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Bonsoir, mes chers kheyons.

Aujourd'hui, puisque je ne suis pas populaire, je vais expliquer comment a émergé la Civilisation.


Musique du topic :

Préambule (indispensable) : La propriété et le travail sont naturels


Je ne vais pas revenir sur la définition de la propriété, que j'ai déjà abordée sur d'autres topics, mais ici l'idée cruciale est que la propriété est naturelle.

Pourquoi ? Car ce lien entre l'individu et l'objet repose sur l'appropriation : quand j'attrape une pomme avec ma main, je l'ai sous mon contrôle et c'est un contrôle absolu. La pomme n'a aucun moyen de se défendre. Elle est soumise à mon pouvoir absolu. Je peux la manger, la jeter contre quelqu'un, la découper, etc.

Même chose pour un animal qu'on va tuer ou immobiliser.

Tant que cette pomme ou cet animal reste sous mon contrôle physique, c'est ma propriété naturelle : je peux en faire ce que je veux et tout le monde est d'accord, en principe. Bien entendu, il est possible de contester cette propriété, mais en principe tout le monde respecte naturellement le premier à s'être approprié la chose.

Alors la propriété naturelle repose sur deux principes, qui semblent à priori se contredire, mais qui sont dans une sorte d'équilibre naturel :

:d)
Premier arrivé, premier servi
:d)
La loi du plus fort est toujours la meilleure

Mais la propriété n'est pas la seule chose qui est naturelle.

Le travail est aussi naturel. C'est la fameuse punition de Dieu : tu gagneras ta vie à la sueur de ton front (je dis ça pour illustrer). Cette sueur, ce travail relève de la justice naturelle parce qu'il nous revient naturellement : si tu veux survivre, il va falloir obtenir de la nourriture, de l'eau, combattre les bêtes sauvages, etc.

Partie 1 : L'état de nature


(pour rendre le propos plus simple, je vais laisser de côté les visions mystiques de l'origine de l'humanité, notamment : Adam et Eve, l'Hyperborée, l'Atlantide, etc. Nous partirons du point de vue strictement évolutionniste. Cependant, les idées ici présentées ne sont pas nécessairement incompatibles avec ces visions mystiques).

On se place ici avant les civilisations et avant les sociétés tribales. Oui, il n'y avait même pas de tribus ici.

Cet état est largement inconnu, on est à la frontière entre l'animalité et l'humanité. On avait des individus qui survivaient à dures peines, organisés par familles. Il y avait de la propriété et du travail, qui étaient répartis selon les circonstances, au jour le jour. On bricolait quoi.

Cet état n'est pas très intéressant, en réalité. La chose vraiment intéressante arrive avec les sociétés tribales.

(Partie 1/7)
Au plaisir ~
:justice1:
il y a 2 ans
Partie 2 : Le communisme primitif


Je crois que cette formule de "communisme primitif" est plus pertinente qu'elle en a l'air. Expliquons.

Un groupe de chasseurs tribaux trouve un cerf et le tue. En ce moment, la propriété du cerf revient, naturellement, à celui qui se l'approprie en premier. Puisque c'est un groupe de chasseurs, on pourrait dire qu'ils ont tous la propriété en même temps, ou que seulement le premier chasseur à avoir touché le cerf en a la propriété... peu importe.

Ils vont le ramener ensemble dans la tribu. On va préparer le cerf, le dépecer, puis le mettre au bûcher pour le cuisiner. Ensuite, tous les membres de la tribu vont s'asseoir autour du feu.

A ce stade, le cerf a été mis en commun. C'est à dire qu'il n'appartient à personne, et à tout le monde en même temps ; personne n'est lié à la chose, mais en même temps tout le monde est lié. Les tribus primitives avaient déjà découvert la physique quantique, désolé Schrödinger


Ce qui veut dire que la chose n'appartient plus aux chasseurs. Ils ont renoncé à sa propriété ; la propriété a été dissoute, le lien a été brisé.

Mais ce n'est pas fini. Ensuite, on prendra ce cerf et on le découpera en divers morceaux. On divise la chose.

