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Pourquoi je me suis retrouvé en prison ?

Ca faisait pas mal de temps que je partais en couille dans ma tête. J’ai eu une bouffée délirante où j’étais persuadé que j’étais au coeur d’un complot de nazis pédophiles satanistes extra-terrestres. Dans ce complot mon père était le chef du réseau et j’étais l’élu qui permettait de l’arrêter. J’ai cru que mes parents voulaient me tuer et j’ai appelé les gendarmes. Ils sont venus et ont appelé le SAMU qui m’a amené aux urgences. J’ai été interné 2 semaines. Ils savaient pas trop si j’étais schizophrène ou bipolaire alors j’ai été traité pour les 2. J’ai très bien réagi aux traitements et j’allais mieux. Je suis retourné vivre chez mes parents et j’ai trouvé un taf.

Comme ça allait mieux j’ai demandé à mon médecin, un interne du CMP, de réduire mon traitement. Ce qu’il a accepté. Finalement j’ai arrêté complètement. Je me sentais bien. Mais au bout de quelques mois les symptomes sont revenus. Je commençais à croire que j’étais surveillé sur Internet et suivi dans la rue. Je suis retourné dans un appartement et je me suis défoncé la gueule au bédo et à la coke pendant plusieurs semaines. A la fin je prenais un gramme en 4 heures. Ca calmait mes angoisses.

Mais j’ai arrêté et c’est reparti puissance 1000. Tout le complot est revenu. Je croyais que j’étais télépathe, j’entendais des voix non-stop. Je me suis persuadé que tout venait de mon père et que la solution c’était de le tuer. Et je suis passé à l’acte. Un soir où je mangeais chez mes parents, j’ai pris un couteau et je l’ai attaqué. Heureusement le couteau s’est cassé et il n’a rien eu. Juste 3 jours d’ITT. Ma mère a appelé le SAMU et les flics.

Je suis allé en garde à vue. Je commençais à parler du complot en disant que Macron était impliqué dans le réseau et ils ont interrompu ma garde à vue pour raisons psychiatriques. J’ai été placé à l’isolement à l’HP. Quelques semaines après j’étais encore perché et j’ai demandé à changer d’HP car celui où j’étais était trop proche de mon père. Je me suis retrouvé dans un HP perdu en région parisienne c’était l’horreur. Au bout de quelques mois j’ai demandé à sortir. Et le directeur, qui était un vrai enculé, a accepté à ma grande surprise.

En fait c’était un piège. J’allais avoir un procès pour savoir où je serais placé. Mon avocate m’a dit que mon dossier était nickel tout allait bien se passer. Et le jour du procès ils m’ont envoyé en prison en détention provisoire. Mon avocate m’a juste conseillé de dire que j’avais des pulsions suicidaires.

Premiers moments en prison

J’ai été directement emmené du tribunal vers la prison. Là ils ont fait l’inventaire de mes affaires. J’ai poireauté 3h avec les menottes et ils sont venus me voir pour me placer en cellule. Il y avait un type qui regardait la TV dans la cellule. Le gardien lui a demandé s’il parlait pas français, il a répondu « espagnol et roumain ». Le gardien m’a regardé, j’ai dit que je parlais pas espagnol ni roumain, il a haussé les épaules. Le gars m’a montré l’interrupteur et la télécommande et m’a dit « Mios ». J’ai compris ce qu’il voulait dire. C’était un premier aperçu de la vie en cellule. Il y a une hiérarchie et si t’es pas en haut t’as pas ton mot à dire sur la lumière ou la TV/console.

Le lendemain matin, la personne qui fait la livraison des repas, l’auxilliaire ou « auxi », est venu nous apporter les plateaux repas. C’était pas très bon mais à vrai dire ça m’a pas beaucoup changé de l’HP. J’ai mangé rapidement et j’ai été convoqué chez le chef des gardiens. Il m’a demandé si j’avais des idées suicidaires et j’ai repensé à ce que m’avait dit mon avocate. Vu qu’elle m’avait bien foutu dans la merde, j’ai dit non. Si j’avais dit oui il m’aurait placé avec un codétenu pour être sûr que je passe pas à l’acte. Il m’a demandé si je voulais quand même être placé dans une cellule à plusieurs et j’ai refusé.

