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Vous connaissez le processus qui sera fait à partir de 1789.
Souverainiste et royaliste.
il y a 15 jours
Je vais au states
:lebossgraisse:
:celestin_tournesol:
:vaconche:
:chat_fdv:
:NerdyNoel:
il y a 15 jours
J'investirais dans un atelier de fabrication de guillotines
:risi_flemme:
il y a 15 jours
Direction washington DC
:cirnokawaii:
:pelonches:
:natureceleste:
:badge_musique:
#EE50B9
il y a 15 jours
Je vais au states
:lebossgraisse:
Tu vas faire quoi la bas ? T'es au courant que tu seras en marge du monde la bas ?
:Oopsi:
Souverainiste et royaliste.
il y a 15 jours
Vous connaissez le processus qui sera fait à partir de 1789.
Je monte mon usine de Guillotines
il y a 15 jours
J'investirais dans un atelier de fabrication de guillotines
:risi_flemme:
Devancé j'avais pas vu

Meme si mon poste est plus ambitieux
:Ghiblied:
il y a 15 jours
Devancé j'avais pas vu

Meme si mon poste est plus ambitieux
:Ghiblied:
Hehehe
:camehehe:

J'avais pensé écrire ça aussi mais je me suis dit qu'il y avait pas encore des usines comme au 19ème siècle
:risi_flemme:
il y a 15 jours
Hehehe
:camehehe:

J'avais pensé écrire ça aussi mais je me suis dit qu'il y avait pas encore des usines comme au 19ème siècle
:risi_flemme:
Une usine au temps des manufactures ?
:Oopsi:
Souverainiste et royaliste.
il y a 15 jours
Une usine au temps des manufactures ?
:Oopsi:
La révolution industrielle c'est pas au milieu du 19ème ou un truc comme ça ?
:risi_flemme:
il y a 15 jours
en france en 1789 ? rien déjà finito, le ver est dans le fruit depuis bien trop longtemps.
:deg:
il y a 15 jours
All-in dans le pump-and-dump des Tokens/Cryptos de l'epoque (Les Assignats!!)
GIF
"Le coeur de l'Homme Filtre les souvenirs"!- R Dorgeles!
il y a 15 jours
Je ne sais pas.

Louis XVI prête serment à la constitution le 14 septembre 1791. Il se trouve restauré ipso facto dans ses pouvoirs. Une amnistie générale est décidée par l'Assemblée constituante en considérant que l'objet de la Révolution française a été de donner à l'Empire une constitution et que la révolution prend fin quand la constitution est terminée et acceptée par le roi. Loui XVI s'explique sur les raisons pour lesquelles il s'est éloigné de Paris dans une lettre adressée la veille à l'Assemblée. Une réserve du roi prudemment formulée, met l'accent sur la faiblesse des moyens d'exécution et d'administration. Il conclut en disant " Je consens que l'expérience seule en demeure juge. " Seul Malouet reste debout quand Louis XVI s'exprime. Cette Constitution précède la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Il comporte 210 articles. Il n'établit pas une monarchie constitutionnelle à l'anglaise, équilibrant les pouvoirs, elle confie l'essentiel de ceux ci à une Assemblée nationale législative unique qui propose et décrète les lois, décide de la guerre et ratifie les traités, règle les dépenses publiques, statue sur l'administration. Elle est élue au suffrage censitaire, tout comme les juges et représentants départementaux. Le suffrage est limité aux seuls hommes de plus de 25 ans payant un impôt direct équivalant à 3 journées de travail. Ils sont dits citoyens actifs et ils élisent à leur tour des collèges formés de grands électeurs imposés à l'équivalent de 10 jours de travail, 50 000 électeurs environ. Pour ce qui est des députés, ils sont éligibles à condition de payer un impôt direct qui correspond à 51 journées de travail. L'Assemblée délègue le pouvoir exécutif au roi des français par la grâce de Dieu et la loi constitutionnelle de l'Etat. Ce dernier désigne et renvoie les ministres choisis hors Assemblée. Il est chef suprême de l'administration et des armées, nomme les ambassadeurs et veille sur la " sûreté intérieure du Royaume ".
Il peut aussi retarder la promulgation des lois par un veto suspensif pendant 4 ans. En cas de conflit rien n'est prévu et le roi ne peut pas dissoure l'Assemblée. Tout comme l'Assemblée ne peut pas renverse le roi malgré des cas de déchéance déterminées notamment en cas de sortie du territoire. La monarchie absolue est remplacée par une Assemblée absolue. Etienne Dumont, un suisse, écrit dans ses " Souvenirs " : " La Constitution était un vrai monstre, avec un roi fonctionnaire, mais paradoxalement héréditaire. Il y avait trop de monarchie pour une République et trop de république pour une monarchie. " Michelet parle en 1791 de cette constitution comme d'un enfant peu viable. Taine parle de chef d'oeuvre de la raison spéculative et de la déraison pratique. Camilles Desmoulins disait : " Je dis que cette constitution est inconstitutionnelle et je ne crains pont d'en assigner le terme prochain. Je pense qu'elle est composée d'éléments si destructeurs l'un de l'autre qu'on peut la comparer à une montagne de glace qui serait assise sur le cratère d'un volcan. C'est une nécessité que le brasier fasse fondre et se dissiper en fumée les glaces, ou que les glaces éteignent le brasier. " Robespierre en écho, lance le 29 septembre : " Je ne crois pas que la Révolution soit finie. " On représente les castes faste de la bonté, l'amour et la tolérance du prochain en costume révolutionnaire ou mythologique alors que les castes dites néfastes des défauts et des vices sont en habit d'Ancien Régime. L'Almanach historique de la Révolution française pour 1792 informe que " ce jeu national et instructivf est à la portée de tout le monde et propre à faire connaître à toutes les classes de la société les avantages et les bienfaits de la Révolution et de la Constitution. " On lit plus loin que le jeu est " principalement destiné à instruire les habitants des campagnes. "

Faute d'avoir pu équilibrer le budget de l'Etat, la Constituante laisse une situation financière désastreuse. Un comité d'imposition avait dès l'été 1790 fait décider une réforme fiscale ajoutant à la contribution financière classique une contribution mobilière, une patente et autres impôts indirects. Mais les nouvelles municipalités chargées d'établir l'assiette de l'impôt ont traîné les pieds. Début 1792 28 000 seulement des 40 000 communes terminent leur travail. Il y a aussi sous estimation systématique. Pour l'assiette de la contribution mobilière c'est pire et la résistance fiscale des français n'a pas disparu avec l'Ancien Régime. Après que la loi du 2 mars 1791 a mis fin aux maîtrises et aux jurandes mais son rendement est tout aussi mauvais. En plus, les impôts indirects ont été supprimés par démagogie alors que l'impôt sur le tabac rapportait 30 millions par an. Les rentrées fiscales au total en 1791 ont été inférieurs de plus de moitié aux prévisions. L'expédient des assignats ne sert pas à liquider la dette mais à tenter de combler le déficit budgétaire. D'autres émissions massives font disparaître la monnaie métallique. Les petits paiements deviennent problématiques et la mise en circulation en juillet 1791, de 100 millions d'assignats en petites coupures prouve que ceux ci constituent non plus un gage mais une monnaie désormais. L'inflation provoquée prolonge la crise des subsistances alors que les récoles de 1789 et 1790 ont été meilleures. Les producteurs vendent par petites quantités pour ne pas avoir à thésauriser des billets se dépréciant sans arrêt par rapport à la monnaie métallique, de 10% en avril 1790, 18% en octobre 1791, et 28% en novembre 1792.

C''est encore pire après ces dates. Et de faux assignats abondent. Ils sont imprimés en Angleterre, en Hollande, en Belgique, en Suisse, pour servir la lutte contre la révolution. La Constituante se sépare le 30 septembre 1791 et la législative tient sa première séance le lendemain. Sur la proposition de Robespierre le 16 mai 1791, il a été décidé que les constituants n'y seraient pas éligibles pour achever la Constitution dans un état d'impartialité et de désintéressement absolus. " Les députés qui avaient fait table rase de l'Ancien Régime devaient disparaître à leur tour. Derrière cela se cache l'idée que le club des Jacobins pourra assurer son emprise sur les novices inexpérimentés de la nouvelle Assemblée. Les élections ont lieu sous influence jacobine. Marat parle de scélérats et de coquins dont la candidature n'était pas alignée. Il dresse dans " L"Ami du peuple " des listes de proscription, auxquelles il ajoute celles à Paris, section par section, des mauvais sujets, avec leur adresse. 70% des électeurs se sont abstenus, encore mieux que ce qu'il imaginait. L'Assemblée législative n'en représente pas moins le " peuple ". 264 députés constitutionnels à droite sont inscrits aux Feuillants mais Barnave notamment mais aussi d'autres leaders, ne font plus partie de l'Assemblée. Au centre il y a 345 non inscrits s'alignant sur les jacobins le plus souvent. A gauche, 136 députés jacobins parmi lesquels Condorcet et Brissot, orateur très écouté, inspire défiance aux constitutionnels et à l'extrême gauche.