Enfin, on prend ces morceaux et on les distribue aux membres de la tribu ; chacun prend un morceau... SON morceau.

On revient donc à la propriété : un lien entre la personne et le morceau de viande. Elle peut en faire ce qu'elle veut, elle a un pouvoir absolu. Mais cette propriété n'est pas exactement naturelle, pourquoi ? Parce que la seule appropriation physique n'est pas le critère retenu. Les tribaux ont déjà dépassé ce stade naturel, sauvage. Ils ont trouvé quelque chose de bien supérieur... la Justice.

La Justice, selon Aristote, c'est donner à chacun ce qu'il lui revient (vision tout à fait classique). Le Christ reprend un peu cette idée également : il faut donner à César ce qui lui revient, et à Dieu ce qu'il lui revient.

Les tribaux sont donc mus par une certaine idée de justice : il faut donner à chaque membre ce qu'il lui revient. Comment on détermine à qui revient quoi ? Demandez aux communistes : on répartira la richesse selon les besoins, déjà - faut que tout le monde survive - ensuite en fonction du mérite, tout simplement.

Cette justice relève effectivement d'un rationalisme très basique.

Mais la Justice, ce n'est pas juste redistribuer la richesse. Y'a quelque chose d'autre à redistribuer... une autre chose qui nous revient naturellement, autre que la propriété. Hé oui, c'est le travail. Tu n'y échapperas pas fdp.

Dans une tribu, on ne travaille pas SEULEMENT pour satisfaire nos besoins personnels, individuels. On travaille pour satisfaire nos besoins... mais aussi, en même temps, ceux des autres. On retrouve aussi cette sorte de physique quantique, ce paradoxe du commun, tout à fait fascinant.

Ce que je vais dire est très abstrait, mais c'est comme si on prenait TOUT le travail à faire et on le mettait en commun. Ensuite, on va diviser le travail ; finalement, on le répartit entre les membres de la tribu. On donne à chacun ce qui lui revient. A qui donner quoi ? Encore une fois, demandez aux communistes ; on fera travailler tout le monde selon ses capacités.

Ainsi, on a le processus suivant :

Travail naturel
:d)
Mise en commun du Travail
:d)
Division du travail
:d)
Répartition du travail
:d)
Production de richesse
:d)
Propriété naturelle
:d)
Mise en commun de la propriété
:d)
répartition de la propriété

La "mise en commun du travail" est une abstraction : c'est le dépassement du besoin purement individuel, on va vers le commun, vers quelque chose qui dépasse.

Ces sociétés tribales, ce communisme primitif, était très stable et efficace. Bon c'était pas très luxueux, on crevait tôt, bon... mais ça marchait, on peut dire.

Vous avez aussi compris que j'emploie le terme "communisme" dans un sens très large. Car évidemment, tout ça c'est une façon moderne de systématiser le fonctionnement de ces sociétés. En réalité ce n'était pas exactement comme ça : ils bricolaient beaucoup, chacune avait sa façon de faire, etc.

Mais en synthétisant un peu ces comportements, on peut dire que c'était à peu près ça ce qu'ils faisaient, la façon dont les tribus primitives fonctionnaient.

Quel a donc été le problème, si on appelle ça un problème ? Où est-ce que le communisme primitif a foiré ?

Hé bien vous le connaissez, l'ennemi juré du communisme... c'est le capitalisme. Plus exactement, le Capital.

(Partie 2/7)
Au plaisir ~
:justice1:
il y a 2 ans
Partie 3. L'émergence du capital


J'ai expliqué dans d'autres topics que le capital apparaît dès qu'il y a un certain surplus de stock (lisez mes topacs antérieurs sur ce point).

Il est donc vraisemblable qu'à un certain moment, les tribus ont produit un surplus de stock. Ils ont produit plus que ce dont ils avaient besoin pour survivre. Cela entraîne plusieurs conséquences :

Conséquence 1 : La répartition des richesses sera plus difficile. Tout le monde est d'accord lorsqu'il s'agit de survivre : tu ne vas pas laisser crever la petite vieille ou le petit enfant, tu vas bien vouloir lui donner de la bouffe. Mais dès qu'on dépasse les besoins élémentaires... l'avarice, l'égo, le ressentiment, tous ces sentiments et pulsions émergent, et il sera plus difficile de mettre tout le monde d'accord.

