes, le plaisir instantanné en général.
En effet, le marchand ne produit rien, ne crée rien. Il n'ajoute aucune valeur réelle à la société. Il est inutile et en plus il baise les autres. Il n'y a rien de noble dans ce qu'il fait, et pourtant c'est lui qui s'enrichit le plus. Comment supporter cette vérité que tous les vrais marchands savent pertinemment ?


C'est évidemment la situation actuelle de beaucoup de gens. Comment supporter son existence minable ? Par la drogue, au sens large. Tiktok peut être considéré comme une drogue, le porno aussi.

Et pour un marchand c'est normal, parce que c'est nécessaire. Hanna insiste : il ne le fait pas par simple "plaisir", mais par besoin.

Ici je voudrais parler de quelque chose qui m'inquiète, un phénomène très présent aux USA mais qui existe en France également, et s'intensifie. C'est la prescription systématique de médicaments. Tu te sens un peu triste, un peu déprimé ?


Cette idée que notre bonheur serait à 100% régulé par des composants chimiques dans notre corps prédomine aujourd'hui aux USA et de plus en plus ici. On nous réduits à des bouts de chair, à des animaux qu'il faut droguer pour qu'ils continuent à être performants. C'est une idée qui correspond parfaitement aux marchands, à la mentalité commerciale. Alors oui, je suis très sceptique de la science, parce qu'on reconnaît un arbre à ses fruits et le résultat que ces "avancées" scientifiques sont en train de produire est inquiétant.

Point 3 : Les deux clés du succès du marchand
Hanna nous délivre les deux clés pour réussir en tant que commerçant :




Point 4 : Fuck the clients
Les marchands disent souvent que le...
Que le client est roi
Ca peut paraître ridicule, mais il faut comprendre pourquoi on dit ça.

Le client est un roi par rapport aux marchands. Le roi a la toute puissance, sans lui le marchand n'est rien. En économie, la demande dirige l'offre et il n'y a rien de plus logique. Sans clients, il n'y a pas de commerce.

Jordan commence par proposer la chose suivante : on peut tous les deux se faire de l'argent, et tous les deux repartir satisfaits. Il n'a absolument rien compris à la loi fondamentale de l'échange : le déséquilibre. L'échange est forcément un déséquilibre. Echanger 1€ contre 1€ serait un business parfaitement équilibré, mais il n'aurait aucun sens, ça serait inutile. Dans l'échange il y a toujours un déséquilibre, toujours et sans exception.
Traduction : dans un échange, il y a toujours une partie qui se fait baiser.
Mais il y a un autre problème de logique. Jordan oublie que lui, il ne produit rien, il ne sert à rien. Les clients n'ont aucunement besoin de lui pour survivre et prospérer. Alors ce qu'il propose n'a aucun sens : personne ne va accepter de s'associer avec un inutile, c'est un non-sens. C'est pour cette raison que le marchand doit arnaquer, manipuler pour que le client morde à l'hameçon.
La seule différence entre un marchand et un escroc, c'est que l'escroc est un excellent marchand. Il réussit à vendre ce qu'il n'a pas, soit le rêve de tout commerçant.
Point 5 : Keep the clients on the Ferris wheel, Every decade, every goddamn century
La Ferris wheel est la roue panoramique, une très grande roue, symbolisant la boucle mais aussi l'amusement.
J'ai été très méchant avec les marchands, mais il faut aussi souligner quelque chose. Si les clients mordent à l'hameçon, finalement c'est qu'ils le veulent un peu. L'image de la roue dans la parc d'attractions est parfaite. Le client a besoin de se distraire, de s'amuser, de rêver, d'échapper un peu à sa condition. On se souvient que le client c'est celui qui produit, celui qui construit. Donc il a nécessairement besoin de se relaxer de temps à autre, et les marchands sont là pour ça.
Les commerçants se croient très malins de maintenir les clients dans une boucle permanente, mais au fond... c'était si difficile que ça ?
Les gens aiment se bercer d'illusions, ils aiment qu'on leur vende du Fugazi. Même ici, la demande dirige l'offre. Si tout le monde était pragmatique, terre à terre et sérieux, les Brokers disparaîtraient. En réalité, tout le monde est accro à l'illusion, au mensonge, au Fugazi. Name of the game.
(Partie 2/5)
Au plaisir ~
il y a 2 ans
~ Partie 3 : La liberté pour les marchands, l'anti-French dream ~
Bon j'ai assez craché sur les commerçants, il est temps de leur laisser respirer un peu.

