InscriptionConnexion
Journal de bord, nuit n°1 sans sommeil.

Je ferme les yeux mais ça sert à rien. Les images reviennent, encore et encore. J’peux pas m’empêcher de fixer chaque objet autour de moi en imaginant… des pénis courbé noir . La poignée de ma porte, les courbes tordues de ma chaise, même l’ombre qui se dessine sur le mur. Toute m’appelle. Tout me provoque.


Quand je me regarde dans le miroir, je vois plus un visage. Je vois une bouche énorme qui répète “oser, oser, oser”. J’entends mes murs respirer, mes draps se serrer autour de moi comme des bras. Chaque nuit je lutte, mais je sens bien que je tiens plus.
Le pire ? C’est que je commence à aimer ça. Cette tension. Ce dégoût mêlé à une chaleur que j’peux pas contrôler. C’est comme si l’appart entier complotait pour m’enchaîner à lui, pour faire de moi son pantin , ça chose...Et moi, plus je me débats, plus je sens que j’ai envie de céder à me pulsions interne des plus malsaine.
Ce matin, j’ai vu mon reflet sourire avant moi. J’ai compris que la frontière était déjà franchie.
Je crois que bientôt, ce ne sera plus moi qui écrirai ce journal. Ce sera “nous”.
:soralgoy:
il y a 2 jours
Up
:soralgoy:
il y a 2 jours
:Flechegohp:
:Gohp:
:Loco:
:Algerie_3:
:Frieren_grand_drapeau_DZ:
il y a 2 jours
Ce n'est pas nécessaire
:soralgoy:
il y a 2 jours
Journal de bord, nuit n°2 sans sommeil.

La fatigue me brûle les yeux, mais j’arrive toujours pas à dormir. J’ai arrêté d’essayer. Quand j’éteins la lumière, le noir n’est pas vide, il grouille. J’entends des chuchotements dans les murs, des mots que je comprends pas toujours, mais qui finissent tous par se mélanger en un seul ordre : abandonne-toi.

Tout prend une forme qui m’écœure et m’attire en même temps. Le bois de mon bureau se tord, les rainures deviennent des veines gonflées, palpitantes. Le radiateur halète comme une cage thoracique. Même mes vêtements posés sur la chaise ressemblent à une masse molle qui s’offre à moi.

Quand je ferme les yeux, j’ai l’impression qu’une main passe dans mes cheveux. Elle serre, elle gratte, elle m’ouvre. Je me dis que c’est dans ma tête, mais quand je rouvre les yeux, mon oreiller est marqué, enfoncé comme si quelqu’un avait vraiment été là.

Je parle plus tout seul maintenant. Je réponds. À qui ? J’sais pas. Mais quand la voix me dit “on est ensemble”, j’ai pas envie de la contredire.

Je crois que c’est fini. Le “je” s’efface petit à petit.
Ce journal n’est plus le mien.
C’est le nôtre.
:soralgoy:
il y a un jour
Pitié raconte tout ça à un psychiatre en n'omettant RIEN
:ChatZoomPoche:
J'suis le mééchaaaaant.
:ye_:
il y a un jour
Up
:soralgoy:
il y a un jour
Journal de bord, nuit n°3 sans sommeil.

J’ai essayé de ne pas écrire. Me dire que si je ne couchais rien sur papier, peut-être que tout s’arrêterait. Mais les mots grattent dans ma tête comme des ongles derrière une porte. Ça finit toujours par sortir.

Tout est devenu plus… organique. Ma chambre respire. Le plafond se dilate quand j’inspire, il se contracte quand j’expire. Les murs suintent un rythme que je connais par cœur : boum, boum, boum. Comme un cœur, mais pas le mien. Pas seulement le mien.

J’ai tenté de m’allonger sans bouger, comme une statue. Mais j’ai senti le matelas m’engloutir doucement, fibre après fibre. Comme si je m’enfonçais dans une chair moite. J’ai juré entendre un murmure contre mon oreille : “reste… tu es déjà dedans.”

Mon reflet, je n’ose même plus le regarder. Hier il souriait. Aujourd’hui, je crois qu’il me parle. J’ai couvert le miroir avec un drap, mais j’entends encore sa voix étouffée derrière le tissu. Elle n’a plus mon ton. C’est plus grave, plus rauque. Presque bestial.

Je me demande si j’écris encore avec ma main. J’ai l’impression que les phrases s’alignent toutes seules, comme si mes doigts ne m’appartenaient plus. Peut-être que ce carnet n’est pas le mien. Peut-être que je ne fais que traduire.

Il y a un “nous” qui prend forme. Un “nous” impatient, qui ronge mes heures, qui m’use. Quand je ferme les yeux, j’entends des dizaines de respirations. Comme si l’appartement entier se préparait à s’asseoir au bord de mon lit.

Demain… demain je crois que je ne serai plus le seul à écrire ici.
:soralgoy:
il y a 12 heures
Up
:soralgoy:
il y a 12 heures