Conséquence 2 : La répartition du travail sera plus difficile, voir parfois impossible. Si on a un surplus, ça veut dire qu'il y a moins de travail nécessaire. On aura donc des gens qui ne vont pas travailler... mais l'humain n'est pas feignant par nature ; ces chômeurs primitifs se mettront à bosser à son compte, à faire des choses qui ne sont pas nécessaires, mais qui sont belles, ou intéressantes, drôles, etc...

Ces chômeurs primitifs travaillent donc hors du commun : en dehors de ce qui a été mis en commun pour la survie de la tribu, la permanence de la tribu, la tradition. Personne ne leur a distribué du travail, donc ils se sont mis à travailler d'eux-mêmes. Après tout, le travail nous revient naturellement.

Mais puisque ces travailleurs sont hors du commun... ils sont dans le naturel. Alors le fruit de leur travail, puisqu'ils ont été les premiers à se l'approprier, forcément... c'est leur fruit, c'est sa propriété. Exemple : fabrication d'un couteau.

Vous voyez donc comment on commence à déborder le commun.

Bien sûr, ces braves gens peuvent toujours donner gratuitement ce qu'ils ont fait, ou le mettre en commun, mais... pourquoi donc ? Tout le monde en a assez pour bouffer, pourquoi je donnerai mon travail comme ça, alors que les autres n'en ont pas besoin (et moi non plus, en principe) ?

On est là devant un surplus de stock, quelque chose qui est au-delà des besoins primaires.

Alors viens très vite une idée très, très, TRES dangereuse, quelque chose de terrible : l'échange. Je vais donner ce couteau, ce truc que j'ai fabriqué, en échange de quelque chose.

A ce stade, le capital n'est pas forcément là. On peut bien vouloir échanger contre quelque chose n'ayant pas la même valeur que ce que l'on a donné. On va tâtonner, faire des petits échanges, des trucs assez innocents. Un couteau contre ce beau coquillage, ce beau coquillage contre un accessoire, des broutilles comme ça.

Mais on est juste à un petit pas du capital.

Le capital, c'est une partie du stock qui est exclusivement dédiée à agrandir le stock. Le but ici est d'échanger, non pour s'amuser ou pour passer le temps, mais pour agrandir notre stock, pour obtenir plus que ce que l'on donne.

Sachez que dans l'échange il y a toujours un déséquilibre, on n'échange jamais de valeurs équivalentes. Ca n'aurait aucun sens. Pourquoi échanger 1€ contre 1€ ? Ou une pomme contre une autre pomme du même arbre, de même taille, etc ? On peut le faire, mais c'est débile. On cherche toujours à échanger des valeurs différentes.

Quand on s'amuse, on s'en fout d'obtenir un peu moins ou un peu plus, ce n'est pas la question.

En revanche, quand on a une mentalité capitaliste, on cherchera par tous moyens à obtenir plus que ce que l'on donne. C'est ça, l'émergence du capital ; c'est quand un homme échange dans le seul but d'en avoir plus.

Il y a un autre problème de l'échange : c'est qu'il contourne le commun. On va échanger d'individu à individu, sans se soucier de ce qui est commun à tous. L'échange court-circuite le commun..

Conséquence 3 : Il en découle de tout ça que la stabilité de la tribu s'en verra fortement compromise. Peu à peu, on aura des petits échanges d'objets ; puis quelqu'un aura l'idée d'échanger quelque chose contre du... travail. On rentrera peu à peu dans ce genre de relations d'échange, des relations malsaines où chacun essaye d'enculer l'autre. Ici la notion de dette va apparaître également ; la servitude d'abord, puis carrément l'esclavage en découleront ; la société va s'emballer, le truc va dégénérer - on va commencer à tuer pour voler, à rentrer dans des relations de vengeance, de ressentiment, de haine - à mettre en place des frontières, à se méfier des uns des autres...