Un petit groupe d'élus de la Gironde le soutient, composé d'Armand Gensonné, Elie Guadet et Pierre Vergniaud notamment, tous 3 avocats à Bordeaux. On les appelle au choix Brissotins, ou Girondins. Parmi les nouveaux de l'extrême gauche, l'ancien capucin François Chabot se fait remarquer, tout comme Antoine Merlin de Thionville, avocat et membre du club des Jacobins, Claude Basire, connu des Jacobins pour la violence de ses interventions, ainsi que Georges Couthon, avocat qui malgré la paralysie des 2 jambes, s'impose pour son éloquence dès le début. Les journalistes désignent cette minorité agissante sous le nom de " Montagne " car elle siège sur les bancs les plus élevés de la gauche. Le club des Jacobins au delà d'imposer des débats parlementaires, est une machine politique. C'est une autre assemblée qui s'est auto épurée en provoquant le départ de ses membres les plus modérés et en favorisant la surenchère. Depuis le 12 octobre 1791, ses séances sont publiques et subissent donc la pression des activistes parisiens. Le club a ses comités comme à l'Assemblée et notamment le comité de surveillance. Le Comité de correspondance reste le plus stratégique. Tous les leaders y sont que ce soient Robespierre, Brissot, Buzot, Clavière, Pétion, Desmoulins, Jean Louis Carra qui est journaliste intervenant sans cesse à la tribune, Jacques Billaud Varenne, avocat sans cause et auteur de brochures. A cela s'ajoute Léonard Bourdon qui est aussi avocat. Enfin, Jean Marie Collot d'Herbois qui est auteur, acteur et directeur de théâtre et venant de publier " L'Almanach du père Gérard ", un catéchisme jacobin, le premier manuel d'instruction civique.
il y a 15 jours
En vrai, peut être quelque chose par rapport au système bancaire vu que ça deviendra particulièrement important sous Napoléon quelques années plus tard.
:zidane_benzemonstre:



Pour ce qui est de Robespierre, il vit sobrement chez les Duplay, une famille d'artisans de la rue Saint Honoré où il a pris pension. Sans liaison ou aventure, il se consacre presqu'entièrement au travail, voulant incarner la vertu révolutionnaire. Il écrit en juin 1791 : " J'ai fais le sacrifice de ma vie à la Vérité. " Il mène un combat politique avec stratégie contre les Feuillants. Ces derniers n'ont pas voulu utiliser les armes de l'intimidation et de la pression, qui ont pourtant été utilisés par leurs adversaires. Leurs séances sont constamment troublés par des provocateurs. L'inverse n'est pas vrai. En temps révolutionnaires, le fait que les Feuillants aient été des modérés et des légalistes a constitué une faiblesse. La Révolution continuera par la suite non seulement sans eux mais aussi et surtout contre eux. Je rappelle que Pétion a été élu maire de Paris le 14 novembre 1971 suite à la démission de Bailly en proie à l'opprobre parisien depuis la fusillade du Champs de Mars. Pétion l'emporte en tant que candidat jacobin et assez largement, en dépit du fait qu'il faut préciser que l'abstention était de 88%. Il s'impose face à La Fayette, candidat des Feuillants ayant démissionné de son commandement de la garde nationale et discrédité également. Pétion est secondé par Louis Pierre Manuel qui est procureur syndic élu de la municipalité et responsable de l'exécution des lois et arrêtés. Il fait partie du club des jacobins. Le 27 août 1791, à l'instigation du compte d'Artois, l'empereur Léopold II et le roi de Prusse Frédéric Guillaume signent à Pillnitz en Saxe, une déclaration menaçant la France de représailles si elle n'établit pas " les bases d'un gouvernement monarchique également convenable aux droits des souverains et au bien être de la nation française. "
C'est une déclaration vague et provocatrice sachant que ni l'empereur ni le roi de Prusse ne veulent être dans un conflit avec la France. Louis XVI est mis en mauvaise posture et il écrit donc le 15 septembre à ses frères pour leur dire qu'entre la force et la Constitution, il choisit la Constitution ce qui le coupe des royalistes intransigeants. Pire ça ne désarme pas la vindicte des jacobins à son égard. Marie Antoinette écrit à Fersen le 31 octobre à propos de la nouvelle Assemblée : " C'est un amas de scélérats, de fous et de bêtes! " Le 31 octobre un décret de la Législative intime au compte de Provence l'ordre de rentrer en France sinon il perd tout droit à la régence. Le 9 novembre un autre décret demande aux émigrés de rentrer avant le 1er janvier 1792 sous peine de confiscation de leurs biens et de condamnation à mort par contumace. Le roi oppose son veto au second décret le 12 novembre car la Constitution l'y autorise. Le 19 décembre il oppose un autre veto à un décret du 29 sommant les prêtres réfractaires de prêter un serment civique avec la menace d'être vus comme suspects. On voit bien comment la Constitution est impraticable. Une caricature représente Louis XVI en Janus à 2 visages, l'un tourné vers la gauche : " Je soutiendrai la Constitution ", l'autre tourné à droite vers un prélat " Je détruirai la Constitution ". Certains pensent donc que le roi joue un double jeu. En fait Louis XVI voit bien que le jeu est truqué. Il écrit au roi de Prusse le 3 décembre : " Malgré l'acceptation que j'ai faite de la Nouvelle Constitution, les factieux montrent ouvertement le projet de détruire entièrement les restes de la monarchie. " Pour la première fois, il demande l'intervention ipso facto armée, " d'un congrès des principales puissances d'Europe ".


Pour établir la République il faut renverser la monarchie et pour détruire complètement la monarchie il faut un grand choc, ici, la guerre. 20 jours après la première séance de l'Assemblée législative, Brissot prononce un discours fort contre les émigrés et puissances étrangères les accueillant voire les soutenant. Il parle de guerre révolutionnaire : " La guerre, tel est le cri de tous les patriotes, tel est le voeu de tous les amis de la liberté répandus sur la surface de l'Europe, qui n'attendent que cette heureuse diversion pour renverser et attaquer les tyrans. " L'idée d'exporter la Révolution existait donc déjà à l'époque. Le baron Cloots né à Clèves et venu à Paris fin 1789, distribue son argent sous le nom d'Anacharsis. Il s'est fait orateur du genre humain à l'Assemblée nationale de France avant de publier en 1792 " La République universelle " disant que la Révolution en France est le début de la révolution du monde. " Un corps ne se fait pas la guerre à lui même, et le genre humain vivra en paix lorsqu'il ne formera qu'un seul corps, la nation unique. " En fait Brissot ne veut pas d'une guerre avec l'Europe mais plutôt menacer l'Europe pour faire oublier la crise financière, relancer la Révolution en obligeant le roi à se découvrir et en décrédibilisant les Feuillants pour le moment pas si inconfortables que ça dans la constitution monarchique. En bref, servir la politique intérieure des Girondins. Brissot et ceux qui le suivent se doutent bien que Louis XVI ne va probablement pas accepter la guerre. Les 2 vetos semblent aller dans ce cens. Il ajoute : " Je n'ai qu'une crainte, c'est que nous soyons pas trahis; nous avons besoin de grandes trahisons, notre salut est là! " Durant l'hiver 1791 - 1792, Brissot s'oppose à Robespierre qui réplique que les ennemis extérieurs sont un leurre alors qu'il faut combattre ceux de l'intérieur.