L’unité d’adaptation

Ensuite j’ai rencontré une psy qui m’a redemandé si j’avais des idée suicidaires. Elle m’a proposé d’intégrer une unité spéciale qui permettait de s’adapter « en douceur » au monde carcéral. J’ai accepté. C’est un étage spécial dédié pour 6 détenus, avec une cuisine, une infirmerie et une grande pièce pour le sport. Là c’était cool. On se faisait nous même à bouffer, on avait un planning pour le ménage, on avait des promenades matin et après-midi, on avait des activités ludiques avec des personnes extérieures.

Mais j’ai aussi découvert la réalité de la cohabitation dans le monde carcéral. En discutant un codétenu a dit qu’il avait eu une remise de peine parce qu’il avait défoncé la gueule d’un « pointeur »( un violeur). Ensuite il m’a regardé d’une façon que j’ai trouvé bizarre. Là j’ai commencé à flipper et le lendemain je lui ai apporté le papier qui montrait que j’étais là pour tentative d’assassinat, ce qui est bien plus glorieux en prison.

J’ai aussi découvert les promenades. Avec le valium j’avais les pieds qui trainaient quand je marchais et j’ai failli me faire frapper à cause de ça. Il y avait un gars qui supportait pas ça. Il y en un autre qui m’a bien fait flipper aussi. Il disait qu’il entendait une voix qui lui dictait de faire des trucs. Et il m’a dit 2 fois qu’il avait trouvé un couteau de 14 cm, un téléphone portable et un Iphone dans la poubelle. Je lui ai pas demandé ce qu’il comptait en faire. Je me disais que c’était comme un deal : t’as les tels mais tu dois faire quelque chose avec le couteau. Il avait aussi trouvé des médocs qu’il a pris après m’avoir demandé mon avis (je ne me suis pas mouillé, je lui ai dit que je connaissais pas et de faire comme il le sentait).

J’ai aussi découvert la violence, indirectement heureusement. Un jour, un nouveau est venu dans l’unité. Il avait des traces de brûlure sur la moitié du visage et un sourire béat. Il nous a raconté qu’il avait trébuché et qu’il était tombé sur sa plaque électrique. J’en ai déduis que c’était parti en couille avec un de ses codétenus qui lui avait mis la tête sur la plaque. Et je pense que son sourire venait des médocs anti-douleur qu’on lui filait. Ca m’a bien fait flipper cette histoire.

Dans cette unité j’ai aussi rencontré la très jolie infirmière du bâtiment mais j’y reviendrai.

La suite dans quelques instants
🇲🇦🇸🇳
il y a 2 ans
Le « cantinage »

J’ai ensuite réintégré ma cellule définitive et découvert le quotidien de la vie en céllule. Un des points importants est la cantine. C’est une liste de produits que les détenus peuvent acheter. Chaque détenu a un compte et peut dépenser l’argent pour acheter des la bouffe, des clopes ou de l’équipement pour sa cellule. De mon côté ce sont mes parents qui me versaient de l’argent, mais la majorité des détenus doivent travailler dans la prison pour obtenir de l’argent. De ce qu’on m’a dit les détenus sont payés 300 ou 400 euros par mois pour 5 ou 6 heures de boulot quotidiennes.

Au début, j’ai eu des frénésies de manque de sucre. Ca calmait mes angoisses. Je commandais toutes les barres chocolatées, tous les biscuits que je pouvais et je m’empiffrais. J’ai pris 20 kg en un mois. Je commandais aussi du café, détail qui aura son importance.

