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bandes de fdp
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MARX

Concernant Marx, son analyse économie soutient un projet de société qui distingue Marx de la plupart des économistes. Ce n'est bien sûr pas un libéral classique ou néoclassique. Mais ce n'est pas non plus un keynésien interventionniste qui voit dans une intervention étatique finement mené une solution pour sortir des crises que connaissent le capitalisme et le marché. Il s'agit selon lui de le supprimer. Et pas seulement le marché mais la propriété privé des moyens de production, la monnaie et l'Etat après une phase de transition. C'est la cause du communisme. Un débat s'est développé notamment avec des universitaires non marxistes des pays Occidentaux à l'instar de Joan Robinson et de Joseph Schumpeter qui ont étudié l'analyse de Marx durant les années 1930 et 1940. La doctrine marxiste est indissociable du mouvement ouvrier, à l'organisation duquel il travailla toute sa vie. Le but de ses recherches théoriques était de fourni à ce mouvement un outil intellectuel permettant de comprendre le fonctionnement du système capitaliste afin de hâter sa disparition. Cela amène Marx de passer de la philosophie à l'économie politique. Marx vit dans une période marquée par lé révolution industrielle. Les rudes conditions imposées aux ouvriers à cette occasion entraînent protestations voire révoltes. Il s'agit de projets chimériques pour Marx et bien pour bien les distinguer de sa propre conception du socialisme qu'il qualifie de scientifique, il leur met l'étiquette de socialisme utopique. Ce terme prend chez lui une tonalité péjorative. Le reproche majeur que Marx fait aux socialistes utopiques est de s'en tenir à une critique morale du capitalisme alors qu'il convient d'en faire une analyse scientifique selon lui pour en déceler les contradictions.
En plus de cela, le second reproche qui leur est adresser et le fait que selon lui, les socialistes utopistes élaborent la société qu'ils appellent de leurs souhaits des projets qui ne reposent pas sur des bases sérieuses puisqu'il est impossible de décrire le fonctionnement d'une société n'existant pas encore dans ses moindres détails. Pas étonnant que dans ses ouvrages, seule une toute petite part est consacrée à la description de ses conceptions personnelles de la société communiste. Enfin, Marx considère qu'il est impossible de créer quelques endroits socialistes à l'intérieur d'une société résolument capitaliste. Il faut une révolution globale selon lui sinon les expériences isolées sont vouées à l'échec. Les communautés oweniennes ou de phalanstères fouriéristes tendent à la confirmer. Il faut donc s'émanciper et cette émancipation doit venir de la croisse ouvrière elle même. Pas étonnant que quand Marx arrive à Paris en 1843, il travaille à l'organisation du mouvement ouvrier dans la perspective du renversement révolutionnaire de la société capitaliste. Il participe à la création de la Ligue des communistes en 1847 qui est à ses débuts un groupe de petite taille. Mais l'Association internationale des travailleurs est crée en 1864 à Londres ce qui change pas mal de choses car Marx y participe activement à cette création. Les dissensions internes font disparaitre la Première Internationale en 1872. Mais une Deuxième Internationale nait en 1891, soit 8 ans après la mort de Karl Marx. Les partis sociaux démocrates émergeant à la fin du XIXème siècle en Europe y sont fédérés. Que ce soit en Allemagne en premier lieu, puis en Autriche, en Russie, en Italie et en France même si pour ces deux derniers, c'est à un degré légèrement moindre que les 3 premiers, le marxisme voit un nombre d'adeptes qui ne cesse d'augmenter à partir de cette fin de siècle. Les pays anglo saxons en revanche sont peu concernés par le développement de cette doctrine.

La révolution socialiste à l'échelle mondiale est l'idée de l'Internationale. Mais il existe des tendances plus réformistes et modérées qui pensent que des accommodements sont possibles avec le capitalisme. Sans doute liés en partie à l'amélioration des conditions des ouvriers globalement à la toute fin du XIXème siècle. Suite à l'échec de la Deuxième Internationale, on voit émerger un nouveau monde avec les bolcheviks prenant le pouvoir à Moscou en Russie en 1917. Ainsi, la Troisième Internationale est crée à Moscou en 1919. Aussi appelée l'Internationale communiste. Pourtant, ce n'est pas comme si la formation de Marx le prédisposait à l'étude de l'économie étant donnait qu'il étudiait la philosophie à Bonn puis à Berlin. La philosophie allemande est à ce moment là dominée par Hegel. L'Allemagne ne connait que peu l'économie politique notamment parce qu'à ce moment là, ce pays n'est que peu concerné par la révolution industrielle. L'adhésion précoce de Marx à la cause du communisme repose sur une argumentation plus de nature philosophique qu'économique. Cette argumentation a pour pivot le concept d'aliénation. Marx soutient que l'homme est aliéné dans la société capitaliste, et donc étranger à lui même. On peut voir qu'il s'inspire de la théorie de l'aliénation religieuse qui vient de Ludwig Feuerbach qui est philosophe hégélien de gauche. Ainsi donc ce même Feuerbach présente Dieu comme produit de l'esprit humain dans son ouvrage intitulé " L'Essence du christianisme ", ouvrage publié en 1841. L'être humain aurait doté Dieu de ses propres attributs. Ainsi donc cette automystification amènerait les hommes à se prosterner devant ce qui n'est que le fruit de leur imagination. C'est pour cette raison que les autres seraient aliénés car ils sont devenus étrangers à eux même. C'est de la conscience, distinguant les hommes et les animaux que serait né la religion, définie comme sentiment de soi en tant qu'individu, aussi du fait que l'homme se connait comme espèce.