Oui, on peut le dire : le capital va foutre la merde, et va briser cette espèce de béatitude "naturelle", cet équilibre tribal qu'on avait trouvé auparavant.

C'est un peu la grosse "redpill" de l'époque : dès qu'on donne trop de richesses aux gens, ils deviennent fous, ils sont incapables de se tenir.

(Partie 3/7)
Au plaisir ~
:justice1:
il y a 2 ans
Partie 4. L'émergence du Pouvoir et le Droit


Dans toute cette galère, ce chaos, ce bordel sans nom, certains hommes auront une idée... une idée pour essayer de calmer un peu les choses, pour arrêter ce putain de massacre. Ils vont proposer aux autres de fixer des règles.

:d)
Oui, cette propriété que j'ai est naturelle, mais je ne peux pas en faire TOUT ce que je veux. Par exemple, je ne peux pas tuer : interdiction de se tuer. C'est déjà pas mal comme règle.


On assiste ici à l'émergence du Pouvoir, dans le sens que j'ai défini sur un autre topic : une propriété tronquée, limitée. Attention : on est toujours en dehors du commun... mais la propriété devient pouvoir. Ce qui était naturel devient civilisé.

Il va falloir définir ce pouvoir et le distribuer... donner à chacun ce qui lui revient, le coeur de la justice. On assiste maintenant à l'émergence des lois à proprement dire ; l'émergence du droit.

On va établir certaines règles en commun. La droit détermine ce que tu peux faire et ce que tu ne peux pas faire.

Mais pour que ce droit soit respecté, il faut désormais quelqu'un pour le faire respecter. La redpill est bien passée, l'homme ne va pas se calmer tant qu'on ne le menace pas. "arrête tes conneries ou je te tue". Voilà ce que les hommes comprennent. Aujourd'hui ça peut paraître violent, mais si on avait vécu à cette époque je pense qu'on serait bien d'accord.

Et même aujourd'hui beaucoup de gens sont à faveur des régimes autoritaires. Beaucoup de gens vont soutenir les flics et la violence en général... je crois que c'est un peu ce TRAUMA qui est toujours présent dans la conscience collective, de ce moment où le capital a émergé pour la première fois et qu'on a vu ce qu'il y avait dans le coeur des gens. Ca ne devait pas être beau à voir.


Bref, il y aura donc un chef qui imposera les règles par la violence. Vu la situation, tout le monde sera à peu près d'accord.

Ici, émerge de nouveau cette idée du commun ; auparavant une tribu, désormais une ville... comme une grande tribu, quoi. Mais les choses sont différentes. On est plus nombreux, et on a grandi ; on a développé des nouvelles technologies, une nouvelle compréhension de ce que nous sommes, un rapport au monde différent.

Ne pas tuer, ne pas violer, ne pas voler... c'est déjà très bien, mais il y a encore un énorme problème à résoudre.

C'est l'échange.

L'échange échappe toujours au commun, donc aux règles. C'est un gros problème. Dès qu'il y a des choses qui circulent d'individu à individu, dès qu'il y a des échanges, on déborde du commun. Et souvenez-vous : l'échange c'est le déséquilibre. Alors plus on va échanger, plus ces déséquilibres s'accentueront.

On ne peut pas interdire l'échange, ça ne marche pas. Impossible d'éviter que les gens s'échangent des choses directement, entre eux.

Alors comment remettre ces échanges dans le commun, dans le droit (chemin)?

(Partie 4/7)
Au plaisir ~
:justice1:
il y a 2 ans
Partie 5 : L' émergence de la monnaie.


On la crée d'abord à partir de l'or et de l'argent ; vu la beauté de ces métaux, ça donne l'illusion de la valeur. Il n'en est rien : c'est des putain de métaux, ils n'ont aucune valeur sauf esthétique, ou en tant que matériel - mais pourquoi tu voudrais de l'or ? Pour ça que les Aztèques et autres civilisations amérindiennes n'en avaient rien à foutre, ils avaient bien raison.

Ce qu'on appelle l'argent, le pognon, money, c'est un instrument de distribution du pouvoir.