L’infirmerie

Tous les matins j’allais prendre mes traitements à l’infirmerie. La salle d’attente était une petite pièce avec 2 bancs où on se retrouvait parfais à 20. C’est là que j’écoutais les histoires des détenus et ça fait partie de mes meilleurs souvenirs. Il y avait tout un tas d’histoires complètement improbables. Tout le monde savait que c’était du mytho mais tout le monde faisait semblant d’y croire parce que ça divertissait. En plus il n’y avait jamais la fin des histoires car celui qui parlait finissait par être appelé à son tour pour l’infirmerie. Il y avait aussi les anecdotes de voyou : comment poignarder un mec à la bulgare, où dealer de l’héroïne par kilos parce que le juge était plus clément, …

Et surtout il y avait l’infirmière. Elle avait dans les 25 ans et c’est sûrement la fille la plus jolie que j’ai vu de ma vie. Elle était blonde aux yeux bleus, avec des grands cils et une bouche pulpeuse. Elle avait un style rockeuse avec des T-shirts de Metallica. C’était le rayon de soleil de ma journée. Je lui racontait les documentaires que j’avais regardé à la TV et elle s’intéressait sincèrement. J’en ai des reproches indirects dans la salle d’attente par ceux qui critiquaient « ceux qui racontent leur vie » à l’infirmière mais je m’en foutais. Ces moments étaient trop importants pour moi pour les sacrifier

Les promenades

Suite à ma prise de poids, j’ai été convoqué par le médecin de la prison. Elle m’a recommandé de faire du sport et d’aller courir pendant la promenade. Jusque là je n’y allais pas, j’étais tranquille dans ma cellule tout seul avec mes sorties à l’infirmerie. Ma première promenade m’a fait flipper. Il pleuvait alors tout le monde était regroupé sous le préau. Les gens m’ont demandé pourquoi j’étais là. Je leur ai répondu et pour plaisanter ils m’ont dit « t’as violé des gamines ». Et là un gars avec un regard de psychopathe à mimer 20 façons de ceinturer et de violer.

Pour la deuxième promenade j’ai fait comme dans l’unité d’adaptation et j’ai ramené mon papier d’incarcération. Un gars a regardé le papier et me l’a rendu en éclatant de rire. En fait tout le monde était déjà au courant des raisons de mon incarcération et ils s’amusaient à me faire flipper.

Là un type qui avait l’air d’être un boss de la promenade est venu me voir. Il m’a demandé de raconter mon histoire. Il m’a demandé si je voulais du bédo ou de la coke et m’a dit qu’il pouvait avoir tout ce que je voulais. Il m’a demandé ensuite ce qui me surprenait le plus en prison par rapport à ce que j’imaginais. J’ai eu les images de la série Oz et de Bleecher qui se fait violer qui me sont venues. Je me doutais que ça sentait le piège et que tout ce que je dirais pourrait se retourner contre moi alors j’ai dit « ce qui qui me surprend le plus c’est qu’en prison, on passe son temps à attendre. Je pensais pas que c’était à ce point ». Il a eu l’air satisfait et ne m’a rien dit de plus. Une autre fois, j’étais posé contre un mur à prendre le soleil, et il m’a dit « Reste pas trop au soleil, tu vas avoir mal à la tête ». En prison, ce genre de phrases c’est clairement une menace. Si je squattais trop les bonnes place de la promenade, j’allais me faire taper.

En promenade, il y aussi les deals qui se passent. Je marchais tranquillement et un mec a commencé à marcher à côté de moi. Il a fait tomber un truc et m’a dit de ramasser. Heureusement l’infirmière m’avais prévenu et m’avait dit de surtout pas ramasser les trucs en promenade. J’ai continué mon chemin comme si de rien n’était. J’avais peur d’avoir des embrouilles mais j’ai rien eu. Je pense que si j’avais fait le transfert j’aurais été récompensé par du shit.

J’ai eu une seule embrouille en promenade : je marchais et des types sont arrivés en courant derrière moi. C’était des petites frappes pas des boss. Y en a un qui m’a mis une petite claque humiliante derrière la tête. J’ai fait comme si de rien n’était et ça s’est arrêté là.

J'ai pas encore tapé la suite dites moi si ça vous intéresse.