Et justement, Marx a transposé cette analyse de l'aliénation religieuse à son analyse économique pour en faire une aliénation économique. A noter que Marx ne fait qu'ajouter l'aliénation économique à l'aliénation religieuse dans son analyse. Et qu'il n'a pas une bonne opinion des religions, notamment de la religion chrétienne, largement présente en Europe. C'est la thèse de l'aliénation économique qui caractérise selon lui la société capitaliste. Cela repose sur le fait que l'essence de l'homme en tant qu'espèce est le travail. Sauf que dans le capitalisme, il ne s'agit pas d'un simple travail mais d'un travail aliéné. Et cette aliénation se manifeste d'abord par le fait que le producteur est rendu étranger à l'activité de production étant donné qu'il ne peut pas l'organiser comme il le veut, qu'il est rendu étranger au produit de son travail car ce dernier appartient à son employeur, et enfin qu'il est rendu étranger à son être générique car il ne voit plus l'affirmation de l'essence du genre humain dans l'activité productive qu'il effectue, que le moyen de son existence individuelle. Pour mettre fin à cela, la seule solution pour Marx consiste à abolir la propriété privée des moyens de production, de la monnaie et des échanges marchands. Cela permettrait de construire une société de libres producteurs associés. L'homme serait donc selon lui réconcilié à son être générique en plus d'être réconcilié avec son travail. Les rapports sociaux en seraient plus transparents. Au début, l'analyse de Marx est de nature philosophique. Cependant, en 1846, il y a un changement en 1846 avec la lecture des économistes classiques et la connaissance de la théorie de la valeur travail auquel il adhère ainsi que la fonction d'une théorie générale de l'histoire. Cette théorie est connue sous le nom de matérialisme historique.

Il faut lire " Contribution à la critique de l'économie politique " datant de 1859 pour le comprendre. Et selon cette théorie d'ailleurs la compréhension du fonctionnement d'une société repose sur l'analyse de sa structure économique qui est appelée ensuite infrastructure de la société. C'est ce qui détermine la superstructure constituée par les formes juridiques, religieuses, politiques ou philosophiques qui sont propres à al société envisagée. Ainsi c'est l'état de l'économie au Moyen Age selon la logique de cette théorie qui expliquerait l'organisation politique de la société féodale. La combinaison des rapports de production et des forces productives constitue l'infrastructure de la société. Il existe donc pour Marx des rapports de production déterminés qui correspondent à un certain type de forces productives. Marx comme Engels appellent mode de production la combinaison des forces productives et des rapports de production dominants au sein de la société. Le mode de production capitaliste est caractérisé par la combinaisons du rapport de production salarial et des forces productives de la grande industrie, cette dernière étant le machinisme. L'évolution de l'infrastructure s'analyse avec le jeu combiné des éléments qui la composent car en se développant, les forces productives de la société entrent de plus en plus en contradiction avec des rapports de productions n'évoluant pas au même rythme. Il est à noter que quand bien même la production marchande existe depuis l'Antiquité, elle n'est devenu la composante dominante de l'organisation sociale de la production que depuis peu de temps à l'échelle de notre histoire. Ainsi, pour Marx, le capitalisme représente la généralisation des rapports marchands à l'échelle de la société. La force de travail devient elle même une marchandise vendue par les producteurs aux propriétaires des moyens de production, puisque les produits du travail humain deviennent des marchandises.
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Le salariat est donc caractéristique du mode de production capitaliste en tant que rapport sociale. Pour cela les travailleurs doivent être des prolétaires ne possédant pas leur propre force du travail et qu'en plus de cela, ils soient libres juridiquement. Et pour revenir à la définition du marxisme et du communisme, l'appropriation collective des moyens de production en est une composante essentielle. Marx est favorable à cela depuis sa jeunesse jusqu'à sa mort. Il le faut pour mettre fin à l'aliénation du travail. C'est ce qui ressort du moins de ses Manuscrits de 1844, à l'époque où l'analyse philosophique dominant encore chez lui sur l'analyse économique. Et ce passage de la philosophie à l'économique rend compte du fait qu'il parle de plus en plus de la fin de l'exploitation de l'homme par l'homme car selon lui dans une société où les moyens de production appartiennent à la collectivité, au public, le produit du travail fourni en plus de ce qui est nécessaire à la consommation immédiate des producteurs, c'est à dire le surtravail reste propriété publique et ne peut pas être confisquée par une petite partie de la population qui auquel cas s'approprierait de privilèges injustes sur le reste de la population exploitée. La différence entre Marx et les anarchistes est que pour lui, il n'est pas possible de supprimer l'Etat tout de suite car il faudrait passer par une transition qu'il appelle phase inférieure de la société communiste, phase par la suite appelée socialisme. Les ouvriers doivent s'approprier l'Etat, lequel est maintenu. C'est un Etat ouvrier. Il s'agit de mettre en place ce que Marx appelle la dictature du prolétariat. Il voit d'ailleurs dans la Commune de Paris une occasion historique de cette mise en place. Finalement, ce ne sera pas en France mais en Russie.

