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L’invasion silencieuse : quand ChatGPT s’accapare la plume du web

Depuis quelques années, une mutation inquiétante s’opère dans le paysage médiatique : des articles entiers, des tribunes, des billets de blog sont désormais rédigés, avec peu ou pas de supervision humaine, par ChatGPT et ses semblables. Ce phénomène n’est pas anodin — il touche à l’essence même du journalisme, de la pensée critique et de la confiance du lecteur.

L’un des reproches les plus persistants faits aux textes générés par l’IA est leur tonalité « neutre » — un style impersonnel, poli, modéré, presque aseptisé. Or, cette neutralité n’est pas innocente : elle provient d’un calibrage algorithmique cherchant à produire des phrases « correctes » dans tous les contextes. Le risque ? Que la singularité, la nuance, l’angle critique cèdent le pas à une prose calibrée, sans aspérité.

Loin d’être un simple outil d’appoint, ChatGPT est en train de remodeler ce que nous considérons comme « écrire » sur Internet. Le recours excessif à l’intelligence artificielle dans la production d’articles pose des enjeux profonds : biais algorithmiques, dilution de la voix humaine, homogénéisation du style, et surtout, une menace pour la crédibilité et la diversité intellectuelle sur le web.


1. Une neutralité feinte et une voix qui s’efface

L’un des reproches les plus persistants faits aux textes générés par l’IA est leur tonalité « neutre » — un style impersonnel, poli, modéré, presque aseptisé. Or, cette neutralité n’est pas innocente : elle provient d’un calibrage algorithmique cherchant à produire des phrases « correctes » dans tous les contextes. Le risque ? Que la singularité, la nuance, l’angle critique cèdent le pas à une prose calibrée, sans aspérité.

Cette neutralité de surface masque souvent des biais implicites issus des données d’entraînement. Les algorithmes apprennent à partir de textes existants — qui véhiculent eux-mêmes des préjugés historiques, des stéréotypes ou des omissions — et répercutent ces mêmes biais, parfois inconsciemment.

Au final, le texte généré manque de personnalité, d’émotion, de doute même : autant de marques de l’humain qui s’estompent au profit d’un style uniforme.


2. Crise de crédibilité : les lecteurs se détournent de l’IA journalistique

Plusieurs études montrent que l’implication perçue de l’IA dans un article réduit la confiance du lecteur envers son contenu. Quand les lecteurs pensent qu’un texte a été partiellement ou entièrement produit par une machine, ils jugent sa crédibilité moindre, même si le contenu est exact.

Cela a un effet corrosif sur la relation entre média et public. Le lectorat exige une responsabilité, un nom, une conscience derrière les mots — or l’IA ne peut ni assumer ni être tenue responsable. Dès lors, multiplier les contenus signés « IA » ou non transparents fragilise la légitimité même du journalisme.


3. Une spirale de duplication et de réutilisation algorithmique

Un paradoxe majeur se joue : ChatGPT tire ses données d’Internet… et Internet finit par se nourrir des textes qu’il produit. Ce cycle de ré-ingestion algorithmique mène à une homogénéisation croissante du contenu, où les angles, tournures et idées se ressemblent d’un article à l’autre.

Une étude récente intitulée Echoes of Automation: The Increasing Use of LLMs in Newsmaking a analysé plus de 40 000 articles issus de médias variés, et constate que les modèles de langage sont souvent utilisés pour rédiger l’introduction des articles, tandis que les conclusions restent le domaine de l’humain. On y observe aussi que l’écriture générée tend à améliorer la “richesse lexicale” tout en nivelant le formalisme et en rapprochant les styles entre eux.

Ce phénomène fragmente l’originalité : une même idée, retravaillée par l’IA dans mille sources, finit par paraître « consensus » — quand elle n’est parfois qu’une itération mécanique sans ancrage.


4. La disparition progressive du journaliste comme voix autonome

Jusqu’à présent, l’IA pouvait être envisagée comme un outil auxiliaire : suggérer des tournures, assister la relecture, automatiser certaines tâches répétitives. Mais le glissement vers la rédaction complète fait peser une menace directe sur la place du journaliste.

Des enquêtes menées par le Tow Center révèlent que les rédactions utilisent déjà l’IA pour éditorialiser, automatiser des formats courts ou filtrer des dépêches — au détriment de l’analyse en profondeur.

D’autres études alertent sur la « rupture institutionnelle » que le recours intensif aux modèles génératifs pourrait engendrer au sein de la presse, en bouleversant les équilibres historiques entre journalistes, éditeurs, techniciens et plateformes.

Le journaliste, au lieu de se voir augmenté, risque d’être relégué au rôle de simple vérificateur ou d’architecte de prompts — un appauvrissement de la mission d’investigation, de décryptage et de critique.