A suivre : les "porte-clefs", le "yo-yo", l'aumonerie, la révélation et les embrouilles
🇲🇦🇸🇳
il y a 2 ans
Palu
:risitas_ahi:
:zizou:
il y a 2 ans
Palu
:risitas_ahi:
lis stp
:CR7oreiller:
🇲🇦🇸🇳
il y a 2 ans
up
:CR7oreiller:
🇲🇦🇸🇳
il y a 2 ans
Il sont tous contre Key
:Gilberted:
Image Image
il y a 2 ans
Déjà lu
:Boucle_:
il y a 2 ans
Spoil :
Ensuite un mec a craché dans ton café et tu l'as bu sans rien dire par peur de te faire taper
:risibo:

il y a 2 ans
c un repost
:CR7oreiller:
🇲🇦🇸🇳
il y a 2 ans
c un repost
:CR7oreiller:
Ouais je me doute bien
:boucle:

C'est toi qui l'a écrit ?
:risibo:

Qu'est-ce que tu fais maintenant tu as une vie normale ? Tu as pas refait de conneries ?
:risibo:
il y a 2 ans
Ouais je me doute bien
:boucle:

C'est toi qui l'a écrit ?
:risibo:

Qu'est-ce que tu fais maintenant tu as une vie normale ? Tu as pas refait de conneries ?
:risibo:
au rsa , vie dans un hlm mais j'ai arrêter la coke
:CR7oreiller:

je me s'en globalement mieux ajd
:CR7oreiller:
🇲🇦🇸🇳
il y a 2 ans
au rsa , vie dans un hlm mais j'ai arrêter la coke
:CR7oreiller:

je me s'en globalement mieux ajd
:CR7oreiller:
Ah merde, pas d'AAH ?
:risibo:
il y a 2 ans
Ah merde, pas d'AAH ?
:risibo:
non j'ai pas encore fait la demande
:CR7oreiller:
🇲🇦🇸🇳
il y a 2 ans
Le « cantinage »

J’ai ensuite réintégré ma cellule définitive et découvert le quotidien de la vie en céllule. Un des points importants est la cantine. C’est une liste de produits que les détenus peuvent acheter. Chaque détenu a un compte et peut dépenser l’argent pour acheter des la bouffe, des clopes ou de l’équipement pour sa cellule. De mon côté ce sont mes parents qui me versaient de l’argent, mais la majorité des détenus doivent travailler dans la prison pour obtenir de l’argent. De ce qu’on m’a dit les détenus sont payés 300 ou 400 euros par mois pour 5 ou 6 heures de boulot quotidiennes.

Au début, j’ai eu des frénésies de manque de sucre. Ca calmait mes angoisses. Je commandais toutes les barres chocolatées, tous les biscuits que je pouvais et je m’empiffrais. J’ai pris 20 kg en un mois. Je commandais aussi du café, détail qui aura son importance.

L’infirmerie

Tous les matins j’allais prendre mes traitements à l’infirmerie. La salle d’attente était une petite pièce avec 2 bancs où on se retrouvait parfais à 20. C’est là que j’écoutais les histoires des détenus et ça fait partie de mes meilleurs souvenirs. Il y avait tout un tas d’histoires complètement improbables. Tout le monde savait que c’était du mytho mais tout le monde faisait semblant d’y croire parce que ça divertissait. En plus il n’y avait jamais la fin des histoires car celui qui parlait finissait par être appelé à son tour pour l’infirmerie. Il y avait aussi les anecdotes de voyou : comment poignarder un mec à la bulgare, où dealer de l’héroïne par kilos parce que le juge était plus clément, …

Et surtout il y avait l’infirmière. Elle avait dans les 25 ans et c’est sûrement la fille la plus jolie que j’ai vu de ma vie. Elle était blonde aux yeux bleus, avec des grands cils et une bouche pulpeuse. Elle avait un style rockeuse avec des T-shirts de Metallica. C’était le rayon de soleil de ma journée. Je lui racontait les documentaires que j’avais regardé à la TV et elle s’intéressait sincèrement. J’en ai des reproches indirects dans la salle d’attente par ceux qui critiquaient « ceux qui racontent leur vie » à l’infirmière mais je m’en foutais. Ces moments étaient trop importants pour moi pour les sacrifier

Les promenades

Suite à ma prise de poids, j’ai été convoqué par le médecin de la prison. Elle m’a recommandé de faire du sport et d’aller courir pendant la promenade. Jusque là je n’y allais pas, j’étais tranquille dans ma cellule tout seul avec mes sorties à l’infirmerie. Ma première promenade m’a fait flipper. Il pleuvait alors tout le monde était regroupé sous le préau. Les gens m’ont demandé pourquoi j’étais là. Je leur ai répondu et pour plaisanter ils m’ont dit « t’as violé des gamines ». Et là un gars avec un regard de psychopathe à mimer 20 façons de ceinturer et de violer.