Et donc en plus de cela, Marx promeut la fin du marché. La valeur, le salaire et la monnaie doivent disparaitre. Là aussi, il ne change pas d'avis de sa jeunesse à sa mort. Cette disparition est affirmée dans les écrits de Marx tout comme dans les écrits d'Engels. Durant la phase inférieure de la société communiste, cette disparition du marché doit intervenir. Il n'y a pas de socialisme de marché qui compte avec lui. Il faut donc organiser et planifier la production à l'échelle sociale. Seules des unités naturelles sont utilisés étant donné la suppression des catégories monétaires. Cela veut dire une comptabilité en temps de travail ainsi qu'une procédure d'évaluation des effets utiles des différents produits.


Marx, qui entretient une aversion violent pour Malthus, se sépare ici de ses prédécesseurs. Selon lui quand le salaire de marché s'élève au dessus du niveau de subsistance, la force qui tend à le ramener vers ce niveaux est le produit non de la nature mais d'une tendance qu'il considère inhérente à la production capitaliste : la tendance à sécréter du chômage. Les chômeurs constituent selon cette analyse, une véritable " armée de réserve " dans laquelle peuvent puiser les capitalistes lorsque les salariés qu'ils emploient manifestent des prétentions salariales excessives. Le phénomène du chômage est donc pour Marx non un " accident " dans le fonctionnement de l'économie capitaliste, mais bien un élément indispensable à ce fonctionnement. La théorie marxiste de l'exploitation capitaliste se résume donc dans l'écart entre la valeur créée par le travail des salariés et la valeur de leur force de travail ( valeur du panier de marchandises nécessaire à la reproduction de leur force de travail à, qui leur est payée par les capitalistes à titre de salaire. Cet écart appelé par Marx plus value, représente donc du travail non payé. L'exploitation capitaliste ainsi entendu ne sauraient être confondue avec une forme de vol, comme le prétendent des auteurs tels Proudhon. En effet précise Marx, le capitaliste ne " vole " pas le salarié puisqu'il paie ( en moyenne ) au travailleur la marchandise qu'il lui achète ( c'est à dire sa force de travail ) à sa valeur; le capitaliste ne vole pas plus ses salariés que ses fournisseurs. Il n'en reste pas moins que les salariés ne reçoivent pas à travers leur salaire, l'équivalent du travail qu'ils fournissent à leurs employeurs.

Si les travailleurs sont conduits, dans la société capitaliste, à fournir un certain travail sans contrepartie, cela ne résulte pas d'une obligation juridique comme dans la société féodale, mais d'une nécessité purement économique : les moyens de production matériels étant entre les mains d'une classe particulière qui est celle des capitalistes, les travailleurs sont obligés de traiter avec les membres de cette classe pour pouvoir subsister. L'origine historique de ce phénomène relève d'une phase préliminaire de l'histoire du capitalisme, que Marx appelle " accumulation primitive du capital ". Une fois le système installé, la séparation entre les travailleurs et les moyens de production se reproduit d'elle même car les salariés sont censés ne recevoir comme rémunération qu'un salaire de subsistance leur interdisant en pratique toute acquisition de moyens de production. La plus value prélevée par les propriétaires de ces moyens de production leur permet au contraire non seulement de consommer, mais aussi d'acquérir de nouveaux moyens de production : par ce mécanisme de répartition, le mode de production capitaliste se reproduit non seulement matériellement mais aussi socialement. Cette dualité du matériel et du social est fondamentale pour comprendre la signification exacte que Marx donne au terme " capital ". Ce terme recouvre chez les classiques, comme on l'a vu, la valeur des marchandises qui doivent être " avancées " dans le processus de production, y compris les biens de subsistance que doivent consommer les salariés pendant ce processus ( cette partie du capital correspond, en valeur, au fonds de salaire ).

Marx reprend cette conception du capital, en lui donnant une dimension nouvelle : pour lui, les moyens de production matériels ( machines, etc;... ) ne sont pas par nature du capital. Ils ne le deviennent que lorsqu'ils sont mis en oeuvre par des travailleurs salariés. En ce sens pour Marx, " au lieu d'être une chose, le capital est un rapport social entre les personnes, lequel rapport s'établir par l'intermédiaire des choses. " Source : Karl Marx " Le Capital " page 207.

Travail salarié et capital sont ainsi liés de façon indissoluble. " Le capital se compose de matières premières d'instruments de travail et de moyens de subsistance de toutes sorte qui sont employés à produire de nouvelles matières premières, de nouveaux instruments de travail et de nouveaux moyens de subsistance. Toutes ces parties constitutives sont des créations du travail, des produits du travail, du travail accumulé. Le travail accumulé, qui sert de moyen pour une nouvelle production, est du capital. C'est ainsi que parlent les économistes. Qu'est ce qu'un esclave nègre? Un homme de race noire. Cette explication a autant de valeur que la première. Un Nègre et un Nègre. C'est seulement dans des conditions déterminées qu'il devient esclave. Une machine à filer du coton est une machine pour filer le coton. C'est seulement dans des conditions déterminées qu'elle devient du capital. Arrachée à ces conditions, elle n'est pas plus du capital que l'or n'est par lui même de la monnaie ou le sucre le prix du sucre. Mais comment une somme de marchandises, de valeurs d'échange se change t elle en capital? Par le fait que, en tant que force sociale indépendante, c'est à dire en tant que force d'une partie de la société, elle se conserve et s'accroît par son échange contre la force de travail immédiate, vivante. L'existence d'une classe ne possédant rien que sa capacité de travail est une condition première, nécessaire, du capital. (...) Le capital suppose donc le salarié, le travail salarié suppose le capital. Ils sont la condition l'un de l'autre; ils se créent mutuellement. Source : Karl Marx " Travail salarié et Capital" 1847, Editions sociales, 1972, extrait des pages 35 - 39.