L'un des points positifs des marchands, sinon le principal, c'est qu'ils ont un concept de la Liberté très séduisant. En fait, un concept qui s'oppose frontalement au terrible French dream.

La musique de ce topic parle de ça.

"And it seems such a waste of time
If that's what it's all about
Mama, if that's movin'up then I'm moving out"
On a deux visions qui s'opposent frontalement, dans un COMBAT A MORT : la vision de MAMAN, et la vision de ANTHONY, mais ça pourrait être Célestin, ou Jordan Belfort.
MAMA : "Anthony écoute-moi, va bosser, achète une maison à crédit, fait des enfants, respecte la loi, et après 45 ans t'auras ta retraite"
ANTHONY : "Attends, attends un peu. Je bosse tous les jours comme une petite soumise pour avoir cette vie médiocre, cette vie de fiotte ? Si c'est ça réussir dans la vie, si c'est ça être un homme responsable et accompli, alors je vais sortir de ça, je vais quitter le jeu. I'm moving out".
Vous constaterez que la vision d'Anthony est très présente de nos jours : concrètement tout le monde en a marre du système, on a tous envie de faire autre chose

Ce concept est très cher aux marchands. Les marchands détestent l'autorité (quand l'autorité s'adresse à eux, quand c'est eux qui se font choper). Pourquoi ? Parce que l'autorité représente la limite, la raison. Et le marchand, qui veut s'enrichir à l'infini, déteste par dessus-tout les limites.

Le French dream est par définition une vie encadrée, délimitée.

Bien entendu les commerçants, et la mentalité commerciale en général va fortemnet s'opposer à cela. Les commerçants vont promouvoir une vie d'excès, de prise de risques, de tenter la fortune, le hasard, une vie plus relâchée. Et soyons honnêtes : putain si ça fait du bien.

Le petit salaire, la petite magalax 3/10 le petit labrador, le pare-sol reine des neiges ça va deux minutes

Au bout d'un moment il faut avoir des couilles, sortir de sa condition misérable, croquer la vie à pleines dents comme on dit


L'autorité, l'ordre, la stabilité c'est bien, mais si la vie se résumait à ça on serait misérables.

Et je vais aller plus loin, et dire quelque chose d'assez atypique. On a tendance à dire, surtout parmi les droitards, qu'aujourd'hui il y a un énorme manque d'ordre, d'autorité et de stabilité. On a l'impression que le monde est chaotique, que rien n'est bien ordonné, que c'est le bordel.

Je pense le contraire. On vit une époque de sclérose, une stabilité insupportable. Tout est un ordre, le problème c'est que c'est un ordre immonde, un ordre de MERDE. Le Loup de wall street est finalement une espèce de rêve, LE rêve, LA fantaisie du lambda en 2023.

Et oui, j'ai bien parlé d'un ordre. Le fameux NWO, je pense qu'il faudrait lui trouver un autre nom ; parce qu'il n'est pas nouveau, ça fait longtemps qu'il est là ce bâtard.

Mais alors, comment ça se fait si on vit dans une société marchande ? Comment il peut avoir cet ordre sclérosant dans une société dont la mentalité est marchande ?
Hé bien, le truc c'est que quand TOUT LE MONDE essaye d'échapper au système... le système s'adapte. Concrètement, le système a parfaitement compris comment écraser toute volonté d'écart, tout désir de "movin'out" est détruit dans l'oeuf. C'est l'histoire de Jordan Belfort et de l'agent du FBI, qui incarne le Pouvoir.
Bref... remercions les marchands d'apporter un peu de liberté, un peu d'air frais, un peu de Fugazi dans nos vies misérables.

(Partie 3/5)
Au plaisir ~
il y a 2 ans
~ Partie 4 : Le Loup de wall street ~
L'agent appelle Jordan "little man", petit homme.