5. Des ratés déjà visibles — entre erreurs factuelles et fausses réalités

Quand on délègue l’écriture à une machine, les erreurs ne sont pas une simple possibilité : elles deviennent une quasi-certitude. L’IA peut halluciner des données, inventer des études ou mal attribuer des citations fictives. Dans le monde du journalisme, l’erreur, si grave, coûte la confiance.

Un cas particulièrement révélateur : “Heat Index”, une publication collabore avec King Features a publié une liste de livres d’été contenant plusieurs titres fictifs créés par l’IA — certains attribués à des auteurs réels. La publication a ensuite dû retirer l’article et licencier le contributeur responsable.

Un autre exemple : le journal italien Il Foglio a lancé une édition entièrement écrite par l’IA. Rapidement, des imprécisions, des passages pompés sur d’autres sources et un manque d’originalité ont été mis en lumière. L’expérience, même si revendiquée comme test, a mis en évidence les limites criantes de l’écriture entièrement automatisée.


6. Une urgence éthique et éditoriale pour préserver l’âme du web

Nous sommes à un carrefour : soit l’IA reste un outil de soutien sous contrôle humain, soit elle s’impose comme norme au détriment de la voix critique. Le risque n’est pas seulement technique, mais culturel — celui d’un Internet où tous les articles se ressembleraient, où l’inventivité intellectuelle serait suppléée par des formules de masse.

Pour contrer cette dérive, trois pistes sont essentielles :

Transparence — chaque rédaction doit indiquer clairement le rôle de l’IA (s’il y en a) dans la production d’un texte, pour préserver la responsabilité éditoriale.

Régulation & normes éthiques — établir des chartes professionnelles (internes aux médias ou sectorielles) pour encadrer l’usage de l’IA.

Valoriser le journalisme humain — encourager l’écriture réflexive, l’enquête, l’angle personnel, là où l’IA ne peut rivaliser.

Le temps presse : si on ne réagit pas, la “plume du Web” sera bientôt confisquée par des machines. Et le prix à payer sera plus que la perte d’emplois : ce sera l’amputation de l’imprévisible, de l’humain, du débat — l’essence même de l’écriture.
Khey certifié depuis 2017
il y a 7 jours
Je voulais lire mais gplu
:Chat_non:
il y a 7 jours
Un post qui critique chatGPT qui rédigé par chatGPT c'est marrant ça
Alain au bar !
:Boomer_saoul:
il y a 7 jours
Les 3/4 d'internet sont rédigés par de l'IA c'est le bordel même dans les rédactions web traditionnelles en ce moment avec un manque de contrôle et les sanctions qui commencent à tomber sur les rédacteurs, des chartes obligatoires à signer.
:Frieren_mange_croco:
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme. Image
il y a 7 jours
Un post qui critique chatGPT qui rédigé par chatGPT c'est marrant ça
Cet article a été écrit par un humain, ces accusations sont infondées et sont le fruit d'une pensée complotiste et anti-journaliste.
Khey certifié depuis 2017
il y a 7 jours
Un post qui critique chatGPT qui rédigé par chatGPT c'est marrant ça
Arf grillé.
Je ne crois en rien, j'observe juste. --- INTJ-A --- bc:23,ctov:10 --- +: Résilient -: Agit par derrière
il y a 7 jours
Palu

Ici, on sait au moins que c'est pas de l'IA en voyant les propos et blagues des kheys, 100% humains !
:zahi:
Mon propos est imaginaire et fictif, il n'implique donc aucun fait ou élément réel et toute ressemblance serait fortuite
il y a 7 jours
Imagine tu paie des fact-checker avec de l'argent issus de tes impôts et cotisations pour te dire à quel point t'es une merde d'homme blanc privilégié et qu'en plus il écrit toute sa diarrhée a l'aide de chat GPT

Juste imagine
:itsBeautiful:
il y a 7 jours
Je voulais lire mais gplu
:Chat_non:
Faut demander à chatgpt de le lire pour toi
:Chatlimite:
il y a 7 jours
Cet article a été écrit par un humain, ces accusations sont infondées et sont le fruit d'une pensée complotiste et anti-journaliste.
Y a pas un humain qui sait faire le caractère "—" depuis son clavier
:ding:


Le "tiret" que t'as sur ton clavier, c'est "-", pas "—". Et là, t'en as 18 dans ton paragraphe.
:couettin:
il y a 7 jours
Y a pas un humain qui sait faire le caractère "—" depuis son clavier
:ding:


Le "tiret" que t'as sur ton clavier, c'est "-", pas "—". Et là, t'en as 18 dans ton paragraphe.
:couettin:
➡️ Alt + 0151 (sur le pavé numérique)

Maintiens la touche Alt,

tape 0151 sur le pavé numérique,

relâche Alt → tu obtiens —

⚠️ Attention : ça ne marche que si Num Lock est activé et que tu utilises le pavé numérique (pas les chiffres en haut du clavier).

De rien le sceptique
:Risitas-doigt:
Khey certifié depuis 2017
il y a 7 jours