Capital constant/capital variable = composition organique du capital. Les économistes classiques ont l'habitude de décomposer la masse total du capital avancé dans la production en capital fixe et capital circulant : le premier représente la valeur des moyens de production s'usant progressivement dans le processus de production ( machines, bâtiments, etc.... ) alors que le second représente la valeur des marchandises consommées en une seule fois dans ce même processus ( matières premières et travail direct ). Il apparaît à Marx bien plus important de distinguer dans la masse totale du capital avancé : d'une part, le fraction du capital servant à payer les moyens de production matériels, qu'ils soient durables ou non durables ( machines, matières premières ); d'autre part, la fraction du capital qui sert à payer la force de travail ( fonds de salaire ). Marx appelle ces 2 fractions respectivement " capital constant " et " capital variable ". Ces termes, qui ne doivent pas être confondus avec ceux de capital fixe et de capital circulant, trouvent leur explication dans la théorie marxiste de la valeur et de l'exploitation. En effet les moyens de production matériels ne font selon cette théorie, que transmettre au produit la valeur qu'ils possèdent déjà, et qu'ils ont acquise lors de leur fabrication ( cette transmission se fait " en bloc " dans le cas de l'usure des machines ).
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Up pour d'éviter le bide.
:BenzCap:


Les prix de production.

Marx revient sur la question des rapports d'échange entre les marchandises au livre III du Capital. A cette occasion in introduit la catégorie de " prix de production ". La théorie des prix de production constitue une pièce indispensable à l'édifice théorique élaborée par Marx pour analyser le fonctionnement de l'économie capitaliste, mais elle est sans doute aussi le point faible le plus évident. Pour Marx comme pour les économistes classiques, le prix de marché, déterminé par le rapport entre l'offre et la demande, ne se confond pas avec la valeur. Pour rendre compte de cet écart, Marx reprend la théorie classique de la gravitation, mais son analyse se fait plus complexe que celle de ses prédécesseurs. Pour lui en effet, dans l'économie capitaliste, le prix de marché ne gravité pas directement autour de la valeur mais autour d'une forme modifiée de la valeur qu'il appelle le prix de production. La distinction ainsi établie entre la valeur et le prix de production ne se trouve pas chez les classiques, qui utilisent généralement comme des synonymes les termes " valeur " et " prix naturel ". Marx l'introduit pour résoudre les difficultés rencontrées par Ricardo dans la mise en oeuvre de sa théorie de la valeur travail : non proportionnalité des prix naturels aux dépenses de travail, et variation de ces prix sous l'effet d'un changement dans la répartition ( " effet Ricardo " ).




Produire une analyse scientifique du mode de production est ce que voulait faire max dans " Le Capital ". Son analyse suit un schéma général analogue à celui qu'adoptent les classiques : valeur, répartition, accumulation. Divers éléments empruntés par Marx à l'économie classique renforcent cette parenté. 1. La théorie ricardienne de la valeur revue et corrigée. Marx adhère dès 1847 à la théorie de la valeur travail. Mais la valeur travail est chez lui différent de la conception de Ricardo. Les classiques selon Marx font l'erreur d'aborder directement la problème de la grandeur de la valeur des marchandises alors qu'il faut d'abord résoudre le problème de la substance de la valeur.
" Une marchandise particulière, un quarteron de forment, par exemple, s'échange dans les proportions les plus diverses avec d'autres articles. Cependant, sa valeur d'échange reste immuable, de quelque manière qu'on l'exprime, en x cirage, y soie, z or, et ainsi de suite. Elle doit donc avoir un contenu distinct de ces expressions diverses. Prenons encore deux marchandises, soit du forment et du fer. Quel que soit leur rapport d'échange, il peut toujours être représenté par une équation dans laquelle une quantité de froment est réputée égale à une quantité quelconque de fer, par exemple : 1 quarteron de forment = a kilogramme de fer. Que signifie cette équation? C'est que dans deux objets différents, dans 1 quarteron de forment et dans a kilogramme de fer, il existe quelque chose de commun. Les deux objets sont donc égaux à un troisième qui, par lui même, n'est ni l'un ni l'autre. Chacun des deux doit, en tant que valeur d'échange être réductibles au troisième, indépendamment de l'autre. Les valeurs d'échange des marchandises doivent être ramenées à quelque chose qui leur est commun et dont elles représentent un plus ou un moins. Ce quelque chose de commun peut être une propriété naturelle quelconque, géométrique, physique, chimique, etc.... des marchandises.
Leurs qualités naturelles n'entrent en considération d'autant qu'elles leurs donnent une utilité qui en fait des valeurs d'usage. Mais d'un autre côté, il est évident que l'on fait abstraction de la valeur d'échange est même caractérisé par cette abstraction. Dans l'échange, une valeur d'utilité vaut précisément autant qu'une autre, pourvu qu'elle se trouve en proportion concevable. Comme valeurs d'usage, les marchandises sont avant tout de qualité différente; comme valeurs d'échange, elles ne peuvent être que de différente quantité. La valeur d'usage des marchandises une fois mise de côté, il ne leur reste plus qu'une qualité, celle d'être des produits du travail. Mais déjà le produit du travail lui même s'est métamorphosé à notre insu. Si nous faisons abstraction de sa valeur d'usage, tous les éléments matériels et formels qui lui donnaient cette valeur disparaissent à la fois. Ce n'est plus; par exemple, une table, ou une maison, ou du fil, ou un objet utile quelconque; ce n'est pas non plus le produit du travail du tourneur, du maçon, de n'importe quel travail productif déterminé. Avec les caractères utiles particuliers des produits du travail disparaissent en même et le caractère utile des travaux qui y sont contenus, et les formes concrètes diverses qui distinguent une espèce de travail d'une autre espèce. Il ne reste donc plus que le caractère commun de tous ces travaux; ils sont tous ramenés au même travail humain, à une dépense de force humaine de travail sans égard à la forme particulière sous laquelle cette force a été dépensée. " Source : Karl Marx " Le Capital ", Tome 1, pages 52 - 54.

