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Nous nous dirigeons vers une nouvelle forme de féodalisme


Un sentiment étrange s'installe dans notre rapport au monde moderne, celui d'une dépossession lente et silencieuse. Les concepts de capitalisme ou de néo-libéralisme, longtemps utilisés pour décrire notre système économique, semblent de moins en moins aptes à saisir la nature de la mutation en cours. Le pouvoir et la richesse se transforment et se concentrent d'une manière qui évoque une structure sociale que l'on pensait révolue : la féodalité. Nous entrons dans l'ère du techno-féodalisme.

Les nouveaux seigneurs et leurs fiefs numériques
Dans le système féodal classique, le pouvoir reposait sur la possession de la terre. Le seigneur, propriétaire du sol, accordait protection et droit d'usage aux serfs en échange de leur travail et d'une partie de leurs récoltes.

Aujourd'hui, la terre a été remplacée par l'infrastructure numérique. Les nouveaux seigneurs ne sont pas des nobles en armure, mais des géants de la technologie : Google, Amazon, Apple, Meta, Microsoft. Leurs fiefs ne sont pas des champs, mais des clouds, des systèmes d'exploitation, des plateformes de communication et des places de marché virtuelles. Pratiquement toute notre vie sociale, professionnelle et culturelle se déroule sur leurs terres numériques. Nous dépendons d'eux comme le paysan dépendait de son suzerain.

Le servage volontaire et le travail invisible
Dans ce nouveau paradigme, nous sommes les serfs. Non pas des esclaves, car nous conservons une illusion de liberté. Le serf médiéval n'était pas enchaîné ; il était libre de quitter la terre de son seigneur. Mais pour aller où ? Toutes les terres fertiles appartenaient à d'autres seigneurs, régis par les mêmes règles. De même, aujourd'hui, quitter l'écosystème de Google signifie renoncer à des services profondément intégrés dans notre quotidien. Échapper à Meta implique souvent une forme d'isolement social.
Le nouveau paradigme
Sur ces terres numériques, nous travaillons sans cesse et gratuitement. Chaque "like", chaque partage, chaque commentaire, chaque donnée de géolocalisation est une forme de labeur. Nous créons la ressource la plus précieuse du 21ème siècle : la donnée. La formule "si c'est gratuit, c'est vous le produit" est déjà obsolète. Nous ne sommes pas le produit ; nous sommes la main-d'œuvre non rémunérée qui cultive les terres du seigneur.


La fin de la propriété et la dîme numérique
Une autre caractéristique de ce système est l'érosion de la propriété au profit de la location. Autrefois, on achetait un livre, un disque, un logiciel. Ces biens nous appartenaient. Désormais, nous payons un abonnement à Netflix, Spotify ou Adobe. Nous ne possédons plus rien ; nous louons un droit d'accès temporaire à la culture et à nos propres outils de travail. Le jour où le paiement cesse, tout disparaît.

C'est une forme de dîme moderne, un loyer perpétuel versé aux seigneurs pour le simple privilège d'exister et d'interagir dans le monde numérique. La taxe principale, cependant, reste nos données personnelles, un tribut payé en échange de services "gratuits".

Les forteresses d'écosystèmes et le pouvoir de banissement
Pour s'assurer de la loyauté de leurs serfs, les seigneurs de la tech ont érigé des murailles invisibles mais redoutables : les écosystèmes fermés. Tenter de faire communiquer de manière fluide un appareil Apple avec un service Google ou Amazon relève souvent du parcours du combattant. Tout est conçu pour retenir l'utilisateur à l'intérieur d'une forteresse dorée, rendant toute évasion coûteuse et complexe.

Plus inquiétant encore, ces seigneurs détiennent un pouvoir de vie ou de mort numérique. La suspension d'un compte sur une plateforme sociale, la démonétisation d'une chaîne YouTube ou la suppression d'une application d'un "store" sont des décisions unilatérales, sans procès ni appel. C'est le pouvoir de bannir un individu de la place publique, de le priver de ses moyens de subsistance ou de son moyen d'expression, d'un simple clic. Un pouvoir absolu, exercé sans contre-pouvoir.

Le capitalisme classique, avec ses marchés concurrentiels, cède la place à un ordre où une poignée de monopoles ne cherchent plus simplement à vendre un produit, mais à intégrer des populations entières dans leurs fiefs pour en extraire une rente à perpétuité. C'est une régression fondamentale, qui concentre le pouvoir d'une manière que nos démocraties libérales ne savent pas encore comment appréhender. Le château fort se dessine à l'horizon, et nous en sommes déjà les vassaux.
WalterJR n'est pas 0 tout , preuve ->
:WJRCHAD:
:WJRCHAD2:
:WJRCHAD3:
:WJRCHAD4:
, supprimez ce badge svp
:Prionche:
il y a un mois
Tu veux mon zizi
:chat_lunettes:
J’ai été méprisé, humilié, traqué comme un chien. Et pourtant, je continue d’écrire, parce que c’est ma façon de hurler.
il y a un mois
Je fav pour plus tard khey j'ai pas eu la force de tout lire mais de ce que j'ai lu c'était très intéressant
:pnl_paz:


Up
:djellit:
il y a un mois
Tu veux mon zizi
:chat_lunettes:
range ca
:chat_blasiert:
WalterJR n'est pas 0 tout , preuve ->
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, supprimez ce badge svp
:Prionche:
il y a un mois
résumé :
:la_fin_du_monde:
je cède officiellement ce sticker
:harceleur_au_donut:
à Ordivomi par amitié
il y a un mois