Pour la deuxième promenade j’ai fait comme dans l’unité d’adaptation et j’ai ramené mon papier d’incarcération. Un gars a regardé le papier et me l’a rendu en éclatant de rire. En fait tout le monde était déjà au courant des raisons de mon incarcération et ils s’amusaient à me faire flipper.

Là un type qui avait l’air d’être un boss de la promenade est venu me voir. Il m’a demandé de raconter mon histoire. Il m’a demandé si je voulais du bédo ou de la coke et m’a dit qu’il pouvait avoir tout ce que je voulais. Il m’a demandé ensuite ce qui me surprenait le plus en prison par rapport à ce que j’imaginais. J’ai eu les images de la série Oz et de Bleecher qui se fait violer qui me sont venues. Je me doutais que ça sentait le piège et que tout ce que je dirais pourrait se retourner contre moi alors j’ai dit « ce qui qui me surprend le plus c’est qu’en prison, on passe son temps à attendre. Je pensais pas que c’était à ce point ». Il a eu l’air satisfait et ne m’a rien dit de plus. Une autre fois, j’étais posé contre un mur à prendre le soleil, et il m’a dit « Reste pas trop au soleil, tu vas avoir mal à la tête ». En prison, ce genre de phrases c’est clairement une menace. Si je squattais trop les bonnes place de la promenade, j’allais me faire taper.

En promenade, il y aussi les deals qui se passent. Je marchais tranquillement et un mec a commencé à marcher à côté de moi. Il a fait tomber un truc et m’a dit de ramasser. Heureusement l’infirmière m’avais prévenu et m’avait dit de surtout pas ramasser les trucs en promenade. J’ai continué mon chemin comme si de rien n’était. J’avais peur d’avoir des embrouilles mais j’ai rien eu. Je pense que si j’avais fait le transfert j’aurais été récompensé par du shit.

J’ai eu une seule embrouille en promenade : je marchais et des types sont arrivés en courant derrière moi. C’était des petites frappes pas des boss. Y en a un qui m’a mis une petite claque humiliante derrière la tête. J’ai fait comme si de rien n’était et ça s’est arrêté là.

J'ai pas encore tapé la suite dites moi si ça vous intéresse.

A suivre : les "porte-clefs", le "yo-yo", l'aumonerie, la révélation et les embrouilles
Suite
Au plaisir ~
:justice1:
il y a 2 ans
je vais bientot post la sweet
:CR7oreiller:
🇲🇦🇸🇳
il y a 2 ans
Les « porte-clés »

C’est le surnom péjoratif que l’on donne aux surveillants. Une grande majorité de leur travail est en effet d’ouvrir et de fermer des portes. Par exemple pour aller à l’infirmerie, voici mon parcours :
- je mets un petit papier entre le mur et la porte de ma cellule pour montrer au surveillant que je veux sortir ;
- le surveillant du bas arrive et m’ouvre la porte. Je le suis jusqu’à la porte de l’escalier et il m’ouvre la porte ;
- je monte l’escalier et j’attends en haut ;
- le surveillant du haut vient m’ouvrir et m’ouvre la porte du sas ;
- le surveillant à l’intérieur m’ouvre le sas en appuyant sur un bouton ;
- le surveillant m’ouvre la porte du couloir toujours en appuyant sur un bouton ;
-j’attends devant l’infirmerie et le surveillant de l’infirmerie m’ouvre la porte.

Pour un simple trajet ça fait 4 surveillants qui ouvrent des portes.

Le premier que j’ai rencontré était un alcoolique à l’oeil vitreux dans la cinquantaine. C’était à l’unité d’adaptation. Le dernier jour il m’a regardé droit dans les yeux et il m’a dit « corruption ». Je sais pas ce qu’il voulait faire passer, sûrement de la drogue.