Selon ce raisonnement si 2 marchandises qualitativement différentes en tant que valeurs d'usage se trouvent, sur le marché, dans un rapport d'échange quantitatif déterminé, c'est parce qu'elles rendent un élément commun permettant de les comparer. Pour Marx, cette " substance commune " réside dans la dépense de travail qu'a nécessité leur production. Ce qui l'amène à cette première conclusion : le travail constitue la substance de la valeur. Mais cette première conclusion soulève une objection, celle de l'hétérogénéité du travail : le travail du tailleur qui fabrique l'habit n'est pas le même que celui du tisserand qui fabrique la toile. Ricardo, confronté à ce problème, l'avait esquivé par une peu convaincante référence à l' "expérience du marché ". La solution proposée par Marx consiste à distinguer dans le travail un " double caractère ". En tant que producteur de valeurs d'usage, le travail humain est un travail utile ou un travail concret, déterminé par les caractéristiques spécifiques de la production à laquelle il est affecté et comme tel qualitativement différent des autres travaux utiles : pour obtenir du pain, on ne peut pas plus remplacer le travail du boulanger par celui du tailleur ( qu'elle qu'en soit la quantité ) qu'on peut remplacer le pétrin par des ciseaux. Mais, nous dit Marx, le travail a une seconde dimension : indépendamment des formes concrètes à travers lesquelles il se manifeste, il a le caractère général d'une dépense de force humaine. Quelles que soient les différences de leurs métiers, le boulanger et le tailleur ont en commun leur appartenance au genre humain, et leur activité de fabrication du pain ou d'habits nécessite une dépense d'énergie humaine. Cette dépense de force humaine " en général ", c'est à dire abstraction faite des formes concrètes sous laquelle il est manifeste. Marx l'appelle " travail abstrait ". Celui ci et non le travail concret, constitue la substance de la valeur.

" En tant que valeurs, l'habit et la toile sont des choses de même substance, des expressions objectives d'un travail identique. Mais la confection de l'habit et le tissage de la toile sont des travaux différents. Il y a cependant des états sociaux dans lesquels le même homme est tour à tour tailleur et tisserand, et où par conséquent ces deux espèces de travaux sont de simples modifications du travail d'un même individu. On voit au premier coup d'oeil que dans notre société capitaliste, suivant la direction variable de la demande du travail, une portion donnée de travail humain doit s'offrir tantôt sous la forme de confection de vêtements, tantôt sous celle de tissage. Quel que soit le frottement causé par ces mutations de forme de travail, elles s'exécutent quand même. En fin de compte, toute activité productive, abstraction faite de son caractère utile, est une dépense humaine. La confection des vêtements et le tissage, malgré leur différence, sont tous les deux une dépenses productive du cerveaux, des muscles, des nerfs de la main de l'homme, et en ce sens du travail humain au même titre.... Il en résulte de ce qui précède que, s'il n'y a pas, à proprement parler, deux sortes de travail dans la marchandise, cependant le même travail y est opposé à lui même, suivant qu'on le rapport à la valeur d'usage de la marchandise comme à son produit, ou à la valeur de cette marchandise comme sa pure expression objective. Tout travail est d'un côté dépense, dans le sens physiologique, de force humaine, et à ce titre de travail égal, il forme la valeur des marchandises. De l'autre côté, tout travail est dépense de la force humaine sous telle ou telle forme productive, déterminée par un but particulier, et à ce titre de travail concret et utile, in produit des valeurs d'usage ou utilités. Source : Karl Marx, " Le Capital ", Extrait des pages 56 - 61.
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Cette découverte est très importante pour Marx car il ne craint pas d'affirmer que " l'économie politique pivote autour de ce point ". Pensant avoir résolu le problème de la substance de la valeur, il aborde celui sa grandeur. La plus ou moins grande valeur d'échange d'une marchandise dépend selon Marx, du temps de travail nécessaire à sa production ( point de vue de Ricardo également ). Celui ci inclut à la fois le travail direct ( que Marx appelle travail vivant ) et le travail indirect ( ou travail mort ), incorporé dans les moyens de production consommés dans la fabrication de la marchandise. Globalement, le temps de travail qui détermine la valeur d'une marchandise est appelé par Marx " temps de travail socialement nécessaire ", expression désignant la quantité moyenne de travail ( " mort " et " vivant " ) que nécessite la production de cette marchandise dans les conditions techniques du moment. " Chaque force de travail individuelle est égale à toute autre, en tant qu'elle possède le caractère d'une force sociale moyenne, et fonctionne comme telle, c'est à dire n'emploie dans la production d'une marchandise que le temps de travail nécessaire en moyenne ou le temps de travail nécessaire socialement. Le temps socialement nécessaire à la production des marchandises est celui qu'exige tout travail, exécuté avec le degré moyen d'habileté et d'intensité dans des conditions qui, par rapport au milieu social donné, sont normales. Après l'introduction, en Angleterre du tissage à la vapeur, il fallut peut être moitié moins de travail qu'auparavant pour transformer en tissu une certaine quantité de fil. Le tisserand anglais, lui, eut toujours besoin du même temps pour opérer cette transformation, mais dès lors le produit de son heure de travail individuelle ne représentera plus que la moitié d'une heure de travail social et ne donna plus que la moitié de la valeur première. " Source : Karl Marx, " Le Capital ", pages 54 - 55.