Il ajoute " Avant de courir à Coblence, mettez vous au moins en état de faire la guerre ". Si le France est battue, la contre révolution triomphe et si c'est le cas, selon lui, un César établira la dictature. Ici Robespierre pense à La Fayette. Pour ce qui est d'exporter la révolution pour établir une République universelle, " la plus extravagante idée qui puise naître dans la tête d'un politique est de croire qu'il suffise à un peuple d'entrer à main armée chez un peuple étranger pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n'aime les missionnaires armés ". Même si c'est du bon sens, Robespierre est relativement isolé tandis que Desmoulins, Pétion, Marat et Danton se taisent face à une opinion publique enflammée. Malgré les calculs de Brissot, Louis XVI ne s'oppose pas à la guerre. Il sait le mauvais état de son armée et qu'une défaite mettrait fin à la Révolution. Après qu'une conjuration de députés avec Brissot en tête se soit réunie chez Condorcet et ait parlé de déférer Marie Antoinette devant la Haute Cour de justice sous prétexte de conspiration contre l'Etat, il prend peur. Etienne Clavière qui a été principal collaborateur de Mirabeau, est nommé aux Contributions. Le général Charles François Dumouriez, 53 ans, devient le ministre des Affaires étrangères. Des missions secrètes hasardeuses lui avaient valu un emprisonnement à la Bastille à la fin du règne de Louis XVI. Il ne s'est pas fait élire aux états généraux mais s'est fait connaître aux Jacobins et s'est lié à Mirabeau et à La Fayette. Jean Marie Roland, 58 ans s'est lié d'amitié avec Pétion, Buzot et Brissot notamment au club des Jacobins. Il épouse en 1790 Marie Jeanne Philippon dite Manon, de 20 ans sa cadette. Elle est aussi impliquée en politique, recevant à des jours différents les orateurs importants comme Brissot, Pétion, Buzot, Robespierre, etc....
Au même moment un ultimatum est envoyé le sommant de renvoyer les émigrés français, adressé le 25 mars à l'empereur François II qui vient de succéder à son père Léopold II. Aucune réponse donc Louis XVI se voit obligé de déclarer la guerre au roi de Hongrie et de Bohême le 20 avril 1792. Pour comprendre la formulation il faut savoir que François II n'a pas été couronné encore empereur d'Autriche et qu'on veut tenir la Prusse à l'écart. Sauf qu'un traité unit Berlin et Vienne depuis quelques mois à ce moment là et la guerre est votée à l'unanimité moins 7 voix. L'armée française est désorganisée. Les " culs blancs " de l'ancienne armée royale ne fusionnent pas avec les bataillons de volontaires en habit bleu dits les faiences bleues engagés par la Constituante. Le drapeau tricolore ne signifiait pas unité à l'époque et voulait plus dire révolution que nation. Malgré la bonne qualité des fusils et canons leur quantité était insuffisante. Et puis le commandement en chef est médiocre. A cela s'ajoute que La Fayette ne surveille plus Paris que la frontière, lui qui est parti aux armées. Dumouriez ordonne une offensive dans les Pays Bas autrichiens. A l'automne une révolution brabançonne doublée d'une révolte liégeoise avait chassé les Autrichiens des Pays Bas mais ceux ci avaient réoccupé le pays en profitant de la division des insurgés. Les partisans de la Révolution s'étaient réfugiés en France. Les troupes français entrent en Belgique le 28 avril mais vaincues à Tournai et à Quiévrain. Ils reviennent donc à Lille et Valenciennes. Le général Théodore Dillon est assassin après avoir été accusé de trahison par ses soldats. La lenteur des Autrichiens sauve la France d'une catastrophe. Le régiment royal allemand passe à l'ennemi le 6 mai et le 12 mai ce sont les régiments de hussards de Saxe et de Bercheny qui y passent.
il y a 15 jours
En vrai, peut être quelque chose par rapport au système bancaire vu que ça deviendra particulièrement important sous Napoléon quelques années plus tard.
:zidane_benzemonstre:



Pour ce qui est de Robespierre, il vit sobrement chez les Duplay, une famille d'artisans de la rue Saint Honoré où il a pris pension. Sans liaison ou aventure, il se consacre presqu'entièrement au travail, voulant incarner la vertu révolutionnaire. Il écrit en juin 1791 : " J'ai fais le sacrifice de ma vie à la Vérité. " Il mène un combat politique avec stratégie contre les Feuillants. Ces derniers n'ont pas voulu utiliser les armes de l'intimidation et de la pression, qui ont pourtant été utilisés par leurs adversaires. Leurs séances sont constamment troublés par des provocateurs. L'inverse n'est pas vrai. En temps révolutionnaires, le fait que les Feuillants aient été des modérés et des légalistes a constitué une faiblesse. La Révolution continuera par la suite non seulement sans eux mais aussi et surtout contre eux. Je rappelle que Pétion a été élu maire de Paris le 14 novembre 1971 suite à la démission de Bailly en proie à l'opprobre parisien depuis la fusillade du Champs de Mars. Pétion l'emporte en tant que candidat jacobin et assez largement, en dépit du fait qu'il faut préciser que l'abstention était de 88%. Il s'impose face à La Fayette, candidat des Feuillants ayant démissionné de son commandement de la garde nationale et discrédité également. Pétion est secondé par Louis Pierre Manuel qui est procureur syndic élu de la municipalité et responsable de l'exécution des lois et arrêtés. Il fait partie du club des jacobins. Le 27 août 1791, à l'instigation du compte d'Artois, l'empereur Léopold II et le roi de Prusse Frédéric Guillaume signent à Pillnitz en Saxe, une déclaration menaçant la France de représailles si elle n'établit pas " les bases d'un gouvernement monarchique également convenable aux droits des souverains et au bien être de la nation française. "
C'est une déclaration vague et provocatrice sachant que ni l'empereur ni le roi de Prusse ne veulent être dans un conflit avec la France. Louis XVI est mis en mauvaise posture et il écrit donc le 15 septembre à ses frères pour leur dire qu'entre la force et la Constitution, il choisit la Constitution ce qui le coupe des royalistes intransigeants. Pire ça ne désarme pas la vindicte des jacobins à son égard. Marie Antoinette écrit à Fersen le 31 octobre à propos de la nouvelle Assemblée : " C'est un amas de scélérats, de fous et de bêtes! " Le 31 octobre un décret de la Législative intime au compte de Provence l'ordre de rentrer en France sinon il perd tout droit à la régence. Le 9 novembre un autre décret demande aux émigrés de rentrer avant le 1er janvier 1792 sous peine de confiscation de leurs biens et de condamnation à mort par contumace. Le roi oppose son veto au second décret le 12 novembre car la Constitution l'y autorise. Le 19 décembre il oppose un autre veto à un décret du 29 sommant les prêtres réfractaires de prêter un serment civique avec la menace d'être vus comme suspects. On voit bien comment la Constitution est impraticable. Une caricature représente Louis XVI en Janus à 2 visages, l'un tourné vers la gauche : " Je soutiendrai la Constitution ", l'autre tourné à droite vers un prélat " Je détruirai la Constitution ". Certains pensent donc que le roi joue un double jeu. En fait Louis XVI voit bien que le jeu est truqué. Il écrit au roi de Prusse le 3 décembre : " Malgré l'acceptation que j'ai faite de la Nouvelle Constitution, les factieux montrent ouvertement le projet de détruire entièrement les restes de la monarchie. " Pour la première fois, il demande l'intervention ipso facto armée, " d'un congrès des principales puissances d'Europe ".


Pour établir la République il faut renverser la monarchie et pour détruire complètement la monarchie il faut un grand choc, ici, la guerre. 20 jours après la première séance de l'Assemblée législative, Brissot prononce un discours fort contre les émigrés et puissances étrangères les accueillant voire les soutenant. Il parle de guerre révolutionnaire : " La guerre, tel est le cri de tous les patriotes, tel est le voeu de tous les amis de la liberté répandus sur la surface de l'Europe, qui n'attendent que cette heureuse diversion pour renverser et attaquer les tyrans. " L'idée d'exporter la Révolution existait donc déjà à l'époque. Le baron Cloots né à Clèves et venu à Paris fin 1789, distribue son argent sous le nom d'Anacharsis. Il s'est fait orateur du genre humain à l'Assemblée nationale de France avant de publier en 1792 " La République universelle " disant que la Révolution en France est le début de la révolution du monde. " Un corps ne se fait pas la guerre à lui même, et le genre humain vivra en paix lorsqu'il ne formera qu'un seul corps, la nation unique. " En fait Brissot ne veut pas d'une guerre avec l'Europe mais plutôt menacer l'Europe pour faire oublier la crise financière, relancer la Révolution en obligeant le roi à se découvrir et en décrédibilisant les Feuillants pour le moment pas si inconfortables que ça dans la constitution monarchique. En bref, servir la politique intérieure des Girondins. Brissot et ceux qui le suivent se doutent bien que Louis XVI ne va probablement pas accepter la guerre. Les 2 vetos semblent aller dans ce cens. Il ajoute : " Je n'ai qu'une crainte, c'est que nous soyons pas trahis; nous avons besoin de grandes trahisons, notre salut est là! " Durant l'hiver 1791 - 1792, Brissot s'oppose à Robespierre qui réplique que les ennemis extérieurs sont un leurre alors qu'il faut combattre ceux de l'intérieur.