C'est là où on réalise quelque chose. Jordan a toujours été, et restera toujours, un petit homme, un prolo, un célestin... un mouton. Mais c'est un mouton qui se prend pour un loup. Comme d'habitude, le titre du film nous indique ici le parfait opposé de la réalité : Jordan n'est pas un loup, c'est un mouton. C'est le mouton de wall street. Lorsqu'on analyse concrètement son parcours, c'est évident :









Bref... en réalité Jordan prends très peu de décisions par lui-même. Il suit généralement le courant comme un mouton, et le film est très bien écrit, indépendamment de la vie du vrai Jordan Belfort. Le fait que Naomi invite Jordan chez elle et qu'elle se dénude... on pourrait penser que c'est un grand succès pour Jordan, mais on peut aussi se dire : "ce boulet n'est pas un vrai séducteur, ce n'est pas un chad. Il n'a rien fait, il suit juste l'initiative de Naomi". Naomi qui à son tour est intéressée par le pognon

Et les seules fois où ce boulet fait un truc à son initiative, ça finit mal ; notamment quand il invite l'agent du FBI sur son bateau. Et quand il frappe sa femme et tente de séquestrer sa fille.

La seule qualité de Jordan, le seul truc que ce petit con fait correctement, c'est de donner l'illusion qu'il est un loup. C'est littéralement un illusionniste. Et tout le monde y croit ! Sauf une personne, une personne seule : l'agent du FBI. L'agent sait parfaitement à qui il a affaire : un petit con un peu chanceux qui se prend pour un loup.

C'est une inversion. Le véritable loup ici, c'est clairement l'agent du FBI. C'est lui qui a arrêté plusieurs milliardaires, c'est lui qui a le pouvoir. Il a peut-être un petit salaire et il prend le métro, mais il a la puissance (il a un flingue, et le film prend soin de le montrer au stand de tir), l'intelligence (c'est évident) et la patience d'un prédateur - un prédateur qui attends en silence, patiamment, jusqu'à sauter au cou de sa victime.
Le Loup de Wall Street n'est pas Jordan Belfort. C'est l'agent du FBI, c'est lui le Loup de wall street.
(Partie 4/5)
Au plaisir ~
il y a 2 ans
~ Partie 5 : Les faux loups, et les bergers~
1) Les faux loups
Le problème qu'on a aujourd'hui, c'est que des masses et des masses de moutons s'habillent comme des loups, ils se pensent prédateurs, alors qu'en réalité ce sont des grosses proies juteuses.

Ce qu'il faut comprendre, déjà, c'est que les véritables prédateurs ont tendance à se cacher. Tu ne les verras pas sur les réseaux, et si tu les croises dans la rue tu ne sauras pas que c'est un prédateur. Mais c'est tout à fait logique : un prédateur VEUT se cacher, il ne veut absolument pas qu'on sache que c'est un loup. Il veut être imprévisible.


(désolé, je n'ai pas pu y résister)
Or qu'est-ce que l'on voit aujourd'hui dans les réseaux sociaux, et IRL aussi ?


Que peut-on en conclure ? Que l'immense majorité des gens sont des moutons, mais ça ce n'est pas un scoop

2) Les bergers
Il faut aussi comprendre une autre chose : il y a une différence entre un prédateur et un berger, celui qui dirige les moutons.


C'est ce que font les bergers : ils dirigent la demande, ils amènent les moutons là où il veulent. Mais il y a une nuance que le film ne fait pas. Le film se focalise sur l'idée d'urgence ; il faudrait créer de l'urgence pour que le client achète.
Mais en analysant la chose de plus près, on peut se dire que finalement Jordan pouvait simplement... refuser d'écrire son nom, il s'en foutait. Il n'avait rien à perdre, ni rien à gagner.

Ce que son ami a vraiment fait, au fond, c'est donner un ordre : "fais ça, écris".

Il a crée de la demande en réglementant, en donnant une instruction, en donnant un ordre.
Le berger c'est celui qui arrive à gouverner la demande du troupeau de moutons. C'est un gouvernant.

Alors ici il y a une grande confusion, parce que les marchands sont très arrogants et se prennent pour des bergers. Ils croient diriger la demande, ils se croient gouvernants. En réalité, un marchand ne donne jamais d'ordre, il est complètement soumis. Souvenez-vous : le client est roi. C'est le client qui a le pouvoir, vis-à-vis du marchand.