Par conséquent une entreprise qui, du fait de l'utilisation d'une technique obsolète ou d'une mauvaise organisation de sa production, a besoin de plus de travail que la moyenne de ses concurrentes pour produire une marchandise déterminée, ne voit pas la valeur de son produit augmenter pour autant. Toute entreprise restant à le traîne se trouve donc pénalisée : si elle vend plus cher que ses concurrentes, elle perd sa clientèle, et si elle s'aligne sur les prix de la concurrence, les surcoûts résultant de l'excédent de travail qu'elle consomme mettent en péril sa rentabilité, donc sa survie. A l'inverse une entreprise qui, à la suite d'une innovation, parvient à produire avec un temps de travail plus faible que ses concurrentes bénéficie d'un avantage se traduisant pour elle, à prix égal, par un surprofit. En réalité, il est probable que cette entreprise exploitera cet avantage en vendant moins cher que ses concurrentes ( donc en dessous de la valeur ), de façon à élargie sa clientèle. Les autres entreprises se trouvent alors menacées, ce qui les contraint à leur tour à adopter l'innovation introduire par l'entreprise de pointe. Ce phénomène, qui résulte de la concurrence que se livrent les entreprises, induit un mouvement permanent des valeurs des marchandises : quand un nombre suffisant d'entreprises a adopté l'innovation introduite par l'une d'entre elles, la valeur s'aligne à peu près que le temps de travail dépensé par l'entreprise à l'origine de l'innovation. Celle ci perd alors l'avantage dont elle bénéficiait sur ses concurrentes, ce qui va l'inciter ( et il en sera probablement de même pour les autres entreprises ) à introduire de nouvelle innovations pour reconquérir un avantage semblable, de sorte que le processus de poursuit : le jeu de la concurrence introduit dans l'économie capitaliste une dynamique puissante d'innovation.

Marx nous dit que le travail socialement nécessaire est du travail " simple " ou " réduit " à du travail simple. Il désigne ainsi le travail non qualifié, qu'il distingue du travail " complexe " ou qualifié; et il affirme que du point de vue de la valeur créée, " une quantité donnée de travail complexe correspond à une quantité plus grande de travail simple. " " La force humaine de travail, dont le mouvement ne fait que changer de forme dans les diverses activités productives, doit assurément être plus ou moins développée pour pouvoir être dépensée sous telle ou telle forme. Mais la valeur des marchandises représente purement et simplement le travail de l'homme, une dépense de force humaine en général. Or, de même que dans la société civile, un général ou un banquier joue un grand rôle, tandis que l'homme pur et simple fait triste figure, de même en est il du travail humain. C'est une dépense de la force simple que tout homme ordinaire, sans développement spécial, possèdes dans l'organisme de son corps. Le travail simple moyen change, il est vrai, dans différents pays et suivant les époques; mais il est toujours déterminé dans une société donnée. Le travail complexe ( skiller labour, travail qualifié ) n'est qu'une puissance du travail simple, ou plutôt n'est que le travail multiplié, de sorte qu'une quantité donnée de travail complexe correspond à une plus grande quantité de travail simple.
L'expérience montre que cette réduction se fait constamment. Lors même qu'une marchandise est le produit du travail le plus complexe, sa valeur la ramène, dans une proportion quelconque, au produit d'un travail simple, dont elle ne représente par conséquent qu'une quantité déterminée. Les proportions diverses, suivant lesquelles différentes espèces de travail son réduites au travail simple comme à leur unité de mesure, s'établissent dans la société à l'insu des producteurs et leur paraissent des conventions traditionnelles. Il s'ensuit que, dans l'analyse de la valeur, on doit traiter chaque variété de force de travail comme une force de travail simple. " Source : Karl Marx, " Le Capital ", pages 59 - 60.
Marx ne s'attarde pas sur cette question qu'il juge comme étant secondaire. Son idée est que l'exercice d'une activité qualifiée nécessite au préalable une certaine formation représentant elle même une certaine dépense de travail social : non seulement le temps consacré à l'apprentissage par le travailleur en formation, mais aussi le temps dépense par les formateurs, et le temps de travail incorporé dans tous les moyens matériels nécessaires à la formation. Dans ces conditions, le supplément de valeur créé par un travailleur qualifié n'est que l'amortissement de la dépense de travail préalable qu'a nécessitée l'acquisition de sa qualification. Ce phénomène est similaire à celui de la transmission progressive de la valeur d'une machine aux produits qu'elle permet de fabriquer, au fur et à mesure de son usure. On peut donc en principe calculer, pour chaque type de travail qualifié, un coefficient de réduction en travail simple. Sur le marché, les valeurs ne sont pas exprimées en temps de travail mais en monnaie. Pour rendre compte de ce phénomène, Marx se livre à une analyse de ce qu'il appelle les formes de la valeur. La valeur d'une marchandise ne peut s'exprimer sur le marché que sous une forme relative, c'est à dire en termes d'une autre marchandise qui sert d'équivalent. On dira par exemple que " 20 mètres de toile valent un habit ". Dans cette expression, que Marx appelle " forme simple " de la valeur, la valeur de la marchandise toile est exprimée de façon relative en termes de marchandise habit. Cette dernière apparaît alors comme la " forme équivalent " de la toile. Mais, il est possible selon lui d'exprimer aussi bien la valeur de la toile en termes de thé, de café, d'or, de fer, etc... qu'en termes d'habit ( toutes ces marchandises jouent alors le rôle de " forme équivalent " vis à vis de la toile. On aboutit alors à une série d'équivalences que Marx appelle " forme valeur totale ou développée ".