Il ajoute " Avant de courir à Coblence, mettez vous au moins en état de faire la guerre ". Si le France est battue, la contre révolution triomphe et si c'est le cas, selon lui, un César établira la dictature. Ici Robespierre pense à La Fayette. Pour ce qui est d'exporter la révolution pour établir une République universelle, " la plus extravagante idée qui puise naître dans la tête d'un politique est de croire qu'il suffise à un peuple d'entrer à main armée chez un peuple étranger pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n'aime les missionnaires armés ". Même si c'est du bon sens, Robespierre est relativement isolé tandis que Desmoulins, Pétion, Marat et Danton se taisent face à une opinion publique enflammée. Malgré les calculs de Brissot, Louis XVI ne s'oppose pas à la guerre. Il sait le mauvais état de son armée et qu'une défaite mettrait fin à la Révolution. Après qu'une conjuration de députés avec Brissot en tête se soit réunie chez Condorcet et ait parlé de déférer Marie Antoinette devant la Haute Cour de justice sous prétexte de conspiration contre l'Etat, il prend peur. Etienne Clavière qui a été principal collaborateur de Mirabeau, est nommé aux Contributions. Le général Charles François Dumouriez, 53 ans, devient le ministre des Affaires étrangères. Des missions secrètes hasardeuses lui avaient valu un emprisonnement à la Bastille à la fin du règne de Louis XVI. Il ne s'est pas fait élire aux états généraux mais s'est fait connaître aux Jacobins et s'est lié à Mirabeau et à La Fayette. Jean Marie Roland, 58 ans s'est lié d'amitié avec Pétion, Buzot et Brissot notamment au club des Jacobins. Il épouse en 1790 Marie Jeanne Philippon dite Manon, de 20 ans sa cadette. Elle est aussi impliquée en politique, recevant à des jours différents les orateurs importants comme Brissot, Pétion, Buzot, Robespierre, etc....
Au même moment un ultimatum est envoyé le sommant de renvoyer les émigrés français, adressé le 25 mars à l'empereur François II qui vient de succéder à son père Léopold II. Aucune réponse donc Louis XVI se voit obligé de déclarer la guerre au roi de Hongrie et de Bohême le 20 avril 1792. Pour comprendre la formulation il faut savoir que François II n'a pas été couronné encore empereur d'Autriche et qu'on veut tenir la Prusse à l'écart. Sauf qu'un traité unit Berlin et Vienne depuis quelques mois à ce moment là et la guerre est votée à l'unanimité moins 7 voix. L'armée française est désorganisée. Les " culs blancs " de l'ancienne armée royale ne fusionnent pas avec les bataillons de volontaires en habit bleu dits les faiences bleues engagés par la Constituante. Le drapeau tricolore ne signifiait pas unité à l'époque et voulait plus dire révolution que nation. Malgré la bonne qualité des fusils et canons leur quantité était insuffisante. Et puis le commandement en chef est médiocre. A cela s'ajoute que La Fayette ne surveille plus Paris que la frontière, lui qui est parti aux armées. Dumouriez ordonne une offensive dans les Pays Bas autrichiens. A l'automne une révolution brabançonne doublée d'une révolte liégeoise avait chassé les Autrichiens des Pays Bas mais ceux ci avaient réoccupé le pays en profitant de la division des insurgés. Les partisans de la Révolution s'étaient réfugiés en France. Les troupes français entrent en Belgique le 28 avril mais vaincues à Tournai et à Quiévrain. Ils reviennent donc à Lille et Valenciennes. Le général Théodore Dillon est assassin après avoir été accusé de trahison par ses soldats. La lenteur des Autrichiens sauve la France d'une catastrophe. Le régiment royal allemand passe à l'ennemi le 6 mai et le 12 mai ce sont les régiments de hussards de Saxe et de Bercheny qui y passent.
tient tient tient
:boube:
le méchant forum haineux de males privilégiés
il y a 15 jours
Entre le 6 et le 12 mai, Pierre Marie de Grave, ministre de la Guerre que Louis XVI avait voulu conserver, démissionne et se fait remplacer par le Brissotin Joseph Servan. En plus la crise financière ne s'arrange pas à cause de l'incompétence de l'Assemblée qui se soucient plus des luttes politiques internes qu'autre chose. Les recettes ne rentrent pas notamment à Paris qui est plus révolutionnaire que contribuable. On parle de mettre en place d'autre impôts comme taxer les rentes ou les habitants en raison du nombre de portes et de fenêtres. Paris était devenue une ville d'assistés. Mais certains pensaient qu'ils paieraient sur les vaincus. Clavière dit que la guerre sera contre les princes coalisés. Le 15 mai 1792, un décret limite la liquidation de la dette à 6 millions par mois, montant dérisoire par rapport à l'inflation galopante. Les créanciers et rentiers payés en assignats dépréciés sont ruinés. En province, des marchés et entrepôts sont pillés. A Dunkerque, un pillage le 14 février fait une dizaine de morts. A Beauvais le 23 février, c'est pareil. Jacques Guillaume Simoneau, le 3 mars, directeur d'une tannerie et maître d'Etampes est tué sur le marché par les habitants pour avoir refusé de baisser le prix du blé. Certains à l'Assemblée en font un martyr de la liberté économique alors que Robespierre défend les émeutiers en disant que Simoneau était " un avide spéculateur sur les subsistances publiques.... Il fut coupable avant d'être victime. "
Certains parlent de faire une loi du prix maximum pour les grains. S'installer alors la peur du complot pour affamer le peuple. Le pain obsédant manque, tout comme le sucre depuis l'insurrection des esclaves à Saint Domingue le 22 août 1791. Janvier 1792, des magasins parisiens sont pillés car le sucre est rare. La situation devient petit à petit anarchique. Mallet du Pan le dénonce le 26 mai 1792 dans " Le Mercure français ". En séance du 2 avril 1792, c'est le bordel avec applaudissements de l'auditoire et ceux des députés mais surtout sifflets, insultes et menaces interrompant ls interventions du " côté droit ". Les cris sont ceux de : " A l'Abbaye! A l'Abbaye! ". Une député feuillant demande l'évacuation des tribunes latérales où sont les agitateurs les plus virulents mais le présent répliquant en disant que : " Toutes les tribunes sont celles du Peuple. " Côté religion, les prêtres prêchent la résignation pour beaucoup mais les fidèles se révoltent. Le 2 avril 1792, les habitants de Châtres dans la Mayenne s'arment. La gauche de la nouvelle Assemblée est athée que ce soit Vergniaud, Guadet, Gensonné, Isnard et Brissot. Du côté des Jacobins, cette idée matricielle des totalitarismes est avancée, celle consistant à dire que l'homme nouveau engendré par la Révolution doit rompre avec la tradition et son fer de lance, la religion.
Le député de l'Aisne Jean Debry, qui est avocat lui aussi, veut marquer au fer rouge la joue des prêtres réfracteurs accusés de susciter des troubles. Jean de Viguerie dira plus tard :" En somme la Révolution prend pleinement conscience de son incompatibilité avec le catholicisme, et réalise complètement qu'elle est antichrétienne. " Fin mai 1792, 3 décrets sont pris par l'Assemblée. D'abord la garde constitutionnelle, 1 800 hommes affectés à la garde du roi depuis février, est supprimée. Ensuite 20 000 fidèles fédérés sont levés pour former un camp à proximité de Paris. Enfin les prêtres réfractaires peuvent être déportés sur simple demande de 20 citoyens actifs de leur canton. Louis XVI accepte le premier décret mais oppose son veto aux 2 autres. Le 12 juin, après que Roland lui a écrit pour lui en faire grief, il le renvoie ainsi que Servan et Clavière, en faisant passer Dumouriez des Affaires étrangères à la Guerre. Louis XVI recommencer à gouverner mais un peu tard. Le veto se retourne encore plus contre lui. Jusque sous les fenêtres des Tuileries, on chante des chansons injurieuses. Le 16 juin, tandis que les jacobins font campagne contre le veto dans tout le pays, le maire de Paris reçoit de la section des Gobelins une demande d'autorisation de parader en armes le 20 juin, troisième anniversaire du Serment du jeu de paume. Pétion essaie de temporiser mais ne veut pas s'aliéner sa popularité dans les faubourgs. A l'aube du 20 juin, 2 colonnes se forment, l'une à partir du faubourg Saint Marcel et l'autre à partir du faubourg Saint Antoine que mène Santerre.

Il ne s'agit pas de refaire la fusillade du Champ de Mars malgré le fait que la foule soit armée cette fois. Sulpice Huguenin, avocat de Nancy, conduit une pétition devant l'Assemblée avant la Révolution mais émeutier patenté du faubourg Saint Antoine depuis le 14 juillet 1789. Elle devient un défilé aviné et vociférant durant 3 heures avec occupation des lieux. Les émeutiers armés de piques et fusils entrent dans le château de Tuileries dont les portes sont forcées sans opposition de la part des gardes nationaux. Un forcené porte au bout d'une fourche un coeur de veau avec l'inscription " Coeur des aristocrates ". 4 heures durant le roi est insulté et menacé. Louis Legendre, 40 ans, boucher secondant Danton au club des Cordeliers, lit une pétition contenant un tissue de reproches, de menaces et d'insultes. Mais Louis XVI tient bon et dit : " Je ferai ce que la Constitution et les décrets m'ordonnent de faire ". Pétion vient plus tard, assurant au roi qu'il n'a rien à craindre pour sa personne. Après des discours, il obtient que la foule se retire. Louis XVI écrit le lendemain une lettre à l'Assemblée lue le 22 disant : " Les Français n'auront pas appris sans douleur qu'une multitude égarée par quelques factieux est venue à main armée dans l'habitation du roi, a traîné du canon jusque dans la salle des gardes, a enfoncé les portes de son appartement à coups de hache; et là, abusant audacieusement du nom de la nation, a tenté d'obtenir par la force la sanction que sa majesté a constitutionnellement refusée à 2 décrets. Si ceux qui veulent renverser la monarchie ont besoin d'un crime de plus, alors ils peuvent le commettre. " Louis XVI a beau retrouver des couleurs dans l'adversité, mais c'est trop tard. Le 21 juin, l'Assemblée décrète qu'aucune réunion de citoyens en armes n'aura le droit de se présenter devant elle.