Mais alors qui est le berger, qui dirige les moutons ? C'est simple, il y a deux gros bergers :


Pas besoin d'expliquer pour l'Etat, quand il te donne un ordre il faut obéir - ou sinon tu te fais baiser, tu vas en prison, etc.

Pour la religion, disons d'abord qu'en général, elles ne te donnent pas beaucoup de choix. "obéis ou tu vas en enfer". Voilà le discours dominant des plus grandes religions.

Mais on peut se dire : je n'y crois pas, donc je refuse d'obéir. Très bien.
Cependant la société est tellement imprégnée de religion, qu'en pratique si tu ne suis pas la morale religieuse, tu risques d'être mis à l'écart très vite. Et ceux qui renient la religion sont souvent impregnés de morale religieuse eux-mêmes, sans s'en rendre compte. L'autorité de la religion est très puissante.

On arrive donc à la conclusion que la religion et l'Etat sont des bergers, ils dirigent la demande. Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
Si l'économie est dirigée par la demande, et à son tour la demande est dirigée par la religion et l'Etat, alors que peut-on en déduire ?

Voilà la conclusion de ce topic, mes chers kheyons. Ca peut paraître anodin, mais c'est colossal. Et tout ça, on le déduit à partir de la scène "sell me this pen", "vends moi ce stylo".

C'est en réalité une sale conclusion. Mais il faut quand même souligner que dans le film :


Cette musique évoque directement Jésus et le Paradis. C'est comme une petite piqûre de rappel : "Ok mais n'oublie pas qui dirige vraiment l'affaire ici". N'oubliez pas que Scorsese est chrétien, et il est vraiment très chrétien :
"Épris d'une foi profonde, il se destine d'abord à une vie religieuse et entre au séminaire en 1956 afin d'être ordonné prêtre. Jugé trop jeune (il n'est alors âgé que de 14 ans) et indiscipliné pour s'engager si tôt dans le ministère sacerdotal, il est renvoyé au bout d'un an."
Bref, on voit qu'au final, les véritables Maîtres reprennent le contrôle. Pas étonnant venant d'un Italien catholique, si vous voulez mon avis

~ Conclusion ~
L'Etat et la religion dirigent l'économie.
On peut cependant imaginer que dans le grand chaos de l'économie et des marchés, quelques espaces de liberté et de fraîcheur peuvent s'ouvrir ici et là, aux dépends des Maîtres. C'est peut-être le rôle de nos chers marchands, que nous aimons tant : nous donner un peu de liberté, un peu d'indépendance... illusoire, bien sûr. Mais voyons, un peu de Fugazi n'a jamais tué personne.
Au plaisir.
(Partie 5/5, et franchement il y a encore plus à dire, bien plus à dire. Mais ces éléments sont les principaux, les plus importants, les éléments clé, à mon avis. Aussi, j'espère que vous aurez aimé les stickers dans le topic, j'en ai mis plus que d'habitude
https://image.noelshack.c[...]7/3/1688559524-tomo11.jpg )
Au plaisir ~
il y a 2 ans
JORDAN BELFORD EST JUIF et il disait qu’il faisait ça pour exploiter les goyim WASP. Pas besoin de lire ton pavé quand on sait cela .
il y a 2 ans
J’ai toujours voulu regarder ce film mais je ne l’ai jamais fait
ça m’a redonné envie de le voir
il y a 2 ans
Cotyledon
2 ans
J’ai toujours voulu regarder ce film mais je ne l’ai jamais fait
ça m’a redonné envie de le voir
il y a 2 ans
HylienDivin
2 ans
JORDAN BELFORD EST JUIF et il disait qu’il faisait ça pour exploiter les goyim WASP. Pas besoin de lire ton pavé quand on sait cela .
il y a 2 ans
J'écris surtout pour moi-même mon cher kheyon.
Je partage ça pour en faire profiter les autres s'ils ont envie de lire, mais je fais ça vraiment pour moi. Oui j'aime ça, ça me fait plaisir.
Cependant je retiens ton idée, il se peut que je fasse des topics plus orientés débat dans l'avenir

Je partage ça pour en faire profiter les autres s'ils ont envie de lire, mais je fais ça vraiment pour moi. Oui j'aime ça, ça me fait plaisir.