Dans cette série, la valeur de la toile s'exprime de façon relative en termes des autres marchandises, qui toutes lui servent d'équivalents. On peut évidemment renverser la proposition, en exprimant en termes de toile les valeurs de toutes marchandises autres que la toile. Ce renversement, Marx lui donne le nom de " forme valeur générale ". Dans cette nouvelle " forme " de la valeur, la marchandise qui permet d'exprimer de façon relative les valeurs de toutes les autres joue le rôle d' " équivalent général. " Ce rôle peut à priori être tenu par n'importe quelle marchandise. Ce n'est que lorsque, en pratique, une marchandise particulière ( l'or par exemple ) se voit confier à l'exclusion de toute autre marchandise le rôle d'équivalent général, qu'elle devient monnaie. On passe alors de la " forme générale " de la valeur à sa " forme d'argent " ( le prix monétaire ), qui est la forme concrète sous laquelle la valeur se manifeste sur le marché. Cette analyse suppose que la monnaie représente une quantité déterminée d'une marchandise particulière, ce qui était bien le cas dans le système de l'étalon or, en vigueur à l'époque de Marx. Il n'en va plus de même aujourd'hui.
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L'exploitation capitaliste.

Contrairement aux classiques qui distinguent 3 types de revenus primaires, à savoir salaires, profits et ventes, Marx ne distingue que 2 grandes catégories qui sont les revenus des travailleurs salariés et les revenus des propriétaires des moyens de production, englobés sous le terme générique de plus value. En fait, la rente foncière que Marx étudie au livre III du Capital ne constitue pas pour lui un sujet d'intérêt primordial, et sous le terme de plus value, c'est le plus souvent le profit capitaliste qu'il désigne. En outre, les rapports entre capitalistes et salariés revêtent chez Marx un caractère fondamentalement antagoniste qu'ils n'ont pas chez les classiques : l'analyse marxiste de la répartition, c'est avant tout l'analyse du fondement économique de la lutte des classes dans le monde de production capitaliste. Certes pour les classiques aussi, la société capitaliste est traversée par de profondes oppositions d'intérêts entre classes. Mais dans leur analyse, ces oppositions par les vertus attribuées à la " main invisible ", et ne menacent nullement la pérennité du système. Chez Marx au contraire, l'antagonisme de la classe ouvrière et de la bourgeoisie non seulement n'a rien de naturel car il relève d'un mode de production particulier, mais encore constitue la caractéristique dominante de ce mode de production et ne peut se résoudre qu'avec la disparition du mode de production capitaliste. La terminologie utilisée par Marx témoigne du contenu politiquement explosif qu'il entend donner à son analyse de la répartition : le rapport entre salariés et capitalistes est décrit comme un rapport d'exploitation.
Une fois admise la théorie de la valeur travail, la théorie de l'exploitation capitaliste semble reposer sur une évidence : le revenu, qui se partage entre les travailleurs et les propriétaires des moyens de production, est la contrepartie de la valeur ajoutée aux marchandises préexistantes; si cette valeur est intégralement créée par le travail, l'existence du profit implique que les travailleurs ne reçoivent sous forme de salaire que l'équivalent d'une partie du travail qu'ils ont fourni. Dans cette hypothèse, les salariés sont donc bien exploités au sens marxiste du terme, comme l'étaient sous d'autres forme les serfs dans la société féodale. Pourtant, outre l'adhésion à la théorie de la valeur travail, l'affirmation de la théorie de l'exploitation capitaliste suppose que soit résolu un problème légué par l'économie classique, qui est celui de la " valeur du travail ". Ce terme désigne chez Ricardo, le " salaire naturel ", égal à la valeur du panier de biens de consommation permettant l'entretien de la force de travail. Mais qualifier ainsi la rémunération des salariés pose un problème car si les salariés créent la valeur par leur travail et reçoivent sous forme de salaire la valeur du travail qu'ils ont fourni, l'origine du profit devient incompréhensible. A cette manière d'envisager le salaire, Marx adresse une objection immédiate : si le travail est bien la " substance " de la valeur, il ne saurait avoir lui même de valeur, et l'expression " valeur du capital " na' dès lors aucun sens. Ce que les travailleurs vendent aux capitalistes, explique Marx, est en réalité l'usage de leur force de travail durant une certaine période ( un mois par exemple en cas de salaire mensuel ). Le salaire qu'ils reçoivent est alors la valeur de cette marchandise qu'ils vendent aux capitalistes, c'est à dire la valeur de leur force de travail. La notion nouvelle de valeur de la force de travail vient ainsi se substituer à celle de valeur travail pour qualifier le salaire.