Les taxes, c'est quoi ? C'est le cerf que les chasseurs ramenaient à la tribu. C'est de l'argent mis en commun ; une mise en commun forcée cette fois-ci, mais une mise en commun quand même.

On passe de la propriété naturelle et individuelle à cette mise en commun primitive. Souvenez-vous, la physique quantique... n'est-ce pas exactement la même chose qui arrivait avec la tribu ? Cet argent des taxes qui n'appartient à personne, mais appartient à tout le monde en même temps...

Puis l'Etat va le diviser et le redistribuer, comme dans la tribu.

On dirait que rien n'a changé... mais tout a changé. Car l'argent n'est pas un cerf : on redistribue ici des choses qui n'ont aucune valeur par elles-mêmes. On ne distribue pas une propriété, mais un pouvoir - ce qu'on appelle aujourd'hui le "pouvoir d'achat".

Et ce pouvoir, c'est toi qui le définis évidemment, c'est quand même TON argent que t'as gagné à la sueur de ton front, et...



C'est l'Etat qui va fixer la valeur de la monnaie, soit le pouvoir qui t'es conféré. Toi t'as juste a fermer ta gueule, en gros.

C'est ainsi qu'on régule l'échange : par la monnaie. C'est pour ça que l'argent est profondément lié à l'échange, parce qu'on l'a inventé pour ça. C'est son rôle. On ne peut pas se servir de l'argent sans échanger quelque chose, sauf à le manger où à le brûler pour se chauffer.

Il y a un autre problème. C'est bien beau de dire que l'Etat assure le droit et distribue le pouvoir, mais la réalité c'est qu'il y a toujours des hommes derrière. Oui, on a trouvé des solutions pour créer des sociétés à peu près décentes, pas des boucheries des masse quoi. Mais derrière ça reste des bons gros fdp, avaricieux, orgueilleux, violents, des humains.

L'échange avec de l'argent est régulé, mais on peut quand même bien baiser les gens avec ça. L'échange est une dynamique trop puissante. On l'a régulé un peu, on a tenté une mise en commun, mais ça reste une force vraiment inarrêtable.

En d'autres termes, on a un peu imité ce qu'on faisait dans la tribu, mais c'est pas du tout la même chose. On se bat généralement contre la loi humaine, la loi des gens, ces fdp d'humains - mais il y a une force opposée, tout aussi forte, qui empêche le retour vers le droit naturel.

(Partie 5/7)
Au plaisir ~
:justice1:
il y a 2 ans
Partie 6. L'émergence du Droit Civil


Au cours de ce pavé, nous avons parlé de trois sortes de droits :

:d)
Le droit naturel (nous avons parlé de la propriété et du travail)

:d)
Le droit des gens (l'échange, la guerre, les frontières, l'esclavage... ce que les hommes font quand le capital est introduit)

:d)
Le droit civil (lutte contre la loi humaine, tout en essayant de revenir à la Loi naturelle)

De ces trois droits, le droit naturel ne bouge pas, il reste stable, tandis que le droit des gens et le droit civil bougent :

Image

Le droit naturel ne bouge pas ; le droit des gens pousse pour pénétrer le droit civil, tandis que le droit civil fait tout pour pénétrer le droit des gens et revenir vers le droit naturel.

On constate aussi qu'ironiquement, le droit des gens est plus proche du droit naturel que le droit civil. Qu'est-ce que ça veut dire ? Bah un criminel, un fdp qui obéit au droit des gens, est sûrement plus proche du droit naturel qu'un cul béni qui obéit pleinement au droit civil, et qui cherche à se rapprocher du droit naturel.

Pour se rapprocher du droit naturel, il faut traverser le droit des gens : il faut donc rentrer dans la boue, rentrer dans la merdasse, se salir les mains, traîner avec les pires déchets - mais sans ne jamais perdre sa direction. Le parfait législateur serait aussi le parfait criminel.