Il y en avait quand même des sympas. Ma télécommande ne marchait plus et j’en ai cantinné une. Mais avec le valium je n’arrivais pas à lire le mode d’emploi. Un surveillant est venu et m’a dit l’air de rien « j’ai vu que t’avais commandé une télécommande. J’en ai une qui marche pas je peux regarder sur la tienne ? » et il m’a réglé ma télécommande l’air de rien. Vraiment sympa ! En plus il a fait ça l’air de rien.

Il y avait une surveillante qui me faisais vraiment flipper par contre. Elle disait tout le temps « hophophop » avec un petit sourire en me regardant. J’étais encore très angoissé et je me disais qu’elle venait du forum. Il se trouve qu’à une certaine période j’étais très engagé contre l’Islam sur le fofo. J’avais l’impression qu’elle le savait et qu’elle allait tout révéler à mes codétenus qui auraient pu mal le prendre. Bon je flippais pour rien mais elle était pas très sympa.

L’aumônerie

Je suis croyant, catholique non pratiquant. Durant mes bouffées délirantes j’ai eu beaucoup de crises mystiques. A un moment j’entendais la Sainte Vierge me parler. En prison j’ai demandé à être suivi par les aumôniers visiteurs de prison et à aller à la réunion quotidienne de l’aumônerie.

Les aumôniers visiteurs avaient les clés des cellules et se pointaient un peu n’importe quand. Honnêtement ils ne m’apportaient rien. Il y en a un à qui je parlais de mes oraisons (les méditations chrétiennes). Il m’ a regardé avec un sourire de pervers et m’a dit « oui je penserai fort à toi lors de mes oraisons ». J’ai compris « oui je vais me branler en pensant à toi ». En partant il m’a encore fait le même sourire et m’a carressé la joue et appuyé sur la tête. Il voulait se faire sucer l’enculé. Je lui ai dit que je ne voulais plus le voir.

A l’aumônerie j’ai découvert un des boss de la prison. Il avait la quarantaine et ne ressemblait vraiment pas à un boss de l’extérieur. Mais il se comportait comme un boss et tout le monde autour le traitait comme tel. A ma première séance l’animateur est revenu sur un « accident malencontreux » qui avait eu lieu dans la cellule du boss. Un de ses codétenus avait fini aux urgences parce qu’il avait eu le crâne ouvert par une tondeuse à cheveux. L’animateur avait l’air d’accepter la thèse de l’accident sans problème. Moi j’y ai pas trop cru … Ca m’a refroidi sur la foi à vrai dire. J’attendais un soutien spirituel et je tombe sur des règlements de compte de mafieux.

Le boss servait un café à tout le monde sauf à moi. Sauf une fois où il m’en a servi un. Il s’est retourné et a touillé frénétiquement mon café. Je savais pertinemment qu’il avait craché dedans mais je l’ai bu l’air de rien.

J’allais à la messe aussi. Au moment de « la paix du Christ »c’était vraiment caricatural. Le boss restait à sa place et tout le monde faisait la queue pour lui serrer la main , comme s’ils attendaient la bénédiction du roi.

Un jour je l’ai un peu contredit à l’aumônerie. C’était pas grand-chose mais j’ai senti que j’aurais mieux fait de fermer ma gueule. Sur le coup il n’a rien dit. Mais 2 jours plus tard il s’est pointé dans ma cellule. Il pouvait se balader tranquille dans la prison et les surveillants lui ouvraient la porte. Il m’a juste fait une petite réflexion « c’était pour vérifier que t’étais bien installé ». Ca m’a bien fait flipper. Il m’avait fait une réflexion aussi l’air de rien « je t’ai pas vu à la bibliothèque mercredi »alors que j’avais jamais dit que je devais y aller et que personne ne m’avait demandé d’y aller. Mais c’est de cette manière qu’on met la pression en prison. Ca reste subtil et voilé mais c’est présent.
🇲🇦🇸🇳
il y a 2 ans
Sweet + preuve du no fake
:starbucks:
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il y a 2 ans
T'aurai dû faire un risitas clé
:risicolere:
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il y a 2 ans
fais un podcast stp flemme de lire
:GohanCache:
il y a 2 ans
Suite
:selection_naturelle:
il y a 2 ans