Engels à ce sujet : " Ce que les économistes avaient considéré comme les frais de production du " travail " étaient les frais de production, non du travail, mais de l'ouvrier lui même. Et ce que l'ouvrier vendait au capitalisme n'était pas son travail. (...). Il met à la disposition du capitaliste pour un temps déterminé ( dans le salaire journalier ) ou aux fins d'un rendement déterminé ( dans le salaire aux pièces ), sa force de travail contre un paiement déterminé; il loue ou vend sa force de travail. Mais cette force de travail est intimement liée à sa personne et en est inséparable. Les frais de production de celle ci coincident par conséquent avec ses frais de production à lui. Ce que les économistes appellent les frais de production du travail sont précisément ceux de l'ouvrier et par suite, ceux de la force de travail. (...). Si l'ouvrier crée en 12 heures une valeur de 6 marks, en 6 heures, il en créer une de 3 marks. Il a donc déjà donné au capitaliste l'équivalent des 3 marks touchés sous forme de salaire lorsqu'il a travaillé 6 heures pour lui. Après 6 heures de travail ils sont quittes, ils ne doivent plus un centime à l'autre. " Halte là ! " s'écrit maintenant le capitaliste. J'ai loué l'ouvrier pour une journée entière, pour 12 heures. Or 6 heures ne font qu'une demi journée. Donc trimez ferme jusqu'à ce que soient terminées également les 6 autres heures, c'est alors seulement que nous serons quittes! ".

Et l'ouvrier doit se soumettre en effet à ce contrat accepté " volontairement ", après lequel il s'engage à travailler 12 heures pour un produit qui coûte 6 heures de travail. (...) La difficulté contre laquelle échouaient les meilleurs économistes tant qu'ils parlaient de la " valeur de travail " et non celle du " travail ". La force de travail est, dans notre société capitaliste actuelle, une marchandise comme toutes les autres, mais néanmoins une marchandise tout à fait spéciale. En effet, elle a la propriété particulière d'être une force qui crée de la valeur, une source de valeur, et notamment, par un traitement approprié, une source de plus de valeur qu'elle en possède elle même (...). Telle est la constitue économique de notre société actuelle : c'est la classe laborieuse seule qui produit toutes les valeurs. Car le mot " valeur " n'est qu'une autre expression pour le mot " travail ", expression par laquelle on désigne dans notre société capitaliste actuelle la quantité de travail socialement nécessaire, incorporée dans une marchandise donnée. Mais ces valeurs produites par les ouvriers n'appartiennent pas aux ouvriers. Elles appartiennent aux possesseurs des matières premières, des machines et instruments et des avances d'argent qui leur permettent d'acheter le force de travail de la classe ouvrière. De toute la masse de produits créés par la classe ouvrière, il lui en revient donc qu'une partie. " Source : Friedrich Engels, " Anti Duhring ", extrait des pages 15 - 18.

La valeur de marchandise force de travail est, comme pour tout autre marchandise, déterminée par le temps de travail nécessaire à sa production : " la reproduction " de la force de travail quotidiennement dépensée dans la production s'effectue à travers la consommation de diverses marchandises ( produits alimentaires, vêtements, chauffage, etc... ) et c'est la valeur du panier de subsistance composé de ces marchandises qui détermine celle de la force de travail variant selon l'état de la société, la valeur de cette marchandise renferme, selon Marx, un " élément moral et historique " qui la distingue de toutes les autres marchandises. Cette considération ne constitue an aucun cas une nouveauté par rapport à la théorie classique du salaire de subsistance : Ricardo par exemple affirme clairement que ce dernier correspond à la valeur d'un panier de marchandises dont la composition est susceptible de varier dans le temps et l'espace. On doit donc considérer que l'indétermination résultat de cette variabilité concerne au même titre " la valeur de la force e travail " de Marx que la " valeur du travail " des classiques. Ayant substitué la notion de " valeur de la force de travail " à celle de " valeur du travail ", Marx semble rejoindre la théorie classique du salaire de subsistance. Pourtant, ce ralliement n'est que partiel car le salaire ainsi déterminé n'a pour Marx rien de " naturel ". D'abord le salariat lui même n'est pas un produit de la nature, mais de l'histoire : il est le rapport de production spécifique à un mode de production historiquement déterminé, le capitalisme. En outre, le mécanisme qui fait graviter le salaire de marché autour du salaire de subsistance n'est pas analysé de la même façon par Marx et par les classiques. Pour ces derniers, ce mécanisme repose sur un phénomène démographique vu comme naturel, que Malthus a systématisé à travers son célèbre " principe de population ".
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