Les sans culottes viennent de faire irruption sur la scène politique. Ce sont des artisans, compagnons et petits patrons en révolte contre la hausse des prix, et non des pauvre ou des indigents de la capitale. Plus tard, un assaut se prépare contre les Tuileries.
il y a 15 jours
Sinon, essayer de réformer le système fiscal pour éviter certains problèmes peut être.

Pour ce qui est de la liquidation de la monarchie :

Les sans culottes viennent de faire irruption sur la scène politique. Ce sont des artisans, compagnons et petits patrons en révolte contre la hausse des prix, et non des pauvre ou des indigents de la capitale. Plus tard, un assaut se prépare contre les Tuileries.Le 12 août 1792 Robespierre va à la Commune de Paris considérant qu'elle a fait en quelques jours la grosse partie des voeus populaires et que c'est là que se joue l'avenir de la Révolution. Un conseil exécutif de 6 ministres est désigné à l'Assemblée avec Roland à l'intérieur, Servan, et Clavière reconduits ainsi que Danton à la justice. Billaud Varenne lui succède en procureur de la Commune. 3 000 suspects sont mis dans les prisons parisiennes et des visites domiciliaires ont lieu sous prétexte de chercher des armes, ce qui sème la peur chez les habitants; Les journaux considérés comme étant favorables à la monarchie sont détruits ou saisis. Leurs presses sont détruites ou données aux publications bien pensantes. Des listes de proscrits sont placardées dans les rues. Le 15 août une délégation de la Commune de Paris conduite par Robespierre demande à l'Assemblée que soit instauré un tribunal du " peuple " pour punir les contre révolutionnaires du 10 août. Pour ls jacobins les défenseurs deviennent les agresseurs et le capitaine des fédérés avançait vers les Tuileries suivi par le peuple de Paris pour y apporter des " paroles de paix ". Refus des députés mais le 17 août une nouvelle délégation de la Commune vient les menacer obtenant la création d'un tribunal criminel élu par les sections parisiennes. Ce tribunal extraordinaire est conduit par Antoint Fouquier Tinville, 46 ans, président du jury d'accusation nommé par son cousin Camille Desmoulins. Desmoulins vient d'accéder au secrétariat général du ministère de la justice par la grâce de son ami Danton, ministre depuis quelques jours. Fouquier Tinville était endetté suite à des entreprises hasardeuses. Il était juriste de formation lorsque la Révolution débute. Il commence sa carrière en tant que commissaire de son quartier.
Le 21 août, place du Carrousel, la première exécution politique a lieu. Le concerné est Louis David Collenot d'Angremont, responsable du bureau militaire des gardes nationaux à l'Hôtel de ville et accusé d'avoir dirigé une conspiration pour prévenir l'insurrection du 10 août. Le 25 août, Barnabé Durozoy est exécuté, lui qui était directeur de la Gazette de Paris, royaliste. Puis le 27 août ce fut le tour d'Arnaud de La Porte, intendant de la liste civile , lui qui a dit en dernières paroles " Je meurs innocent. Puisse l'effusion de mon sang ramener la tranquillité du royaume, mais j'en doute. " Il est suivi par Karl Josef von Bachmann, qui dirigeait le régiment des gardes suisses. La guillotine représente bien la radicalisation de la Révolution. Il ne né pas de mauvaises intentions comme en témoigne le décret voté le 1 décembre 1789, établissant l'égalité des peines. Sous l'Ancien Régime, seuls les nobles pouvaient être décapités. Les autres étaient souvent pendus, roués voire brûlés vifs. Le 21 janvier 1790, le député et médecine Joseph Guillotin proposait de se faire décapiter les condamnés à mort à l'aide d'une machine inventée par le docteur Louis et expérimentée avec succès sur des cadavres à l'hospice de Bicêtre. L'abbé Maury craignait que cette décapitation mécanique contrastant avec la lenteur et solennité des mises à mort de l'Ancien Régime puissent habituer le peuple au sang et le rend " barbare et féroce ". Les députés débattirent sur la peine de mort en mai 1791. Robespierre s'y opposait en disant que c'était ferme au condamné " impitoyablement tout retour à la vertu ". La majorité voulait la peine capitale au moins pour les " criminels de lèse nation , " autrement dit les adversaires de la Révolution. Le 27 août, une grande procession a lieu à Paris en l'honneur des assaillants du 10 août. Le nouveau serment de fidélité est imposé au clergé et les congrégations sont interdites par la Commune via l'Assemblée.
Le 26 août, un décret enjoint les prêtres " factieux " de partir de France d'ici 15 jours. Résultat, 30 000 prêtres et religieux s'exilent.

Le discours de Robespierre dénonce des traîtres partout présents. Billaud Varenne succède à Danton comme substitut du procureur de la Commune de Paris le 10 août. Le 2 septembre, des sans culottes apparaissent dans les prisons de Paris où sont des milliers de prisonniers, des nobles, prêtres réfractaires, parents d'émigrés, des gardes suisses, des suspects arrêtés à la fantaisie des sectionnaires qui viennent s'additionner aux prisonniers du droit commun. Au couvent de Carmes seulement, 3 évêques et une centaine de prêtres sont massacrés en quelques heures. Dans la prison de l'Abbaye, un simulacre de tribunal populaire. Maillard en est le président. A l'issue d'interrogatoires sommaires, la peine de mort est prononcée. A Bicêtre c'est pareil. Les adolescents ne sont pas épargnés. Des charrettes remplies de cadavres défilent dans les rues de Paris. Le 3 septembre, la princesse Lamballe ayant suivi la famille royale avant d'être enfermée de force, subi le même sort. Le supplice dure plusieurs minutes, à coup de sabres, de bûches, etc.... On lui ouvre le ventre, on lui coupe le sexe et les seins et on lui coupe la tête. Sa tête est mise sur une pique. Jusqu'au 6 septembre, les massacres continuent. Là, la Commune décide que les tueries devraient s'arrêter. Mais en pratique, il y a encore des tueries, notamment le massacre de 53 prisonniers transférés d'Orléans tués à Versailles le 9 septembre. On remarque notamment Fourniers l'Américain. La Terreur naissante a ses sbires parentés, toujours là dans les moments cruciaux. Les députés ont été globalement absents après avoir essayé sans succès de dissoudre la Commune insurrectionnelle. Roland ministre de l'intérieur, n'a rien fait tandis que Danton à la justice a laissé faire. Santerre, le nouveau commandant d'une garde nationale n'ayant plus rien de " bourgeois ", n'est pas intervenu pour faire stopper les massacres malgré les messages de Pétion qui n'est plus que vaguement maire de Paris.
Il dit pour sa défense : " Devrais je, au risque d'être immolé sur l'heure comme traître à sa patrie, m'opposer seul de mon chef à ce torrent? ". Résultat, 1 300 victimes à Paris au total et moins de 250 dans la région parisienne et en province notamment dans la vallée du Rhône et en Provence. Mallet du Pan conclut : " Le premier qui, impunément plaça au bout d'une pique la tête de son semblable, justifia d'avance les flots de sang versé du 10 août au 10 septembre 1792. La carrière des crimes s'ouvrit en même temps que celles des erreurs. " Autant dire que le climat dans lequel se déroulent les élections de la Convention est tout sauf idéal. Le résultat est qu'un dixième des électeurs seulement se déplacent à la réunion des assemblées primaires. Lacretelle disait : " Chacun semblait se glisser dans l'ombre. Les visages restaient cachés sous le chapeau. On ne se sonnait en passant qu'un signe furtif de reconnaissance. " Les jacobins ont tout fait pour décourager les modérés. Les votes sont exprimés à haute voix donc publics sous prétexte que la publicité est la sauvegarde du peuple. La Commune a fait imprimer des listes d'électeurs à écarter des urnes, principalement les Brissotins, parfois dits Rolandistes, s'opposant aux Roberspierrots. Hébert appelle à ce que la Convention ne soit composé que " de braves sans culottes ". Comme ça, plus d'opposition à gauche. Les 900 individus désignés par les assemblées primaires à Paris se transportent en grande pompe pour l'élection finale au club des Jacobins le 2 septembre. A ce moment là on peut voir en passant le Pont au Change, les cadavres des victimes des massacres du Châtelet et de la Conciergerie entassés sur la berge. La fraction la plus radicale est largement élue. Celle ci est composée de Robespierre, Billaud Varenne, Danton, Manuel, Camille Desmoulins, Collot d'Herbois, Couthon, Fabre d'Eglantine, Marat également dont Chabot a soutenu la candidature.
il y a 15 jours
Essayer de faire en sorte que la Terreur n'arrive pas si possible.
:MainZidanelunettes:



Chabot disait : " Il a la tête chaude dans le même sens que j'ai, c'est à dire que c'est le coeur qui est chaud. Car les modérés sont sujets à se méprendre à cette différence, et je vous réponds que c'est une des têtes les plus froides qui existent. On a reproché à Marat d'avoir été sanguinaire, d'avoir, par exemple, contribué peut être au massacre qui vient d'être fait dans les prisons. Mais en cela, il était dans le sens de la révolution. " Philippe d'Orléans, qui s'était affilié au club des Jacobins en s'y faisant admettre comme simple citoyen, est élu. A sa demande, la Commune lui a donné un nouveau nom : Philippe d'Egalité, en requalifiant le Palais Royal en " Jardin de la Révolution ". Danton a soutenu sa candidature à laquelle Robespierre était opposé. Jean Baptiste Drouet, héros usurpé de Varennes, est élu, ce qui peut étonner encore plus. Pareil concernant celle d'Augustin, frère de Robespierre et avocat à Arras également. Pétion ironise : " Il n'était pas connu de 10 personnes. " Le vote de la province à l'abstentionnisme est élevé contrairement aux Girondins : Brissot, plébiscité dans 3 départements, Condorcet dans 4, Pétion dans le camp girondin, Buzot, Gensonné, Guadet, Louvet, Vergniaud et bien sûr Roland. Jean Louis Carra est renvoyé à la Convention par 6 départements. La province élit des partisans de Robespierre, une centaine contre 160 Brissotins ainsi qu'une majorité de députés refusant de prendre parti entre 2 factions. Le miracle arrêtant les prussiens à Valmy en Argonne occulte la dernière séance de l'Assemblée législative se tenant le 20 septembre 1792. Le 19 septembre l'armée de Kellermann venue de Metz a fait la jonction avec celle de Dumouriez venue de Sedan et celle de Beurnonville venue de Lille. 50 000 hommes affrontaient 35 000 soldats de Brunswick peu motivés et épuisés ainsi qu'en proie à la dysenterie. Dumouriez n'exploite pas davantage sa victoire, laissant les Prussiens faire leur retraite en ordre. Paris est sauvé.

Pas de rupture entre la Convention thermidorienne et le régime du Directoire lui succédant du nom du pouvoir exécutif collégial venant d'être institué. Non seulement les thermidoriens sont les rédacteurs attentifs de la Constitution de l'an III mais ils veulent la mettre eux mêmes en application grâce au décret des 2 tiers pour se garder de leur gauche jacobine et surtout de leur droite royaliste. La République des notables prétend s'instaurer et doit traduire la fin de la Révolution et dont la devise pourrait être " Liberté, égalité, propriété ". Boissy d'Anglas, élu au Coneil des Cinq Cents par 72 départements : " Il en est d'une grande nation comme d'un grand homme. le but que celui ci poursuit dans ses travaux, c'est d'obtenir un jour un repos glorieux et plein de dignité. Ainsi une nation qui se livre aux mouvements orageux d'une révolution n'aspire qu'à jouir dans le calme du fruit de ses travaux et des sacrifices qu'elle s'est imposés. " Certes, mais les difficultés héritées de la Convention demeurent. Outre la double opposition politique, la guerre, la crise économique et financière, la disette sévissent toujours. " Le fait, souligne François Furet, c'est que le Directoire est moins un régime nouveau que l'héritier, le continuateur, le prisonnier du passe (...). Les hommes sont les mêmes. " La nouvelle Constitution dont on espère tant prend un mauvais départ avec ce décret des 2 tiers qui bafoue la liberté des élections et jette le discrédit sur les perpétuels. Les thermidoriens sont d'emblée disqualifiés.

" Par quel miracle, habitués depuis si longtemps à gouverner révolutionnairement, seraient ils subitement devenus capables de gouverner constitutionnellement? " interroge Patrice Gueniffey. " Le décret des deux tiers ne prouvait il pas à l'envi qu'ils en étaient incapables, que jamais, avec eux, la Révolution ne finirait et qu'au fond, ces thermidoriens qui avaient renversé la Révolution ne finirait et qu'au fond, ces thermidoriens qui avaient renversé Robespierre restaient des jacobiens? " Un nouveau truquage s'ajoute au précédent quand il apparaît que seuls des 379 perpétuels ont été élus sur les 500 et qu'il leur fait se réunir pour coopter les 121 manquants. Ainsi artificiellement composé, le corps législatif se trouve fort de 468 thermidoriens bordés à leur gauche par 68 jacobins et à leur droite par 158 modérés et royalistes. Le Conseil des Cinq Cents s'installe au Manège ( ancien siège de la Constituante, de la Législative et de la Convention jusqu'en mai 1793 ) sous la présidence de Daunou. Barère, qui se cache toujours, a été élu par le département des Hautes Pyrénées mais son élection est invalidée. Le Conseil des Anciens prend place aux Tuileries où siégeait la Convention. Son président est La Revellière Lépeau, ancien constituant puis conventionnel régicide. Très attaché aux libertés individuelles il avait quitté la Convention en proclamant qu'il ne reviendrait que quand on pourrait s'y faire entendre. Il s'est caché sous la Terreur et a été réintégré au sein de l'Assemblée en mars 1795.
Membre du Conseil de salut public devenu thermidorien, il la décrit dans ses " Mémoires " comme une réunion conviviale aux antipodes de la Terreur : " La principale préoccupation de ses membres était de se munir d'un bon pot au feu, d'excellent pain etc d'excellent vin, de langues de veau, un grand turbot, une forte pièce de pâtisserait, etc... et tout cela quand la disette régnait à Paris et dans tout le pays. " Le Directoire exécutif est élu le 31 octobre 1795 sous le contrôle du Conseil des Cinq Cents qui veille à n'y placer que des régicides. Ainsi sont élus dans cet ordre : La Revellière Lépeau, fort de sa réputation de républicain sincère et d'ennemi des extrêmes, Le Tourneur ( parfois dit " de la Manche " dont il est l'élu, conventionnel longtemps occupé à la guerre et ami de Carnot, Reubell, constituant puis conventionnel, membre du Comité du salut public après Thermidor, Sieyès qui décline dans son poste en préférant se cantonner pour le moment dans une fausse opposition tant il juge la Constitution impraticable. Carnot va le remplacer. Barras arrive bon dernier mais il n'en reste pas moins un gardien du syndicat thermidorien et le personnage le plus en vue du nouveau régime. Sieyès a refait surface après avoir disparu pendant la Terreur. Il se plait à répondre que pendant ce temps là, " j'ai vécu ", dans une formule passant à la postérité. Il public en février 1795 une peu modeste histoire de sa vie. Richer de Sérizy qui rend compte de son ouvrage dans " L'Accusateur public ", l'incrimine ouvertement de lâcheté : " Que faisiez vous dans ces jours de sang et d'alarmes, mélancolique Sieyès? (...). Eh bien! tandis que vous méditiez avec cette noble aisance, apprenez que les bourreaux, vos droits de l'homme à la main, égorgeaient les femmes, les enfants, les vieillards. (...). Je le sais, dites vous et je n'ai pas quitté la Convention. Tu le savais, philosophe et tu vis encore! "
Les 5 directeurs entrent en fonction le 3 novembre 1795 au palais du Luxembourg, prison sous la Terreur et pour lors dans un état de désolation extrême, totalement vide de meubles. " La situation des choses, écrit La Revellière Lépeau, paraissait si désespérée qu'on ne croyait pas à la durée de notre existence politique, aussi personne ne s'emprassait de nous servir. " David, toujours à la pointe de la courtisanerie, va néanmoins leur dessiner un costume plein d'emphase, emploumé et ridicule, qui les fera surnommer " les cinq mulets empanachés ". Les 5 hommes se détestent, se jalousent et se surveillent. A l'instar du Comité du salut public il se répartissent les secteurs de l'exécutif : à Barras l'Intérieur, à Carnot la GUerre, à la Tourneur la Marine, à La Revellière Lépeau l'Instruction publique, les Sciences et les Arts, à Reubell la Justice, les Finances et la Diplomatie. 6 ministres sont nommés par eux suivis d'un septième avec la création d'un ministère de la Police générale, riche d'avenir. Le 14 brumaire an IV ( 5 novembre 1795 ), le Directoire exécutif ainsi constitué adresse une proclamataion au peuple français qui ne brille pas par son originalité :" Français, le directoire exécutif vient de s'installer. Résolu à maintenir la liberté ou à périr, sa ferme volonté est de consolier la République, et de donner à la constitution toute son activité et toute sa force (...) Votre confiance ne sera pas trompée, si le peuple n'attribue pas aux autorités nouvelles des désordres amenés par six ans de révolution, qui ne peuvent se réparer qu'avec le temps. " La base sociale sur laquelle repose ou plutôt ne repose pas ce nouveau régime est étroite et se résume à la bourgeoisie censitaire qui a profité des biens nationaux sans trop pâtir de la Terreur.
il y a 15 jours
Par contre si on est téléporté en 1789 ce serait bien de savoir quel mois précisément car ça change tout.
:Mickey_rire_ou_defonce:



Comme les Feuillants, les constitutionnels voudraient la Révolution sans l'anarchie et la monarchie sans l'Ancien Régime. Or il n'y plus de Louis XVII et celui se faisant appeler Louis XVIII campe sur une ligne absolutiste inacceptable pour le pays. Même ceux des français faiblement voire pas du tout attachés à la République le sont aux intérêts et aux conquêtes de la Révolution. La crise économique et financière qui continue de désoler la France ne peut que réduire encore et à l'extrême l'étroite base sur laquelle le Directoire se tient en équilibre. " Le Trésor national était entièrement vide; il n'y restait pas un sou, écrit La Revellière Lé peaux. Les assignats étaient sans valeur; le peu qu'il leur restait s'évanouissait chaque jour par une chute accélérée. On ne suffisait plus à imprimer dans le cours de la nuit ceux qui étaient indispensablement nécessaires pour satisfaire aux besoins les plus pressants du lendemain... " Quand s'installe le Directoire, l'assignat est à un centième de sa valeur vnominale. Le louis d'or qui valait 24 livres den 1789 ( louis d'or et écu d'argent ne portaient pas de valeur faciale ) s'échange à 2 400 livres papier et sous le manteau davantage. L'abbé Besnard raconte qu'à cette réponse, il retrouva un louis d'or dans un gousset de pantalon ( petite bourse qui se glissait sous une large ceinture ). " L'ayant vendu 6 000 francs au perron ( lieu plus ou moins clandestin derrière le Palais Royal où se pratiquaient des opérations de change ), je résolus de les employer dans la journée même et je me procurai un chapeau de castor, deux paires de bas de soir de bonne qualité, six bonnets de coton, une paire de botte et deux paires de soulier. De plus, j'eus de quoi payer mon dîner chez Véry, ainsi que les mêmes dépenses de la journée. Jamais l'effigie de Louis XVI ne fut autant chérie.
Le marché noir sévit plus que jamais. " Le Censeur des journaux " qui paraît depuis le 29 aooût 1795, raconte qu'une lingère propose à un acheteur 100 paires de souliers à 400 livres qu'il pourra revendre aussitôt avec un bénéfice substanciel. Après examen des chassures, l'acheteur fait remarquer à la lingère qu'elles ne résisteront pas à la première pluis. " Qu'importe, réplique celle ci, ce ne sont pas des souliers pour porter, ce sont des souliers pour commercer. " Grimod de la Reynière raconte que le pain blanc vendu au mamrché noir en lieu et place du pain officiel noir et visqueux passe pour du gâteau. La situation agricole ne va se redresser que lentement avec un rétablissement de la libre circulation des grains qui n'est autorisée qu'en juin 1797. Il faudra attendre 1799 pour que la production retrouve son niveau de 1789. A Paris en hiver de l'an IV, entre 1795 et 1796 donc, la ration de pain distribué rtombe à 75 grammes. Elle est complétée par du riz mais outre que cette denrée de secours est boudée par le peuple depuis son introduction en France sous l'Ancien Régime, les plus pauvres manquent de bois pour la faire cuire. Un emprunt forcé de 600 millions sur les contribuables les plus aisés a été voté le 10 décembre 1795, payable en numéraire ou en blé mais son recouvrement n'a pas plus de succès que les précédents. 39 milliards de monnaie papier sont en circulation quand le 19 février 1796, les planches à imprimer les assignats sont brûlées place Vendôme. Des " mandants territoriaux " sont créés 1 mois plus tard pour les remplacer, gagés sur de nouvelles ventes de biens nationaux et aussitôt livrés à l'inflation. Leur chute bat tous les records de rapidité.
Moins d'un an après leur émission, ils ont perdu 95% de leur valeur initiale. Il ne reste au Directoire qu'à revenir le 4 février 1797 à la monnaie métallique d'or, d'argent ou de billion ( alliage de cuivre et d'argent ). 100 livres de mandats territoriaux ( 3 000 livres d'anciens assignats ) s'échangent alors contre 20 sous de monnaie métallique. Mais de monnaie métallique, de bon or et de bon argent, il n'y en a plus guère en France. Par contre il y en a dans les pays que les armées de la République sont en train de conquérir. Le mécontement populaire permet à l'opposition jacobine de relever la tête. Pour faire barrage aux royalistes, le Directoire a toléré voire financé en sous marin la réapparition de leurs journaux mais aussi de leurs clubs. Le plus important d'entre eux, le club du Panthéon, a été fondé le 16 novembre 1795 par un imprimeur et journaliste à " L'Orateur plébéin " : Réné Lebois qui se réclame de Marat. Ce n'est pas impossible que Lebois ait été un agetn occulte de Barras. Dénommé officiellement " Réunion des amis de la République ", ce nouveau club réunit surtout des ennemis de la Constitution de l'an III. On y compte aussitôt un millier de membres et bientôt le double parmi lesquels d'ancien conventionnels non réélus. Amar autrefois au Comité de sûreté générale et impliqué dans l'insurrection du 12 germinal an III, est l'un d'eux, ainsi que Darthé, ancien juré du Tribunal révolutionnaire, qui sort tout juste de 14 mois de prison. Ses séances où on discute entre autres du rétablissement du Maxium sont souvent présidées par Philippe Buonarroti, un gentilhomme florentin qui s'est très tôt enthousiasmé pour les idées de la Révolution française et s'est trouvé exilé de son pays avant de devenir citoyen français. Diverses missions de propagande l'ont conduit en Italie, en Sardaigne, en Corse avant qu'il soit incarcéré comme robespierriste sous la Convention thermidorienne.

En prison il s'est lié à Gracchus Babeuf, 34 ans, ancien commis d'arpentage devenu journaliste au début de la Révolution et soutenant les revendications des sans culottes et l'action des Montagnards. Il condamne cependant la Terreur : " Je réprouve cep oint particulier de leur système ". Il prône une " insurrection pacifique ". Il fonde en septembre 1794 le " Journal de la liberté de la presse " qui devient " Le Tribun du peuple ". De son vrai nom François Noel, c'est à cette époque qu'il adopte le prénom de Gracchus, par référence et hommage aux 2 frères de Gracques qui combattirent en vain pour une réforme agraire et sociale de la République romaine. Sans faire partie du cliub du Panthéon, Babeuf en est un des principaux orateurs et y développe ses idées d'égalité réelle et de redistribution des biens. " Qu'est ce qu'une révolution politique en général? Une guerre déclarée entre les patriciens et les plébéins, entre les riches et les pauvres. " Ce précurseurs du communisme dénonce le caractère anti populaire de la Constitution de l'an III : " Dans toutes les déclarations des droits, excepté celle de 1795, on a débuté par consacrer cette première, cette plus importante maxime de justice éternelle : " le but de la société est le bonheur commun (...). Depuis, on a marché en sens rétrograde, on a marché contre le but de la société, contre le but de la révolution, pour le malheur commun et pour le bonheur seulement du petit nombre. " Les théories de cette Révolution dans la Révolution sont publiées le 9 avril dans le " Manifeste des égaux " sous la plume anonyme de Sylvain Maréchal connu jusqu'alors pour ses écrits anti religieux.
" L'Egalité! Premier voeu de la nature, premier besoin de l'homme, et principal noeud de toute association légitime! Peuple de France! Tu n'as pas été plus favorisé que les autres nations qui végètent sur ce globe infortuné!... Toujours et partout la pauvre espèce humaine livrée à des anthripophages, plus ou moins adroits, servit de jouet à toutes les ambitions, de pâture à toutes les tyrannies. Toujours et partout, on berça les hommes de belles paroles : jamais et nulle part ils n'ont obtenu la chose avec le mot. De temps immémorial on nous répète avec hypocrisie : les hommes sont égaux, et de temps immémorial la plus avilissante comme la plus monstrueuse inégalité pèse insolemment sur le genre humain (...). Il nous fait non pas seulement cette égalité transcrite dans la Déclaration des droits de l'hommet et du citoyen, nous la voulons au milieu de nous, sous le toit de nos maisons (... ). Assez et trop longtemps moins d'un million d'individus dispose de ce qui appartient à plus de vingt millions de leurs semblables, de leurs égaux. Disparaissez enfin, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés. Qu'il ne soit plus d'autre différence parmi les hommes que celles des âges et du sexe. Puisque tous ont les mêmes besoins et les mêmes facultés, qu'il n'y ait donc plus pour eux eux qu'une seule éducation, une seule nourriture (... ). L'instant est venu de fonder la République des Egaux, ce grand hospice ouvert à tous les hommes. Les jours de la restitution générale sont arrivés. " Babeuf a été décrété d'arrestation dès le 5 décembre 1795 mais il se cache et poursuit son action dans la clandestinité en bénéficiant de nombreuses sympathies.
Des associations secrètes de babouvistes apparaissent dans plusieurs villes. Ainsi s'organise la conspiration des Egaux qui veu
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Des associations secrètes de babouvistes apparaissent dans plusieurs villes. Ainsi s'organise la conspiration des Egaux qui veut renverser le Directoire et établir en France, avant le mot, le premier régime communiste. Un " Comité insurrecteur de la conspiration pour l'églaité " est créé le 20 mars 1796 qui comprend notamment Buonarroti et Maréchal. Quelques jours avant, le club du Panthéon a été fermé sur ordre du Directoire, parmi d'autres réunions politiques jugées contraires à la tranquilité publique. Au conseil des Cinq Cents seul François Lamarque s'en est insurgé en déclarant " qu'il regardait comme ennemi de la République quiconque provoquait la suppression des associations formées par les citoyens ". Drôle de parcours que celui de cet avocat, député de la Dordogne à la Législative puis à la Convention. Régicide, il a été l'un des 4 représentants en mission livrés en 1793 aux Autrichiens par Dumouriez, avec le ministre de la Guerre Beurnonville. En décembre 1795, il a fait partie de l'échange contre Madame Royale, l'orpheline du Temple au terme d'une négociation compliquée au cours de laquelle on a vu le toujours mystérieux Montgaillard montrer le bout de son nez. Depuis que les faubourgs ont été désarmés, aucune insurrection populaire n'est possible. Seul un complot préparé avec un noyau de conspirateurs déerminés peut réussir, mais l'idéaliste Babeuf a consacré plus te temps à élaborer les décrets qu'il compte promulguer qu'à préparer son coup d'Etat. Et ses placards séditieux et ses maneuvres de débauchage auprès des troupes de Paris sont peu compatibles avec le secret indispensable à ce genre d'exercice.