Cependant je retiens ton idée, il se peut que je fasse des topics plus orientés débat dans l'avenir

Au plaisir ~
il y a 2 ans
Putaso
2 ans
~ Partie 5 : Les faux loups, et les bergers~
1) Les faux loups
Le problème qu'on a aujourd'hui, c'est que des masses et des masses de moutons s'habillent comme des loups, ils se pensent prédateurs, alors qu'en réalité ce sont des grosses proies juteuses.

Ce qu'il faut comprendre, déjà, c'est que les véritables prédateurs ont tendance à se cacher. Tu ne les verras pas sur les réseaux, et si tu les croises dans la rue tu ne sauras pas que c'est un prédateur. Mais c'est tout à fait logique : un prédateur VEUT se cacher, il ne veut absolument pas qu'on sache que c'est un loup. Il veut être imprévisible.


(désolé, je n'ai pas pu y résister)
Or qu'est-ce que l'on voit aujourd'hui dans les réseaux sociaux, et IRL aussi ?


Que peut-on en conclure ? Que l'immense majorité des gens sont des moutons, mais ça ce n'est pas un scoop

2) Les bergers
Il faut aussi comprendre une autre chose : il y a une différence entre un prédateur et un berger, celui qui dirige les moutons.


C'est ce que font les bergers : ils dirigent la demande, ils amènent les moutons là où il veulent. Mais il y a une nuance que le film ne fait pas. Le film se focalise sur l'idée d'urgence ; il faudrait créer de l'urgence pour que le client achète.
Mais en analysant la chose de plus près, on peut se dire que finalement Jordan pouvait simplement... refuser d'écrire son nom, il s'en foutait. Il n'avait rien à perdre, ni rien à gagner.

Ce que son ami a vraiment fait, au fond, c'est donner un ordre : "fais ça, écris".

Il a crée de la demande en réglementant, en donnant une instruction, en donnant un ordre.
Le berger c'est celui qui arrive à gouverner la demande du troupeau de moutons. C'est un gouvernant.

Alors ici il y a une grande confusion, parce que les marchands sont très arrogants et se prennent pour des bergers. Ils croient diriger la demande, ils se croient gouvernants. En réalité, un marchand ne donne jamais d'ordre, il est complètement soumis. Souvenez-vous : le client est roi. C'est le client qui a le pouvoir, vis-à-vis du marchand.

Mais alors qui est le berger, qui dirige les moutons ? C'est simple, il y a deux gros bergers :


Pas besoin d'expliquer pour l'Etat, quand il te donne un ordre il faut obéir - ou sinon tu te fais baiser, tu vas en prison, etc.

Pour la religion, disons d'abord qu'en général, elles ne te donnent pas beaucoup de choix. "obéis ou tu vas en enfer". Voilà le discours dominant des plus grandes religions.

Mais on peut se dire : je n'y crois pas, donc je refuse d'obéir. Très bien.
Cependant la société est tellement imprégnée de religion, qu'en pratique si tu ne suis pas la morale religieuse, tu risques d'être mis à l'écart très vite. Et ceux qui renient la religion sont souvent impregnés de morale religieuse eux-mêmes, sans s'en rendre compte. L'autorité de la religion est très puissante.

On arrive donc à la conclusion que la religion et l'Etat sont des bergers, ils dirigent la demande. Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
Si l'économie est dirigée par la demande, et à son tour la demande est dirigée par la religion et l'Etat, alors que peut-on en déduire ?

Voilà la conclusion de ce topic, mes chers kheyons. Ca peut paraître anodin, mais c'est colossal. Et tout ça, on le déduit à partir de la scène "sell me this pen", "vends moi ce stylo".