En revanche, on peut évoquer ici certains comportements individuels :

:d)
Ceux qui restent dans le droit des gens sans bouger, sont soit des fdp, soit des victimes ;

:d)
Ceux qui restent dans le droit civil, voir même cherchent à aller vers TOUJOURS PLUS de droit civil (et donc s'éloigner du droit naturel) sont des fdp sans exception aucune.

Mais pourquoi faut-il absolument passer par le droit des gens ?

(Partie 6/7)
Au plaisir ~
:justice1:
il y a 2 ans
Partie 7. La confiance, la générosité, le pardon


Le droit civil cherche à revenir au droit naturel... par la force. D'une certaine façon, ça marche, mais... celui qui ne connaît que des relations régies par le droit civil, ne connaît pas le véritable bien. La confiance, la générosité, le pardon... tout ça se retrouve aussi lorsqu'on est dans le droit des gens ; c'est rare, mais on en trouve, parfois. Tandis que le droit civil les remplace par des relations artificielles.

Le contrat est l'exemple le plus clair. On passe de la confiance au contrat ; du respect de la parole donnée, à un rapport de force contrôlé par l'Etat. "obéis ou tu seras puni". Vous voyez bien qu'on retourne à la loi naturelle, mais par la force. Rousseau (auteur du Contrat social) avait écrit : "il faut forcer le citoyen à être libre". C'est un peu ça le problème du droit civil.

Il n'y a plus de confiance, mais de contrat ; plus de générosité, mais d'impôts et taxes ; plus de pardon, mais des tribunaux.

Ca marche bien... mais c'est pas tout à fait ça qu'on veut. C'est vraiment une victoire Pyrrhique pour l'humanité : "regardez, tout le monde respecte la parole donnée ! On a crée un paradis !" oui mais c'est parce que tu menaces les gens de venir chez eux s'ils n'obéissent pas, donc bon...

Conclusion


Vous comprenez donc comment et pourquoi émerge la Civilisation. L'introduction du capital a foutu une merde pas possible, puis a émergé le droit des gens, la "nature humaine" dans toute sa force.

Ensuite, la situation a été résolue par le droit civil... mais il y a toujours un combat, une lutte incessante entre cette "nature humaine" et ce droit civil, qui se battent - l'un pour revenir à la loi naturelle, l'autre pour s'en éloigner.

C'est l'équilibre de la Civilisation qui s'est mis en place ici. Un équilibre qui est un pis aller ; on ne peut pas faire autrement. Mais il semblerait qu'on va vers toujours plus de droit civil, pour le moment. On s'éloigne clairement du droit des gens, donc de l'esclavage, de la famine, de l'échange, de la douleur... mais on s'éloigne aussi de la nature et du bien.

C'est ce que beaucoup de gens ne comprennent pas, et c'est normal : c'est une terrible contradiction. Faut-il traverser le mal pour trouver le bien ? Difficile.

Au plaisir.


(Partie 7/7) et personne n'aura compris la référence du tout début, non ? Puisque je ne suis pas populaire... Si vous avez compris, faites-le savoir
:TomokoCafe:

Au plaisir ~
:justice1:
il y a 2 ans
la ref du début ça n'aurait pas un lien avec watamote par hasard ?
:cafe:


Très bon topic à part ça, je le met en fav.

Par contre va falloir que je relise plusieurs fois, en particulier la partie sur le droit des gens, parce qu'en première lecture j'ai un peu de mal à tout capter.
:risi_celestin:
:Blazacad:
il y a 2 ans
Morgoth
Morgoth
2 ans
la ref du début ça n'aurait pas un lien avec watamote par hasard ?
:cafe:


Très bon topic à part ça, je le met en fav.

Par contre va falloir que je relise plusieurs fois, en particulier la partie sur le droit des gens, parce qu'en première lecture j'ai un peu de mal à tout capter.
:risi_celestin:
Ca a un lien avec watamote, tout à fait Image

C'est normal, ces concepts commencent à être un peu alambiqués, et le droit des gens c'est pas évident
Au plaisir ~
:justice1:
il y a 2 ans
:rien_compris_2:
mais je up
:bardella_lunettes:
il y a 2 ans
Le seul vrai badge gigachad

Putaso
:staline-love:
il y a 2 ans