Dûment instruit, le Directoire a placé à la Police un ministre sûr : Charles Cochon de Lapparent, en remplacement de Merlin de Douai. Une proclamation est adressée aux Parisiens, les mettant en garde contre les anarchistes qui voudraient " opérer le partage de toutes les propriétés et relever les échafauds. " Un agent double Georges Grisel, a pu être infiltré dans la conjuration à moins qu'il n'ait trahi de son propre chef en dénonçant le complot à Carnot. Babeuf est arrêté facilement avec ses complices le 10 mai 1796. La conjuration des Egaux connait un ultime épisode la nuit du 9 au 10 septembre avec une tentative de coup de main sur le camp de Grenelle où est caserné le 21ème régiment de Dragons. Attendus de pied ferme, les conjurés sont accueillis par une fusillade nourrie laissant sur le terrain une vingtaine de morts et de nombreux blessés. Quant aux 132 assaillants qui ont été capturés, ils sont aussitôt traduits devant un conseil militaire et fusillés. Les conspirateurs arrêtés sont déferrés en octobre devant une haute cour de justice constituée à Vendôme qui prononce 33 sentences de mort. Buonarroti est condamné à 3 ans de déportation et Maréchal se défend si bien qu'il obtient son acquittement. On remarque parmi les accusés Jean Baptiste Drout, l'homme de Varenne ayant été étonnamment élu par la Convention. Lui aussi capturé par les Autrichiens en 1793, il a fait partie du " lot " échangé contre Madame Royale. Au Conseil des Cinq Cents où on lui avait réservé un siège, il n'a pas tardé à comploter avec Babeuf, seul héritier à ses yeux de " l'esprit de 1793 ". Evadé grâce à de nombreuses complicités, il s'est réfugié aux Canadies mais voilà qu'au terme du procès des babouvistes où il est jugé par contumace, il est acquitté. Il s'empresse alors de rentrer en France et reprend sa place parmi les néojacobins.
Babeuf et Darthé eux, seront guillotinés le 27 mai 1797 après avoir tenté de se suicider. AU milieu de ces vicissitudes politiques s'épanouit ce qu'on a appelé abusivement une " société du Directoire ", abusivement car elle n'est figurée que par une infime minorité de Parisiens, profiteurs des heurs et mlheurs de la Révolution, rejoints cependant par le nombre le plus grand de ceux qui depuis Thermidor, veulent tourner la page, à l'instard'Arnault qui s'en est fait l'interprète dans ses " Souvenirs d'un sexagénaire ": " On avait à la vérité, en fait de plaisir, un fort arriéré à recouvrer (...). Comme en certains pays, où tout enterrement est suivi d'une orgie, où la joie succède brusquement aux larmes et se manifeste au milieu du deuil, c'était tous les jours à Paris une fête nouvelle. Les jardins publics ne sdésemplissaient pas; les salless de concert, les salles de bal, comme les salles de spectacle, étaient trop étroites pour contenir la foule qui s'y portait, foule d'autant plus avide de plaisirs qu'elle en avait été plus longtemps privée; foule à laquelle ne dédagianent pas de se mêmer quantité de ci devant nobles, pour parler le langage du temps, lesquels, échappés à la faux révolutionnaire, survivaient à leurs familles massacrées. " Les revenants de la'émigration ne doivent pas perdre de vue qu'ils sont en République et que même sans la Terreur la Révolution continue : " Ce fut sous le Directoire que les débris éparpillés de la bonne compagnie commencèrent à rentrer au colombier, ironiser Frénilly. On se cherchait, on s'appelait, on se retrouvait mais sans tambour ni trompette car les espions avaient succédé aux bourreaux. Pas de chevaux ni de voitures pour ne pas insulter le souverain à pied; pas d'argenterie, pour paraître l'avoir donnée toute à la Monnaie.

On se faisait même en public un certain luxe de pauvreté assez plaisant. Le bon ton était d'être ruiné, d'avoir été suspect, persécuté, emprisonné surtout; pas de salut, pas de considération dans les sociétés sans ce dernier point; on regrettait de n'avoir pu être guillotiné mais on devait l'être le lendemain, le surlendemain du 9 thermidor. Il y avait des disputes d'infortune à mourir de rire, et je me souviens de ma vergogne dans un déjeuner de victimes que Mme Le Sénéchal nous donne à sa maison de Montrouge : je subis l'affront d'être le seul qui n'eût pas été incarcéré. " On donne aussi des " bals de victimes " où le comble du chic est d'avoir eu un parent guillotiné. On se salut " à la victime ", d'un hochement de tête brusque simulant la tête tombant sous la couperet. Les guillotines en pendentif ou en boucles d'oreille font fureur : " A la victime ", sont aussi les habits et coiffures des " Incroyables ", apparus durant la Convention thermidorienne en même temps que leurs homologues féminins, les Merveilleuses, avec une énorme cravate montant jusqu'au menton. Les premiers se protègent ainsi " su fouffle frais de la guillotine ' et les seconds ornent leur cou d'un ruban rouge " tranchant " leur peau d'albâtre ( tout autant que sous l'Ancien Régime, le bronzage " fait peuple " ). Les Merveilleuses les moins extravagantes se contentent d'habits à l'antique des plus dénudés et aux transparences suggestives. Les perruques sont de nouveau en vogue et changent selon les heures du jour et bien entendu, des nuits de fête. La coiffure de Madame Récamier, tenant le salon bientôt le plus couru de Paris, est une des celles donnant le ton : boucles souples à la grecque, retombant sur un large bandeau. " L'égérie des salons " est une des " trois grâces " du Directoire avec Joséphine de Beauharnais et Madame Tallien.
Elle a pour amie Madame de Stael qui s'était exilée en 1793 mais est rentrée en France après Thermidor. Cette dernière a publié certes sous anonymat mais en signant " Par une femme " des réflextions sur le procès de la reine " qui pour al première fois réhabilitent Marie Antionette en appelant avec des accents modernes aux mères et aux enfants " de toutes les classes de la société " qu'on a immolés à travers la reine. Au delà s'ébauche une interrogation sur la violence révolutionnaire et à la Terreur, fondement d'une vision libérale qui distinguera et opposera la légitimité de 1789 à son dévoiement par le jacobinisme. Une autre de ces " Merveilleuses " est Hamelin dite Madame Hamelin. On l'appelle " la jolie laide ', en attendant de la surnommer " le plus grand polisson de France ". Elle a suscité un début d'émeute en se montrant dans son cabriolet " plus que nue " sur les Champs Elysées qui ont été élargis et sont en train de devenir une promenade élégante. Comme il se doit quand on est une Merveilleuse, Fortunée collectionne les amants. Parmi eux il y a le baron Ouvrard, le type même de l'aventurier qui grâce à la Révolution a fait fortune dans le commerce coloniel et les fournitures militaires. Elle l'a chipié à Madame Tallien, autre grande coquette. Les célébrités du monde politique, littéraire et artistiques se côtoient dans leurs salons. La ville a triomphé de la cour. " Des aristocrates de 10 siècles manquant, on avait fait des aristocrates de 24 heures " se gausse Frénilly.
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