C'est en réalité une sale conclusion. Mais il faut quand même souligner que dans le film :


Cette musique évoque directement Jésus et le Paradis. C'est comme une petite piqûre de rappel : "Ok mais n'oublie pas qui dirige vraiment l'affaire ici". N'oubliez pas que Scorsese est chrétien, et il est vraiment très chrétien :
"Épris d'une foi profonde, il se destine d'abord à une vie religieuse et entre au séminaire en 1956 afin d'être ordonné prêtre. Jugé trop jeune (il n'est alors âgé que de 14 ans) et indiscipliné pour s'engager si tôt dans le ministère sacerdotal, il est renvoyé au bout d'un an."
Bref, on voit qu'au final, les véritables Maîtres reprennent le contrôle. Pas étonnant venant d'un Italien catholique, si vous voulez mon avis

~ Conclusion ~
L'Etat et la religion dirigent l'économie.
On peut cependant imaginer que dans le grand chaos de l'économie et des marchés, quelques espaces de liberté et de fraîcheur peuvent s'ouvrir ici et là, aux dépends des Maîtres. C'est peut-être le rôle de nos chers marchands, que nous aimons tant : nous donner un peu de liberté, un peu d'indépendance... illusoire, bien sûr. Mais voyons, un peu de Fugazi n'a jamais tué personne.
Au plaisir.
(Partie 5/5, et franchement il y a encore plus à dire, bien plus à dire. Mais ces éléments sont les principaux, les plus importants, les éléments clé, à mon avis. Aussi, j'espère que vous aurez aimé les stickers dans le topic, j'en ai mis plus que d'habitude
https://image.noelshack.c[...]7/3/1688559524-tomo11.jpg )
J'ai pas bien compris pourquoi tu parles de catholicisme puisqu'un des non-dits du film est que Jordan Belfort est un gros juif...
À mon avis, tu fais un gros contresens ici... Les catholiques ne sont pas censés baiser leur prochain en permanence... Après, il faut bien dire que la plupart des américains sont protestants donc...
À mon avis, tu fais un gros contresens ici... Les catholiques ne sont pas censés baiser leur prochain en permanence... Après, il faut bien dire que la plupart des américains sont protestants donc...
https://cnews.boats Juif qui parle, bouche qui ment.
il y a 2 ans
Par ailleurs désolé de t'avoir cité comme ça, mais j'ai vraiment aimé ce topic que t'avais fait. 

Au plaisir ~
il y a 2 ans
il y a 2 ans
des analyses de jeune naïf, j'ai retenu du film que tout le monde a un petit bas de laine, des vieux pauvres on connait pas pour citer "c'est arrivé près de chez vous", et donc en faisant miroiter des mensonges sur des investissements le gars au début du film gagnait des petites sommes d'argent et en cumulant ces sommes les rassemblant au final ça générait un business et une force de capital si forte, que le gars finit par faire de l'ombre aux grosses banques de finance et de là il fut torpiller par l'etat profond qui lui ont envoyés le fbi au cul car l'op l'a bien vu le type est un prolo d'origine modeste il a pas à faire de l'ombre et du bordel boursier dans la cours des grands, et surtout on voit que le mouvement capitaliste est inscrit dans l'adn de l'humain car il fait de la prison en jouant au tennis et sa pratique soit disant illégale est plus immorale et c'est une volonté humain de chacun et ça meme l'état les grandes banques y peuvent rien et y sont soumises, quand on parle d'argent tout le monde est de la même religion Voltaire
l'argent on l'appelle diable quand il nous a faire perdre gacher notre vie, on l'appelle chance quand il nous a fait gagner réussir sa vie, mais jamais on l'appelle dieu car on a peur de lui
l'argent on l'appelle diable quand il nous a faire perdre gacher notre vie, on l'appelle chance quand il nous a fait gagner réussir sa vie, mais jamais on l'appelle dieu car on a peur de lui
il y a 2 ans
en gros tu te base sur un film pour dire ce que tu penses ?
je ne lis que de la projection sur autrui dans tes textes
en tant qu'individu former par jordan belfort je ne peux que te dire que ce que tu racontes sur la vente est totalement faux
après on avait déjà discuter et je sais comment tu penses
pourquoi tu te forme pas à la vente ?
je ne lis que de la projection sur autrui dans tes textes
en tant qu'individu former par jordan belfort je ne peux que te dire que ce que tu racontes sur la vente est totalement faux
après on avait déjà discuter et je sais comment tu penses
pourquoi tu te forme pas à la vente ?
Un visage sincère et plein d'empathie est le vrai visage de la " force"
il y a 2 ans
il y a 2 ans